Semi-chenillés allemands 1939-1945.

 




"" Können mit der gleichen Geschwindigkeit wie Panzer vorankommen ""

Maquette Italeri au 1/35.     Référence : n°371.





Historique : 2 paragraphes page 1821 de l'Encyclopédie des Armes, volume 8 aux éditions Atlas, septembre 1989.

La revue Connaissance de l'Histoire n°5, d'août-septembre 1978, aux éditions Hachette B.P.C. - L.D.P. 1978.



Réalisation maquette et photos par mon ami Jean-Henri Filliol, du Club Maquettiste de Labry (54) France.



Historique : Les spécialistes de la guerre de blindés se rendirent compte dès les années 1930 de la nécessité, pour les armes de soutien, d'être capable de progresser au même rythme que les chars d'assaut; or les engins tout en chenilles paraissaient alors une extravagance. Le véhicule semi-chenillé fut la solution de ce problème.

De 1939 à 1945, le véhicule semi-chenillé, grâce à sa mobilité, permit aux armées d'évoluer à une allure qu'on aurait cru impossible à la fin du conflit précédent. Les prophètes de la guerre des blindés, eux-mêmes, n'avaient pas imaginé qu'il fût possible d'emmener infanterie, techniciens du génie ou artillerie à de telles vitesses. Les longues colonnes d'infanterie qui, en 1918, avançaient à pied sur les champs de bataille, furent remplacées, un quart de siècle plus tard, par des formations d'engins semi-chenillés, transportant non seulement l'avant garde de l'infanterie, mais aussi les unités de soutien.


Dépassé en importance uniquement par le semi-chenillé de 3 t, le modèle de 1 t, ou Leichter Schützenpanzerwagen (véhicule blindé léger d'infanterie), vient compléter le véhicule lourd et, sous certaines formes, prendre à son compte les fonctions des automitrailleuses.

Le premier semi-chenillé de 1 t, non blindé, fait son apparition en 1934-1935, en même temps que les autres séries de prototypes; c'est Demag qui le construit.

A l'époque, il est expressément destiné aux tâches d'infanterie, comme le remorquage du petit canon antichar de 37 mm, de l'obusier d'infanterie de 75 mm ou de remorques porte-munitions. Avec un simple capot de camion et une caisse ouverte, il entre en service sous le nom de Leichter Zugkraftwagen (tracteur léger) Sd Kfz 10. Les modèles de présérie trouvent leur aboutissement dans le Demag 7 définitif de 1939, qui deviendra la principale variante en service et sera fabriqué jusqu'en 1944. Sur le plan mécanique, c'est un petit véhicule des plus satisfaisants et, comme pour le Hanomag, un nombre important d'adjudicataires et de sous-traitants participent à sa production.

En 1939, quand le prototype Hanomag du semi-chenillé de 3 t Sd Kfz 251 a fait la preuve de ses qualités, l'Armée de terre envisage d'utiliser de la même façon le semi-chenillé de 1 t en le dotant d'une caisse blindée. Le seul ennui est que le véhicule est très petit (4,65 m de long, 1,80 m de haut et 1,75 m de large) et de faible puissance, car il n'a qu'un moteur Maybach HL 42 de 100 ch. Avec le surcroît de poids d'une caisse blindée, on peut craindre que les performances fléchissent, mais ce problème est résolu par le raccourcissement de la suspension de telle sorte que le véhicule a une roue de moins de chaque côté.

En conséquence, Büssing-NAG dessine une version à échelle réduite de la caisse blindée utilisée sur le véhicule de 3 t et le monte sur un prototype de châssis raccourci que lui a fourni Demag. Le prototype ainsi réalisé se comporte bien et est aussitôt mis en production. Il n'est pas aussi réussi que le 3 t : il ne transporte que 6 hommes et a des performances moindres. Néanmoins pour certaines tâches, il convient parfaitement. Il est idéal comme véhicule du commandement de compagnie ou du chef de section, comme porte-mortier de 80 mm et comme véhicule d'observation. Là où il peut faire le même travail qu'un 3 t et libérer celui-ci pour des tâches plus urgentes, le petit semi-chenillé est un engin bien précieux.

