La force de dissuasion nucléaire française.


 



"" Les missiles S.S.B.S. et M. S.B.S. ""

Maquette de présentation d'un missile S.S.B.S. à une certaine échelle.




Historique : La revue Connaissance de l'Histoire n°26, de juillet-août 1980, aux éditions Hachette, dépôt légal 3e trimestre 1980.


Pour la maquette de présentation, j’expliquerais tout cela lors de la mise des photos.


                                                                                       

   

Source de la photo : Connaissance de l'Histoire.
Introduction : La guerre est un duel, dont le but est la conquête de territoires ou l'élimination d'un concurrent. On utilise les armes pour porter le maximum de coups à l'adversaire afin d'obtenir ce que l'on attend de lui par la capitulation ou la négociation.

Mais, le 6 août 1945, une seule et unique bombe a fait entrer le monde dans une ère nouvelle. Le champignon de triste augure qui s'élevait au-dessus 'Hiroshima annonçait le moment zéro de l'âge nucléaire et l’avènement d'une forme nouvelle de stratégie.

Légende photo : Le général de Gaulle, alors Président de la République, procède à la mise à feu d'un tir expérimental de la bombe nucléaire française. Il est entouré de MM. Peyrefitte, Billotte et Messmer (Photo E.C.P.A.).

Sur le plan des faits, cette bombe tua 75 000 personnes; celle de Nagasaki le 9 août 40 000 autres, ce qui provoqua la capitulation totale du Japon et mit fin à la deuxième guerre mondiale. Il est vrai qu'au départ ce qui impressionna le plus dans cet événement nucléaire fut qu'un seul bombardier et une seule bombes réussissaient à produire des destructions massives qui auraient nécessité autrement l'emploi de milliers de bombardiers conventionnels. La guerre avait en effet habitué les gens aux bombardement de terreur sur les villes. Il suffit de rappeler que le raid sur Dresde avait fait 135 000 morts en une seule nuit et avec des bombes classiques.

Le mythe apocalyptique de la bombe ne s'installe qu'un peu plus tard. Les Américains n'utilisent pas leur arsenal nucléaire en Corée; les Soviétiques se dotent eux-mêmes de la bombe. On réalise qu'un duel à coup de bombes atomiques serait une folie, un duel à mort qui ne servirait à rien. Puisque les armes nucléaires ne peuvent plus servir à gagner les guerres, elles servent au moins à les détourner. C'est ce que pensent quelques intellectuels britanniques, comme sir Basil Liddell-Hart, et des profresseurs d'université américains, dont Henry Kissinger, Hermann Kahn et Bernard Brodie. La stratégie nouvelle de dissuasion est née dans les années 50 d'un échange de lettres entre ces hommes. Ce furent Eisenhower et John Foster Dulles qui la formulèrent.

La nouvelle règle du jeu interdit le recours à la violence apocalyptique, car aucun enjeu n'a suffisamment de valeur pour que se justifie l'emploi d'une telle violence, rien sauf un intérêt vital. L'existence nationale d'un pays, ce qu'on appelle "sanctuaire" . Selon cette logique, il faut donc présenter à l'adversaire potentiel une menace de destruction sans rapport avec l'enjeu possible d'un conflit. Ainsi, pour la première fois, une arme n'était plus faite pour la guerre mais pour empêcher celle-ci.   

Une bombe à fission "Little Boy" du type de celle employée à Hiroshima. Sa puissance était équivalente à quelque 12 500 tonnes de TNT.

La bombe "Fat Man" qui explosa au-dessus de Nagasaki pesait environ 4 500 kilos et sa puissance était équivalente à celle de "Little Boy".

Ce cliché de l'explosion atomique au-dessus d'Hiroshima montre la colonne de fumée montant à 6 000 mètres d'altitude ainsi que la zone de surpression se développant à sa base.

