Jacobs 104 Model 104 "Convertiplane"..
"" Like engine, like convertible ""
Historique : La revue Aviation Magazine n°184, du 10 mai 1956, aux éditions OJD. Description de Jacques Gambu, photographies de Howard Levy.
Historique : Depuis 1929, la firme Jacobs, installée à Pottstown, en Pennsylvanie, s'est faite un nom parmi les constructeurs de moteurs d'avions. Le fameux R-755 en étoile est bien connu de tous et il équipe plusieurs appareils américains de petit tonnage. Cependant, l'activité de cette société s'est sensiblement élargie il y a un lustre par la création d'un département hélicoptère qui a pour but immédiat le développement d'un nouveau type d'appareil à voilure tournante.
Le fait que ce département dépendait d'un constructeur de moteurs a singulièrement facilité les choses et si l'hélicoptère étudié par le nouveau département recèle quelques particularités notables, la moindre n'est précisément pas le groupe moteur-système d'entraînement. Disons tout de suite que ce groupe est très compact et a été réalisé en rassemblant sous un même carter, rapporté sur un moteur de série, un embrayage, un réducteur et la prise de mouvement des rotors de queue. Une telle solution a permis de gagner 20 % sur le poids d'un ensemble classique comprenant les mêmes éléments et devant absorber une puissance du même ordre. Ce gain de poids a tout simplement permis de prévoir le transport d'un passager supplémentaire, ce qui n'est pas négligeable.
Le but recherché avec le Jacobs 104 est la réalisation d'un appareil à relativement hautes performances, d'un faible prix de revient et d'entretien, pour les petites distances -- moins de 500 km. La conception de l'appareil fut présidée par quelques soucis majeurs dont la simplicité -- toute relative -- de construction, l'élimination des vibrations, l'obtention d'une stabilité acceptable et une facilité d'entretien. Ajoutons à cela un grand souci de la sécurité des occupants par une disposition constructive appropriée.
Comment se présente le Jacobs 104. En tout d'abord comment l'appeler et à quelle famille d'appareils le rattacher ? Il est, en effet, tout à la fois autogire, hélicoptère et gyrodyne et aussi un peu convertible.
L'appareil comporte un rotor sustentateur doté de commandes de variation de pas collectif et cyclique. Il est donc hélicoptère. Cependant, ce rotor est partiellement déchargé en vol en translation par la présence d'une surface portante fixe et le vol en translation est assuré par une hélice propulsive montée à l'arrière de l'appareil. Il est donc à la fois convertible et autogire. En effet, en translation le rotor est mis en auto-rotation et fonctionne comme celui d'un authentique autogire. De plus dans cette configuration de vol, 30 % de la sustentation sont pris en charge par la voilure fixe, le rotor est déchargé d'autant et la totalité de la puissance du moteur est délivrée à l'hélice propulsive, ce qui assure d'excellentes performances de vitesse à l'appareil. Le type définitif, caréné, ne doit-il pas atteindre les 280 k/h en pointe, avec un pilote et quatre passagers.
Considérant la partie hélicoptère de l'appareil, celle-ci est particulièrement compacte ainsi que nous l'avons vu. L'ensemble moteur-rotor principal-rotor anticouple est monté au-dessus du fuselage et laisse le maximum de place dans celui-ci. Ainsi, dans le modèle définitif, le pilote est assis, seul, devant, et on trouve à la suite, deux banquettes recevant chacune deux passagers, la dernière étant située juste en dessous du groupe moteur-rotor principal. Du carter supérieur du moteur, part un arbre unique qui entraîne, à la pointe arrière le rotor anticouple et l'hélice propulsive.
Comme, pour des raisons d'encombrement, il ne pouvait être question de séparer ces deux hélices tournant l'une dans un plan parallèle à celui de symétrie de l'appareil et l'autre dans un plan perpendiculaire, les techniciens ont adopté la solution des pales engrenantes. Les deux hélices tournent ainsi au même régime et leur action, comme ma puissance absorbée, n'est qu'une question de pas. Ces deux hélices sont évidemment à pas variable avec mise en drapeau. En vol en translation, lorsque le rotor sustentateur déchargé d'environ 30 % de la portance générale, fonctionne en autorotation, l'hélice anticouple est mise en drapeau et toute la puissance est délivrée à l'hélice propulsive.
