Le Junkers Ju-87 "Stuka"






"" Die Zivilisten sind diese Stuka gut bekannt ""
Maquette au 1/16 de chez Altaya, montage grâce à des fascicules. 
Maquette Hasegawa au 1/32.  Référence : 08 075




Historique : Avions militaires 1919-1939 n°2 hors série aux éditions Hachette 1979.



La documentation ne manque pas sur le Junkers Ju-87 "Stuka", en voici quelques unes.
Le Fanatique de l'Aviation n°141 et 409.
La revue Air Fan n°18 et quelques autres numéros.
La revues Avions, toute l'aéronautique et son histoire n°155 - 156 et 160.
Le numéro hors série de Spécial la dernière guerre de Mister Kit et G. Aders aux éditions Atlas.
La revue Air International d'octobre 1984.
La revue Wings Vol.9 n°5 d'octobre 1979.
L'Encyclopédie de l'Aviation n°20 aux éditions Atlas.
Les avions de la Seconde Guerre mondiale aux éditions Atlas.
La revue Connaissance de l'Histoire n°41 aux éditions Hachette.




Un particulier a monté la maquette Hasegawa, les photos sont de l'exposition de Thionville (57) en 2016.
Le Model Hobby Club du Sud Luxembourgois a réalisé la maquette Altaya, les photos sont de l'exposition de Virton (Belgique) en 2015.






Historique : Présenté par la propagande hitlérienne comme "l'arme absolue", le Junkers Ju-87 "Stuka" a peut être été l'avion de combat le plus controversé de toute la seconde guerre mondiale. Les succès fantastiques obtenus lors de l'invasion de la Pologne avaient en effet semblé donner raison à la propagande allemande. Sa laideur même, et le sifflement caractéristique du vent relatif sur ses profils, contribuaient à cette réputation de terreur, et le nom de Stuka, diminutif de "Sturzkampfflugzeug" (avion d'attaque en piqué) de vint tristement fameux dans les premiers temps du conflit.

Son prédécesseur était d'origine suédoise, en ce sens que le K.47 avait été réalisé en 1928 par les ateliers de Junkers repliés en Suède à l'époque. Il vit le jour à la suite d'un concours ouvert en 1934 à la demande de Ernst Udet, partisan convaincu du bombardement en piqué, entre les firmes Arado, Blohm und Voss et Junkers. Cette dernière gagna l'épreuve avec le Ju-87, réalisé par l'ingénieur Karl Pohlmann.


Photo de très mauvaise qualité, j'en conviens, mais celle-ci montre ce que fut l'angoisse, quand le Stuka bombardait les civils en larguant toutes ces bombes; et le bruit de l'apocalypse que faisait cet avion en piqué, grâce aux deux petites hélices montées sur les jambes du train d'atterrissage.
Source de cette photo: La revue japonaise World War II n°14 année 1975.



Le prototype n°1, Ju-87 V-1, sortit d'atelier en 1935. Il était bidérive et avait un moteur Rolls-Royce Krestel V de 640 cv, mais fut accidenté par suite de phénomènes de flutter au niveau de l'empennage. Le Ju-87 V-2 qui le remplaça avait un moteur Jumo 210A de 610 cv et un empennage monodérive classique. Le proptotype n°3 effectua avec succès ses essais au centre d'expérimentation de Rechlin, où il affronta ses concurrents. Le résultat des épreuves montra la supériorité des machines présentées par Heinkel et Junkers. Au début de 1936 le prototype n°4 était en état de vol à Dessau, principale installation de Junkers, et dès l'été 1936 le premier exemplaire d'une présérie de 10 sortait d'usine. Les livraisons des avions de série commencèrent au printemps 1967, et dès décembre le Stuka faisait ses premières armes dans le ciel d'Espagne.

Comme un autre avion allemand célèbre, le chasseur Bf-109, le Ju-87 vola au départ avec un moteur Rolls-Royce Krestel. Cette photographie montre la curieuse apparence du V-1 (premier prototype), stationné à Dessau au milieu de l'année 1935. Les freins de piqué n'étaient pas encore prêts à cette époque.
Source: La revue Wings Vol.9 n°5 d'octobre 1979.

Une partie de la famille du Junkers Ju-87 Stuka.
Source: Avions militaires 1919-1939 n°2 hors série aux édition Hachette 1979.

La 12e production du Ju-87A en 1937 avec le camouflage. Sa vitesse maximale était de 199 km/h sans charge de bombes, il portait un armement de trois mitrailleuses.
Source: La revue Wings Vol.9 n°5 d'octobre 1979.