Rommel dans son Sd Kfz 250 "Greif". L'engin roule à toute vitesse et double la carcasse d'un Valentine, à peine visible derrière l'antenne. Chef du Panzergruppe Afrika, Rommel ne croit pas d'emblée à une attaque massive des Anglais, mais simplement à une diversion pour l'empêcher d'attaquer Tobrouk. Pour Crüwell, le chef de l'Afrikakorps qui doit faire face à l'assaut do 30th Corps, la vérité est très différente et les deux hommes vont se heurter à plusieurs reprises (BA).
Source : Le revue Militaria numéro 6 hors-série, 3e trimestre 1992.

Une autre photo du véhicule de commandement personnel de Rommel "Greif", un semi-chenillé blindé léger Sd Kfz 250/3.
Source : La revue Connaissance de l'Histoire n°5 d'août-septembre 1978.


Sous sa forme blindée, le véhicule de 1 t est dénommé Leichter Schützenpanzerwagen Sd Kfz 250. Il y aura quelque 14 variantes, dont plusieurs correspondront aux variantes du Sd Kfz 251, les véhicules étant interchangeables à ce point de vue. Le Sd Kfz 250 de base a 4,60 m de long, 1,90 m de large et 1,66 m de haut. Sa vitesse de pointe est de 60 km/h et sa boîte de vitesse Variorex Maybach lui donne le choix entre 7 vitesses en marche avant et 3 en marche arrière. Sur le plan mécanique, le Sd Kfz 250 est identique au Sd Kfz 251 : roues, suspension et arrangement des chenilles sont essentiellement les mêmes, sauf en ce qui concerne leur dispositions matérielle. Le poids du véhicule au combat est de 5,3 t (charge utile 1 t) et l'épaisseur du blindage est de 12 mm à l'avant et de 8 mm partout ailleurs. Les premiers véhicules entreront en service en 1940 et seront d'abord utilisés pour l'invasion de la France. La production se poursuivra jusqu'en 1943 sans modification de la forme du véhicule, après quoi la caisse sera légèrement simplifiée (comme pour les véhicules de 3 t) pour accélérer la production.  
En raison de ses petites dimensions, les emplacements de stockage sur le Sd Kfz 250 sont très ramassés. La superstructure originale d'une forme très tourmentée est incurvée vers l'extérieur en son milieu pour donner le maximum de place aux passagers. Comme celle du 3 t, la caisse est à pans coupés avec des plaques à angles multiples. Les modifications faites en 1943 seront considérables : le nombre de panneaux utilisés dans la construction de la caisse est réduit de près de moitié, les coffres de stockage latéraux sont incorporés à la caisse, les plaques avant et arrière sont désormais d'une seule pièce, les sabords à volet sont remplacés par des fentes, on monte une porte arrière plus grande, des arceaux sont installés pour supporter une tente en forte toile au-dessus du compartiment des passagers, ek les phares sont supprimés au profit d'un éclairagr pour la conduite de nuit Notek du modèle standard.
Le modèle de base, essentiellement un simple véhicule blindé de transport de personnel, reçoit l’appellation Sd Kfz 250/1 et sera surtout utilisé par les commandants de compagnie et chefs de section. Comme le 3 t, il possède normalement 2 MG-34 sur affûts pivotants, mais parfois il n'en a qu'une ou possède le modèle sur affût tripode lourd. En sus de son poste radiophonique de série, le véhicule peut emporter, si besoin est, un autre poste pour une fonction de commandement particulière.  

Le Sd Kfz 250 fut un véhicule polyvalent qui donna naissance à de nombreuses versions. Ici, un exemplaire du modèle standard détruit en Normandie, en 1944.
Source : Véhicules militaires de la Seconde Guerre mondiale n°15, collection Eaglemoss Ltd.

Le Sd Kfz 251 Ausf.C fut très utilisé par l'armée allemande. A l'avant du compartiment de combat, on peut voir la mitrailleuse MG-34 avec son bouclier de protection.

Source : Véhicules Militaires de la Seconde Guerre mondiale n°1, collection Eaglemoss Ltd.


