Le Focke-Achgelis Fa-330 "Bachstelze".






"" Une bien belle (bergeronnette) ""
Maquette Pavla au 1/72.   Référence : PV 72015.




Historique : Les Armes Secrètes allemandes de Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.


Réalisation du diorama par M. Alain BERTINI du Club maquettiste de Labry (54) FRANCE.





Historique : Les Allemands ont, traditionnellement toujours respecté à la fois les connaissances pratiques et les recherches universitaires. Les industriels étrangers visitant l'Allemagne - que ce soit l'Allemagne de l'Ouest ou de l'Est - ont même remarqué combien leur introduction dans les divers milieux qu'ils étaient amenés à fréquenter était facilitée lorsque leur carte de visite mentionnait le titre d'"ingénieur" ou de "docteur"; les Allemands ont, en effet, toujours attaché une grande importance à l'éducation et la condition universitaire.
Pendant les années 30 et la montée du Nazisme, cette tendance s'est encore accentuée et l'universitaire et l'ingénieur ont joui d'une estime encore jamais égalée, à tel point que le souhait de tout homme ambitieux était d'exercer l'une de ces professions. Toutefois, après la prise de pouvoir par Hitler, le Nazisme commença à faire subir son influence et il en résulta une modification de l'état d'esprit général. Le scientifique pur commença a perdre son préjugé favorable et l'universitaire un peu de son prestige, alors que le technicien, le praticien et l'ingénieur virent leur réputation croître...

Voici donc l'histoire de la "bergeronnette".

Suite à l'abandon de l'avion léger à flotteurs Arado Ar-231 qui était embarqué sur des sous-marins comme appareil de reconnaissance, bien qu'efficace, il gênait les opérations des sous-marins, mais les commandants de sous-marins sentaient pourtant que l'idée était bonne, au moins dans son principe, car la principale raison limitant les campagnes de sous-marins était la difficulté d'observation.
Le champ visuel d'un observateur est, en effet, considérablement réduit lorsqu'il se trouve au niveau de la mer et tout moyen tendant à gagner de l'altitude - comme dans le cas du projet abandonné d'avion de reconnaissance - était à étudier.
En conséquence, l'effort de recherche ne fut pas abandonné mais transféré sur la possibilité de suspendre un observateur à un cerf-volant tracté par le sous-marin naviguant en surface. Il ne s'agissait pas, en l’occurrence, d'un cerf-volant quelconque mais d'un engin à voilure tournante, particulièrement bien conçu.

Le projet fut confié aux techniciens de la Focke-Achgelis Flugzeugbau (un département de la Weser Flugzeugwerke) située à Hoykenhamp, près de Delmenhorst, qui possédait déjà une certaine expérience de la construction d'hélicoptères classique. Le dernier modèle construit était le Fa-223, produit vraisemblablement en 1942, mais il s'agissait là d'une technique bien connue.
Le progrès consista surtout dans la mise au point d'un cerf-volant à voilure tournante qui stupéfia littéralement les Alliés lorsque le secret en fut découvert, peu avant la fin de la guerre.
La Weser Flugzeugwerke, implantée dans les bâtiments du Lloyd, à Brême, n'agissait qu'en tant qu'architecte industriel du gouvernement, la mise au point et la fabrication étant effectuées à Hoykenhamp. Le directeur de l'usine - responsable direct du bon fonctionnement de l'opération - était Fritz Kunner. L'usine assurait toute une série d'opérations technologiques très élaborées (comme le soudage du magnésium).
  

Le Fa-330 "Bashstelze" exposé au Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget (France).
Collection personnelle.


D'une construction quelque peu complexe, le Focke-Achgelis Fa-223 Drache - ici, le prototype V-2 - était néanmoins un appareil d'une très grande fiabilité.
Source: L'Encyclopédie de l'Aviation n°92 aux éditions Atlas.


Dessin d'un Focke-Achgelis Fa-223 Drache : Deux rotors contra-rotatifs portés par des haubanages latéraux et mus par un puissant moteur noyé dans le fuselage faisaient de cet appareil un hélicoptère prometteur pour la Luftwaffe. Les bombardement alliés interdirent toutefois la réalisation du programme de fabrication.
Moteur : Bramo Fafnir 323-Q3 de 1 000 ch.
Masse maximale en charge : 4 310 kg.
Vitesse de croisière : 120 km/h.
Distance franchissable : 320 km.
L'appareil pouvait emporté six personnes.
Source: La revue Connaissance de l'Histoire n°6 aux éditions Hachette.


Le cerf-volant était un véritable petit chef-d'oeuvre. Au total, il pesait à peine plus de 80 kg; la longueur du rotor était de 7,20 m, la voilure en rotation étant chargée à 36 kg/m². Les modèles ultérieurs furent munis d'un rotor plus long, portant à 8,40 m.
La construction en était simple et efficace. La structure principale était composée d'un simple tube d'acier formant pylône et sur lequel étaient soudés les autres éléments de l'engin.
Le petit tableau de bord, placé à l'extrémité antérieure, portait l'ensemble des instruments nécessaires au pilotage : tachymètre électrique, compas et un téléphone pour communiquer avec le commandant du sous-marin. Derrière, se trouvait le système de commande : pédale en caoutchouc et manche à balai permettant de commander l'altitude et l'inclinaison du cerf-volant en vol. Sur le côté, débordaient les supports des patins permettant à l'appareil de se poser sur le pont du sous-marin.
Un autre tube, disposé perpendiculairement par rapport au premier supportait l'implantation du rotor dont les trois pales étaient situées un peu en avant du centre de gravité de l'ensemble du cerf-volant. Les câbles de commande d'altitude du rotor étaient conçus de façon à relier le manche à balai au moyen du rotor, en passant le long de l'axe du pylône d'acier. 