De faible variation de pas de l'hélice anticouple suffisent à assurer la tenue de l'appareil en direction. Dans le cas contraire, lorsque l'engin fonctionne en hélicoptère pur, c'est l'hélice anticouple qui est active, la plus grande partie de la puissance étant absorbée bien entendu, par le rotor sustentateur. L'hélice propulsive est mise en drapeau et le vol stationnaire est ainsi possible.
Les éléments extérieurs ont été rapportés au treillis supportant le train et affectent une forte flèche.
Derrière le siège du pilote, la place est prévue pour les deux banquettes se série.
Source des deux photos: La revue Aviation Magazine n°184 du 10 mai 1956.
Les rotors de queue : Dont le fonctionnement général et le rôle ont été développés dans notre préambule, tournent selon des axes horizontaux, l'un étant compris dans le plan de symétrie de l'appareil et l'autre étant perpendiculaire à ce plan, tourné vers la gauche. Du fait de leur rapprochement meurs pales sont engrenantes. Chaque rotor est tripale et chaque pale affectée du profil symétrique NACA 0009, est réalisé en alliage d'aluminium 24ST profilé. Pour un diamètre de près de deux mètres, la profondeur de chaque pale atteint 95 mm. Le pied de la pale est articulé de la même manière que les pales du rotor principal et le système de commande de commande de variation de pas est sensiblement analogue. Des bielles relient les plateaux coulissants, l'un tournant avec des hélices et l'autre libre, dont le déplacement axial est commandé depuis le poste de pilotage et provoque la variation de pas des rotors. Cette variation intéresse jusqu'à la mise en drapeau totale et c'est pour cette raison qu'un profil parfaitement symétrique a été retenu. Dans la majeure partie des cas de vol, un rotor est en drapeau alors que l'autre absorbe une partie plus ou moins grande de la puissance motrice et est donc utilisé activement soit pour compenser le couple du rotor principal (hélicoptère), soit pour assurer la translation de l'appareil (autogire). Dans ce dernier cas, d'ailleurs, l'hélice propulsive absorbe la totalité de la puissance motrice. Quoique les régimes des deux hélices de queue soient identique, leur diamètre est légèrement différent. Il est de 1,83 m pour le rotor anticouple et 1,98 m pour l'hélice propulsive.
Groupe moteur-rotor principal avec l'arbre d'entraînement anticouple.
Source: La revue Aviation Magazine n°184 du 10 mai 1956.
Les empennages : Comme d'ailleurs les rotors de queue, sont portés, sur la version définitive, par une poutre monocoque, de section quadrangulaire à angles arrondis, fixée à la partie arrière du treillis central. Si, sur le prototype, on ne trouve que les rotors de queue, la version définitive sera munie d'empennages fixes. La disposition des rotors étant conservée, ces empennages seront reportés vers le haut. Ils consisteront en une haute et mince dérive sur laquelle sera monté un stabilo rectangulaire en certaine flèche. Ces empennages auront un rôle de stabilité en vol en translation.
Le train d'atterrissage : Qui sera escamotable sur la version de série, est classique et fixe sur le prototype. Il consiste en deux diabolos principaux portés en bout de jambes élastiques montées en bout des éléments intérieurs de la voilure fixe. La voie est de 2,60 m. La roulette arrière est également portée par une jambe élastique à longue course.
"" Caractéristiques (version de série) ""
Diamètre du rotor principal : 11 m.
Longueur totale : 10 m.
Hauteur : 3,30 m.
Poids à vide : 1 067 kg.
Charge surfacique : 16,64 kg/m².
Puissance : Un Jacobs R-755-EH de 350 cv.
Performance : Vitesse maximum, 280 km/h; vitesse de croisière, 251 km/h; vitesse ascensionnelle verticale, 3,55 m/sec; plafond (vol stationnaire), 1 380 m; plafond absolu, 4 270 m; autonomie, 416 km.
La tête du rotor principal surmonte le ventilateur de refroidissement du moteur.
Source: La revue Aviation Magazine n°184 du 10 mai 1956.
"" Du prototype à la version de série ""
Directement tiré du prototype, le type de série sera toutefois empenné et le groupe moteur-rotor principal sera soigneusement caréné. Les passagers prendront place derrière le pilote, jusqu'en dessous de la tête du rotor sustentateur.
Source : La revue Aviation Magazine n°184 du 10 mai 1956.
Jean - Marie
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