SS-1B (Scud-A) / SS-1C (Scud-B).
"" Оружие террора ""
Maquette Dragon au 1/35. Référence : DRA-03 520.
Historique : Les quatre premiers paragraphes de la page 4 du livre : Les Armes de la Terreur par William J. Koenig (Préface du Général Gallois) aux éditions E.P.A. Paris 1982.
Les fusées et missiles d'aujourd'hui par Bill Gunston aux éditions Elsevier Séquoia 1979.
L'Encyclopédie des Armes (Les forces armées du Monde), volume 1 aux éditions Atlas 1984 pour les caractéristiques.
L'Encyclopédie des Armes (Les forces armées du Monde), volume 1 aux éditions Atlas 1984 pour les caractéristiques.
Réalisation de la maquette, une personne voulant garder l'anonymat.
Les photos sont de mon ami Eric Szmahaj.
Historique : Les armes de la terreur! Significative, l'expression est couramment utilisée depuis plus d'un quart de siècle. Mais correspond-elle à la réalité? Il vaudrait mieux parler de l'équilibre de la prudence. Ni à Moscou ni à Washington, les dirigeants ne sont "terrorisés". Les populations, les spécialistes, les gouvernements savent, sinon ce que serait exactement un échange de coups nucléaires, du moins que les résultats d'une pareille forme de guerre ne seraient pas supportables, et que pour les belligérants comme pour certains de leurs voisins.
Cette perception de la nature et des conséquences du recours aux armes de destruction massive a encore été amplifiée par des anticipations et des exagérations plus ou moins sérieuses, si bien que, aujourd'hui, chacun sait que "l'autre" n'ignore rien du risque exorbitant qu'il faudrait prendre à déclencher une telle guerre. Aussi la prudence s'impose-t-elle et c'est pourquoi, en dépit de leur antagonisme irréductible, les deux sociétés rivales demeurent en état de non-guerre.
Cette notion de coexistence pacifique forcée, M. Khrouchtchev la reprit à son compte en 1961. Il avait tout simplement compris les conséquences politiques d'un fait technico-militaire : la triple combinaison du sous-marin à propulsion nucléaire, du missile balistique et de l'ogive à explosif atomique. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, l'armement le plus décisif allait s'avérer à peu près invulnérable -- faute de pouvoir le localiser --, tandis que les biens humains et matériels n'avaient jamais été si faciles à détruire. Durant quelque soixante siècles de conflits organisés, l'objectif de la guerre avait été la déroute, ou la paralysie, des forces de l'ennemi et la conquête des biens. La triple combinaison précédemment évoquée inversait les buts de la guerre : invulnérable, l'armement décisif serait retourné contre les biens humains et matériels de l'agresseur. Lui-même détruit, celui-ci ne trouverait nulle compensation dans les richesses de son adversaire puisqu'il les aurait anéanties.
Pareil échange de coups était absurde. Pour M. Khrouchtchev, les armes nouvelles interdisaient un affrontement direct entre l'URSS et les Etats-Unis, ces deux puissances commençant d'aligner des sous-marins lance-missiles. Cette interdiction visait Berlin où des contingents soviétiques et américains se trouvaient au contact. Et aussi, en Europe, la ligne de partage, puisque des soldats russes y stationnaient à l'est et des soldats américains à l'ouest. Mais, hors d'Europe, là où les ressortissants armés des deux "Grands" ne se trouvent pas face à face, il revenait au meilleur, au plus audacieux, de l'emporter. Le reste du monde était à prendre. Les Soviétiques s'y employèrent avec succès dans le Sud-Est asiatique, au Moyen-Orient, en Afrique et la partie s'engage maintenant en Amérique centrale. Les combats y sont disputés à l'aide d'armes classiques. Le nucléaire ne protège que le pré carré national et, dans des circonstances extrêmes. Il n'est pas l'instrument des conquêtes politiques et territoriales, seulement celui de l'immunité du sol national.
Peu après que le Scud-1 eut été présenté en 1957, l'auteur de cet ouvrage écrivit : Pour autant qu'on puisse dire, il peut être tiré d'un site non préparé sans plus d'une ou deux minutes de préparation. C'était inexact: après que le châssis IS-3 se fut mis à gronder, il s'écoula une heure environ avant que ce missile téléguidé ne puisse décoller.
Ce temps sa passa en repérage précis du site et, au cinéthéodolite, de ballons de haute atmosphère, et en pompage du combustible liquide -- du RFNA et du UDMH -- dans les réservoirs du missile. La version Scud-A originale devait allier, pensait-on, la radiocommande de l'arrêt de propulsion et le guidage par stabilisation gyroscopique comme l'A4 et le Corporal, sans posséder de commande de trajectoire après arrêt du moteur. Il demeura en service opérationnel chez les Soviétiques jusqu'en 1972 au moins.
