Marcel Dassault M.D. 450 "Ouragan".

 



"" L' "Ouragan" premier avion à réaction 100 % français "" 


Maquette JMGT au 1/48 en résine.    Référence : 48 AR10.




Historique : Les paragraphes pages 1528 et 1535, de l'Encyclopédie de l'Aviation n°77, aux éditions Atlas s.a., Paris, 1983.

L'Encyclopédie de l'aviation Mach 1, volume 3, pages 732 et 733, aux éditions Atlas, Paris, 1979.

La revue Aviation Magazine n°95 du 1er avril 1954, pour les versions sur l' "Ouragan".

La revue l'Encyclopédie de l'Aviation n°77, pour les caractéristiques sur l' "Ouragan".



Réalisation maquette, diorama et photos de la maquette par mon ami Alain Calvy.

Alain nous a réalisé un "Ouragan" de l'aviation Salvadorienne, comme il dit, il ne veut pas faire comme tout le monde. 



Historique : A une époque où l'industrie aéronautique française éprouvait de grandes difficultés pour combler le retard accumulé au cours de l'Occupation, l' "Ouragan" constitua sa première réussite technique importante. Produit en grande série et utilisé par quatre pays, cet appareil constitua le point de départ de la longue lignée d'avions de combat qui abouti au Mirage 2000.

Lorsque, au cours des derniers mois de 1944, la libération de la majeure partie du territoire national permit de jeter les bases d'un redémarrage de l'industrie aéronautique, le bilan de cinq années de guerre et d'occupation était catastrophique. Les équipes d'ingénieurs et de techniciens qui avaient mermis à la France, jusqu'en juin 1940, de produire des avions comparables, sur le plan technique, aux meilleures réalisations étrangères avaient été dispersées ou contraintes à des activités clandestines. Dans ce dernier cas, l'isolement et le manque de moyens techniques et financiers ne leur avaient pas permis de suivre le rythme des progrès considérables réalisés, de 1940 à 1945, en Allemagne, au Japon, en Union soviétiques, et surtout en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.

 Les hommes, au demeurant fort peu nombreux, qui avaient pu continuer sous l'Occupation à exercer une activité créatrice dans le domaine aéronautique avaient encouru, pour eux-mêmes, des risques graves et n'avaient guère pu travailler que sur le papier, privés qu'ils étaient de tout moyen expérimental. Dans le même temps, ils n'avaient pu obtenir que des informations vagues et fragmentaires concernant les créations des grands pays belligérants qui, aiguillonnés par l'effort de guerre, progressaient à pas de géants. Il leur fallait donc, à l'aube de 1945, avant tout s'informer sur l'état des recherches menées à l'étranger. Le danger était cependant très grand, pour eux, de s'en tenir aux conceptions qu'ils avaient pu élaborer en vase clos, à l'écart de l'épreuve des faits. Cet écueil allait conduire, jusque vers 1950, à bien des impasses.

En ce qui concerne les moyens industriels, la situation était plus alarmante encore, les usines, que l'occupant avait contraintes à travailler pour lui, étant ravagées par les bombardement alliés. De plus, les Allemands n'ayant confié à l'industrie française que des tâches d'exécution et de réparation, sur des appareils pour la plupart conçus pour le transport, les liaisons ou l'entraînement, le matériel qui subsistait était souvent ancien et ne pouvait répondre qu'à des besoins limités. La méfiance de l'Allemagne était parfaitement fondée, et de nombreux actes de sabotage accomplis dans un esprit de résistance, allaient rendre difficilement utilisables, à la Libération, certains équipements et lots de matières premières.

En dépit du caractères dramatique de la situation, tant au plan humain que matériel, l'enthousiasme était grand, et ardente était la volonté de rattraper au plus vite le temps perdu. Tandis que le personnel des usines réalisait de véritables tours de force pour remettre rapidement en état l'outil de production et poursuivre, dans un premier temps, les séries entreprises sous l'Occupation, à Paris, dans les hautes sphères du ministère de l'Air et de l'état-major, d'ambitieux programmes prenaient forme. Dès 1946, les objectifs étaient fixés, du moins en ce qui concernait les futurs chasseurs et bombardiers à réaction de l'armée de l'Air.       


