Le char Mark 1 "Mother".






"" L'Hermaphrodite de la Première Guerre mondiale ""
Modèle Emhar au 1/35.  Référence EM 4002.




Historique : Condensé de la revue Connaissance de l'Histoire n°44 aux éditions Hachette.


Maquette réalisée par M Bernard FELICITE.




Historique : Au cours de la première guerre mondiale, la Grande-Bretagne fut un pays novateur dans le domaine des chars. Elle fut la première à engager des chars dans les combats. Elle ne sut cependant pas conserver cette avance : les résultats au cours de la seconde guerre mondiale furent médiocres; une session secrète du Parlement débattit en 1941 du soi-disant "scandale" des chars. Par la suite, une très secrète commission d'enquête rédigea un livre blanc à l'intention du cabinet de guerre sur les insuffisances du programme de développement des chars britanniques.

Le premier char fut le Tritton de 14 tonnes surnommé aussi "Little Willie" (d'après le sobriquet du prince héritier d'Allemagne); il fut construit en août 1915 par les ateliers mécaniques Foster à Lincoln. Le bureau d'études comprenait M. William Tritton, un des directeurs de Foster et le lieutenant W.G. Wilson du R.N.A.S. "Little Willie" avait des chenilles qui courraient autour de la caisse, une fausse tourelle centrale fixe pour un canon de 2 livres qui n'était pas monté. Le calibre des canons anglais est désigné par le poids en livres de l'obus plein. Il était doté d'un Daimler de 105 ch, moteur de six cylindres en ligne sans soupapes. Le centre de gravité était si haut, en raison de la tourelle, qu'on lui avait adjoint une queue de stabilisation montée sur roues.
Les essais de "Little Willie" ne furent que partiellement concluants. Il était si peu probable que ses chenilles basses lui permettent de franchir tranchées et obstacles. Parallèlement au projet "Little Willie", le lieutenant Wilson avait conçu une solution complètement différentes : les chenilles tournaient autour d'une caisse en forme de rhomboïde ou de losange.
Le projet de Wilson pesait 28 tonnes; connu sous le nom de "Mother" (mère), il était beaucoup plus prometteur que "Little Willie" : tout l'effort de développement lui fut consacré. "Mother" acheva en février 1916 des essais concluants qui comportaient le franchissement d'un parapet de 1,50 mètres et un fossé profond de 2 ,40 mètres, résultats obtenus moins de six mois après la commande ferme.
On monta un canon de marine de 6 livres (57 mm) à tir rapide de chaque côté de la caisse, en sabord avec demi-masque (version marine de la casemate) et on l'approvisionna de 324 coups.
L'équipage comprenait 8 hommes dont 4 chargés de la conduite du char. Pour changer de vitesse ou pour virer à l'aide des freins et des engrenages secondaires, le pilote devait communiquer par signes avec le "freineur" assis à côté de lui. Les hommes qui faisaient fonctionner les boites de secondaires de vitesses contrôlant la vitesse de chaque chenilles devaient eux aussi recevoir des directives.
On peut imaginer qu'il était impossible de parler dans le bruit infernal qui régnait dans cette caisse. On avait mis au point un code en tapant sur le capot moteur et à l'aide de signes de la main. 
Première apparition des chars sur un champ de bataille, le 15 septembre 1916. l'un des 49 mark 1 rassemblés pour la bataille.  Source: Connaissance de l'Histoire n°44 de mars 1982 aux éditions Hachette.

"Little Willie" : le premier A.F.V. (Armoured Fighting Vehicle : engin blindé de combat) baptisé, pour raison de sécurité, "tank" (réservoir). Ce n'était pas autre chose qu'une caisse de 14 tonnes en tôles de blindage, montée sur chenilles; on avait prévu de l'armer d'un canon de 6 livres en tourelle tournante mais son centre de gravité trop élevé ne le permit pas.
Source: La revue Connaissance de l'Histoire n°44 de mars 1982 aux éditions Hachette.