Une série de quatre photographies prises depuis le B-29 d'escorte lors de la mission sur Nagasaki. La bombe "Fat Man" explose au-dessus de la ville, la boule de feu se forme et le typique nuage en forme de champignon s'élève rapidement dans le ciel.

Source des quatre photos : Les armes de la terreur aux éditions E.P.A. 1982.


La guerre directe est désormais interdite entre pays possesseurs de la bombe. Même les situations où le risque de guerre est grand doivent être évitées à tout prix. La dissuasion nucléaire est donc une stratégie militaire du temps de paix, phénomène radicalement nouveau, puisqu'il n'y avait auparavant de stratégie qu'en temps de guerre.

C'est une erreur communément répandue que de dire : la dissuasion fonction en temps de paix. Il n'y a pas de différence entre ces deux termes. La dissuasion, c'est la paix. Tant qu'elle fonctionne, la paix existe. Et l'on ne s'apercevra de son échec, que si la guerre se déclenche. Il vaudrait donc mieux dire que nous nous trouvons en "période de dissuasion" plutôt qu'en "temps de paix".

A partir de 1958, la politique militaire française diverge de celle de l'O.T.A.N.. A cette époque, l'O.T.A.N. passe de la doctrine des "représailles massives", qui affirme que tout agresseur d'un pays de l'O.T.A.N. subira de la part des autres et surtout des Etats-Unis des représailles immédiatement automatiques et massives, à la doctrine de la "riposte graduée", où l'O.T.A.N. répondra en fonction du degré de l'agression adverse. A cause de cette révision de doctrine, les Français furent les premier à mettre en doute l'efficacité du parapluie nucléaire américain. En effet, dès lors que la riposte n'était plus automatique, un doute pouvait planer sur la détermination américaine d'employer l'arme nucléaire pour défendre l'Europe. "Pourquoi perdre Chicago pour défendre Hambourg ?". Pour la France, l'arme nucléaire devenait strictement nationale et ne pouvait plus être crédible que pour la défense des suprêmes d'une nation. Le retrait de l'O.T.A.N. est donc la conséquence ultime et logique de la création de la "force de frappe". Ce terme est impropre, car il semble indiquer que cette force est faite pour servir. Il vaudrait mieux parler de "force de rétorsion" ou de "force de dissuasion".  

Explosion thermonucléaire expérimentale française au-dessus de l'archipel de Mururoa. La beauté du Diable (Photo E.C.P.A.).

Source : La revue Connaissance de l'Histoire n°26 de juillet-août 1980.


"" Les missiles S.S.B.S. et M.S.B.S. ""

Le Premier Groupement de Missiles Stratégiques (1er G.M.S.) a été crée en 1968. Il m'est en place 18 missiles Sol-Sol-Balistiques-Stratégiques (S.S.B.S.) deux Postes de Conduite de Tir (P.C.T.) et un ensemble de moyen de support techniques et de transmission sur le Plateau d'Albion. 2 300 hommes servent sur cette base (Base aérienne 200) se répartissant approximativement en un tiers pour la mise en oeuvre des engins, un tiers pour la sécurité et un tiers pour le support-vie. La moitié de ce personnel est extrêmement qualifié, mais il est moins connu que l'autre moitié qui se compose de soldats du contingent qui s'occupent certes du support et de la protection mais sont aussi employés dans les unités techniques, ce qui constitue un service militaire intéressant.

Le Plateau d'Albion, situé aux confins des départements de la Drôme, du Vaucluse et des Basses-Alpes, a été choisi parce qu'il était peu peuplé et que la nature de la roche se révélait favorable au creusement des silos et des P.C.T.. La base-vie se trouve près du village de Saint-Christol, à 30 km d'Apt. Elle abrite aussi les unités de maintenance et de sécurité. L'Armée dispose sur le plateau de 850 hectares, mais l'espace de déploiement des silos, dont l'enceinte ne dépasse pas 5 hectares, couvre une surface de 36 000 hectares. Les silos sont en effet distants les uns des autres d'environ 3 à 8 km. Chaque groupe de 9 missiles se trouve sous le contrôle d'un Poste de Conduite de Tir, le P.C.T. 1 de Rustrel dans le Vaucluse et le P.C.T. 2 de Reilhanette dans la Drôme, qui sont séparés par 25 km. Un réseau routier spécial a dû être créé.