Diapositive de ma collection personnelle, du MD.450 "Ouragan" n°230, année 1952.


"" Naissance de l' "Ouragan".

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre d'un vaste programme de modernisation de l'armée de l'Air, qui utilisait alors un matériel dépassé par l'avènement de la propulsion par réaction, l'état-major avait émis un programme portant sur un avion d'interception doté d'une forte vitesse ascensionnelle et d'un armement puissant, et propulsé enfin par un seul réacteur construit à l'époque en France, l'Hispano-Suiza Nene, version retravaillée du Rolls-Royce Nene anglais.

Marcel Dassault

Pour répondre à ce programme, Dassault en entreprit l'étude dès novembre-décembre 1947. Sans attendre un marché officiel de prototypes et très confiant dans son projet, le constructeur avait décidé de faire démarrer la fabrication de l'avion en avril 1948. Ce n'est qu'au mois de juillet suivant qu'intervint enfin la commande officielle portant sur trois prototypes (MD-450 n°01, 02 et 03), bientôt suivie par une commande de présérie de quinze machines d'essai, réduite ultérieurement à douze exemplaires (MD-450 n°1 à n°12).

Kostia (Constantin) Rozanoff

Le 22 janvier 1949, l'exemplaire prototype n°01 quitta l'usine de Saint-Cloud pour Réau-Villaroche, où le montage final s'effectua rapidement. Le 28 février, le colonel Kostia (Constantin) Rozanoff, célèbre pilote d'essai désormais attaché à la "maison", fit le premier vol devant les officiels et la presse convoqués.

Source: La revue Aviation Magazine n°95 du 1er avril 1954.


L'avion rejoignit le Centre d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge, où il fit parler de lui dès juillet quand il atteignit en palier 980 km/h et réussit à monter à 9 000 m en 6 mn 21 s, performance améliorée en novembre, quand il monta à 12 000 m en 9 mn avec une vitesse initiale de 43 m/s. L'avion fut équipé, dès le mois suivant, de deux réservoirs supplémentaires montés en bout d'aile, d'une capacité unitaire de 450 litres, lui conférant une distance franchissable de 1 370 km à 3 000 m d'altitude au poids de 5 300 kg.
Cet avion était donc, tel quel, une réussite très honnête, d(un niveau technique sensiblement comparable à ce qui se faisait à l'étranger; l'armée de l'Air était par conséquent en droit de penser qu'une partie de son retard avait été résorbée par l'adoption de cet avion.
Le constructeur, qui avait préféré se cantonner dans une réserve prudente, avait volontairement écarté les idées trop audacieuses, préférant utiliser des éléments parfaitement éprouvés, tels que le profil de l'aile, le train d'atterrissage et autres équipements. Le propulseurs HS Nene 102, éprouvé également, développait 1 760 kg de poussée statique à 11 500 tr/mn et 2 260 kg à 12 300 tr/mn. Les caractéristiques de cet avion étaient les suivantes : envergure, 12,17 m; longueur, 10,70 m; surface portante, 25 m²; poids à vide, 3 290 kg et poids total, 5 300 kg.  


Marcel Dassault MD-450-01 "Ouragan" premier prototype équipé de 16 roquettes et réservoirs en bout d'aile.
Source: La revue Air Enthusiast de septembre-Décembre 1988.

Turboréacteur Hispano-Suiza Nene 102.
Source: La revue Aviation Magazine n°95 du 1er avril 1954.


Le MD-450.02 vola en mai 1949, équipé d'une cabine pressurisée, alors que le 03, bénéficiant de la mise au point des deux premiers prototypes, ne vola finalement qu'en juin 1950, équipé d'un réacteur Nene 104B, le réacteur définitif de la version de série.
Parmi les douze machines de présérie, notons les cellules ayant permis diverses expérimentations, dont le n°3 (utilisé pour les essais du réacteur HS-403 à postcombustion), le n°8 ou MD-450 R (équipé d'un matériel de reconnaissance photographique), le n°11 ou MD-450.30 L (30 L : canons de 30, entrée d'air latérales devant conduire au MD-451 "Aladin", biplace de chasse de nuit, pour devenir ultérieurement le MD-453 "Harmattan". La "Barougan", apparu en 1954, fut une machine de série équipée d'un train à diabolos à roues à basse pression pour des essais tout terrain. 

