L'histoire du fort et du tunnel de Tavannes 55 (France).







"" Un très lourd bilan pour nos soldats ""

Historique: Le site web http://les francaisaverdun-1916.fr/fortifications-tavannes.htm



Diorama ferroviaire réalisé par B. Boiteau, avec la participation de J. Husselstein et de B. Picod.
Tous trois font partis du Club CMSJ 54 France.   Club modélisme et Scientifique du Jarnisy.
J'ai réalisé ces photos lors d'une journée portes ouvertes, salle Jean Lurçat. Jarny 54.



"" Le fort de Tavannes ""






Avant-propos: Le fort de Tavannes a été construit entre 1876 et 1879. En forme de polygone comme la plupart des autres forts qui entourent Verdun, il est de taille modeste et se trouve à 1600 m au sud-ouest de Vaux.
Construit en maçonnerie simple, il subit entre 1887 et 1890 une opération de bétonnage des abris et de la caserne pour le rendre plus résistant aux nouveaux obus.
En 1914, un fossé de 10 m de large et de 7,5 m de profondeur est creusé tout autour du fort. Il est prolongé d'un réseau de fil de fer de 30 m de large
Aux deux extrémités se trouve deux coffres simples alors que la partie avant est formée par un coffre double. Il ne possède pas de casemate de Bourges. Un observatoire se trouve au centre de la caserne centrale.
Par le décret du 5 août 1915 qui prévoit le désarmement des forts, sa garnison initialement à 600 hommes est réduite et son armement est supprimé.
Ce décret prévoie en effet le désarmement de toutes les fortifications fixes de la ceinture fortifiée de Verdun. Le commandement suprême a pensé qu'elles étaient devenues inutiles, ce qui est somme toute défendable dans la situation de la guerre en août 1915.
Cela, pour plusieurs raisons : Ces fortifications ont un rôle passif par rapport aux armées de campagnes sur lesquelles on mise tout en 1915. Elles sont pilonnées et détruites par l'artillerie lourde; elles nécessitent une énorme consommation de munitions qui doivent être acheminée par des voies qu'il faut sécuriser, ces obus lourds et la logistique qu'il faut déployer pour les acheminer en sécurité pourrait être employées plus utilement sur d'autres poins du front.


L'entrée du fort réalisée par les membres du club CMSJ 54.
Le plan du fort. Source: Le site web, http://www.les francaisaverdun-1916.fr

Historique du fort: Dès le début de l'offensive allemande sur Verdun le 21 février 1916, le fort est régulièrement bombardé. Il le sera tout au long de la bataille de Verdun.
Réapprovisionné le 24 mars, sa garnison compte théoriquement un bataillon d'infanterie, un régiment de chasseur et un régiment d'artillerie. Cependant, le fort devient rapidement un lieu de repos, une étape et un abri pour les troupes. Au plus fort des combats, le fort héberge jusqu'à une douzaine de régiments qui s'entassent dans les casemates et la caserne. Une telle surpopulation entraîne des problèmes de sécurité et des problèmes sanitaires. L'hygiène de vie dans le fort est déplorable.
Le 7 mai, un obus de 420 allemand explose dans le dépôt de munitions. Les dégâts matériels sont très importants et les victimes sont nombreuses.
Le 8 juin, conscient du nombre croissant de population (environ 50 officiers et 1125 hommes de troupe), un ordre strict est donné qui vise à limiter et réguler les accès et l'occupation au fort.
Tout le mois de juin, le front n'étant plus qu'à 1km300 du fort, le bombardement allemand est très violent. De nombreux obus de 380 et 420 s'abattent sur la fortification causant de gros dégâts. La couche de béton sur la caserne est perforée jusqu'à 80 cm de profondeur. La cour intérieure et les fossés sont complètement défoncés.  
Les défenses du fort. Réalisation club CMSJ 54.
Le fort de Tavannes bombardé. Source: Le site web, http://www.les francaisaverdun-1916.fr


Mi-juillet, alors que les Allemands tentent de forcer la ligne Fleury-Vaux Chapitre et que le front n'est plus qu'à 1 km, le bombardement sur le fort atteint une puissance non connue auparavant. Chaque minute, 80 projectiles de tous calibres s'abattent sur la superstructure.
Aux mois d'août et septembre, le front n'est plus qu'à 850 m et le bombardement continue inexorablement.
Finalement, l'armée allemande ne parvient jamais à atteindre le fort de Tavannes. L'attaque française du 24 octobre repousse une 1ere fois la ligne de front.
La seconde offensive française le 15 décembre éloigne à nouveau le front, mettant définitivement hors de danger la fortification? Dès lors, le fort de Tavannes ne sera plus bombardé.
On estime que durant toute la guerre, le fort de Tavannes à reçu près de 30 à 40 000 obus de tous calibres. 
Photos comme si s'était une vue aérienne.  Réalistion CMSJ 54.
Le fort de nos jours.  Source: Le site web http://www.les francaisaverdun-1916.htm


"" Le tunnel de Tavannes ""
Le tunnel de Tavannes est un tunnel ferroviaire d'une seule voie où passe le chemin de fer allant de Verdun à Metz. Situé au nord ouest du fort de Tavannes, il est long de 1400 m et large de 5 m.
Dès le début de la bataille de Verdun, le train ne circule plus. Des troupes françaises viennent tout naturellement s'y abritent pour se protéger du furieux bombardement allemand.
Petit à petit, les combats se poursuivant dans les secteur, un état-major de brigade, des services de secours, brancardiers, téléphonistes, artificiers, génie, un bataillon de réserve, etc... finissent par s'installer durablement aux extrémités du tunnel. Cet abri enterré constitue un lieu sûr et permet d'intervenir rapidement sur la zone des combats.
Plus tard, la totalité du tunnel est aménagée : un dépôt de munition est constitué, des cabanes en tôle et en bois sont construites; des couchettes ainsi que des latrines sont mises en place.
L'entrée ouest du tunnel de nos jours.    Collection club CMSJ Jarny 54.
Entrée ouest en été 1916.   Source: le site web http://www.les francaisaverdun-1916.fr
L'entrée du tunnel vu par les modélistes Jarnisien 54.