La coordination des activités opérationnelles et technique du 1er G.M.S. est effectuée par le Centre d'Opérations de Brigade (C.O.B.) qui dispose pour cela :

-- d'une cellule technique, chargée de veiller à la disponibilité opérationnelle de l'ensemble en utilisant les unités de maintenance.

-- d'une cellule sécurisé, avec un escadron de protection des Commandos de l'Air qui travaille en coopération avec la Gendarmerie et peut en cas de besoin être renforcé par des unités de l'armée de terre, une section de sécurité nucléaire en cas d'accident, une section de sécurité-incendie, un détachement d'hélicoptères.

-- d'une cellule opérations, chargée d'appliquer les ordres du C.O.F.A.S. Un chef de quart représente 24 h sur 24 le général commandant le 1er G.M.S. et coordonne les activités du C.O.B., assurant la liaison avec les autorités civiles et militaires.     

La mise en place de la tête nucléaire sur le missile est la dernière opération spécialisée à laquelle procèdent ici des techniciens avant la mmise en état opérationnel du silo (Photo : Armée de l'Air).

La force SSBS, déployée depuis 1971 sur le plateau d'Albion dans les Alpes de Haute-Provence, est mise en oeuvre par l'Armée de l'Air. Elle est constituée de deux unités de 9 silos de lancement reliées à deux postes de conduite de tir. Le système comprend par ailleurs une importante infrastructure de contrôle et de tir. Le poste de conduite de tir, conçu pour résister à une explosion nucléaire, ce qui conduit à l'enfouir sous plusieurs centaines de mètres de rocher, est principalement constitué d'une capsule suspendue dans un alvéole particulièrement solide. C'est dans cette capsule que se tiennent en permanence les 2 officiers de tir dont la collaboration est nécessaire pour déclencher le tir; après réception de l'ordre gouvernemental cette capsule peut, en cas de nécessité, vivre en autonomie complète quelques dizaines de jours.

Les deux postes de conduite de tir sont reliés au monde extérieur et en particulier aux centres de commandement (C.O.F.A.S.) par des réseaux de transmissions diversifiés.

Chaque groupe de 9 missiles stratégiques du Plateau d'Albion se trouve sous le contrôle d'un P.C.T. (Poste de conduite de tir). Un tableau de visualisation indique quels sont les silos de chaque P.C.T. qui peuvent tirer (Photo : Armée de l'Air).

Source des deux photos : La revue Connaissance de l'Histoire n°26 de juillet-août 1980.


Les transmissions : Le réseau qui transmet les ordres aux missiles s'appelle "Tigre". Plus récent que le réseau "Panthère" des Mirage IV, il est techniquement plus évolué. Un ordinateur central à Taverny, doublé par un autre sur le Plateau d'Albion, interroge en permanence chaque Poste de Conduite de Tir pour déterminer le bon fonctionnement du système et le nombre de missiles disponibles. Un tableau de visualisation indique quels sont les silos de chaque P.C.T. qui peuvent tirer et l'objectif assigné à chaque missile par une série de trois chiffres. Toutes les instructions sont programmées à l'avance et mises en mémoire. Pour envoyer un ordre, il suffit de composer sur le clavier du pupitre de commande une série de chiffres correspondant à l'ordre à envoyer. Les coordonnées exactes des objectifs ne sont connues que des plus hautes autorités civiles et militaires et de quelques officiers d'état-major. L'objectif d'un missile peut être changé en une minute. Les objectifs de l'ensemble des engins en cinq minutes.