"" Le point de vue technique ""
La première version de grande série du Stuka le Ju-87 B-2, fut un monoplan monomoteur à aile basse, à la robuste structure tout métal, avec un train fixe, un empennage monodérive cruciforme et un habitacle biplace en tandem.
L'aile avait une structure bilongeron en trois éléments, un plan central solidaire du fuselage avec un dièdre négatif de 12° auquel étaient fixées les jambes du train avant. Les demi-ailes extérieurs lui étaient assujetties par les classiques attaches sphériques Junkers, placées en regard des semelles des longerons. Le bord d'attaque était perpendiculaire à l'axe longitudinale de l'avion pour le plan central, en légère flèche pour les demi-ailes. Le bord de fuite avait une flèche vers l'avant assez accentuée pour le plan central et la partie des demi-ailes correspondant aux ailerons, moins marquée pour les segments extrêmes où se trouvaient les volets d'hypersustentation. De même que les longerons, ces derniers étaient du modèle Junkers classique, avec un grand allongement, des profils plutôt minces et un axe d'articulation situé en retrait du bord de fuite et légèrement plus bas.
Sous l'intrados des demi-ailes externes, à peu près à la hauteur des segments porteurs des volets, se trouvaient les aérofreins constitués chacun de deux châssis profilés en tandem articulés sur le longeron avant de l'aile.
En vol normal, ils étaient repliés parallèlement à l'intrados. Avant de prononcer son attaque, le pilote les faisait se placer à 90 degrés des filets d'air, ce qui limitait à 540 km/h la vitesse maximale en piqué.  

Un Junkers Ju-87 B-1 du III./StG-77 décolle à son tour en direction de l'Union soviétique.
Source: La revue Aviation Magazine n°847 d'avril 1983.

Junkers Ju-87 B-2.                                Source: La revue japonaise Koku Fan année 1980.



L'empennage se composait d'une dérive trapézoïdale de grandes dimensions raccordées au fuselage par une petite arête dorsale, d'une gouverne de direction surdimensionnée elle aussi, d'un plan fixe horizontal à incidence réglable en vol et d'une gouverne de profondeur en deux éléments symétriques. Le dessin de l'empennage horizontal était rectangulaire et se rigidité était renforcée de deux couples de mâts de raccord avec le fuselage.
L'extrémité des surfaces de gouvernes était équipée de contrepoids, tandis que des tabs et des flettners couvraient la presque totalité de leurs de fuite. La demi-gouverne de profondeur du côté droit, en particulier, était équipée d'un flettner asservi qui, après le largage de la bombe, facilitait la ressource en même temps qu'un système hydraulique diminuait automatiquement de 5° d'incidence du plan fixe horizontal pendant la manœuvre des volets, ce qui assurait à l"aéronef une compensation correcte au cours des phases de décollage et d'atterrissage.
Une cinétique appropriée était enfin prévue pour réduire l'amplitude de la course à cabrer de la gouverne de profondeur en configuration aérofreins sortis, ceci pour éviter le danger de ressources trop brutales. De construction simple et robuste, l'atterrisseur était fait de jambes équipées d'amortisseurs oléopneumatiques à grande extension. Les carénages des roues étaient amovibles pour l'emploi sur terrain accidenté, boueux ou enneigé.  


Un Junkers Ju-87 B-2 révèle sa face inférieure à la caméra, on distingue les volets et les ailerons.
Source: La revue Wings Vol.9 n°5 d'octobre 1979.

Junkers Ju-87 piloté par le Major Helmut Bode, commandant du III. Groupe, menant une attaque sur Sébastopol en Crimée en juin 1942.
Source: La revue Aeroplane Monthly de janvier 1980.



Les moteurs des versions successives du Ju-87, de A à D7, ont toujours été les excellents Jumo 210C puis 211D et J. C'étaient des moteurs en V inversé à 12 cylindres refroidis par liquide actionnant une hélice tripale en bois renforcé, à vitesse constante, de 3,40 m de diamètre.
L'ensemble moteur et bâti-moteur, solidaire du fuselage par quatre attaches sphériques Junkers, était démontable en bloc et donc très rapidement remplaçable en cas d'avarie. Le radiateur, placé sous le moteur, possédait des volets réglables en vol pour le contrôle de température du liquide de refroidissement. Quant au radiateur d'huile il se trouvait au-dessus du moteur.
Le Ju-87 B-2 était capable d'une charge militaire offensive importante pour l'époque, jusqu'à la bombe de 1 000 kg accrochée à un ratelier rectangulaire placé sous le fuselage, en position basse par rapport au disque de l'hélice pour les largages en piqué. L'armement de défense était en revanche très léger, deux mitrailleuses d'ailes de 7,92 mm MG-17 et une MG-15 orientable de même calibre.
L'équipage bénéficiait de la protection d'un blindage léger de tôle d'acier (5 mm) et de panneaux de verre armé (50 mm).


