Automitrailleuse Rolls-Royce.






"" Rolls- Royce was already up ""

Maquette Meng au 1/35.  Référence : VS-010 (série Velociraptor).








Historique : La revue Connaissance de l'Histoire : Blindés des origines à 1940, hors série n°3 aux éditions Hachette, 2e trimestre 1980.
L'Encyclopédie des blindés par Christopher F. Foss aux éditions Elsevier Séquoia 1978 pour les caractéristiques.




Réalisation maquette et photos par Michel Schnatz du Maquette Club Thionvillois (57) France.






Historique : Au début de la première guerre mondiale, Winston Churchill, alors premier Lord de l'Amirauté, envoya à Ostende une escadrille d'aéroplanes du Royal Naval Air Service, avec pour mission d'intercepter les Zeppellin se dirigeant vers l'Angleterre et de détruire leur bases. La défense de l'aéroport contre les raids de la cavalerie allemande fut confiée à une unité forte de 250 Royal Marines dotée d'une centaine d'automobiles armées.

Dès les premiers affrontements, le commandant du détachement britannique, Félix Samson, décida de faire blinder certaines de ses voitures. Les travaux furent confiés aux Forges et Chantiers de France de Dunkerque. On limita d'abord la protection au radiateur et au poste de pilotage, tandis qu'un masque en forme de V protégeait le mitrailleur à l'arrière.
Parmi les voitures retenues pour transformation, la seconde fut une Rolls-Royce 40/50 cv, la fameuse "Silver-Ghost" qui s'était déjà distinguée en 1911 dans la course Londres-Édimbourg par ses qualités d'endurance, de robustesse et d'efficacité. Mais on s'aperçut vite que la protection offerte par des tôles de chaudières était insuffisante contre les balles tirées à moins de 500 mètres; on eut alors recours à des plaques d'acier spécial et l'on dressa les plans d'un second modèle de voiture blindée.
C'est au cours des semaines suivantes (nous sommes en septembre 1914) qu'arrivèrent les premières automobiles blindées de ce nouveau type, dont trois au moins sur châssis Rolls-Royce modifié avec roues arrière jumelées.
Simple et linéaire, la carrosserie blindée protégeait complètement le moteur, les flancs et l'arrière du compartiment de combat. Mais la voiture était découverte, et si le pilote bénéficiait d'une relative protection, le reste de l'équipage était exposé; et les utilisateurs ne furent pas satisfaits.
Le commandant Sueter de l'Air Division, dont dépendait l'escadrille, fit alors réquisitionner tous les châssis Rolls-Royce et étudier un système avec une nouvelle coque blindée et une tourelle tournante pour mitrailleuse Vickers-Maxim de 7,7 mm. La nouvelle voiture prit le nom d'"Armoured car". Au mois de mars 1915, 78 automitrailleuses de ce type étaient déjà livrées.      

Dessin d'artiste, représentant une automitrailleuse blindée plus grande, la Rolls-Royce modèle 1914. Utile derrière les lignes du front de l'Ouest, elle fut quand même un échec en tant que cavalerie mécanisée parce qu'elle s'embourbait dans les trous d'obus. Ailleurs, dans les plaines de la Palestine, elle eut plus de succès.
Source: Blindés par Eric Morris aux éditions Fernand Nathan et Cie 1976.
Seul tout d'abord ce treizième châssis 40/50 HP, habillé en tourer "Roi des Belges", eut droit à l'appellation "Silver-Ghost", à causer de sa couleur et de ses nickels. Ici, une Rolls-Royce de 1907.
Source: Fiche technique Edito-Service S.A. aux éditions Atlas (photo CW Editorial Ltd).
Automobile Rolls-Royce "Silver-Ghost", protégée par un blindage improvisé en 1914 par les hommes du Royal Naval Air Service qui opéraient sur la côte française.
Exemplaire expérimental d'automitrailleuse Rolls-Royce, dont la tourelle avait été remplacée par une mitrailleuse Vickers de 1 livre, plus connue sous le nom de "pom-pom".
Source des deux profils couleurs: Blindés, des origines à 1940, hors-série n°3 aux éditions Hachette 1980 (dessin Michele Jocca-Danilo Renzulli).