"" Matériel de transmission ""

Le deuxième modèle sorti sera le Sd Kfz 250/2, poseur de lignes téléphoniques, utilisé aussi comme véhicule d'observation. Des dérouleuses pour câble de campagne sont fournies et peuvent être montées sur les garde-boue et dans le poste de tir. On peut dérouler jusqu'à trois câbles en même temps. Tous les véhicules de la série Sd Kfz 250 seront équipés 'à l'avant de la superstructure, devant les sièges des passagers, à côté du conducteur) d'un poste radiophonique (le Funksprechgerät F).

Le Sd Kfz 250/3 sera le Leichter Funkpanzerwagen (véhicule blindé léger radio), et, comme tous les autres véhicules radios, il aura l'inévitable antenne-châlit. Comme pour son homologue 3 t, plusieurs sous-variantes de ce véhicule comporteront des équipements radios différents selon leurs fonctions, tout en restant semblables extérieurement. L'un des plus célèbres véhicules de la guerre aura été de ce type : il s'agit du véhicule personnel de commandement et de liaison de Rommel, "Greif" (le griffon), utilisé par lui alors qu'il commandait l'Afrika Korps dans le désert de Libye en 1942. Des exemplaires postérieurs du Sd Kfz 250/3 auront leurs antennes-châlits remplacées par des antennes perches et des antennes en étoile suivant les besoins; quand celles-ci seront démontées, rien ne distinguera ces véhicules extérieurement du Sd Kfz 250/1 de base.

Le Sd kfz 250/4, véhicule de liaison aérienne ou d'observation, sera expressément destiné au transport du personnel des batteries de canons d'assaut. Sorti en 1943 sur le châssis simplifié, il va remplacer un type antérieur, le Sd Kfz 253. Le Leichter Beobachtungspanzerwagen (véhicule blindé léger d'observation)  Sd Kfz 250/5 est un véhicule analogue destiné au même emploi. Extérieurement, il ressemble au Sd Kfz 250/1, mais il possède l'équipement radio nécessaire pour son rôle de poste d'observation.

Viendra ensuite le Sd Kfz 250/6, véhicule spécial de transport de munitions pour les canons d'assaut. Il y en aura deux versions, l'une avec des casiers pour 70 coups de 75 court, et l'autre portant 60 coups de 75 long.

Le Sd Kfz 250/7 est un porte mortier de 80 mm, qui remplacera largement le 3 t dans ce rôle. Une autre version de 250/7 comportera des casiers pour le transport de munitions de mortier de 80 et sera souvent utilisé pour transporter le chef de la section lourde du bataillon de Panzergrenadiere. Le mortier du Sd Kfz 250/7 pourra tirer depuis le véhicule, mais si possible il sera mis à terre pour tirer.Une version de 1 t du semi-chenillé 3 t avec canon de 75 mm court s'imposait, et le Sd Kfz 250/8 entrera en service en 1943 pour équiper la section lourde avec canons du bataillon de Panzer grenadiere (à raison de 6 véhicules par section). Il sera analogue à tous points de vue au véhicule 3 t. Une MG 42 sera montée au-dessus du canon pour servir de pièce de réglage et assurer la défense rapprochée.

Rommel dans son Sd Kfz 250/3 "Greif", observe à la jumelle le déroulement de l'assaut contre la ligne de Gazala. La chef de la Panzerarmee Afrika a manifestement sous-estimé la puissance britannique, mais son audace et son intuition vont lui permettre de défaire l'adversaire dans ce qui sera le plus brillant succès de toute sa carrière (BA).

Source : La revue Militaria numéro 6 hors-série, 3e trismestre 1992.

Le Sd Kfz 6, au départ, avait pour mission de tracter des howitzers le FH18 de 105 mm. Leur production fut toutefois stoppée en 1942, car les tracteurs légers comme les sWS pouvaient parfaitement atteindre des performances semblables pour un coût inférieur (Photo IWM Londres).

Source : L'Encyclopédie des Armes volume 8, septembre 1989.

Septembre 1941 : soldats allemands, avec leur véhicule d'observation léger Sd Kfz 253, en train d'observer les fumées s'élevant de la ville de Novgorod, incendiée par les troupes russes en retraite (photo Associated Press).

Semi-chenillé léger Sd Kfz 250/7 avec mortier de 80 mm.

