Le Nord 1402A et B; 1405 "Gerfaut".
"" La France dans le domaine du supersonique ""
Maquette Fonderie Miniature au 1/72. Référence : 7202.
Historique : Les trois premiers paragraphes page 2088 et 2089, ensuite page 2094 de l'Encyclopédie de l'Aviation Mach 1, volume 8 aux éditions Atlas 1981.
Réalisation de la maquette par M. Emmanuel Schmitt du club maquettiste de Labry (54) France.
Les photos sont de l'exposition de d'Amnéville (57) France.
Historique : De la SNCAN à Nord-Aviation : trente ans de productions diversifiées qui aboutirent à l'une des principales composantes de l'industrie aéronautique française dans les années soixante.
Née, à la même date que ses sœurs, des événements de 1936, la Société nationale de constructions aéronautiques du Nord (SNCAN) reçoit comme administrateur délégué Henry Potez, dont les usines, expropriées, forment la majeure partie du potentiel de la nouvelle firme. En effet, les établissements de Méaulte (Potez) et ceux de Sartrouville (CAMS), qui proviennent du groupe Potez, s'y trouvent réunis à ceux de Caudebec-en-Caux (ex-Amiot - SECM), du Havre (ex-Breguet) et des Mureaux (ex-ANF) pour former un ensemble comportant 151 000 m² de surface couverte et employant 13 000 ouvriers et techniciens.
De ces cinq usines, Méaulte est la plus récente, puisqu'elle n'a que quinze ans d'âge, et la plus vaste, avec ses 60 000 m² couverts. Les quatre autres établissements ont chacun de 18 000 à 22 000 m² d'ateliers, et si Caudebec et les Mureaux possèdent des bâtiments assez vétustes, l'usine du Havre -- rachetée en 1931 par Louis Breguet -- est en excellent état. En outre, ces cinq centres présentent l'avantage, d'être tous situés à proximité immédiate d'un plan d'eau ou d'un aérodrome.
Frappé de la lettre "H", ce "Gerfaut" est le premier prototype qui vola en janvier 1954.
Source: Fiche technique Edito-Service S.A. aux éditions Atlas (Photo S. Nicolaou).
"" Au-delà du "mur du son" ""
A la fin de l'année 1954, la Société française d'étude et de construction de matériels aéronautiques spéciaux (SFEMAS) est rattachée à la SNCAN. Cet organisme, qui résultait de la privatisation, en 1952, de l'Arsenal de l'aéronautique, possédait l'ancienne usine Brandt de Châtillon-sous-Bagneux, ainsi que les centres d'essais de Strasbourg et des Gâtines qui, de ce fait, deviennent propriété de la SNCA du Nord. La SFECMAS amène dans ses cartons un certain nombre de projets intéressants, dont deux concernent des appareils de très haute vitesse à aile delta : les SFECMAS 1402 "Gerfaut" et 1500 "Griffon".
Étudié par l'ingénieur en chef Jean Galtier et construit à Châtillon, le 1402.A "Gerfaut" I a effectué son premier vol à Istres le 15 janvier 1954, piloté par André Turcat, et a franchi le mur du son en vol horizontal sans aucun accélérateur supplémentaire (post-combustion ou fusée) le 3 août. Modifié par l'échange de la voilure et par une amélioration de l'atterrisseur, il redécolle le 27 décembre sous l'appellation SFECMAS 1402.B; pris en compte par la SNCAN, il devient le Nord 1402.B. Il s'agit d'un petit monoplace expérimental à aile delta de 7,50 m d'envergure et de 26 m² de surface portante propulsé par un réacteur SNECMA Atar 101 C sans post-combustion de 2 300 kgp, contenu dans un fuselage fortement bossu (le pilote est installé au-dessus du réacteur) de 8,62 m de longueur.
Alors que, le 1er septembre 1955, l'ingénieur général Mazer prend la direction de la SNCAN, les travaux avancent sur l'intercepteur Nord 1405 "Gerfaut" II. Doté d'un Atar 101 F de 3 800 kgp, le nouveau prototype s'envole pour la première fois le 17 avril 1956 aux mains de Michel Galard. Le 18 décembre, il reprend l'air avec un nouveau réacteur Atar 101 G de 4 700 kgp muni de la post-combustion.
C'est avec cet appareil qu'André Turcat atteint Mach 1,5 en piqué le 6 février 1957 et que, le 23, il bat plusieurs records de vitesse ascensionnelle en montant, notamment, à 6 000 m en 1' 22'' (483 km/h). Il sera également utilisé à plusieurs reprises pour les essais de tir en vol supersonique d'engins air-air développés par la SNCA du Nord.