"" La technique de la Rolls-Royce ""
Le châssis choisi pour la série différait peu de  celui de la "Silver Ghost d'avant-guerre, sinon par l'adoption de roues arrières doubles et de lames plus robustes pour supporter l'importance augmentation du poids. Le blindage en tôle d'acier de 8,5 mm protégeait d'abord (jusqu'à la moitié du châssis) le moteur, auquel des panneaux ouvrants donnaient accès. Le radiateur était protégé par deux volets ouvrables de l'intérieur; fermés, ils formaient une étrave e V qui favorisait le ricochet des balles. 
Le pilote se tenait dans une casemate située sous la tourelle; la visibilité vers l'avant était assurée par un volet percé de deux fentes horizontale. Sur les côtés deux petits hublots permettaient l'observation. Outre le pilote, l'équipage comprenait les deux servants de la mitrailleuse Vickers.
La carrosserie était complétée à l'arrière par un caisson blindé. La tourelle tournante comportait deux volets pour l'observation, une fente de tir pour la Vickers (protégée plus tard par un bouclier intérieur) et un volet d'aération. Le moteur Rolls 6 cylindres de 50 cv (en fait 90/110 cv) actionnait les roues arrières par l'intermédiaire d'une boîte de vitesse et d'une transmission à cardans.

Rolls-Royce "Tender". Des automobiles de ce type étaient utilisées comme véhicules de soutien par des unités dotées d'automitrailleuses. Le modèle reproduit fut utilisé en Palestine par Lawrence d'Arabie.
Rolls-Royce "Command Car". Ce modèle possédait à l'avant un crochet pour arracher les barbelés. Il avait une tourelle modifiée, dépourvue d’armement pour augmenter l'habitabilité intérieure, ce qui le rendait apte à être utilisé comme véhicule de commandement. Il fut employé au cours de la bataille d'Arras au mois d'avril 1917.
Source des deux profils couleurs: Blindés des origines à 1940, hors-série n°3 aux éditions Hachette 1980 (dessin Michele Jocca-Danilo Renzulli). 
Une auto blindée Rolls-Royce, modèle 1914, montant une mitrailleuse Maxim à refroidissement par eau.
Source: L'Encyclopédie des Blindés par Christopher F. Foss aux éditions Elsevier Séquoia 1978.

"" L'évolution de la Rolls-Royce ""
A la fin de la Grande Guerre, pour remplacer les véhicules quel'Armée de Terre avait reçus de la Marine et qui étaient employées depuis des années en Irlande, on eut recours à nouveau au châssis Silver Ghost de la Rolls-Royce. Les nouvelles automitrailleuses ne différèrent de celles du temps de guerre que par des détails secondaires (roues pleines au lieu de roues à rayons, parois de la tourelle un peu plus hautes et volets du radiateur percés de fentes laissant passer l'air même en position fermée). Le nouveau modèle fut appelé "1920 Pattern Mark I" et la nouvelle version entra ainsi en service dans la Royal Air Force sous l'appellation de R.A.F. type N, plus haute de 40 cm et plus lourde de 540 kg, avec des phares type R.A.F.
Puis vint un troisième modèle, le Mark 1A, avec un tourelleau et une mitrailleuse sous casemate sphérique. Il fut produit à dix exemplaires. Tous ces véhicules fort robustes furent longtemps en service. Ce n'est qu'en octobre 1940 que l'on procéda au remplacement des châssis de la série 20 et de la R.A.F. par ceux du camion Fordson. Cette transformation se caractérisait par l'adjonction d'une mitrailleuses Lewis de 7,7 pour la défense contre avions, remplacée en 1941 par deux Vickers d'avion jumelées, tandis que sur le flanc droit à la place de l'ancienne Vickers refroidie à eau, apparut un fusil antichars Boys de 13,97 mm. Le dernier modèle de série fit le "1924 Pattern Mark I". Dans cette version, les roues de secours avaient été déplacées vers l'avant pour doter le compartiment de combat de portes d'accès latérales. La tourelle, plus haute et pourvue d'un tourelleau, conservait comme armement la traditionnelle mitrailleuse Vickers sous casemate sphérique.
24 voitures du modèle 24 type 1 étaient encore en service le 1er septembre 1939, ainsi que 10 engins du modèle type 1A, et 42 du modèle 20 type I. 34 de ces engins furent transformés en version dite modèle 40, avec de nouvelles tourelles plus grandes, découvertes, abritant un fusil antichars Boys cal. 13,97, un lance-fumigènes et un fusil mitrailleur Bren pour la DCA ou la défense rapprochée.
Il convient de rappeler enfin que, déjà depuis 1921, un blindage spécial avait été étudier pour les Rolls-Royce réglementaire destinées à être employées aux Indes. Ce blindage était semblable à celui adopté pour les Crosley. Les engins présentaient un compartiment équipage agrandi à l'arrière et une tourelle arrondie surmontée d'un tourelleau, avec quatre supports à rotule pour les deux Vickers-Maxim qui étaient l'armement.
L'intérieur du véhicule était recouvert d'amiante pour atténuer les effets de la chaleur en zone tropicale. Les roues avaient des bandages semi-pneumatiques.
16 de ces modèles furent construits en Angleterre; d'autres furent réalisés en Inde, avec quelques modifications.     