Cette notion de coexistence pacifique forcée, M. Khrouchtchev la reprit à son compte en 1961. Il avait tout simplement compris les conséquences politiques d'un fait technico-militaire : la triple combinaison du sous-marin à propulsion nucléaire, du missile balistique et de l'ogive à explosif atomique. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, l'armement le plus décisif allait s'avérer à peu près invulnérable -- faute de pouvoir le localiser --, tandis que les biens humains et matériels n'avaient jamais été si faciles à détruire. Durant quelque soixante siècles de conflits organisés, l'objectif de la guerre avait été la déroute, ou la paralysie, des forces de l'ennemi et la conquête des biens. La triple combinaison précédemment évoquée inversait les buts de la guerre : invulnérable, l'armement décisif serait retourné contre les biens humains et matériels de l'agresseur. Lui-même détruit, celui-ci ne trouverait nulle compensation dans les richesses de son adversaire puisqu'il les aurait anéanties.
Pareil échange de coups était absurde. Pour M. Khrouchtchev, les armes nouvelles interdisaient un affrontement direct entre l'URSS et les Etats-Unis, ces deux puissances commençant d'aligner des sous-marins lance-missiles. Cette interdiction visait Berlin où des contingents soviétiques et américains se trouvaient au contact. Et aussi, en Europe, la ligne de partage, puisque des soldats russes y stationnaient à l'est et des soldats américains à l'ouest. Mais, hors d'Europe, là où les ressortissants armés des deux "Grands" ne se trouvent pas face à face, il revenait au meilleur, au plus audacieux, de l'emporter. Le reste du monde était à prendre. Les Soviétiques s'y employèrent avec succès dans le Sud-Est asiatique, au Moyen-Orient, en Afrique et la partie s'engage maintenant en Amérique centrale. Les combats y sont disputés à l'aide d'armes classiques. Le nucléaire ne protège que le pré carré national et, dans des circonstances extrêmes. Il n'est pas l'instrument des conquêtes politiques et territoriales, seulement celui de l'immunité du sol national.
Peu après que le Scud-1 eut été présenté en 1957, l'auteur de cet ouvrage écrivit : Pour autant qu'on puisse dire, il peut être tiré d'un site non préparé sans plus d'une ou deux minutes de préparation. C'était inexact: après que le châssis IS-3 se fut mis à gronder, il s'écoula une heure environ avant que ce missile téléguidé ne puisse décoller.
Ce temps sa passa en repérage précis du site et, au cinéthéodolite, de ballons de haute atmosphère, et en pompage du combustible liquide -- du RFNA et du UDMH -- dans les réservoirs du missile. La version Scud-A originale devait allier, pensait-on, la radiocommande de l'arrêt de propulsion et le guidage par stabilisation gyroscopique comme l'A4 et le Corporal, sans posséder de commande de trajectoire après arrêt du moteur. Il demeura en service opérationnel chez les Soviétiques jusqu'en 1972 au moins.

Quelques missiles tactiques SS-1B (Scud-A), prêts à être lancés par des éléments de l'armée de Terre. Ils sont véhiculés par le groupe propulseur blindé IS-3.
Source: Les missiles par Robert Berman et Bill Gunston aux éditions Bordas 1984.

La légende soviétique dit : "lever du jour sur un terrain d'entraînement des Forces de missiles soviétiques" . Le Scud A a été installé sur son lanceur dans un site pré-repéré.
Source: Les missiles et fusées d'aujourd'hui par Bill Gunston aux éditions Elsevier Séquoia 1979.
On estime que le Scud-B est plus long de 0,5 mètre et qu'il a une plus grande portée (voir données); les réservoirs de combustible semblent avoir été transposés. Il fut présenté en 1962 sur le châssis IS-3, l'échelle en tube d'acier entourant la pointe du missile adéquatement allongée. En 1965, le Scud-B fit son apparition sur le nouveau véhicule articulé à huit roues MAZ-543, plus léger et plus rapide que le lourd engin chenillé. Le MAZ-543 transporte une plate-forme d'érection et de lancement beaucoup plus simple que celle utilisée à l'origine. Les plates-formes des Forces terrestres soviétiques présentent nombre de caractéristiques qui ne figurent pas sur les autres systèmes Scud du Pacte de Varsovie, révélant probablement la présence des têtes nucléaires, qui n'ont pas été si vite accordées aux autres pays du Pacte ni aux acheteurs étrangers.
