Le Mitsubishi J2M "Raiden" (Jack).








"" Pour la défense du territoire ""

Maquette Tamiya au 1/48.  Référence : JT 46.






Historique : Les cinq premiers paragraphes page 1716, de l'Encyclopédie de l'Aviation, volume 6, aux éditions Atlas 1980.
Les avions 4/ la Seconde Guerre mondiale, par E. Angelucci et P. Matricardi aux éditions Bordas 1977.
La revue Aviation Magazine International n°670 de novembre 1975 pour la version J2M3. 



Réalisation maquette par le club ANS Modélisme Liège (Belgique).
Les photos sont de l'exposition de Thionville (57) France en 2018.





Historique : Le nom des établissement Mitsubishi reste attaché à l'un des plus fameux chasseurs de la Seconde Guerre mondiale : le A6M "Zero", fer de lance de l'aviation nippone dans la conquête du pacifique.
En avril 1910, deux jeunes officiers de l'armée japonaise, les capitaines Togugawa et Humazo Hino, furent envoyés respectivement en France et en Allemagne pour apprendre à piloter et observer les progrès de l'aviation naissante. Ayant acquis une formation suffisante, ils regagnèrent le Japon après y avoir fait acheminer un biplan Farman et un monoplan Hans Grade. Le 19 décembre 1910 eut lieu la première démonstration de vol à moteur jamais réalisée au Japon. En 1911, le capitaine Togugawa, s'inspirant largement du Farman, établit les plan du premier aéroplane conçu dans l'empire du Soleil Levant.
Plusieurs autres appareils étrangers ayant été achetés et copiés par la suite, l'armée et la marine du mikado disposaient respectivement, en 1914, de seize et de douze aéroplanes. Cette force encore embryonnaire fut engagée lors de la courte campagne contre les forces germano-autrichiennes stationnées sur la côte chinoise.
Le rôle joué par l'aviation en Europe au cours de la Première Guerre mondiale ne fit qu'accroître l'intérêt que manifestaient les autorités japonaises pour les choses de l'air, et les grandes firmes nippones ne tardèrent pas, pour répondre aux besoins de l'armée et de la marine, à se lancer dans ce nouveau type de production.

"" Les premiers pas d'un géant ""
En 1918, le trust Mitsubishi, dont l'activité s’exerçait jusqu'à-là dans les secteurs de la construction navale et de la sidérurgie, commença à se pencher sur le problème du plus lourd que l'air. C'est en 1920 que fut fondée, à Kobe, la Mitsubishi Nainenki Seizo KK, qui devait fournir au Japon quelques-uns de ses meilleurs appareils.

Lors de l'entrée en service du Mitsubishi J2M "Raiden" (Foudre), retardée par une très longue gestation, les ingénieurs japonais n'avaient pas encore résolu les problèmes techniques, surtout ceux du moteur, qui tourmentèrent ce brillant intercepteur de la Mitsubishi pendant toute sa carrière opérationnelle. Seuls 476 exemplaires quittèrent les chaînes de montage et la plupart de ces avions servirent à la défense du Japon.

Des Mitsubishi "Raiden" tombés aux mains des troupes américaines en 1945.
Source: La revue japonaise Koku Fan année 1970.
Très maniable, le "Zero" était en revanche fragile, supportant mal les tirs adverses faute d'un blindage défensif suffisant. Son utilisation s'est faite à partir de porte-avions, mais aussi au départ de bases terrestres.
Source: 100 avions de légende, texte de François Besse,  aux éditions Solar 2004.




La priorité accordée par l'état-major de la Marine impériale à la réalisation du chasseur Mitsubishi A6M "Zero" constitua la première et grave cause de retard dans la mise en marche de programme de production du "Raiden". Quelques mois après la mise en route du programme destiné à réaliser le "Zero", en octobre 1938, les autorités japonaises avaient demandé de concevoir le projet d'un nouvel intercepteur qui mît, pour la première fois, davantage l'accent sur les qualités de vitesse horizontale et ascensionnelle que sur celles de maniabilité et d'autonomie.
La note officielle n'avait été émise qu'en septembre de l'année suivante et il fallut attendre février 1942 pour que le premier prototype fût prêt. Les essais initiaux révélèrent toute une série de problèmes, pratiques et techniques, qui nécessitèrent pour les résoudre huit autres mois. Le mécanisme d'escamotage du train d'atterrissage causa le premier des ennuis, puis celui du pas variable de l'hélice, suivit, enfin, par le moteur. En même temps, les pilotes d'essais de la marie se plaignaient du manque très net de visibilité provoqué par la structure particulière du pare-brise, étudié pour obtenir de meilleur effets aérodynamiques. De nombreuses modifications éliminèrent un bon nombre d'inconvénients, mais le remplacement du moteur par un propulseur amélioré et de type différent en créa de nouveaux.      


Gros plan sur l'hélice d'un J2M "Raiden", capturé par les forces américaines en 1945.

Le tableau de bord du "Raiden".
Source des deux photos: La revue japonaise Koku Fan année 1970.