Prévu pour donner un "nid de pie" aux sous-marins en surface, le Fa-330 était un cerf-volant démontable à voilure tournante.
Source: La revue Connaissance de l'Histoire n°6 aux éditions Hachette.


De cette façon, ils ne subissait pas de torsion ou de dégâts en position de stockage et permettait le pliage complet du cerf-volant lorsqu'il n'était pas en fonctionnement. Le moyeu du rotor était lui-même constitué par un tube d'acier, soudé avec précision et muni d'un frein destiné à bloquer les pales en position stockage ou en cas d'urgence.
Sous le moyeu du rotor se trouvait une roue à gorge permettant de mettre les pales en mouvement à l'aide d'une corde. Il s'avéra, en pratique, que le pilote pouvait, en général, atteindre le rotor et le mettre en mouvement par une impulsion énergique de la main, la roue n'étant nécessaire qu'en cas de vent relatif trop faible.
Les pales du rotor étaient construites suivant une technique comparable aux techniques américaine et britannique les plus modernes. Elles étaient formées de nervures en bois, espacées de 7,5 cm et recouvertes, le long du bord d'attaque, de contre-plaqué très mince de 15/10 mm d'épaisseur. L'ensemble des pales étaient recouvert de toile collée sur la membrure.
Un ingénieux dispositif permettait d'incliner les pales, de façon à modifier l'angle d'incidence aérodynamique, donc la portance. Des fils d'acier à haute résistance mécanique disposés entre les pales, les empêchaient de s'écarter exagérément de leur position normale; des fils similaires, disposés dans le prolongement du moyeu, supportaient les pales pour les empêcher de s'affaisser.
L'appareil disposait d'une procédure de détresse, au cas où le sous-marin serait amené à plonger brusquement : lorsque le pilote tirait sur un petit levier placé au-dessus de sa tête, l'ensemble du rotor se détachait et un parachute s'extrayait d'un logement situé derrière le pylône et s'ouvrait instantanément. Le pilote libérait alors un canot de sauvetage, tandis que le fuselage tombait à la mer.

Cerf-volant à voilure tournante remorqué par sous-marin, permettait à l'observateur une altitude de surveillance plus élevée, il fut construit à plus de 200 exemplaires. Poids : 81 kg. Diamètre du rotor : 7,20 m.
Source: Les Armes Secrètes allemandes de Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.


Pour lancer le "gyro-cerf-volant", le sous-marin faisait surface et se plaçait vent debout. L'appareil était alors rapidement sorti de son container et monté à l'aide d'ergots à ressort et de pinces de serrage s’enclenchant facilement à la main. La voilure et le fuselage étaient assemblés en seulement deux points, à montage également rapide. Puis on ajoutait le siège et on branchait le téléphone et le câble de remorquage (qui contenait le fil téléphonique). L'appareil était réglé en léger cabré et - soit à l'aide de la corde et de la roue à gorge, ou plus souvent à la main - on lançait le rotor. La vitesse aérodynamique minimale nécessaire pour un lancement sans danger était d'environ 32 km/h, vitesse à laquelle les pales, tournant à deux cents tours par minute, décollaient le cerf-volant du pont.
On déroulait ensuite progressivement le câble de remorquage au fur et à mesure que l'appareil prenait de l'altitude, la manœuvre étant commandée téléphoniquement par le pilote. Une fois la mission terminée, on enroulait progressivement le câble puis, au dernier moment, le pilote bloquait le frein du moyeu.
Dès que l'appontage était effectué, l'appareil était rapidement démonté et rangé dans son container. Il fut cependant nécessaire, à plusieurs reprises, d'appliquer la procédure de détresse. 


Le cerf-volant à voilure tournante Fa-330 "Bachstelze" s'élevant au-dessus d'un U-Boot.
Source: La revue Connaissance de l'Histoire n°6 aux éditions Hachette.

Cette ingénieuse machine, officiellement appelée Fa-330, fut surnommée le "bergeronnette" (Bachstelze). Au total, environ deux cents exemplaires furent construits et utilisés avec succès par les équipages des sous-marins, qui apprirent rapidement à piloter cet hélicoptère rudimentaire. 

Le Focke-Achgelis Fa-330 "Bachstelze" du Musée des hélicos à Buckeburg (Danemark).
Collection personnelle de M. Alain BERTINI.

Il resta longtemps ignoré des Alliés, jusqu'au début de 1945 où l'un d'entre eux fut aperçu et son existence signalée dans la presse britannique. Il est intéressant de remarquer que le rapport officiel de l’événement, trouvé au siège de l'usine quand les Alliés s'en emparèrent en 1945,, mentionnait que "l'un des rotors avait été percé par une balle", ce qui indiquait que les Alliés avaient rapidement qu'il était indispensable de neutraliser ce dangereux auxiliaire des sous-marins allemands.

"" Le diorama réalisé par Alain ""

    

 
 
 
 
 



Alain / Jean-Marie


Commentaires

  1. Très beau diaporama ,intéressante recherche, j ai construis un cerf volant autogire à rotor souple de 2,20 de diamètre rotor , photo de 2006 prise sur le plateau de Gergovie , à voir sur Google image, Bertolino Daniel

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