Le char Renault B / B1 / B1-bis.








"" Le char le plus efficace des années 1939/1940 ""

Maquette Tamiya au 1/35. Référence : 35282.
Conversion en PzKpfw B2 (F) Flammenwerfer, sur une base Blast models. Référence : BL35110K.





Historique : La revue Connaissance de l'Histoire n°41 de décembre 1981 aux éditions Hachette.



Sur le sujet voir aussi : Les blindés de la Seconde Guerre mondiale aux éditions Atlas.
La revue MPM Maquettes Plastique Magazine n°109.
Connaissance de l'Histoire n°47 aux éditions Hachette.
Chars et véhicules blindés aux éditions Parragon.
Les tanks aux éditions Princesse.

Les photos sont de l'exposition de Thionville (57) en 2016.



Historique : Les chars de la 1re guerre mondiale étaient des engins conçus à la hâte, plein d'imperfections sur le plan technique ou de l'emploi. Mais ceux qui avaient créé le char étaient certains qu'il jouerait un rôle important dans les armées de l'après-guerre. Pour eux, il était essentiel qu'on puisse les fabriquer rapidement et en grande quantité.
Dans la deuxième partie de la 1re guerre mondiale l'apparition d'une nouvelle arme influa sur les événements : le premier "char d'assaut". Cette machine de guerre contribua notablement au succès final des armées alliées sur le front de l'Ouest.

Le général B.E. Estienne, le père des chars français, devint inspecteur des chars de combat peu après la guerre. En 1921 il présida une commission qui demanda à Renault, aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (F.C.M.), à Delaunay Belleville et aux Forges et Aciéries de la Marine et d'Homécourt (F.A.M.H. Saint-Chamond) de présenter un projet de char de 15 tonnes. Cinq prototypes furent construits, mais après examen par la commission à Rueil le 13 mai 1924 et après leurs essais comparatifs, le programme fut abandonné car aucun d'eux n'était satisfaisant.
En mars 1925, le général Estienne et la section technique des chars de combat mirent sur pied un autre programme de char de bataille inspiré des précédents prototypes. Au début de 1927, le groupe Renault-Schneider, les F.C.M. et les F.A.M.H., signèrent un contrat portant sur trois prototypes d'un char nouveau qui reçut l'appellation de "Char B" ou, pour des raisons de sécurité "Tracteur B".
En réalité, le groupe Renault-Schneider construisit deux engins et les F.C.M. un seul. Les trois prototypes furent livrés et soumis à des essais intensifs entre 1929 et 1933. Sous sa forme initiale, le Char B pesait 25 tonnes et avait un équipage de quatre hommes. Il était armé de deux mitrailleuses fixes, de deux autres mitrailleuses montées dans la tourelle et d'un canon de 75 mm à canon court à l'avant de la caisse, près du pilote. Ce canon était muni d'un dispositif de pointage en hauteur mais il n'avait pas de débattement horizontal. Le moteur était un six cylindres en ligne de 180 ch, semblable aux moteurs d'avions. La direction du char et donc le pointage du canon de 75 mm étaient réalisés au moyen d'un ingénieux système de différentiel double emprunté à un projet précédent. L'épaisseur du blindage variait entre 10 et 25 mm.   


Le "char de bataille" capable d'accompagner l'infanterie, mais aussi de battre de façon autonome, est encore une idée du général Estienne. Son développement débute en 1921, mais le B1 n'entre en service qu'en 1938, suivi de sa version surblindée B1 bis. Le B1 bis du musées des Blindés a reçu le camouflage exact du "Siroco", char de commandement du capitaine Deyber (8e B.C.C.). Il s'agit toutefois d'un B1-bis utilisé par les Allemands pour l'école de conduite, comme l'indiquent le remplacement de la coupole d'observation française par un tourelleau plat allemand et la suppression de l'obusier de 75 mm en casemate.
Source: La revue Connaissance de l'Histoire n°47 de juillet-août 1982 aux éditions Hachette.

Mai 1940. Un membre de l'équipage d'un char B se rend à l'infanterie allemande.
Source: La revue Connaissance de l'Histoire n°41 de décembre 1981 aux éditions Hachette.