Si le Chef de l'Etat transmettait les éléments codés à Taverny, le Commandant des Forces Aériennes Stratégiques au C.O.F.A.S. les répercuteraient directement aux deux P.C.T. Les transmissions utilisent des moyens diversifiés et extrêmement répondants : réseaux filaires, hertziens, radios pour établir les liaisons. Ces liaisons sont exploitées par téléphonie, télégraphie, téléécriture et téléaffichage. En cas de destruction totale des organes des liaisons, deux réseaux de survies "Vestales" de chez Thomson-CSF spécialement "durcis" peuvent être utilisés. Ils utilisent les liaisons troposphériques qui fonctionnent même en ambiance nucléaire. Les liaisons entre les P.C.T. et les silos sont doublés par un système T.O.S. (Transmissions à Ondes de Surface) ultra-moderne.   

L'un des avions de pré-série en vol avec une maquette de la bombe A.S.2 Gamma dans son logement demi-noyé sous le ventre du Mirage. Avec les progrès de la technologie, le poids de la bombe nucléaire a considérablement décru depuis le lancement du Mirage, pour ne plus atteindre à l'heure actuelle que 700 kg pour une puissance de destruction équivalente. Juste devant la bombe se trouve l'imposant radôme du radar "panoramique" Thomson-CSF (Photo E.C.P.A.).

Le cœur de l'abri anti-atomique du C.O.F.A.S. à Taverny. Ici sont regroupés les moyens d'informations et de décision qui permettent, sous l'autorité du chef de l'Etat, la mise en alerte des bombardiers stratégiques et des missiles du Plateau d'Albion (Photo : Armée de l'Air).

Source des deux photos : La revue Connaissance de l’Histoire n°26 de juillet-aout 1980.


Les postes de conduite de tir : Vingt officiers se relaient en permanence, pendant leurs trois années de service pour tenir l'alerte des deux P.C.T. Chacun d'eux contrôle neuf silos mais peux éventuellement tirer tous les missiles du Plateau.

Un P.C.T. est servi par deux officiers du grade de capitaine qui assurent la surveillance de routine des missiles. Ils déclencheraient l'engagement de ceux-ci en tournant ensemble leurs clés spéciales sur le pupitre de tir après avoir identifié l'ordre reçu grâce à un code secret. Ils prennent la veille pour 24 heures d'affilées dans une "capsule" souterraine de 8 mètres sur 4, contenue dans un bloc de béton et d'acier de 45 tonnes monté sur amortisseurs pour être insensible au choc d'une explosion nucléaire directe. Le tout est situé sous 400 mètres de roches. Une galerie de 1 600 mètres permet d'y accéder avec de petites voitures électriques.


Les missiles : Les S.S.B.S. du type S-2 pèsent 32 tonnes, ont 1,50 mètres de diamètre et 14,8 m de long. L'engin comporte deux étages à propergol solide (poudre). La propulsion à poudre permet un départ immédiat, sans aucune préparation dès réception de l'ordre d'engagement. Le missile décolle en alerte "rouge" 71 secondes après l'ordre de tir, le temps pour la centrale à inertie de se recaler. La portée des missiles est de 800 km au minimum et de 3 000 km au maximum. A la portée maximale, la précision à l'impact est de quelques centaines de mètres. La charge nucléaire de 150 KT est environ sept fois supérieure à celle de la bombe d'Hiroshima.

Au cours de l'année 1980, neuf missiles d'un nouveau type, les S-3, termineront d'être mis en place. Ce nouveau programme permet de moderniser et de simplifier les installations de support. La portée du S-3 est accrue, elle dépasse les 3 000 km. Mais le progrès se trouve surtout dans son deuxième étage, plus perfectionné doté d'un système de rentrée modifié. La charge thermonucléaire est d'une puissance mégatonnique. Le corps de rentrée dans l’atmosphère est protégé, grâce au durcissement, contre les effets des explosions nucléaires A.B.M. (missiles anti-missiles) dans la haute atmosphère, qui normalement endommageaient les dispositifs électroniques de guidage et de pilotage. De plus, le S-3 bénéficie également d'aides à la pénétration plus perfectionnées et peut larguer lors de sa rentrée des leurres qui ont un surcroît de protection pour lui. Le S-3 ne pèse que 25,8 tonnes, son diamètre reste inchangé, mais sa hauteur a diminuée. Elle est passée à 11,8 m. Si le S-3 conserve en effet le premier étage P 16 du S-2, il comporte en remplacement du deuxième étage P 10 du S-2, le deuxième étage P 6 "(Rita II)" du M.S.B.S. M-20 embarqué à bord des S.N.L.E., qui est de dimension et de poids plus réduits, ce qui a permis d'éviter de modifier les silos.   