Le second prototype de l' "Ouragan" photographié en vol, les aérofreins sortis. Les trois premiers appareils prirent l'air avec des saumons d'aile qui furent bientôt abandonnés, même lorsque l' "Ouragan" devait évoluer sans réservoirs d'extrémités de voilure (Photo ECPA).

Prise sans doute à Orly lors d'une grande fête aérienne organisée le 11 juin 1950, cette photographie montre les prototype 01 et 03 de l' "Ouragan". Ces appareils volèrent ce jour-là avec le 02. A l'arrière plan, au-dessus de l'entrée d'air du 01, on peut distinguer le sommet de la dérive du SO-6020 (Photo Avions Marcel Dassault).

Le Marcel Dassault MD-450-30 L, équipé d'entrées d'air latérales, cet "Ouragan", le n°11 de présérie, était fort différent des autres appareils. Noter la plaque du piège à couche limite, indispensable à une alimentation correcte du réacteur à grande vitesse (Photo Avions Marcel Dassault).
Source des trois photos: La revue l'Encyclopédie de l'aviation n°77 aux éditions Atlas 1983.

L' "Ouragan" n°11 était complété par des prises d'air latérales comme le MD-450-30-L qui était destiné à fournir des données pour le projet MD-450 Aladin qui devait avoir un arrangement d'admission d'air similaire et un armement de canon de 30 mm.
Source: La revue Air Enthusiast de septembre-décembre 1988.

"" L' "Ouragan" en service ""

Lors du débat gouvernemental concernant le rééquipement de l'armée de l'Air, il avait été envisager de commander 1 050 appareils de combat pour l'intercepteur et l'attaque au sol, total se décomposant en 850 "Ouragan et 300 "Vampire". Ces chiffres furent en fait bien plus modeste, une première commande intervenant vers la fin août 1950 pour 150 "Ouragan", suivie par trois autres commandes de 100 appareils chacune, dont la dernière fut annulée et reportée sur le futur Mystère II C.
La construction de ces 350 appareils (MD-450 n°101 à n°450) devait s'étaler sur plusieurs années (le dernier exemplaire sortit en effet en juillet 1954). Cette opération ne fut possible (cadence prévue : dix avions par mois) qu'en sous-traitant largement la construction à la SNCASE, à Toulouse (partie avant du fuselage), à la SNCASO à St Nazaire et à Bourguenais (partie arrière du fuselage et voilure), Dassault fabriquant lui-même la partie centrale du fuselage et l'empennage à Argenteuil, où il procédait également aux premiers montages. Le tout était finalement assemblé aux établissements de Bordeaux-Mérignac, où avaient également lieu les vol d'essai.
Le premier "Ouragan" de série (MD-450.01) vola pour la première fois le 5 décembre 1951. De petites modifications allaient intervenir dès la 51e machine : les trappes de fermeture du train à quatre éléments furent remplacées par un ensemble à deux éléments, et le siège éjectable Martin-Backer céda la place à un siège SNCASE.
Sur un total de 220 appareils disponibles en 1954-1955, l'armée de l'Air n'en conserva ultérieurement que 175, prélevant sur ses réserves de quoi alimenter les clients, à savoir l'Inde, qui perçut les premiers de ses 104 avions en octobre 1953 (elle les désigna "Toofani"), et Israël, qui, en percevant quelque 70-75 exemplaires, les rendit opérationnels dès avril 1956 quand un "Ouragan" abattit un "Vampire" égyptien. C'est durant la campagne du Sinaï que l' "Ouragan" devait se révéler comme un excellent avion d'attaque au sol.   

