Le char anglais Mark IV "mâle et femelle".







"" The most important tanks of the war 14-18.

Maquette Takom au 1/35.  Référence : 2076.







Historique : L'Encyclopédie des blindés par Christopher F. Foss aux éditions Elsevier Séquoia 1978.
Ainsi que les trois premiers paragraphes de la page 12.


Réalisation maquette et photos par mon ami belge J--n Z-----y.








Historique : Ayant lancé, la première, l'idée du véhicule de combat blindé et défini son rôle dans la guerre moderne, la Grande-Bretagne s'endormit sur ses lauriers et mit longtemps avant de pousser le principe jusqu'à sa conclusion logique. Au cours de l'entre-deux-guerres, la doctrine militaire fut sans doute plus traditionaliste en Grande-Bretagne que partout ailleurs. 
Selon une déclaration devenue proverbiale, les Britanniques, tout comme les Français d'ailleurs, étaient en 1939 admirablement préparés... aux batailles de 1919 et il faut bien dire que, dans uns large mesure, leur préparation psychologique était à l'avenant. Cette attitude, généralisée, vis-à-vis du char venait tout droit de la guerre des tranchées et cette paralysie de la pensée tactique persista malgré toute la nouveauté et tout le succès des expériences menées au cours des années 1920 et au début des années 1930.
L'Experimental Mechanised Force avait montré de façon suffisamment claire comment employer les formartions blindées et le théoricien militaire anglais Liddell Hart avait suffisamment clamé sur tous les toits les leçons à tirer de l'expérience mais les autorités britanniques n'en voulurent pas démordre et continuèrent à classer les chars en trois catégories différentes comme si les blindés devaient subir, eux aussi, la loi des classes sociales.

Le Mark IV fut la bonne à tout faire du Tank Corps pendant la Grande Guerre. Dérivé du Mark I, il réunissait tous les perfectionnement apportés au Mark II et III (ces trois premiers modèles construits en relativement petit nombre). Le Mark IV montrait la forme en losange désormais classique et, extérieurement différait peu de ses prédécesseurs.
Toutefois, les modifications abondaient l'habitacle était mieux ventilé; aux trappes d'évacuation sur les parois latérales s'ajoutaient des écoutilles dans le toit; un ventilateur aspirait à l'intérieur du char l'air destiné au refroidissement du moteur, lui faisait traverser le radiateur, situé à l'arrière, entre les avancées des chenilles; des pots d'échappement épargnaient quelques décibels à l'équipage (sur les modèles antérieurs, les hommes avaient bricolés des pots d'échappement au moyen de vieux bidons d'essence).
Le moteur était, lui aussi, amélioré mais la puissance restait insuffisante. On y remédia en montant des pistons d'aluminium qui augmentait le régime. Des carburateurs jumelés améliorèrent l'aspiration et un système d'alimentation par dépression fit en sorte que l'essence arrive au moteur en toutes circonstances. Les moteurs antérieurs avaient le centre de gravité placé de telle sorte que le moteur était plus souvent qu'à son tour, sevré d'essence lorsque le char plongeait dans une tranchée profonde ou grimpait une pente un peu trop raide.
Le blindage du type amélioré présent sur les Marks II et III, résistait aux balles allemandes antichars à noyau de tungstène. Un rivetage plus méticuleux des jointures réduisit de beaucoup les éclats de métal à l'intérieur du char suite à l'impact des balles ennemies, si dangereuses sur le Mark I. Néanmoins, ce péril n'était pas totalement écarté : les équipages reçurent donc des masques de cuir et des lunettes spéciales; rares étaient les soldats capables de les supporter longtemps !.      


Le char Mark IV, char lourd standard en 1918 en Grande-Bretagne.

Le roi des Belges inspectent un des char Mark I qui prirent part à la bataille de Flers-Courcelette. Remarquez le toit destiné à faire tomber les grenades qui n'auraient pas explosé.

Char Mark II, mâle; on distingue nettement les nouvelles chenilles adaptées sur ce véhicule. Il s'est néanmoins embourbé.
Source des trois photos: Les tanks aux éditions Princesse 1979.