"" Historique du tunnel de Tavannes ""
22 juin 1916: Il est décidé par le commandement Français d'évacuer le tunnel de Tavannes en raison de la proximité croissante de ligne de front. Il est prévue d'effectuer l'évacuation par la sortie est. De plus, les dispositions sont prises pour faire sauter le tunnel si les Allemands parvenaient à s'y introduire.
23 juin 1916: Comme la veille, il s'en ait fallu de peu que l'ordre de faire sauter le tunnel de Tavannes soit donné.
Mois de juillet 1916: Bombardement allemand intense sur les accès du tunnel.
Mois d'août 1916: Les lignes allemande se rapprochent de plus en plus du tunnel de Tavannes. Certaines compagnies se repliant devant l'avance ennemie se retranchent à 100 m à peine de l'entrée est.
4 septembre 1916: Vers 21 h, le dépôt de grenades placé à l'entrée ouest du tunnel de Tavannes prend feu.
A 21h15, une formidable explosion se produit, comprimant en un instant les poitrines de tous les êtres vivants présents dans le tunnel. Les flammes qui se propagent rapidement atteignent le stock de bidon d'essence qui sert à alimenter le groupe électrogène.
En quelques minutes, les baraquements en bois où sont entassé de nombreux soldats s'embrasent. Une fumée très dense avance dans le tunnel semant la panique est la mort. Les hommes qui ne sont pas asphyxiés instantanément, s'enfuient en désordre en se marchant les un sur les autres, vers la sortie opposée. Cependant la nappe de fumée les gagne de vitesse et des centaines d'hommes tombent avant d'arriver à l'air libre. Même équipé de masque à gaz, la densité de la fumée est telle qu'aucun sauveteur ne parvient à pénétrer à l'intérieur du tunnel.
Les hommes qui sont parvenus à atteindre la sortie est trouvent face au bombardement allemand et ne peuvent s'échapper. Cependant, il y a urgence à évacuer cet endroit irrespirable. Un colonel, révolver au poing, menace de tirer sur les malheureux. Dans l'affolement le plus complet, les premiers étant poussés par ceux qui arrivent derrière eux, s'enfuit en tentant de trouver refuge dans les trous environnants.
De plus, les Allemands qui ont aperçu la nappe de fumée qui est montée très haut dans le ciel redoublent leur pilonnage sur les entrées du tunnel.
Jusqu'à 21h45, des groupes d'hommes , noirs, à demi asphyxiés, sentant la chair grillée, surgissent par la sortie est  s'enfuient sous les obus.
Durant toute la nuit, aucune manœuvre de secours ne peut être entreprise.
Le brasier continue à brûlée durant deux jours, carbonisant les centaines de cadavres jonchant le sol. Lorsque plus tard, on pénètre dans le tunnel, on ne retrouve rien que des cadavres qui partent en cendre dès qu'on les touche. Seulement 30% en moyenne peuvent être identifiés.
500 à 600 hommes ont péri dans cette catastrophe: officiers et soldats du 1er et du 8e génie, des 22e, 24e et 98e régiments territoriaux; des médecins majors et des infirmiers régimentaires des 346e, 367e, 368e et 369e R.I.; des blessés qui, couchés sur des brancards et se sentant en sécurité, attendaient leur évacuation. Aucun journal ne parla de cette tragédie...
Finalement, l'armée allemande ne parvient jamais à atteindre le tunnel de Tavannes. L'attaque française du 24 octobre repousse une 1ere fois la ligne de front.
La seconde offensive française le 15 décembre éloigne à nouveau le front, mettant définitivement hors de danger la fortification. Dès lors, le fort de Tavannes ne sera plus bombardé.
En1936, un autre tunnel a été creusé parallèlement à celui d'origine. Les rails ont été déplacés sur ce nouveau tunnel qui est actuellement en activité. L'ancien tunnel n'est plus utilisé, il ne reste pratiquement rien de visible de l'activité qui régnait durant la guerre et de la catastrophe de 4 septembre 1916.       
Quelques victimes de la catastrophe du 4 septembre étendues dans un fossé à l'entrée du tunnel en attendant l'inhumation.
Source: Le site web http://www.lesfrancaisaverdun-1916.fr


"" D'autres photos du diorama ferroviaire Jarnisien ""


                                                        Le Club CMSJ 54 / Jean-Marie














































Commentaires

  1. Bonsoir, très bon commentaire historique. Par contre je voudrais rectifié ce que vous avez écrit sur le CMSJ dont je fais parti. Mr Boiteaux était un modéliste indépendant qui à bien commencé ce réseau de Tavannes. Comme il ne pouvait plus le terminer, il a chercher un club à qui le donner. Mr Husselstein que nous connaissions nous avais mis en relation.
    Aujourd'hui ce réseau est terminé, je vous conseille, si ça vous intéresse, de regarder mon blog sur la section train du CMSJ (en cours). J'y mettrais la prochaine expo à laquelle nous participerons.

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  2. Bonjour Philippe: Merci pour la rectification, je me rappelle en avoir parlé avec un membre de ton club, mais voilà, je n'avais jamais rectifié le tir. A la prochaine expo, je viendrais vous voir. J.M.

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