PzKpfw VI "Tigre II" Ausf.B.

 



"" Eine riesigne und beeindruck ende Maschine ""

Maquette Tamiya au 1/35.     Référence : 35 164.




Historique : Les blindés de la Seconde Guerre mondiale, par Eric Grove, aux éditions Atlas s.a.r.l., Paris 1977.

La revue MPM Maquettes plastique Magazine n°119, aux éditions Sedita, 3e trimestre 1981.


Réalisation maquette et photos de celle-ci, par mon ami René Lieutenant-Descy.




Historique : Au mois d'août 1942, une demande concernant un char Tiger modifié fut établie compte tenu des spécifications suivantes : adoption des blindages obliques du T-34 et du Panther, cuirasse plus épaisse et canon de 88 mm plus long (71 calibres). On espérait ainsi maintenir la supériorité des tank allemands sur tous les futurs modèles soviétiques dans cette lutte du canon et de la cuirasse. Les deux constructeurs, Porsche et Henschel furent de nouveau sollicité, et le premier soumissionna une version modifiée de son précédent Tiger (P), le VK 4502 (P). A la suite de l'i,térêt officiellement porté à une version équipée d(une transmission électique et d'un canon de 88 mm reporté en arrière, Porsche, certain d'emporter la commande de l'armée, entreprit la construction des tourelles. Mais le manque de cuivre, denrée rare en Allemagne coupée de ses sources d'approvisionnement, et nécessaire aux équipements électriques, favorisa le choix du Henschel VK 4503 (H).

Commandé en juillet 1943, le premier PzKpkw VI Tiger II ou Ausf.B (SdKfz 182) n'apparut qu'à la fin de l'année, après la mise en route d'une étroite collaboration avec MAN visant à standardiser au maximum les composants qui devaient également entrer dans le type Panther II. Ainsi, par exemple, le Tiger II reçut le même moteur que les derniers tanks Panther. Les trains porteurs étaient de conception allemande classique à barres de torsion conventionnelles, mais la disposition des roues différait de celles des Tiger précédents : l’interconnexion fut supprimée en raison de la difficulté d'accéder aux roues internes et de la tendance de ce système à sauter ou à bloquer. Les 9 ensembles de roues doubles furent simplement disposés de manière à se recouvrir partiellement, tandis que des roues en acier à haute résilience étaient adoptées. Comme dans le cas des anciens Tiger, deux jeux de chenilles avaient été prévus : l'un pour le combat, l'autre plus étroit pour le transport.

Un PzKpfw VI Tigre II hors de combat en 1944 et inspecté par l'armée américaine.
Source : 50 Famous tanks aux éditions Arco Publishing Compagny, Inc 1967.


La production atteignit son rythme normal en février 1944 avec la série des 8 premiers chars chez Henschel en même temps que 95 Tiger Ausf E standards. Les prévisions étaient de produire 145 Tiger II Ausf B mensuellement, mais cet objectif ne fut jamais atteint. La production totale ne s'éleva qu'à 484 exemplaires. Les 50 premiers véhicules reçurent la tourelle Porsche, et les suivants, la tourelle conçue par Henschel avec son blindage plus épais et sa face avant carrée inclinée de manière à éviter les réflexions des impacts sur la caisse. Quelques tanks de fabrication Porsche et la totalité des tanks Henschel furent équipés d'un tube en deux parties dont le remplacement s'effectuait en fonction de l'usure.
Le Tiger Ausf B, connu des Allemands sous le nom de Königstiger (tigre royal), était un engin énorme et redoutable, à la fois le plus lourd, le plus cuirassé et le mieux armé des chars de combat mis en ligne pendant la guerre. Son blindage était celui d'un char moderne, et son canon, dont la munition avait une vitesse initiale de 981 m/s, pouvait perforer 182 mm de blindage sous 30° à 450 m. C'était alors plus que suffisant face au plus gros char JS-II (Staline). La rançon de cette force était dans sa taille, son poids et sa fiabilité. La caisse mesurait 7,22 m à elle seule, et la hauteur 2,36 m, était supérieure à celle du Staline. Plus important encore, le poids était plus élevé de 10 tonnes. Bien que les performances, sur le papier, aient été curieusement les mêmes, la vitesse et l'autonomie étant en réalité légèrement améliorées, le rapport poids/puissance, la manœuvrabilité et la pression unitaire au sol demeurèrent moins favorable. De même la fiabilité souffrit inévitablement de l'utilisation d'un moteur et d'une transmission sollicités au maximum de leurs possibilités.
Ces défauts, non rédhibitoires en combats défensifs, devaient être au contraire déterminants dans des actions telles que la dernière offensive des Ardennes (1944). Bien qu'ayant à sa disposition des Tiger II, l'Obersturmführer Jochen Peiper choisit des PzKpfw IV et des Panther pour précéder ses Kampfgruppen (groupes de combat) qui ouvraient la route à la 1re Panzerdivision SS. Le Tiger II avait engagé ses premiers combats sur le front de l'est en mai 1944. Il servit en France au mois d'août suivant. Ces chars furent répartis de la même manière que le Tiger I, soit regroupés en bataillons indépendants, soit qu'ils fussent le véhicule de combat des régiments de chars des divisions de Panzer privilégiées. Mais en raison d'une faible production, le Tiger II ne fut pas un blindé répandu. Souvent évoqué dans les récits de la bataille des Ardennes de 1944, il n'intervint en réalité qu'en nombre relativement réduit.   