Diapositive de ma collection personnelle sur le MD-452 Mystère II C, code 5-OP.
L'usine Marcel Dassault à Mérignac, où était construit l' "Ouragan".
La chaîne de montage de l'usine de Mérignac où était construit l' "Ouragan".
Source: La revue Aviation Magazine n°95 du 1er avril 1954.
"Ouragan" n°3 utilisé pour le turboréacteur Nene et sa postcombustion en juin 1953.
L' "Ouragan" n°8 vu ici au Salon de l'Aéronautique, était destiné à servir de prototype au modèle de reconnaissance tactique MD-450 R,  deux caméras Fairchild K-22 étant installées dans un carénage ventral peu profond.
Source des deux photos: La revue Air Enthusiast de septembre-décembre 1988.
L' "Ouragan n°7 fut, en fait, le sixième exemplaire de présérie, aucun appareil ne portant en effet le numéro 4. Photographié ici à Brétigny, le numéro 7 était équipé d'un réacteur Hispano-Suiza Tay, qui offrait une poussée de 2 600 kg, très supérieure à celle du Nene.
Source: La revue l'Encyclopédie de l'Aviation n°77. 

Dans l'armée de l'Air, l' "Ouragan" entra en service à la 2e EC de Dijon en 1952 (escadrons 1/2 "Cigognes", 2/2 "Côte-d'Or", 3/2 "Alsace"), à la 4e EC alors (1954) basée à Bremgarten (1/4 "Dauphiné", 2/4 "La Fayette", 3/4 "Flandres") et à la 12e EC à Cambrai (1/12 "Cambrésis", 3/12 "Picardie"). Malgré quelques petits problèmes de début, vite surmontés grâce à la présence des réservoirs de bout d'aile (l'avion non équipé virant difficilement très serré), il devait se révéler stable (bonne plate-forme de tir pour ses quatre canons de 20 mm) et robuste. L' "Ouragan" fut également l'avion de la Patrouille de France de 1954 à 1956. Ce furent, à cet effet, les seuls exemplaires décorés, les machines de série en unité ayant toujours gardé leur fini aluminium.
La vie opérationnelle de l'avion fut cependant écourtée par l'arrivée de successeurs plus performants. Relégué en école de chasse (Meknès, transférée ultérieurement à Tours), l' "Ouragan" fut employé comme machine de perfectionnement monoplace de 1957 à 1964. Le centre de tir et de bombardement de Cazaux utilisa également une dizaine de ces appareils jusqu'en octobre 1968, date à laquelle ils furent réformés.
Quelques exemplaires étaient encore en service en Amérique centrale dans les années 1975-1976, probablement livrés par Israël.
Après avoir participé à la renaissance de l'aviation française et préparé la venue de successeurs plus évolués, il ne subsiste aujourd'hui que quelques rares exemplaires en France, souvent exposés devant certaines bases (Tours, Chambéry, Nîmes) dans un bien triste état, minés par les intempéries. Deux exemplaires sont également visibles au musée de l'Air et de l'Espace, au Bourget, et au musée de l'Armée, à Bruxelles.   

Les photographies en couleur de l' "Ouragan" sont très rares; ce cliché aux contours nets est le résultat soit d'un montage, soit d'un retoucheur aimant les nuages bien placés.
Source: Fiche technique Edito-Service S.A. aux éditions Atlas (Photo D.R.).
Un "Ouragan" de l'Ecole de chasse de Meknès, en 1960. Ce groupement-école fut rapatrié à Tours après l'indépendance de l'Algérie et du Maroc.
Source: La revue Connaissance de l'Histoire n°36 de juin 1981. 
Diapositive de ma collection personnelle sur l' "Ouragan" n°230, année 1952.
L' "Ouragan" du musée de l'Armée à Bruxelles.  Collection personnelle de M. Alain Bertini.
Quatre MD-450 B "Ouragan" de la 12e Escadre fournissant l'équipe de voltige de la Patrouille de France, les trois premiers appareils (n°393, 372 et 376) appartenant à l'EC 1/12 "Cambrésis" et le quatrième (n°423) à l'EC II/12 "Picardie".
Source: La revue Air Enthusiast de septembre - décembre 1988.