L'année de leur mise en place sur le Plateau d'Albion, les S.S.B.S. du type S-2 furent présentés sur leur véhicule spécial de transport à l'occasion du défilé du 14 juillet (Photo : E.C.P.A.).

Un missile M.S.B.S. (Mer-Sol-Balistique-Stratégique) du type M-20 émerge spectaculairement de l'eau au cours d'un tir sous-marin d'essai effectué par le "Gymnote", prototype des S.N.L.E. (Photo Aérospatiale).

Cet écorché d'un missile du type M-20 permet de voir de gauche à droite : l'ogive, qui renferme la bombe H mégatonnique, puis la case à équipements, suivie du deuxième étage du type "P 6" à une seule tuyère et du premier étage du type "P 10" à quatre tuyères. Noter que les M.S.B.S. ne disposent pas des quatre ailettes de stabilisation des S.S.B.S., ceci afin de réduire le diamètre des tubes de lancement des sous-marins (Dessin : D.T.E.N.).

Éclaté du missile M.S.B.S. M-1.

Le tir d'un S.S.B.S. S-3 au Centre d'Essais des Landes (C.E.L.) est toujours très spectaculaire. Le 11er G.M.S. du Plateau d'Albion vient tirer chaque année au C.E.L. un de ses missiles. La retombée s'effectue dans l'Atlantique au-delà des Açores (Photo C.E.L.).

Mieux qu'un long commentaire, ce tableau synoptique permet de comprendre les différentes combinaisons des étages des missiles dans leurs composantes "terre" et "mer". A noter que les éléments du tout nouveau M-4 sont originaux (Dessin : D.T.E.N.).

Source des six photos : La revue Connaissance de l'Histoire n°26 de juillet-août 1980.


Les silos : Les silos ont 20 m de diamètre et une profondeur de 27 m. Ils sont surmontés d'une porte blindée qui pèse 145 tonnes et que l'on éjecte en cas de tir réel à l'aide d'un vérin pyrotechnique. Outre le puits du missile, les silos comportent deux étages adjacents auxquels on accède par un ascenseur.

Le premier palier renferme l'électronique de commande et les appareillages de contrôles. Le deuxième palier abrite les systèmes électriques et les appareils de conditionnement à air. L'électronique réclame une température constante assez basse. Les silos sont prévus pour résister à une explosion thermonucléaire proche? Pour les détruire tous, un adversaire potentiel devrait lancer plusieurs à la fois sur chaque silo. On estime qu'il faudrait dans l'état actuel des techniques faire exploser environ 400 mégatonnes de bombes pour neutraliser les missiles, ce qui reviendrait à raser le sud de la France et une bonne partie du sud de l'Europe, résultat qui ne présente aucun intérêt pour un ennemi voulant envahir notre pays.


La maintenance : Le contrôle de la disponibilité opérationnelle du missile (savoir si on peut le tirer) s'effectue grâce à 600 capteurs. Une liaison de veille relie le silo à son P.C.T. L'officier de tir, dont la fonction technique essentielle est de surveiller en permanence les missiles, interroge régulièrement les appareils de contrôle situés dans le silo. Un certain nombre de paramètres sont mesurés. Ils doivent obligatoirement se situer dans une fourchette bien définie. Si un paramètre en sort, il y a défaillance. Chaque contrôle s'inscrit sur une bande imprimante. Une défaillance ce repère donc par comparaison avec le message de contrôle précédent. Une imprimante rapide fournit automatiquement le constat de panne. Un contrôle technique plus précis permet de diagnostiquer le sous-ensemble défectueux et d'envoyer sur place une équipe.