La 3./s.Pz.Abt.503 est reconstituée avec des Tiger type "B" au camp de Mailly fin juillet. On voit ici le "332" avec son camouflage trois tons. La compagnie embarquera le 11 août 1944 à la gare de Mailly-le-Camp. Elle rejoindra pas la Normandie mais se retrouvera finalement près d'Amiens où elle perdra tous ses chars (BA).

Le "Tiger" II type "B" est très bien protégé et il est difficilement destructible au combat mais, comme souvent sur les chars allemands, les problèmes techniques entraînent la perte d'engins. Les équipages doivent entretenir constamment leurs panzers. Nous voyons ici le moteur Maybach sorti par une grue.

Source des deux photos : La revue Histoire et Maquettisme n°19 de mars-avril 1992.

"Tigres Royaux" de la SS-Panzerdivision "Hohenstaufen" dabs les Ardennes, automne 1944. Ils attendent l'ordre d'attaque, pour entamer l'ultime bataille épique et désespérée des blindés allemands contre les troupes alliées.

Source :Actualité d'Histoire n°2 aux éditions Bellevue.


Si le Königstiger fut le plus puissant char de la guerre, le chasseur de chars qui en fut dérivé, le Jagdtiger (SdKfz 186) fut le véhicule blindé le mieux armé. Le Tigre Royal ne fit pas exception à la règle allemande qui consistait à monter systématiquement des canons plus gros à champ limité sur tout châssis de tank mis en service. La caisse fut allongée et surmontée d'une superstructure centrale dont le blindage atteignit frontalement l'extraordinaire épaisseur de 250 mm, contenant un canon PaK 80a de 128 mm (55 calibres), d'une portée supérieure à celle de n'importe quelle atre pièce de char, et qui pouvait percer tous les véhicules de combat blindés alors en service. Les premiers modèles reçurent le canon PaK 44 de 128 mm plus court, tandis que quelques-uns durent se contenter du PaK 43/3 de 88 mm du Jagdpanther. La mitrailleuse avant du char fut conservée et un dispositif de défense rapproché (Nahverteidigungswaffe) identique à celui du tank fut installé afin d'empêcher l'action des fantassins isolés. Les désignations officielles était Jagdpanzer VI ou Panzerjägertiger Ausf B.

La première maquette d'aménagement fut présentée en octobre 1943. 150 exemplaires furent commandés mais la production ne devait atteindre que 70 chars à la fin du conflit. Les rapports étroits établis entre l'usine de production et le concepteur permirent à Porsche de corriger son dessin. Un Jagdtiger, équipé d'une suspension Porsche à 8 roues à recouvrement longitudinal au lieu de 9, pu être le Jagdtiger expérimental à moteur Porsche SLa 16 (Type 212) Diesel de 700 ch. Aucune de ces variantes ne fut produite ultérieurement, en raison de la nécessité de concentrer tous les efforts sur les types existants. Cependant, un moteur plus puissant aurait pallié le défaut majeur du Jagdtiger, son poids extraordinaire de 70 tonnes, qui faisait de ce blindé le plus lourd qui ait été en service dans toutes les armées du monde. Cette caractéristique engendra de graves problèmes tactiques, car le Jagdtiger ne pouvait emprunter que des routes solides ou du terrain très dur, tandis que sa vitesse n'atteignait que 14 km/h.

Ce tank équipa des bataillons indépendants de chasseurs de chars, généralement ceux de la Waffen SS. Il fut employé comme soutien d'infanterie et pour appuyer les divisions de Panzer dans l'offensive des Ardennes. Son manque de mobilité était un terrible handicap et il fut plus utile dans les dernières phases du combat, comme batterie enterrée, en retardant la progression des forces alliées. Presque invulnérable, le Jagdtiger apparut comme une redoutable arme antichar statique qui réussit à retarder de quelques heures une inévitable défaite.

Ni les blindages épais, ni les plus grosses pièces ne pouvaient tenir indéfiniment. Ce Jagdtiger a été submergé par le feu américain.

Source : Les blindés de la Seconde Guerre mondiale aux éditions Atlas 1977.

Jagdtiger du sch.Jag.Abt 512 capturé par les forces américaines à Obernetphen dans la Rhur en avril 1945.

Source : Les blindés allemands de la Seconde Guerre mondiale n°6 aux éditions Altaya 2008.


Il y eu aussi deux autres versions du Tiger II Ausf II. La première, qui ne fut produite qu'à un petit nombre d'exemplaires, était un char de commandement normalement équipé mais pourvu de moyens radio supplémentaires compensés par un approvisionnement en munitions moins important. La seconde, la plus grande des pièces autopropulsées, était un châssis de Tiger II auquel on avait ajuoté deux bogies supplémentaires sous une superstructure arrière blindée afin de porter un canon de 170 mm démontable ou un obusier de 210 mm. Le prototype en était presque achevé à la fin de la guerre. Après le conflit, quelques Tiger II furent utilisés par l'armée française avant de servir de cible d'exercices.