"" Les versions du Junkers Ju-87 Stuka ""
Source : Avions militaires 1919-1939 n°2 hors série aux éditions Hachette 1979.
Profil de Roberto Terrinoni.



"" L'utilisation du Stuka ""
Elle est encore présente à bien des mémoires... D'abord ce fut la phase d'expérimentation opérationnelle "en vraie grandeur" au sein de la Légion Condor en Espagne à partir de de décembre 1937. Puis, en septembre 1939, la Blitzkrieg contre la Pologne. La Luftwaffe y engagea les 9 groupes de Stuka dont elle disposait, soit 348 avions, presque tous de la version B1. Un seul de ces groupes participa à l'invasion du Danemark et de la Norvège, mais ils se retrouvèrent 9, avec 358 appareils, contre les Pays-Bas, la Belgique et la France.
Plusieurs formations de Stuka furent ensuite transférés sur le théâtre méditerranéen, pour les opérations anti-convois, et l'attaque des unités navales et aériennes britanniques lors de la conquête de la Crête.
Huit groupes participèrent à l'opération Barbarossa, qui marqua le début de l'invasion de l'Union Soviétique. On leur doit notamment la mise par le fond du cuirassé russe Marat à Kronstagt.
En décembre 1941, la Luftflotte 2 fut transférée en Méditerrané pour la tentative infructueuse de neutraliser définitivement les défenses de Malte, et de la Cyrénaïque, en soutien de l'Afrika Korps. C'est en partie l'intervention des Stuka qui permit la prise du fortin de Bir Hakeim.
Mais l'heure du déclin avait sonné. En 1943 commença la transformation sur Fw-190 des premiers groupes de Stuka et la conversion des autres aux missions de nuit.
Les dernières actions de guerre des Ju-87 ont consisté en l'attaque du pont de Remagen sur le front de l'Ouest, et de concentration de chars russes le 8 mai 1945, le dernier jour.
La production du JU-87 se poursuivit jusqu'en 1944 avec production de plus de 5 700 machines. Outre l'Allemagne, la Hongrie, la Roumanie, la Croatie, la Slovaquie, la Bulgarie et notamment l'Italie utilisèrent le Junkers Ju-87 Stuka.  


Un Junkers Ju-87 B-2 quelque part dans le désert occidental, en 1941.
Source: Le monde de l'Aviation par Chris Ellis aux éditions Princesse, Paris 1977.


"" Les formations type de la Luftwaffe ""



La formation type de la Luftwaffe était le Geschwader qui comprenait : 
-- Le Geschwader Stab (PC OPC).
-- 3 à 5 groupes à 3 Staffelnchacun (normalement 16 avions commandés par un "Staffel Kapitan" donc plus proche d'un escadron actuel que d'une escadrille).
Pour identifier chacun de ces composants, les Allemands utilisaient des combinaisons de lettres et de chiffres. Les deux premiers identifiaient le Geschwader, la 3e était l'indicatif individuel au sein de la Staffel, la dernière était celle de la Staffel et déterminait la couleur de la précedente.
Le dessin ci-contre illustre cette relation : T6 était l'indicatif du Staffel G-2, B celui de l'avion, M celui du 2e Groupe et plus précisément de la 4e Staffel du 2e groupe, à qui était attribuée la couleur blanche.
Outre ce groupe d'indicatifs, il existait des symboles propres au groupe et à la Staffel.
Sous les intrados, les indicatifs pouvaient varier en positions comme en dimensions, ils étaient parfois complets et parfois limités à la seule lettre de l'indicatif individuel.
Source : Avions militaires 1919-1939 n°2 hors série aux éditions Hachette 1979.


"" Caractéristiques d'un Ju-87 B-1 ""
Type : Biplace de bombardement en piqué.
Moteur : Junkers Jumo 211Da à 12 cylindres en V, refroidi par liquide donnant 1 200 ch au décollage et 1 000 ch à 1 500 m.
Armement : Défensif : 2 mitrailleuses fixes MG 17 de 7,92 mm dans les ailes et une orientable dans le cockpit arrière. Offensif : 1 bombe de 500 kg et 4 de 50 kg (maximum).
Vitesses maximales : 385 km/h à 4 000 m et 340 km/h au niveau de la mer.
Vitesse de croisière : 330 km/h à 3 700 m.
Vitesse ascensionnelle : 3 700 m en 12 mn.
Plafond pratique : 8 000 m.
Autonomie : 790 km sans charge offensive; 595 km avec 500 kg de bombes.
Poids : 2 762 kg à vide: 4 235 kg en charge; 4 336 kg poids maximum.
Envergure : 13,80 m.
Longueur : 11,10 m.
Hauteur : 4 m.
Surface alaire : 31,90 m². 