"" Un char "Femelle" antipersonnel ""
On utilisa le moteur de "Little Willie" : la vitesse de "Mother" était de 5,95 km/h, son autonomie sur route de 37 km et son rayon d'action de combat de 24 kilomètres.
"Mother" devint le Mk.I (modèle I). Les Mk.II et III furent pratiquement identiques. Comme la production du Mk.I démarrait, on se rendit compte qu'un char doté d'un canon de 6 livres n'aurait pas une puissance de feu suffisante pour décourager une infanterie ennemie résolue. On adopta un char "Femelle", antipersonnel, formant couple avec un char "Mâle" à canon de 6 livres. Le char "Femelle" était armé de 2 mitrailleuses Vickers de calibre 0,303 (7,7 mm) dans chaque sabord, capables de tirer à 2 400 coups minutes; il n'emportait pas moins de 31 000 cartouches.
La commande initiale portait sur 100 chars. Au fur et à mesure de leur fabrication, on les expédiait en France pour essais et entraînement du personnel. Le général Sir Douglas Haig, commandant en chef du B.E.F. (British Expeditionary Forces : corps expéditionnaire anglais) était si anxieux d'obtenir un résultat dans la bataille indécise de la Somme, engagée depuis 10 semaines, qu'il y jeta tous les chars disponibles, le 15 septembre 1916.
Sur les 60 chars alors en France, 49 étaient disponibles; 32 atteignirent la ligne de départ; 9 tombèrent en panne et 5 s'embourbèrent mais les 18 restant firent parler d'eux et leur apparition brisa complètement le moral allemand. "Voici le diable qui arrive !" fut le cri qui se répandit comme une traînée de poudes dans les tranchées. Un char fit irruption dans le village de Flers, suivi par l'infanterie anglaise et néo-zélandaise; on captura 300 Allemands. Le champ était libre mais, comme toujours, les réserves ne purent arriver à temps pour exploiter ce moment de flottement.


"" Caractéristiques du "Mother" ""
Armement : 2 canons de 6 livres; 4 mitrailleuses Hotchkiss de 7,7 mm.
Équipage : 8 hommes.
Hauteur : 2,41 m.
Largeur : 4,12 m.
Longueur : 7,92 m.
Poids : 28 tonnes.
Blindage : 6 à 12 mm.
Moteur : Daimler de 105 ch.
Munitions : 324 coups de 6 livres. 6 272 cartouches de mitrailleuses.

Cette emploi des chars prévalut jusqu'à la bataille de Cambrai, le 20 septembre 1917.
Le colonel John Frederick Charles Fuller, un visionnaire, partisan de la guerre mécanisée et chef des opérations à l'état-major du Tank Corps (corps blindé) en France proposa de lancer un raid de chars près de Cambrai. La zone choisie présentait de douces ondulations calcaires, pas tellement différentes de la plaine de Salisbury, et n'avait pas été le théâtre de beaucoup de combats. La surprise devait être totale et il ne devait pas y avoir de préparation d'artillerie.
On engagea tous les chars disponibles : 476, y compris 100 chars de ravitaillement (les vieux Mk.1 - III) pour transporter du carburant, des minutions et du matériel de défense et pour dégager les barbelés. Ils progressèrent de plus de 8 kilomètres sur un front de 11,2 kilomètres; la célèbres ligne Hinderberg était percée. En 12 heures, les chars Mk.IV avait réussi une percée plus profonde que celle réalisée sur la Somme après 10 semaines de combats.
Des centaines de canons, mortiers, mitrailleuses et 8 000 prisonniers furent capturés. Pour la première et seule fois de la Grande Guerre les cloches des églises de Londres sonnèrent pour célébrer une victoire.


"" La maquette du Mk.1 de la marque Emhar au 1/35 ""
 
 
 
 
 






Bernard / Jean-Marie






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