"" Les "Ouragan" sous d'autres cieux ""

Dès le 25 juin 1953, l'Inde avait commandé 71 "Ouragan" à la France, ces appareils étant livrés les uns par air, les autres par mer au cours des mois suivants. En 1955, Israël acheta 24 "Ouragan", en attendant la livraison des Mystère IVA, ces avions étant engagés, en 1956, contre les forces égyptiennes à la fois dans des attaques au sol et dans des combats aériens, au cours desquels ils remportèrent des victoires contre des MiG-15 supérieurs en nombre. Très satisfaits, les Israéliens acquirent 41 nouveaux "Ouragan", qui furent pris en compte de mai 1961 à novembre 1964. Participant à la guerre des Six Jours, au début du mois de juin 1967, dans des missions d'attaques au sol, ils subirent des pertes assez élevées. Les 65 "Ouragan" cédés à Israël furent tous prélevés sur les 350 exemplaires construits pour l'armée de l'Air, alors que les 71 premiers exemplaires destinés à l'Inde furent construits spécialement pour ce pays. Ces derniers furent utilisés au combat notamment en 1961, lors de la prise du fort de Diu, enclave tenue, comme Goa, par les Portugais, après avoir effectué des opérations de maintien de l'ordre en Assam.
La carrière des "Ouragan" au sein des unités de chasse de l'armée de l'Air se révéla brève, puisqu'elle s'acheva dès 1957. Elle se poursuivit en revanche sur les bases-écoles de Marrakech, puis de Tours et de Salon-de-Provence, ainsi que dans des unités diverses : Centre de tir et de bombardement 3/709 qui, à Cazaux, assurait le remorquage des cibles au profit des unités opérationnelles menant des campagne de tir; Centre d'expériences aériennes militaires de Mont-de-Marsan; Centre d'essais en vol.
En 1954 et 1955, quatre "Ouragan" (Nos 140, 336, puis 223 et 225), modifiés en vue de pouvoir opérer à partir de terrains sommairement aménagés, furent dotés d'un train d'atterrissage principal à roues jumelées et d'un parachute de freinage. Cette version reçut le nom de "Barougan", une contraction de Baroudeur, avion conçu par la SNCASE pour être utilisés depuis des terrains improvisés.
L'utilisation des "Ouragan" cessa en France en 1963, en Inde trois ans plus tard et l'année suivante en Israël. Au début des années soixante-dix, ce pays revendit un nombre indéterminé de ces avions au Salvador (et, peu après, des Super Mystère à réacteur J52 au Honduras, pays qui se trouvait alors en état de guerre larvée avec le Salvador). L' "Ouragan" donna lieu à une série de dérivés prestigieux comme les "Mystère" II et IV et, plus tard, le "Super Mystère".
Ces avions à aile en flèche et à entrée d'air frontale fournirent au constructeur l'expérience nécessaire pour lui permettre de réaliser la longue lignée des "Mirage" qui devaient asseoir définitivement la réputation de la firme Dassault.        

Un "Ouragan" de chacun des deux escadrons israéliens photographié en 1967, peu après la "Guerre de Six Jours" alors qu'il était en train d'être relégué à des tâches de deuxième ligne et d'entraînement (Photo Stephen P. Peltz).
"Ouragan" alias "Toofani" aligné" pour inspection à l'occasion des célébrations du 25e anniversaire de l'Indian Air Force le 1er avril 1958.
Ex - "Ouragan" israéliens, en service avec la Fuerza Aérea Salvadorienne, photographié à Ilopango AFB, San Salvador, le 30 juillet 1975 (Photo Hideo Miyasaka).
Le premier "Barougan", MD-450 n°140 avec doubles groupes de roues principale à basse pression, pour l'exploitation à partir de pistes semi-préparées.
Source des quatre photos: La revue Air Enthusiast de septembre-décembre 1988.
Pour la première fois, le 22 avril 1953, le "Barougan" MD-450-140 a décollé et s'est posé sans utiliser les pistes de Villaroche. Il s'agissait, en effet, d'expérimenter un nouveau train permettant à l'appareil d'opérer à partir de terrains ordinaires en herbe. Pour parvenir à ce résultat, les roues principales ont été remplacées par deux diabolos à basse pression. Un parachute de queue est utilisé lors de l'atterrissage afin de réduire la course.
Source: La revue Aviation Magazine n°95 du 1er avril 1954.