Opposé au MD-550 "Mirage" et au SE-212 "Durandal", dans le cadre du programme des intercepteurs supersoniques, il n'est pas choisi malgré ses performances et termine sa carrière comme banc d'essai pour divers équipements de bord.
Première photo en vol du SFECMAS 1402 "Gerfaut", avec un réacteur SNECMA "Atar" 101 C de 2 800 kgp.
Source:
La revue Aviation Magazine n°91 de février 1954.
Ohotographié côte à côte, le SFECMAS "Gerfaut" et la nouvelle version de la maquette volante SFECMAS-1301.
Source: La revue Aviation Magazine n°92 de février 1954.
Le premier de la grande famille... le biréacteur chasseur léger AMD-550 "Mirage" 1 vu au cours de son premier vol dans sa conception originale le 25 juin 1955. L'appareil était équipé de moteurs "Viper" MD-30R sous licence britannique Armstrong-Siddeley.
Source: La revue Aviation Magazine International n°755 de juin 1979.
La société Sud-Est Aviation reçut la commande de deux prototypes de son SE-212 "Durandal" en 1951. Il s'agissait d'un appareil compact destiné à des missions de chasse. Il était propulsé par un réacteur "Atar" à post-combustion et un moteur-fusée d'appoint. Le fuselage de section ovoïde comportait une entrée d'air frontale simple qui autorisait des vitesses de l'ordre de Mach 1,5. La voilure de type delta très pur conférait à l'avion une ligne agressive. La fabrication des deux prototypes prit du retard, tant et si bien que le marché faillit être résilié à la fin de 1954. Il fallut encore attendre plus d'un an pour assister aux essais en vol du premier appareil, au début de l'année 1956. Le second prototype ne vola qu'un an plus tard, le 30 mars 1957.
Source : Le magazine le Pélerin n°3890 de juin 1957.
Révision, au centre de Villaroche, de l'un des premiers turboréacteurs de la série "Atar" G, monté pour essais sur le Mystère II n°4. L' "Atar" 101 fut le premier turboréacteur français à compresseur axial de grande puissance construit en série en France. Il connut de nombreux développement jusqu'à la série G, qui équipa les premiers Mirage (Photo SNECMA-Archive B. Bombeau).
Source : L'Encyclopédie de l'Aviation Mach 1 volume 8 aux éditions Atlas 1981.
"" Un appareil de base dépassé par l'évolution d'une technologie ""
Le 17 avril 1956, le Nord 1405 "Gerfaut" II effectuait son vol initial. Équipé d'un réacteur de 3 8000 kilos de poussée puis de 4 400 de poussée et pourvu d'une voilure agrandie, le "Gerfaut" II présentait des lignes sensiblement modifiés.
Il réussit à s'octroyer toute une série de record de vitesse ascensionnelle atteignant en particulier trois mille mètres en cinquante et une secondes, mais ses qualités de vol et sa vitesse horizontale demeuraient assez décevantes. Six appareils furent commandés en présérie, mais le contrat fut rapidement résilié au profit d'avions plus prometteurs. Les prototypes réalisés achevèrent leur carrière comme avions de servitude employés aux premiers lancements de missiles air-air en vol supersonique et à la mise au point du radar d'interception Aladin.
"" Principales version ""
Nord 1402A "Gerfaut", premier prototype.
Nord 1402B "Gerfaut" I, second prototype à voilure modifiée.
Nord 1405 "Gerfaut" II, redessiné et doté d'un réacteur plus puissant.
"" Principal pays utilisateur ""
France.
"" Caractéristiques du Nord 1405 ""
Type : Intercepteur supersonique expérimental.
Moteur : 1 "Atar" 101 G-2 de 4 400 kgp.
Performances : Vitesse maximale en piqué, Mach 1,44; vitesse maximale horizontale, 1 140 km/h; altitude maximale atteinte, 15 400 m.
Masse : Maximale au décollage, 5 250 kg.
Dimensions : Envergure, 7,50 m; longueur, 11,39 m; surface alaire, 26 m².
Armement : Expérimentation de missiles air-air Nord 5103.
Destiné à l'interception, le "Gerfaut" II ne dépassa pas le stade expérimental et termina sa carrière comme banc d'essai volant du radar GAMD Super-Aïda. Après le rattachement de la SFECMAS à la SNCAN, en 1954, cet appareil prit la désignation Nord 1402, déjà attribué au "Noroît" (Photo Coll. J.M. Lefebvre).
Source: L'Encyclopédie de l'Aviation Mach 1 volume 8 aux éditions Atlas 1981.
"" La maquette Fonderie Miniature ""
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