En mars 1934, Renault reçut une petite commande de 7 exemplaires de série du Char B1 à livrer en 1935-36. Le Char B1 comportait des modifications importantes, parmi lesquelles un moteur de 250 ch plus puissant et un canon antichar SA/34 de 47 mm monté dans une tourelle APX (Arsenal de Puteaux) à la place des deux mitrailleuses. Le blindage atteignait 40 mm à sa partie la plus épaisse. Le B1 d'avril 1935 était un char très en avance sur le plan mécanique grâce à un double système de direction à différentiel combiné et à une pompe à moteur hydrostatique Naeder installée dans le système de direction. Ceci permettait au pilote d'aligner le canon de 75 mm sur sa tourelle au moyen de la multiplicité des rayons de virage offerte par ce dispositif original de direction de pointage. 
Le char était équipé d'une suspension à ressorts hélicoïdaux et à lames combinés et d'un train de roulement modernisé par la F.C.M. -- modernisation qui portait sur les barbotins arrière entraînant des chenilles munies de patins à barre. Des réservoirs auto-étanches, une pompe d'épuisement entraînée par le moteur, un système de lubrification bien conçu du fait du groupement des graisseurs, un compas gyroscopique et plusieurs cloisons pare-flammes constituaient quelques-unes des caractéristiques de ce nouveau projet.
Après quelques commandes portant sur 25 chars au total, la production du char B1 fut arrêtée. Ces derniers exemplaires furent livrés en 1936 et 1937. Mais en 1937, il apparut clairement qu'un modèle amélioré était nécessaire et le char de 32 tonnes B1-bis fut fabriqué pour répondre au besoin urgent d'une plus grande protection et d'un moteur plus puissant. La tourelle originale fut remplacée par une APX4 plus résistante armée d'un nouveau canon SA/35 de 47 mm et la puissance du moteur Renault fut portée à 300 ch pour compenser l'augmentation de poids due à l’accroissement du blindage qui atteignait 60 mm. 


Les chars B Auvergne, Normandie et Lourdes à Paris, lors du défilé militaire du 14 juillet 1938.
La redoutable puissance de feu du char de 32 tonnes B1-bis : deux canons principaux et deux mitrailleuses; dans la caisse un obusier SA/35 de 75 mm (74 obus explosifs, 221 m/s) avec une mitrailleuse coaxiale Chatellerault de 7,5 mm à sa droite.
Source des deux photos: Connaissance de l'histoire n°41 de décembre 1981 aux éditions Hachette.


"" Production retardée et équipages surchargés ""
La fabrication du B1-bis commença sur les chaînes de montage de l'Atelier de Construction de Rueil (A.R.L.) qui avaient déjà utilisées pour le B1 par Renault, les F.C.M. et F.A.M.H. / Saint-Chamond et Schneider. La livraison fut tardive. L'industrie française était confrontée aux mouvements sociaux ainsi qu'à d'autres difficultés.
Les choses commencèrent à s'améliorer à partir de la fin de 1939 après que l'Atelier de construction d'Issy-les-Moulineaux (A.M.X.) eut été intégré dans le groupe de production. A cette époque, le projet qui datait déjà de dix ans était périmé.
Sa fabrication était difficile et coûteuse, son équipage devait être hautement spécialisé en raison des compétences requises pour l'entretien courant. Le chef de char devait également servir de tireur et de chargeur dans la tourelle monoplace, alors que le pilote servait de pointeur pour le canon de 75 mm monté dans la caisse. Les deux autres membres de l'équipage comprenait un radio et un chargeur. Au combat, ce dernier était entièrement occupé à fixer sur les obus de 75 mm les fusées stockées séparément.

Caractéristiques du modèle B1-bis : Poids total, 32 tonnes. Longueur, 6,50 m. Largeur, 2,49 m. Hauteur, 2,76 m. Blindage, 20 à 60 mm. Puissance, 307 ch. Vitesse moyenne, 140 km/h. Équipage, 4 hommes (chef de char, conducteur, tireur, radio). Armement, 1 canon de 75 mm, 1 canon de 47 mm, 2 mitrailleuses de 7,5 mm. Le char B pouvait gravir des pentes de 40°, franchir un obstacle vertical de 1,17 m, traverser une tranchée de 2,74 m et rouler dans 1,47 m d'eau.
Source: La revue la Connaissance de l'Histoire n°41 de décembre 1981 aux éditions Atlas.