Semi-chenillé Sd Kfz 250/8 avec canon de 75 mm.

Source des trois photos : La revue Connaissance de l'Histoire n°5 d'août-septembre 1978.


Dès 1942, il apparaîtra que les automitrailleuses ne conviennent pas pour le front russe et qe les semi-chenillés ont une longévité plus grande et sont plus facile à entretenir que les véhicules à roues. Par neige ou boue abondantes, les automitrailleuses à quatre roues circulent difficilement. Il sera donc décidé que les remplacer par des semi-chenillés dans toute la mesure du possible. Cette décision amène à construire le Leichter Schützenpanzerspähwagen (20 mm) Sd Kfz 250/9 pour remplacer les automitrailleuses Sd Kfz 222. Le Sd Kfz 250/9 possède simplement la tourelle complète de l'automitrailleuse Sd Kfz 222 placée au sommet de la superstructure convenablement carénée. C'est en fait une automitrailleuse semi-chenillée. Sa tourelle hexagonale conserve ses écrans en treillage contre les grenades. Les derniers de ces véhicules auront une tourelle plus simple.

D'autres véhicules-canons automoteurs seront également produits. De même que le canon antichar de 37 mm a été monté sur le semi-chenillé Sd Kfz 251 (pour donner le véhicule du chef de section Sd Kfz 251/10). C'est la première variante armée d'un canon à entrer en service pendant les campagnes de 1940. Un véhicule analogue, le Sd Kfz 250/11, remplacera le Sd Kfz 250 à partir de 1942, le Schwerer Panzerbüchse 41 (fusil antichar lourd 41) de 28 mm à canon conique, monté à l'avant de la superstructure.

Les autres variantes du semi-chenillé 1 t seront toutes des véhicules de service pour l'artillerie. Le Sd Kfz 250/12 est un Leichter Messtruppanzerwaggen (véhicule blindé léger de réglage d'artillerie) équipé de télémètres périscopiques et d'appareils de pointage et de transmission pour le réglage du tir des batteries d'artillerie.

Une des toutes premières variantes du Sd Kfz 250 sera un véhicule léger de transport de munitions, spécialement destiné au soutien de la nouvelle série de canons d'assaut. Il lui sera attribué un numéro de nomenclature différent, Sd Kfz 252. C'est un bon exemple du sérieux avec lequel les Panzerdivisionen ont été organisées. Construit en vue d'un simple rôle de soutien, il a une caisse visiblement dessinée de façon à réduire le poids au minimum. Il est entièrement fermé avec des panneaux d'accès pour l'équipage et une double porte à l'arrière pour accéder au compartiment des munitions. Il tire une remorque à deux roues transportant un supplément de munitions.

Lors de l'invasion de la France, les Sd Kfz 252 serviront d'avant-trains aux nouveaux canons d'assaut StuG III, mais on s'apercevra bientôt qu'un véhicule spécial de ce genre est un luxe, même en 1940, et sa production ne tardera pas à être arrêtée.Par la suite, le véhicule de base sera adapté à l'emploi de transporteur de munitions et prendra l'appellation de Sd Kfz 250/6, comme on l'a déjà dit.

Datant également de la première période, il y aura le Leichter Gepanzerter Beobachtungskraftwagen (véhicule blindé léger d'observation) Sd Kfz 253, autre véhicule du type intégralement fermé destiné à servir de véhicule de commandement aux batteries de canons d'assaut. Mais, comme le transporteur de munitions, il se révéla être un luxe superflu et sera une des premières victimes de la rationalisation. Par la suite, le véhicule de base Sd Kfz 250 sera adapté pour le rôle de poste d'observation mobile sous les appellations de 250/4 et 250/5.

Comme l'indique ces premiers changements, il apparaîtra dès le début qu'il n'est pas du tout satisfaisant d'avoir en même temps des semi-chenillés blindés 1 t et de 3 t.

Beaucoup d'efforts de production font double emploi; du point de vue entretien, il n'y a qu'un petit nombre d'éléments communs, le véhicule de 1 t est trop petit pour certaines tâches (par exemple, le transport de personnel) et le 3 t est beaucoup trop grand pour certaines des siennes (par exemple, le transport de mortier). Cette conclusion aménera à tenter de rationaliser les semi-chenillés blindés et à n'avoir qu'un seul modèle.  