Rolls-Royce tropicale. Les exemplaires utilisés au Moyen-Orient et en Egypte furent modifiés en éliminant une partie du blindage de la tourelle.
Rolls-Royce 1920. Les différences avec le modèle précédent résident dans les roues d'un nouveau type et dans les dimensions de la tourelle qui est plus grande.
Rolls-Royce 1921 "Indian Pattern". Réalisée pour l'utilisation coloniale en un nombre limité d'exemplaires, dont certains furent vendus à la Perse.
Source des trois profils couleurs: Blindés des origines à 1940, hors-série n°3 aux éditions Hachette 1980 (dessin de Michele Jocca-Danilo Renzulli).


"" L'emploi de la Rolls-Royce ""
La Rolls-Royce équipait en 1915 au moins six escadrons blindés. Elle fut utilisé partout : on la vit en France, en Egypte, aux Dardanelles, en Afrique Orientale, au Moyen-Orient, et jusqu'en Ukraine.
Lorsqu'au mois d'août 1915 la Navy supprima ses unités blindées, les engins passèrent à l'Armée de Terre qui les employa surtout par patrouilles de deux durant les opérations contre les Turcs dans le désert. Après la guerre, avec l'introduction des nouvelles unités modèle 20, le Royal Tank Corps à qui elles avaient été affectées envoya un fort contingent de ces voitures en Irlande et quatre compagnie en Egypte et en Irak. De son côté, la R.A.F. mit sur pied six compagnies partiellement équipées de Rolls-Royce, dont deux survécurent jusqu'en juin 1940.
A partir des années 30, la cavalerie britannique utilisa également des Rolls-Royce. Les 11e et 12e Hussards organisèrent des unités blindées équipées de ces engins. Cette seconde unité passa par la suite sur automitrailleuses Morris. Ainsi, lorsque éclata la deuxième guerre mondiale, seul le 11e Hussards et les deux compagnies de la R.A.F. déjà citées étaient dotés de Rolls-Royce qui participèrent aux premières phases de la guerre du désert et y achevèrent leur existence.

"" Caractérisques de la Rolls-Royce ""
Type : Auto blindée.
Équipage : 3 hommes.
Armement : Une mitrailleuse Vickers 303.
Blindage : 8 mm ou 9 mm.
Dimensions : Longueur, 4,92 m; largeur, 1,93 m; hauteur, 2,53 m.
Poids : 3,55 t (modèle 1914); 3,85 t (modèle 1920 Mark I); 4,2 t (modèle 1924 Mark I).
Moteur : Rolls-Royce 6 cylindres en ligne à essence refroidi par eau, développant 40-50 ch.
Performances : Vitesse, 72,5 km/h; autonomie, 288 km.
Temps de service : Produite en 1914 par l'Amirauté pour les escadrons d'autos-blindés et modifiée par le War Office en 1920 pour servir dans l'armée de terre et dans la R.A.F. Livrée à l'Eire et à diverses colonies, elle était encore en activité pour des missions de police en Inde, en 1945.

Rolls-Royce 1940. Des exemplaires de ce type, dotés d'un armement plus important et de pneumatiques modifiés, furent utilisés durant les premières phases de la guerre du désert. Cet exemplaire a combattu en Cyrénaïque en 1941.
Source: Blindés des origines à 1940 hors-série n°3 aux éditions Hachette 1980 (dessin de Michele Jocca - Danilo Renzulli).
Rolls-Royce 1940 (Collection de Michel Schnatz).


"" Le modèle Meng au 1/35 ""








Michel / Jean - Marie

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