Les rouleaux de chenilles furent renforcés de même que la transmission. Une roue tondeuse fut montée à l'avant et l'on fit l'essai de chenilles plus larges. Le second arbre de transmission, qui supportait une grosse part de l'effort en opérations, avait tendance à gauchir; sur le Mark IV, il fut donc fait d'acier au nickel. Les tourelles latérales, désormais montées sur gonds pivotaient vers l'intérieur pour le transport par rail. Sur les modèles antérieurs, les tourelles devaient être déboulonnées et rangées à l'intérieur du char pendant le voyage : le démontage et le remontage représentaient une débauche de temps et d'efforts. Une poutre anti-fossés faisait partie de l'équipement standard et se transportait sur le sommet de la coque, à l'arrière. Des rails lui permettaient d'éviter la coupole au moment de l'emploi. La poutre était attachée par des chaînes aux chenilles, de chaque côté; une fois l'obstacle franchi, l'équipage pouvait la récupérer et la remettre en position de transport.
Quant à l'armement, c'était une bien triste histoire. Devant la pénurie de mitrailleuses Hotchkiss, on les remplaça par des mitrailleuses Lewis, ce que l'usage allait révéler comme une faute grave. La Lewis était munie d'un grand manchon de refroidissement; il lui fallait donc un orifice de plus grand diamètre,dans le blindage, d'où un meilleur accès pour les éclats d'obus et de balles; le manchon lui-même était vulnérable à l'intense feu d'armes portatives qu'un char ne manquait pas d'attirer. Les Mark IV de fin de série en revinrent à la Hotchkiss, au grand soulagement des équipages. Le tube du 6-livres fut réduit des 40 calibres originels à 23 calibres. Cette modifications était déjà présente sur les derniers modèles du Mark III, pratiquement identique au Mark IV. Logiquement, un tube plus court allait moins souvent se ficher en terre lorsque le char franchissait une tranchée de bonne largeur. Le Mark I avait souffert de ce défaut. De plus, la pièce nouvelle était plus facile à manier lorsqu'il s'agissait de démonter les tourelles.    


Ces deux schémas montrent les postions des parties de fonctionnement principales et les conditions gênantes.
1) Chef de char (aussi garde-frein et mitrailleur).
2) Conducteur.
3 et 4) Artilleurs.
5 et 6) mitrailleurs.
7 et 8) Changeurs de vitesses (un pour chaque chenille).

a) Angle de tir.
b) Moteur à essence.
c) Manivelle de mise en marche.
d) Tubulure de radiateur.
e) Transmission (engrenage à vis sans fin).
f) Réservoir d'essence.
g) Chaîne actionnant les chenilles.
Source: Le livre Les Blindés par Eric Morriss aux éditions Fernand Nathan 1976.



Les huit postes de l'équipage se répartissait de la même manière que sur le Mark I. Le chauffeur, installé dans la coupole, à l'avant réglait la vitesse et le direction du véhicule. A ses côtés, le chef de char faisait également office de serre-freins et servait la mitrailleuse avant. A l'arrière, assis de part et d'autre du moteur, se trouvaient les deux hommes chargés de changer les vitesses, chacun actionnant la boite auxiliaire entraînant chaque chenille, dirigeant ainsi le char dans les virages larges; les virages serrés s'effectuaient par freinage sur l'une ou l'autre des chenilles. Ces hommes étaient en permanence presque totalement assourdis et pour remplis leur mission, obéissaient à des signes de la main donnés par le chauffeur, ils jouaient également le rôle de canonniers auxiliaires pour les 6-livres servis par deux hommes. Les deux derniers membres de l'équipage servaient les mitrailleuses à l'arrière de chaque tourelle et dont le champ de tir était limité par les avancées des chenilles arrière.
Aucune lampe n'éclairait l'habitacle, la seule lumière venait du soleil quand il voulait bien s'infiltrer par les meurtrières et sous les panneaux d'écoutilles. Les responsables de la boite de vitesses devaient avoir un oeil  d'aigle pour apercevoir les signes du chauffeur dans l'obscurité ambiante et dans la fumée du moteur, fumée qui ne faisait que s'épaissir lorsque les canons faisaient feu.
   