L'automitrailleuse Sd Kfz 222.

Source : Champ de bataille thématique numéro 4, hors série, d'avril 2008. 

Le Sd Kfz 250/9, appartenant à une unité des Waffen SS, au cours d'une parade dans une ville russe en avril-mai 1944.

Source : Panzer, les blindés allemands n°24 aux éditions Altaya S.A. 2008.


Dérivant directement des véhicules existants, la série HK 600 de prototypes sera construite par Demag et Anomag en 1942, avec un air de famille bien marqué par rapport au semi-chenillé Sd Kfz 251. L'ancienne distinction entre 1 t et 3 t est conservée, le HKp 606 étant un 1 t et le HKp 603 un 3 t. Ils sont grandement simplifiés par rapport aux Sd Kfz 250 et 251 afin de réduire les coûts et les délais de production. Ils ne sont pas toutefois suffisamment améliorés pour justifier l'arrêt de la production des Sd Kfz 250 et 251 à un moment où ces véhicules sont plus que jamais nécessaires. En conséquence, les prototypes HK 600 sont abandonnés en 1943, mais le travail n'a pas été vain : nombre des simplifications sur les superstructures seront reprises dans les programmes de rationalisation de 1943 pour des Sd Kfz 250 et 251.

Sur les injonctions de Hitler, le Heereswaffenamt va rechercher une solution beaucoup plus radicale. Si certaines des idées de Hitler se révèlent totalement impraticables ou fantaisistes, nombre de ses conceptions fondamentales sont pleines de justesse. A vrai dire, dans son désir de normaliser les efforts là où cela est possible et d'obtenir le maximum de blindage et de puissance de feu, il a en général une certaine avance sur ses conseillers en matière de véhicules de combat blindés.

En mai 1942, il va suggérer de mettre au point de nouveaux véhicules "ressemblant à des sauterelles" pour surmonter toutes les difficultés de traction rencontrées au cours du premier hiver rigoureux sur le front russe. Ils devront à la fois être simples et pouvoir s'adapter facilement à toutes les tâches. Hitler veut qu'ils soient en production dans moins d'un an; la firme Adler reçoit mission de réaliser deux prototypes. Ceux-ci sont prêts fin 1942; ils seront connus sous l'appellation de LeWS (Leichter Wehrmachtschlepper, ou tracteur militaire léger).

Le LeWS est radicalement différent du Sd Kfz 250; il marque la fin d'une époque où l'on avait tout loisir de raffiner sur la technique automobile. Le LeWS a un châssis rudimentaire, des roues à disque en tôle d'acier embouti, des pneus avant basse pression, des semi-chenilles d'acier à axes secs, et il utilise des barbotins et des galets porteurs du type de ceux des chars. La cabine avant, blindée, et le compartiment moteur sont disposés comme sur un camion classique et le moteur est un 4-cylindres Maybach HL 30 ordinaire, permettant seulement une vitesse maximum de 27 km/h. Le plancher de la caisse est un simple plateau, de sorte que des divers affûts d'artillerie ou superstructures indépendantes puissent simplement y être boulonnés. Toute la construction est en tôles plates et emboutées. Des dispositions sont prises pour que le véhicule sorte de production sans sa cabine, de manière a ce qu'une cabine et une superstructure formant un tout puissent être montées sur certaines versions.

Néanmoins, si prometteur qu'il soit, le LeWS ne verra jamais le jour, probablement parce qu'il ne résout pas le problème des deux catégories de poids. En tout cas, un camion entièrement chenillé, le Raupenschlepper Ost (tracteur à chenilles pour le front de Est) sera produit pour répondre à nombre de besoins du même ordre. Il sera même moins cher et plus simple à construire de sorte que la mise en fabrication du LeWS aurait constitué ce type de double-emploi que l'on voulait précisément éviter. Un troisième prototype de LeWS sera construit en 1944 et l'on fera même des plans pour un quatrième avec transmission de char Maybach-Olvar, mais le Leichter Wehrmachtschlepper ne sera jamais commandé. 