La plate-forme du Scud-B est totalement différente de celle du Scud-A : nouvel équipement, grand compas doubles maintenant le haut du missile, structure redessinée; les échelles proéminentes qui couraient de chaque côté du missile précédent et se rejoignaient au-dessus du nez sont absentes. Le guidage du Scud-B se fait, comme avant, par simple système à inertie "strapdown", à l'aide d'ailettes réfractaires dans le flux du moteur, les ailerons étant fixes. Il ne semble pas qu'il y ait un quelconque réglage de fin d'arrêt de propulsion et l'on na sait pas si la tête, nucléaire ou conventionnelle, se sépare ou non avant d'entamer sa trajectoire balistique de descente.
Les missiles de recharge sont fixés, queue en avant, sur une remorque articulée, attachée à un ZIL-157V doté d'une grue Ural-375 (type 8T210) qui dépose les missiles sur la plate-forme de lancement abaissée. Le temps nécessaire pour installer et tirer un Scud-B est certainement inférieur à l'heure exigée par le Scud-A; un radar End Tray sert au repérage des sondes radio (ballons équipés de radio) fournissant des données sur la haute atmosphère.
Le SS-1C (Scud-B) est largement déployé par toutes les armées du Pacte de Varsovie ainsi que par l'Egypte, l'Irak, la Libye et la Syrie.
L'armée syrienne aurait tiré un Scud à 250 kilomètres en novembre 1975 mais, deux ans plus tôt, durant la guerre du Yom Kippour, trois Scud lancés par l'Egypte ont apparemment tous trois manqué leur cible dans le Sinaï. Les rumeurs persistantes concernant un Scud-C de 450 kilomètres de portée n'ont pas été confirmées.
Les missiles de recharge sont fixés, queue en avant, sur une remorque articulée, attachée à un ZIL-157V doté d'une grue Ural-375 (type 8T210) qui dépose les missiles sur la plate-forme de lancement abaissée. Le temps nécessaire pour installer et tirer un Scud-B est certainement inférieur à l'heure exigée par le Scud-A; un radar End Tray sert au repérage des sondes radio (ballons équipés de radio) fournissant des données sur la haute atmosphère.
Le SS-1C (Scud-B) est largement déployé par toutes les armées du Pacte de Varsovie ainsi que par l'Egypte, l'Irak, la Libye et la Syrie.
L'armée syrienne aurait tiré un Scud à 250 kilomètres en novembre 1975 mais, deux ans plus tôt, durant la guerre du Yom Kippour, trois Scud lancés par l'Egypte ont apparemment tous trois manqué leur cible dans le Sinaï. Les rumeurs persistantes concernant un Scud-C de 450 kilomètres de portée n'ont pas été confirmées.

Le Scud-B à la parade sur son superbe transporteur-érecteur de la famille des MAZ-543. Celui-ci prit part au défilé de la place Rouge du 7 novembre 1965.
Source: Les missiles et fusées d'aujourd'hui par Bill Gunston aux éditions Elsevier Séquoia 1979.

De la même famille mais de taille plus importante que le Scud-A, le Scud-B semble avoir une portée de 280 km. Le transport en est assuré par un véhicule tout-terrain climatisé des plus modernes. L'introduction de ce véhicule puissant, un MAZ-543 modifié, donne au système une mobilité sur route accrue, réduit le nombre de véhicules d'appui et procure de nombreuses possibilités de position de tir en dehors des routes. Le missile Scud-B proprement dit est protégé par un caisson en tôle ondulée, en deux parties, qui s'élève avec l'érecteur. Comme pour le Scud-A, le lancement a lieu à la verticale d'une petite plate-forme. L'ogive est soit nucléaire soit conventionnelle à explosifs puissants. Toutes les armées du Pacte de Varsovie utilisent des Scud, mais les ogives nucléaires sont aux mains des Soviétiques. Des trois Scud tirés par les forces égyptiennes dans le Sinaï durant la guerre d'octobre 1973, aucun n'aurait atteint sa cible. L'armée syrienne aurait cependant depuis, procédé au tir d'essai d'un Scud, sur quelque 250 km, en novembre 1975.
Source : La puissance militaire Soviétique aux éditions Bordas Paris 1981.
"" Caractéristique du Scud-B ""
Longueur : 11,40 m.
Diamètre : 0,84 m.
Poids : 6 370 kg.
Poids de la tête : 1 000 kg.
Tête : 1 ogive nucléaire de 40 à 100 kt, ou 1 ogive chimique, ou encore 1 ogive d’exercice.
Portée minimale : 80 km.
Portée maximale : Avec ogive nucléaire, 180 km; avec ogive à haute puissance explosive ou chimique, 280 km.
Coefficient d'erreur probable : 930 m à 180 km.
Système de lancement : Véhicules MAZ-543 à 8 roues.
Propulsion : Liquide.
Guidage : Inertie.
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