Régulièrement, les "contrôles techniques périodiques" testent les principales fonctions de l'engin (savoir s'il atteindrait son objectifs en cas de tir) comme le pilotage et le guidage. Les ordinateurs de l'engin, du silo et du P.C.T. déterminent par calcul la défaillance d'une de ces fonctions. La disponibilité opérationnelle est en temps normal de 89 %, elle peut monter à 95 % en pré-alerte.


La mise en oeuvre des missiles : Le montage des missiles et des têtes nucléaires se fait à Saint-Christol dans la Zone Technique Spécialisée (Z.T.S.) par un Escadron Technique Léger (E.T.L.). Le montage des vecteurs se fait dans l'Atelier d'Assemblage des Vecteurs (A.A.V.) à partir d'éléments qui proviennent de l'Aérospatiale; celui des têtes nucléaires dans le Dépôt-Atelier de Munitions Spécialisée (D.A.M.S.) avec des éléments qui viennent du C.E.A. (Commissariat à l'Energie Atomique).

Dans l'A.A.V. on procède à l'assemblage des étages, puis après les tests individuels de tous les éléments, on pose la case à équipements, les systèmes de pilotage, de guidage et de commande. Le missile tout assemblé subit encore des tests, avant d'être chargé su le V.T.V., (Véhicule Transporteur de Vecteur), et transféré jusqu'à son silo. La remorque du V.T.V. se dresse pour introduire verticalement le vecteur dans le silo. Une fois dans le puit, la suspension est calée, la centrale à inertie alignée et les cordons ombilicaux branchés. Ce n'est qu'en dernier lieu que la tête nucléaire transportée par le V.T.T.N. (Véhicule Transporteur de Tête Nucléaire), est posée. Tous les tests sont renouvelés à la verticales. La porte-blindée se referme.

Le 1er G.M.S. tire chaque année an Centre d'Essais des Landes (C.E.L.) un missile prélevé dans un silo du Plateau d'Albion. Le tir motive évidemment énormément les équipes. La durée de validité des S-2 était de 5 années et demi. Avec la génération des S-3, elle sera portée à dix années.

Une photographie devenue banale  à "" l'ère de dissuasion"" : un S.S.B.S. du type S-2 en place dans son silo du Plateau d'Albion. La lourde porte blindée va se refermer sur lui et il entamera sa longue veille immobile (Photo : E.C.P.A.). 

Éclaté d'un silo d'un tir de lancement d'un missile S.S.B.S. type S-2 au Plateau d'Albion. 

Afin d'améliorer les performances de la composante terrestre de la F.N.S., il a été décidé, en 197, de donner à la force du Plateau d'Albion la capacité thermonucléaire pour 1980. C'est ainsi qu'à été lancé le développement du S3, nouveau missile de la force S.S.B.S.; il emprunte un certain nombre de ses constituants au missile M 20 qui équipe aujourd'hui les S.N.L.E.

Source des trois photos : La revue Connaissance de l'Histoire n°26 de juillet-août 1980.


"" La maquette de présentation du S.S.B.S. S-2 ""


Dernièrement une dame m'a envoyée quelques photos d'un missile balistique français, dont elle voulait savoir le nom. Après réponse à sa demande, elle me raconta l'histoire de cette maquette de présentation :

Dans les années 1970, mon père ayant été le chef du projet des missile sol-sol, il a ensuite commandé le Plateau d'Albion, c'est donc pourquoi cette maquette lui a été offerte; cette dame pense quelle lui a été offerte à la fin du projet ou lors des premiers tests de lancement à Biscarosse.

Cette très belle maquette fera l'objet d'une donation au Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget.








Jean - Marie


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