Les dimensions impressionnantes des Tiger II reflétèrent l'enthousiasme de Hitler pour les gros véhicules de combat, mais des plans furent élaborés en vue d'en produire de plus gigantesques. En 1942, il donna personnellement à Porsche l'autorisation d'étudier un énorme char de 185 tonnes, surnommé Maus (Souris), qui devait recevoir un blindage de 200 mm et un armement composé d'un canon de 128 mm et d'un canon coaxiale de 75 mm. Ce projet conduisit le Heereswaffenamt à s'intéresser à une étude à peine moins irréalisable d'un "super tank". En premier lieu, on songea à construire une version élargie du Tiger II due à Krupp et désignée VK 7001 (K) ou Tiger-Maus ou encore Löwe (Lion). Un modèle d'étude en fut construit, révélant une caisse d'un dessin différent, surmontée d'une tourelle arrière contenant un canon de 128 mm et protégée par des blindages à forte obliquité. Cette étude fut abandonnée par la suite, et les efforts concentrés sur les types les plus gros d'une série E (Entwicklung), étude de chars normalisés. Adler mit au point un E-100 de 140 tonnes, avec une suspension inspirée des Tiger II dont les barres de torsion avaient fait place à des ressorts hélicoïdaux et qui reçut une arme principale de 150 mm. Un prototype de char Maus à moteur à essence fut construit et un autre reçut un moteur Diesel. Neuf autres prototypes étaient en chantier à la fin de la guerre, époque à laquelle le prototype E-100 n'était toujours pas achevé.

Mais tous ces projets de ""super-tanks"" durent être réduits à plusieurs reprises et beaucoup de moyens furent dilapidés sur ce que Porsche lui-même appela simplement des fortins mobiles. Plus irréaliste encore, fut le projet d'un tank de 1 500 tonnes porteur d'un canon de 800 mm, de 2 pièces de 150 mm, blindé à 250 mm et propulsé par 4 moteurs empruntés aux sous-marins. Une telle citadelle n'eût été, à vrai dire qu'un monument à l'incapacité des Allemands à comprendre enfin que la facilité d'utilisation avait plus d'importance que la performance technologique pure.     

Un des prototype du "Maus", modèle de char super-lourd imaginé par le Dr Ferdinand Porsche. Les pressions exercées sur l'industrie de guerre allemande eurent pour résultat l'arrêt en 1944 des travaux sur cet engins. Les deux prototypes furent détruits à l'explosif dans les dernières semaines de la guerre en Europe.

Source: La revue Connaissance de l'Histoire n°17 d’octobre 1979 aux éditions Hachette.

Le E-100 (sur la photo, une coque de ce véhicule) devait peser 140 tonnes et avoir une tourelle semblable à celle du "Maus", une suspension sans barres de torsion et un ensemble avec la transmission/direction/ pas final dans la chambre moteur, le tout pour gagner de l'espace intérieur. Le moteur était un Maybach HL 230 P30 à 12 cylindres en V et de 700 chevaux mais avec une version à injection de 900 chevaux et une autre avec suralimentation de 1 000 à 2 000 chevaux en développement. A la fin de la guerre, les Britanniques trouvèrent et démontèrent un prototype de E-100 qu'ils envoyèrent au Royaume-Uni et ils le remontèrent et en firent l'essai.

Source: Chars de combat n°3 aux éditions Altaya 2009.


"" Caractéristiques du Tiger Ausf B ""

Poids : 69,4 tonnes.
Equipage : 5 hommes.
Armement : 1 canon KwK 43 (L/71) de 88 mm approvisionné à 80 coups, 2 mitrailleuses MG 34 de 7,92 mm à 5 850 coups.
Blindage : Avant 100 mm; glacis 150 mm; arrière et côtés 80 mm; sommet 40 mm; avant de la tourelle 180 mm; arrière et côtés 80 mm; toit 44 mm.
Moteurs : 1 Maybach HL 230 P 30 V-12 à essence, refroidi par liquide; 600 ch.
Vitesse : 38 km/h.
Autonomie : 110 km.
Franchissement : Coupure, 2,50 m; vertical, 0,85 m; gué, 1,60 m.
Longueur : 10,26 m.
Largeur : 4,72 m (avec chenilles larges) 3,27 m (avec chenilles étroites).
Hauteur : 3,08 m. 

Une colonne de Tiger II en mouvement sur le front russe à la fin de la seconde guerre mondiale. Dans l'espoir d'arrêter l'avance des chars alliés, supérieurs en nombre, ces chars étaient répartis dans les bataillons de chars lourds, eux-mêmes souvent divisés en unités de cinq chars ou moins.
Source : L'Encyclopédie des blindés aux éditions Elsevier Séquoia 1978.


"" Une superbe maquette ""











René / Jean - Marie

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