"" Un grand pilote Hans-Ulrich Rudel ""

Hans-Ulrich Rudel 1916-1982.
Source: Revue 39/45.
Sa vie ne fut que combat. Fut-il le soldat allemand le plus décoré de la 2e Guerre Mondiale; Staline ne mit-il pas sa tête à prix, mort ou vif, pour 100 000 rouble; fut-il blessé cinq fois et descendu par l'adversaire trente fois; eut-il le courage ou la folie de ne jamais rien renier de ses convictions politiques et de son incommensurable conscience de l'amour de sa patrie, l'Allemagne ! Telle peut-être retacée la vie d'Hans-Ulrich Rudel, ce pilote hors du commun.
Il était né le 2 juillet 1916 à Konradswaldau, petit village de Silésie, dans une famille de paysans. Des études moyennes, qui se poursuivent au lycée, le mènent jusqu'au baccalauréat qu'il obtient à dix-neuf ans. Un naturel inquiet et nerveux l'ont amené à pratiquer le sport et il s'illustre déjà dans nombre de discipline : athlétisme, natation, tennis, ski... cette passion ne se modifiera jamais et constitua certainement son plus gros atout naturel !. Il décédera le 18 décembre 1982 à l'âge de 66 ans.

"" Les victoires de Hans-Ulrich Rudel ""
2530 missions de guerre (2100 sur le Junkers Ju-87 et 430 menées sur chasseur-bombardier Focke-Wulf Fw-190). Plus de 519 chars détruits, 1 cuirassé, 1 croiseur, 1 destroyer, 70 péniches de débarquement. Plus de 800 véhicules en tout genre détruits. 150 positions d'artillerie ou de D.C.A., 4 trains blindés et de très nombreux ponts, dépôts de matériel, de carburant mis hors d'état. Neuf victoires aériennes confirmées.
Abattu par la D.C.A. ou les tirs terrestres 30 fois, blessé 5 fois. A sauvé de la capture en les récupérant dans les lignes ennemies dix équipages...


Hans-Ulrich Rudel en avril 1943, au retour de sa 1200 e mission. A sa droite, son fidèle mitrailleur Erwin Hentschel. (Photo H. Obert).

Un tableau intitulé "Les comptes orgueilleux des missions du major Rudel" et réalisé par les membres du III./SG2 à l'occasion de la 2000 mission de Rudel. (Photo H. Obert).

Un Junkers Ju-87 G-1 de la SG 2 est ravitaillé par les "hommes en noir". Le "Kanonen-Vogel" (oiseau-canon) était une arme redoutable entre les mains de pilotes chevronnés, mais il nécessitait une protection accrue de chasseurs, en raison de sa lenteur de maniabilité. (Photo H. Obert).
Source des trois photos: Connaissance de l'Histoire n°41 de décembre 1981 aux éditions Hachette 1976.


"" Caractéristiques d'un Ju-87 G-1 ""
Type : Avion antichar.
Moteur : 1 Junkers Jumo 211J-1 en ligne de 1 400 ch.
Performances : Vitesse maximale, environ 315 km/h; vitesse de croisière, environ 190 km/h; plafond pratique et vitesse ascensionnelle inconnus, mais extrêmement faibles; rayon d'action, environ 320 km.
Poids : A vide, environ 4 400 kg; maximal au décollage, environ 6 600 kg.
Dimensions : Envergure, 15 m; longueur, 11,50 m; hauteur, 3,90 m; surface alaire, 33,69 m².
Armement : 2 canons BK 3,7 de 37 mm et 1 mitrailleuse mobile de 7,92 mm plus une charge de bombes lorsque les canons étaient démontés.

"" Le modèle Altaya au 1/16 ""






 
 
 
 
 
 
 


"" Le modèle Hasegawa au 1/32 ""



 
 
 
 
 
 
 
 
 



Jean-Marie


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'histoire du Nord 2500 Noratlas.

Le Bréguet Br 1050 "Alizé"

Le Marcel Dassault Mirage IV A

La grande histoire des "Mistel" et composites.

Messerschmitt Bf 109 Z "Zwilling"

Le lanceur R7 Semiorka

L'histoire du Marcel Dassault "Mirage 2000".

S.N.C.A.S.O SO-4050 Vautour II A

Les engins de chantier POCLAIN et LIEBHERR.

Le Marcel Dassault Mirage III C