Toutefois, un modèle du même genre, le Schwerer Wehrmachtschlepper (SWS, ou tracteur militaire lourd) aura plus de chance; c'est avec lui que le Wehrmacht se rapprochera le plus d'un semi-chenillé normalisé pour remplacer les modèles plus anciens. Il sera destiné en fait à remplacer la série des tracteurs d'artillerie semi-chenillé de 5 t (non blindés) et sera construit à cet effet avec une caisse de chargepment et un avant du type de camion non blindé.  

 

Panzergrenadiere bondissant hors de leur semi-chenillé au cours d'un engagement sur le front russe.

Source : La revue Connaissance de l'Histoire n°5 d'août-septembre 1978.


Comme le LeWS, le SWS sort avec une cabine blindée et un capot, et un plancher de caisse plat auquel diverses combinaisons de matériel d'artillerie et de superstructures peuvent être fixées. Le prototype est construit en 1942, et bien que la production ne commence pas avant la fin de 1943, ce modèle sera largement répandu et fort utile dans les 18 derniers mois de la guerre.

Le véhicule de base est un camion blindé de ravitaillement ou un transporteur de munitions, avec de simples ridelles rabattables en treillis métallique. Les plus importantes variantes, toutefois, seront celles équipées du lance-fusées Panzerwerfer 42 de 150 mm et du canon de DCA Flak 43 de 37 mm. La première a une superstructure blindée de faible hauteur dans laquelle les projectiles sont transportés avec le lanceur à dix tubes sur un affût orientable au sommet de la superstructure. La version canon de DCA conserve les ridelles rabattables en treillis métallique du transporteur de ravitaillement avec l'affût orientable du canon soudé au plancher de la caisse. 

Source : La revue Connaissance de l'Histoire n°5 d'août-septembre 1978.

Le canon antiaérien allemand retrouvé sur le champ de bataille, conservé au musée militaire de Dieppe-Pourville (Collection Collé).

Source : La revue Connaissance de l'Histoire n°52 de janvier 1983.


"" Semi-chenillés capturés ""

Le SWS sera l'ultime représentant des semi-blindés allemands, mais, en plus de leurs propres véhicules, les Allemands devront à leurs conquêtes de 1939 à 1941 un certain nombre de semi-chenillés étrangers qui viendront s'ajouter au parc des véhicules construits en Allemagne.

Avant la guerre, la France est le principal constructeur européen de véhicules semi-chenillés, les Unic et Somua-Kégresse étant les types français standard. Le Somua est le plus répandu; en le dotant d'une caisse blindée, les Allemands obtiendront un véhicule blindé de transport de personnel analogue au Sd Kfz 251. Il recevra l'appellation de Mittlerer Schützenpanzerwagen S 307 (f) et sera utilisé dans certaines divisions blindées pour le transport de personnel et la traction de l'obusier de 105 mm. Un autre modèle de blindé sera construit en France occupée; il sera constitué par 16 mortiers français de 81 mm capturé, montés sur un affût orientable en deux rangées à l'arrière du châssis. Une autre version portera un lance-fusées Panzerwerfer 42 de 150 mm (monté comme sur le SWS), tandis qu'une variante de 1944 sera dotée du Pak 40 de 75 mm. L'autochenille Unic-Kégresse recevra aussi une superstructure blindée. Dénommée Leichter Schützenpanzerwagen U 304 (f), elle sera utilisée par des unités allemandes stationnées en France à la place du Sd Kfz 250 

Camion semi-chenillé Unic, version produite en série à partir de 1936, pour les besoins spécifiques du Génie, d'abord les compagnies d'équipages de pont, puis, à partir de février 1940, les parcs du génie de corps d'armée.

Camion semi-chenille Somua, photographié au 4e régiment de cuirassiers à Reims le 8 août 1939, ce tracteur puissant est l'un des premiers de série.

Source des deux photos : Le magazine Charge Utile numéro 84, hors-série de 2016.


"" Véhicules militarisés ""

A mesure que la situation se détériore, toutes sortes de véhicules, qui n'étaient pas destinés à un emploi offensif, recevront des carrosseries blindées et seront mis en service aux côtés des unités de première ligne. L'un des premiers exemples en est le montage expérimental d'un canon antichar russe capturé de 76,2 mm sur un tracteur semi-chenillé de 5 t Sd Kfz 6. Seulement 9 de ces véhicules (surnommés Diana) seront ainsi transformés; quels-uns seront envoyés en Libye en 1942.