En effet, le Mitsubishi MK4R-A Kasei 23 de 1 800 CV au décollage, était le premier des moteurs conçus par l'industrie japonaise à être muni d'un système d'injection de méthanol et eau, afin d'augmenter la puissance pendant de courtes périodes, et le dispositif d'injection suscita des problèmes complexes de mise au point. En outre, le moteur vibrait dangereusement à des régimes déterminés et ce défaut réclama lui aussi du temps et des modifications avant d'être éliminé. Pour comble de malheur, les Japonais, qui venaient de mettre la production en marche, l'arrêtèrent en juin 1943 pour découvrir l'origine de deux accidents qui avaient vu s'écraser soudainement, et inexplicablement, deux J2M2. La raison provenait du fait que les ingénieurs japonais avaient mal placé le mécanisme d'escamotage de la petite roue de queue qui, actionnée aussitôt après le décollage, bloquait les commandes en position de piqué. Il s'ensuivit que seuls 155 exemplaires de J2M2 parvinrent à quitter les chaînes de montage avant la fin du mois de mars 1944. Les J2M2 portèrent le nom de Jack dans le code allié.


Dernier modèle d'une famille de radiaux qui avait vu le jour avec le modèle Kinsei (Etoile dorée), il constitua un des plus importants "quatorze cylindres" réalisés par la Mitsubishi. Les Japonais construisirent le moteur, muni d'un compresseur à deux vitesses, en plusieurs séries, sans cesse améliorées. Les versions initiales du propulseur développaient 1 300 CV environ et les dernières, dont quelques-unes étaient pourvues du système à injection directe, plus de 1 800 CV.
Source: Les avions 4/ la Seconde Guerre mondiale aux éditions Bordas 1977.
Capturé par les Américains, ce "Raiden" fut évalué par les pilotes du Technical Air Intelligent Unit SPWA, puis exposé sur la base de Clarkfield.
Source: Fiche technique Edito-Service S.A. aux éditions Atlas (photo collection Musée Air).



Entre-temps, la Mitsubishi en avait réalisé une nouvelle version, qui devint le principal modèle de production. Appelée J2M3, elle apparut vers la fin de 1943. Ce fut la version la plus construite de ce modèle M 20 étudié à partir de février 1942 pour répondre à la spécification 14 Shi émise en septembre 1939.
Par suite de nombreux ennuis avec les modèles J2M1 et J2M2, le J2M3 fut réalisé avec le moteur Kasei 23a de son prédécesseur, mais il était caractérisé par son aile renforcée renfermant quatre canons de 20 mm type 99, dont deux "modèle 2" situés à l'extérieur, et deux "modèle 1" à cadence moins rapide logés entièrement dans l'aile. Ce chasseur fut construit à deux cent soixante exemplaires.
Une autre version J2M3a fut réalisée à vingt et un exemplaires. Sur cette version, les deux canons T.99 mod. 1 étaient remplacés par deux armes identiques "modèle 2" installées à l'intérieur de gondoles fixées sous l'aile. 
Les pilotes continuèrent à se plaindre de la mauvaise visibilité latérale et arrière, ainsi que des performances insuffisantes.
La Marine impériale ayant adopté le Kawanishi "Shinden", la production du J2M3 fut ralentie en attendant son remplacement sur les chaînes de production de Mitsubishi par le A7M "Reppu". C'est ainsi que deux J2M4, trente-quatre J2M5 et un J2M6 furent encore produits. 

Vue "en plongée verticale" d'un Mitsubishi J2M3 "Raiden" capturé et essayé par l'US Air Force.
Source: La revue Aviation Magazine International n°670 de novembre 1975.
Profils couleurs de Mitsubishi J2M3 "Raiden" (Jack), dessin de Vincent Dhorne.
Source: La revue Histoire et Maquettisme n°59 de novembre/décembre 1998.



"" Caractéristiques d'un J2M3 ""

Envergure : 10,80 m.
Longueur : 9,945 m.
Hauteur : 3,875 m.
Surface alaire : 20,05 m².
Poids à vide : 2 460 kg.
Poids total : 3 435 kg.
Charge au m² : 171,3 kg.
Charge au cheval : 1,9 kg.
Moteur : 1 Mitsubishi MK4R-A Kasei 23a, quatorze cylindres en étoile, donnant 1 800 ch au décollage, 1 575 ch à 1 800 m et 1 410 ch à 4 600 m.
Performances : Vitesse maximale, 670 km/h; temps de montée à 6 000 m, 6 mn 14 sec; plafond, 11 700 m; autonomie, 2 150 km. 

Ayant reçu le nom de code allié de "Jack", le Missubishi J2M "Raiden" fut un excellent avion de chasse, très rapide, capable de grimper vite et doté d'un moteur puissant. Si cet appareil n'avait pas été pénalisé par des problèmes de propulseur, il aurait pu houer le rôle qui revint au "Zero" pendant la première partie des hostilités. Bien que sa mise en service fût tardive, le "Raiden" donna du fil à retordre aux Américains. 
Source des deux photos: Avions du monde aux éditions Aerospace Publishing Limited 1995.



"" La maquette Tamiya du "Raiden"  ""










Jean - Marie


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