Plusieurs projets furent l'objet d'améliorations et des modèles plus lourds, appelés B2, B3 et BB, avaient été examinés par le général Estienne avant qu'il ne prit sa retraite, mais aucun d'eux ne débouché. En revanche, à partir de 1936, l'A.R.L. avait étudié la possibilité de transformer le B1-bis en une version plus lourde appelée Char B1-ter qui devait peser 36 tonnes.
Après les essais effectués de 1937 à 1939, avec un prototype de Char B alourdi et équipé d'un nouveau moteur, une pré-série de trois chars fut réalisée. Le B1-ter constituait une tentative pour remédier aux défauts apparus sur le B1-bis. Le canon de 75 mm, qui ne pouvait être pointé indépendamment en direction sur le B1 et le B1-bis, avait à présent une possibilité de pointage en azimut limitée. Un nouveau moteur V12 Renault était prévu et le blindage, qui devait comporter certaines plaques latérales inclinées, devait voir son épaisseur portée à 70 mm.
En juin 1940, au moment où les Allemands envahirent la France, la production du char B1/B1-bis s'élevait tout juste au-dessus de 400 exemplaires après avoir doublé au cours de la "drôle de guerre". La plupart d'entre eux avaient été affectés aux 13 régiments de chars des quatre divisions cuirassés de réserve (D.C.R.) de l'armée française ainsi qu'à d'autres unités autonomes. Chaque régiments comportait 34 chars et deux régiments formaient une demi-brigade lourde. Ces chars furent engagés individuellement et souffrirent fréquemment du manque de ravitaillement en carburant. Utilisés selon une doctrine dépassée, ils n'avaient pu réaliser que des percées limitées, comme dans les contre-attaques de la 4e D.C.R. du général Charles de Gaulle des 17 et 19 mai, et à une vitesse limitée, contre la poussée en profondeur des divisions de Panzer allemandes. La plupart des chars B tombèrent tout simplement en panne d'essence et furent abandonnés par leurs équipages. 

Char B1-bis, construit par Renault, il servit peu car il n'était guère mobile.
Source: Le livre les Tanks aux éditions Princesse 1979.


Après l'armistice, les Allemands récupérèrent un certain nombre de chars pris à l'adversaire et en 1942 Rheinmetall-Borsig en convertit quelques uns : le FH 18/3 de 105 mm sur Geschützwagen B2 (les services de renseignements allemands appelèrent à tort B2 le char B1-bis) sur lesquels l'armement principal monté sur la caisse avait été enlevé.
En 1943, 24 B1-bis devinrent des chars PzKpfw B2 (f) Flammenwerfer par remplacement du canon de 75 mm par un lance-flamme. Quelques exemplaires désarmés furent utilisés comme véhicules d'instruction pour les pilotes sous l'appellation de PzKpfw B2 (f) Fahrschulwagen. En 1945 un petit nombre de chars B2 retombèrent aux mains des Français et prirent part à la réduction des derniers points fortifiés allemands du Mur de l'Atlantique. Le char B  inspira sans aucun doute la conception de plusieurs chars britanniques des années 1939-40, à savoir les chars lourds TOG, A-20 et A-22 (Churchill). Un des derniers exemplaires de chars B1-bis est actuellement présenté au public au Musée des Blindés de Saumur dans la salle qui porte le nom du général Estienne.

Conversion du char B en lance-flamme avec réservoir blindé pour le liquide du lance-flamme à l'arrière.

Le char de transition ARL 44 de 45 tonnes, un char B  mis au point à partir de l'ARL-40 à canon de 75 mm de 1938. Même sous l'occupation, les études de projets se poursuivirent en secret à l'Arsenal de Rueil, dans la région parisienne. L'ARL-44 apparut en mars 1946 avec les chenilles du char B. La suspension et le blindage de caisse incliné évoquait le Panther allemand. Le canon est un 90 mm monté dans une tourelle Schneider.
Source des deux photos: La revue Connaissance de l'Histoire n°41 de décembre 1981 Hachette.




'' La conversion de la marque Blast models ""



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Jean-Marie









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