"" Versions du Dassault MD-450 "Ouragan" ""

L'histoire commence en novembre 1947, Marcel Dassault décida d'entreprendre la fabrication d'un intercepteur conforme aux spécifications d'un programme de l'état-major. Celui-ci demandait un appareil fortement armé et en même temps susceptible d'une vitesse ascensionnelle la plus grande possible. On a vu, dans notre numéro 7 du 1er août 1950, les circonstances dans lesquelles fut conçu et construit l' "Ouragan", comment l'étude fut entreprise sur l'initiative de la société sans attendre un marché de prototypes qui ne sera notifié que neuf mois plus tard, temps normal d'incubation précédant tout accouchement douloureux ou non. Ce marché porta d'ailleurs sur trois prototypes, puis fut suivi d'une présérie de douze avions.
Le MD-450, muni d'un turboréacteur Hispano-Suiza "Nene" 102 B, vola donc convenablement et le troisième des prototypes reçut un réacteur "Nene" 104 B, ceux-là mêmes qui furent montés sur les quelque trois cent cinquante appareils qui furent commandés dès août 1950. D'autres versions furent expérimentées, qui furent prises dans la présérie et préparaient les dispositions ou les configurations des futurs avions de chasse.  

Les trois premiers MD-450 "Ouragan" au CEV en 1950. lES 01 ET 02 furent équipés du réacteur Hispano-Suiza "Nene" 102 B et le troisième expérimenta le "Nene" 104 B qui fut retenu sur les 350 appareils de série. L' "Ouragan" fut le premier intercepteur français à réaction livré à l'armée de l'Air et le premier exporté à l’étranger.
Source: La revue Aviation Magazine International n°777 de mai 1980.

MD-450-8 : Cet appareil est à l'origine de la nouvelle conception de l'armement des futurs "Mystère IV" A et B. Il servit en effet, a expérimenter le dispositif de magasin à roquettes dont nous parlons plus loin. Les résultats de ces essais furent consignés et l'expérience acquise, avec cette nouvelle notion de possibilité offensive, fut retenue lors de l'étude d'intercepteurs Dassault aujourd'hui en essais.

Coupe AR et coupe CD et position du réacteur sur l' "Ouragan".
L'armement su l' "Ouragan" et "Ouragan" 30 L.
Source des deux croquis: La revue Aviation Magazine n°95 du 1er avril 1954.

MD-450 "Ouragan Atar" : Parmi les études et les modèles de présérie, figurent celles concernant la source de puissance. Les deux derniers appareils (n°13 et 14) de la présérie furent donc utilisés dans ce but et reçurent en place des réacteurs centrifuges "Nene", des réacteurs axiaux SNECMA "Atar 101 B et C" et mirent au point, petit à petit, les problèmes de la régulation et, d'une façon plus générale, ceux d'utilisation d'un matériel nouveau, ils furent renumérotés 01 et 02.

Le turboréacteur SNECMA Atar 101 C.
Source: La revue Aviation Magazine n°95 du 1er avril 1954.