Ces transformations sont particulièrement vraies pour les véhicules avec affûts de tir contre avions. La supériorité aérienne alliée sur tous les fronts impose aux Allemands de distraire nombre de leurs moyens pour assurer la défense aérienne des troupes au sol -- à la différence des Alliés qui sont beaucoup moins souvent harcelés par la Luftwaffe.

Quelques semi-chenillés de 18 t Sd Kfz 9, les plus grands de tous, reçoivent des cabines et des capots blindés et sont dotés de canon Flak 37 de 88 mm. Les Sd Kfz 7/1, Sd Kfz 10/5 et Sd Kfz 7/2 ont tous les affûts de tir contre avions et une certaine protection grâce à un blindage improvisé.

Il y a enfin le "Maultier" (ou mulet), un camion 3 t transformé en semi-chenillé. L'idée est venue d'un bricolage sur le terrain en Russie où des combattants ont monté des chenilles de Panzer I sur un camion à la place des roues arrière. Par la suite, Ford, Opel et Daimler effectueront des modifications en usine pour pallier le retard du Schwerer Wehrmachtschlepper. Même des camions Mercedes 4,5 t seront modifiés avec des chenilles de PzKpfw II. Le modèle Opel sera le plus répandu; pour remédier à la pénurie constante en semi-chenillé blindé, il sera décidé de créer pour lui une superstructure blindée. Quelque 3 000 exemplaires du "mulet" Opel seront commandés et livré en 1944-1945 comme tracteurs de canons et transporteurs de munitions blindés. Ils seront aussi utilisés pour remorquer les affûts sur roues de Nebelwerfer, les fusées étant transportées dans la caisse blindée.

300 autres "mulets" seront commandés pour être équipés du Panzerwerfer 42 de 150 mm. Le lanceur à dix tubes est monté sur une superstructure de faible hauteur comme sur le SWS; "mulet" et SWS sont employés indifféremment comme lance-fusées mobile standard pour les régiments de lance-fusées des divisions blindées. Il faut souligner à nouveau qu'il s'agit là d'un expédient, rien de plus qu'un camion chenillé légèrement blindé, mais ce sera une invention tout à fait remarquable.  

Le badge qui orne l'avant de ce Sd Kfz 251/9 signale qu'il fait partie du schwerer Kanonenzug du bataillon de reconnaissance de la 2e Panzerdivision. C'est aussi un exemple d'une des premières tentatives de fixer un canon d'assaut court de 75 mm destiné à fournir un appui de feu à l'échelon local (Photo IWM, Londres).

Un Sd Kfz 7/1 armé de canons antiaériens Flkvierling 38 de 20 mm, capturé lors des combats en Normandie. Les parois du véhicule pouvaient se replier vers le bas en opération de façon à former une "plate-forme de travail". Un blindage protégeait le conducteur, mais pas le reste de l'équipage (Photo IWM, Londres).

Source des deux photos : L'Encyclopédie des Armes volume 8, de septembre 1989.

Quelques part en Normandie, les quatre tubes d'un Flakvierling 38 attendent de cracher leur quelque 30 obus à la seconde contre l'ennemi mortel du char : le Jagdbomber, ou Jabo (Photo Ullstein).

Pièce de D.C.A. de 20 mm Flak 38 sur tracteur semi-chenillé 1 t Sd Kfz 10/5. Il s'agit ici du type D7 (qui fait d'ailleurs l'objet de la maquette de Jean-Henri) fabriqué entre 1939 et 1944 (Photo Bundesarchiv).
Source des deux photos : La revue Connaissance de l'Histoire n°56 de mai 1983.

La version blindée de l'Opel Maultier, désignée Panzerwerfer 42 et armée de tubes lance-roquettes de 150 mm.

Source : La revue Véhicules Militaires n°8 aux éditions Eaglemoss.


"" Le Sd Kfz 10/5 D7 de Jean-Henri ""
















Jean - Henri / Jean - Marie


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