Bien que lourd et lent, le char Mark IV était considéré comme un redoutable adversaire par les troupes allemandes, parmi lesquelles il sema souvent la terreur. Son équipage de huit hommes disposait d'un compartiment qui était loin d'être confortable, notamment en raison de l'absence de suspension.
Source: Le livre Chars et véhicules blindés par Robert Jackson aux éditions Parragon 2008.


En général, un Mark IV en mouvement donnait à son équipage l'image même de l'enfer. La température grimpait rapidement à près de 90° et dépassait nettement ce chiffre en hiver. Le moteur démuni de toute isolation sonore, et la boite de vitesses hurlaient, glapissaient, fumaient, le ventilateur du radiateur grondait, les chenilles cliquetait et cognaient tout autour de la coque, et le mastodonte, démuni de toute suspension, tanguait et roulait sur le champ de bataille, trébuchant à l'occasion dans un trou d'obus ou une tranchée. La vitesse de 4,8 km/h était le maximum supportable pour n'importe quelle coque, n'importe quel équipage et, en combat, il fallait ajouter encore le bruit des balles frappant les parois et des obus explosant aux alentours, de quoi faire perdre la raison à Mars lui-même. Par ailleurs, rares étaient les soldats capables de tolérer longtemps les casques anti-éclats et les masques spéciaux censés les protéger. En outre, au cours d'un mouvement en tout-terrain, ils étaient si bien ballottés dans l'habitacle qu'ils se blessaient en se cognant un peu partout ou se brûlaient en heurtant le moteur ou la boite de vitesse. Quant aux canonniers, ils devaient se contenter d'une vision fugitive de leurs objectifs, par les meurtrières, et la plupart des tirs se faisaient au jugé; un pointage correct n'était pas possible qu'une fois le véhicule arrêté.
Par contre, l'armement était, en soi, redoutable surtout celui du "mâle", à tel point qu'après l'apparition des premiers chars allemands en avril 1918, quelques "femelles" reçurent une tourelle du type "mâle" sur le coté droit pour être au moins en mesure de se protéger; cet engin nouveau portait le nom peu surprenant d' "Hermaphrodite". Un total de 420 Mark IV mâles et 595 Mark IV femelles sortirent d'usine et le char fut aligné depuis la bataille de Flers, en septembre 1917, jusqu'à la fin de la guerre, en passant par la bataille de Cambrai.
Cinq autres modèles de chars rhomboïdaux devaient suivre mais seul le Mark V vit sa production atteindre un chiffre significatif et, dès 1919, ces chars massifs, lents et vulnérables étaient périmés et remplacés par des modèles plus légers et plus rapides.  

Cette vue prise au cours d'un exercice montre cependant bien une avancée en liaison avec l'infanterie en 1918. Le char est un Mark IV femelle, et il est muni d'une poutre pour le sortir des fossés. 
Un Mark IV femelle britannique, capturé et réarmé par les Allemands avec des mitrailleuses Maxim, en 1918.



"" Caractéristiques du Mark IV "mâle et femelle" ""
Équipage : 8 hommes.
Armement : 2 canons de 6 livres et 4 mitrailleuses Lewis 303 (mâle); 6 mitrailleuses Lewis 303 (femelle).
Blindage : Minimum 6 mm; maximum 12 mm.
Dimensions : Longueur, 8,05 m; largeur, 4,19 m; hauteur, 2,48 m.
Poids en ordre de combat : 28,45 t (mâle); 27,45 t (femelle).
Moteur : Daimler 6 cylindres à essence refroidi par eau, développant 100 ch ou 125 ch.
Performances : Vitesse : 5 km/h; autonomie, 56 km; obstacle vertical, 1,371 m; coupure franche, 3,048 m.
Temps de service : Introduit en juin 1917 dans l'armée britannique et employé jusqu'à la fin de la guerre. Egalement utilisé par le Canada, l'Eire (un Mark V), les Etat-Unis (Mark V), la France, le Japon (un Mark IV), la Lettonie (Mark V), et la Russie.


"" La maquette Takom au 1/35 "" 



 

Jean - Marie




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