MD-450-30 L : Avec cet appareil, on prépara les futurs chasseurs de nuit biplaces, dont la genèse fut d'ailleurs tout un poème relaté plus loin. La désignation "30" signifiait que l'avion avait reçu deux canons de 30 aux lieu et place des quatre canons de 20 des modèles standard. La lettre L voulait simplement dire que le réacteur était alimenté par des manches latérales accolées aux flancs du fuselage.
MD-450-12 : Equipé d'un réacteur "Nene" standard, cet appareils fut utilisé pour la mise au point de l'armement des futurs "Mystères". Cet armement, fixe, commun à toutes les versions de ces appareils, devait consister en deux canons de 30. Ceux-ci étaient du type DEFA et provenaient de la Manufacture nationale de Mulhouse.
MD-450-3 : Cet appareil fut utilisé à des essais du réacteur "Nene" muni d'un système de postcombustion. Ce système, appelé réchauffe par la firme Hispano-Suiza qui le conçut, accordait à l' "Ouragan" un supplément de poussée de l'ordre de 30 %. Ainsi, en dehors de son principal rôle d'équipement des escadrilles en matériel français, l' "Ouragan" a aussi beaucoup travaillé pour l'avenir et, grâce à lui, les avions Marcel Dassault se sont préparés des lendemains qui chantent aujourd'hui.
MD-450-R : Version équipée de caméras de reconnaissance, montées dans un carénage faisant saillie sous le fuselage; 1 seul exemplaire construit (n°8 de présérie) voir photo ci-haut.
"Barougan" : Version tout terrain, équipée d'un train 'atterrissage à roues jumelées et d'un parachute de freinage; 4 "Ouragan" modifiés (n°140, 336, 223 et 225) voir photo ci-haut .


"" Caractéristiques de l' "Ouragan" "" 

Type : Monoplace de chasse et d'attaque au sol.
Moteur : 1 Hispano-Suiza (licence Rolls-Royce) Nene 104 de 2 270 kgp.
Performances : Vitesse maximale au niveau de la mer, sans les réservoirs d'extrémité d'aile, 930 km/h; avec réservoirs et roquettes, 780 km/h; Mach limite, sans les réservoirs, 0,80, et 0,80 avec; distance franchissable avec les réservoirs, 1 550 km; plafond pratique, 14 000 m.
Poids : A vide, 4 800 kg; maximal au décollage, 7 350 kg.
Dimensions : Envergure avec réservoirs d'extrémité d'aile, 13,39 m; longueur, 10,74 m; hauteur, 4,14 m; surface alaire, 23,40 m².
Armement : 4 canons HS 404 de 20 mm; en mission d'attaque. 16 roquettes T-10 sous voilure ou une charge de bombes équivalente. 

Le Dassault MD-450 "Ouragan" n°301 (NM) de l'Escadron de Remorquage 3/709 du C.T.B. de Cazaux vu à la fin des années 50. Cent soixante- quinze "Ouragan" ont été utilisés en escadres par l'Armée de l'Air entre 1952 et 1957. Par la suite ils assurèrent des missions école et de servitude (Collection Fluet via J.-L. Rambeau).
Source:La chasse à réaction aux éditions Charles-Lavauzelle 1987. 
L' "Ouragan", premier avion à réaction purement français utilisé par l'armée de l'Air, fut construit à 350 exemplaires. Ici, le MD-450 n°215, exposé au public en bordure du terrain d'aviation d'Abbeville et de la Nationale 1 (Photo Bernard Bombeau).
Source: L'Encyclopédie de l'Aviation Mach 1, volume 3, aux éditions Atlas 1979. 
Le Marcel Dassault MD-450 "Ouragan", commandé en série, allait assurer la transition entre les "Vampire" et les premiers intercepteurs supersoniques français. En 1950 volait le troisième prototype de définition de série, équipé du réacteur Hispano "Nene" 104.B (Photo Musée de l'Air Paris).
Source: La revue Aviation Magazine International n°777 de mai 1980.


"" La réalisation en résine d'Alain ""

Alain nous a réalisé un avion de la force aérienne Salvadorienne, le n°707). Comme toujours une maquette finement détaillée, surtout avec de la résine. Je ne mettrais pas les commentaires d'Alain, mais les photos elles, le feront à ma place. 

La maquette au 1/48 en résine de la marque JMGT.
La version réalisée par Alain (Collection personnelle Alain Calvy).
L'intérieur de la maquette.
Le fuselage, cockpit et les éléments du poste de pilotage.
Les trains d'atterrissages.

Le dessous de la maquette avant peinture.

                                                                              
         
Le camouflage trois tons.


"" Le final, maquette et diorama ""


                                     







Alain / Jean-Marie

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