Les lanceurs Saturn 1, Saturn 1-B, Saturn V.








"" A la conquête de la Lune ""

Historique: Aviation Magazine n°387 du 15 janvier 1964, pour les lanceurs.
                                            Fusées et Astronautique aux éditions Larousse 1964 pour le projet "Apollo"
                                            Histoire mondiale de l'Astronautique aux éditions Larousse 1968. (extraits).
                                            Document Républicain Lorrain du 12 et 19 juillet 2009.



Maquette du lanceur Saturn V au 1/100 réalisée en papier cartonné par M Douard G.



Avant-propos: En 1964, les Etats-Unis proposait de lancer au complet la plus grosse fusée du monde, et de satelliser par la même occasion, la plus lourde charge qui ait été jamais placée sur une orbite terrestre. Il s'agit, bien entendu de Saturn, auquel se consacrent depuis quatre ans le Dr W. von Braun et son équipe de collaborateur .
Ce nom désigne en fait une famille de lanceurs de grande puissance, destinées à la de véhicules habités et, en premier lieu, à la réalisation du projet Apollo. Saturn 1 et Saturn 1-B pourront satelliser respectivement autour de la Terre des charges de 10 et de 16 tonnes.
La puissance de Saturn V lui permettra de placer sur orbite terrestre 120 tonnes ou d'emporter vers la Lune un chargement de 45 tonnes; c'est le dernier de cette famille de géants qui aura donc pour mission d'assurer, avant 1970, le débarquement des premiers astronautes américains sur notre vieux satellite naturel...    
Saturn, dont les premiers tirs réels commencent avec l'année 1964, représente la nouvelle génération de lanceurs spatiaux qui ouvrent aux Américains la voie vers les lourdes charges.
Source: Aviation Magazine n°387 du 15 janvier 1964.

Quatre systèmes de propulsion ont été retenus pour le projet Saturn. Les boosters de trois lanceurs seront équipés de moteurs (H-1, et F-1) utilisant des propergols classiques : oxygène liquide et kérosène RP-1. Les moteurs des étages supérieurs (RL-10 et J-2) emploieront comme combustible, l'hydrogène liquide.
Ajoutons que le programme a été conçu de façon que le même groupe propulseur puisse être utilisé dans des différentes versions de la fusée.
C'est ainsi que Saturn 1 et Saturn 1-B auront le même booster et que le deuxième étage de Saturn 1-B servira de troisième étage à Saturn V.
On voit ainsi que Saturn 1-B est une sorte d'hybride, puisqu'il est constitué d'éléments empruntés à la fois à la première version de la fusée et à sa version définitive.
Chambres de poussée Rocketdyne H-1 prêtes pour les essais statiques. On attend une poussée unitaire de 85 tonnes au niveau du sol.
Source: Aviation Magazine n°327 du 15 juillet 1961.
Dans le hall d'assemblage, des moteurs-fusées J-2, à hydrogène et oxygène liquide, développant une poussée de 90 tonnes, équipant les 2e et 3e étage de l'engin Saturn V.
Source: Fusées et Astronautique aux éditions Larousse 1964.
L'assemblage de moteurs-fusées F-1 destinés à Saturn V. Leur longueur est de 3,30 m et leur diamètre de 2,85 m, avec leur tuyère normale; avec le prolongement (non refroidi) de la tuyère, la longueur est portée à 5,50 m et le diamètre à 3,65 m. L'alimentation est assurée par des turbopompes qui envoient les propergols dans la chambre de combustion à raison de 3 tonnes par secondes.
Source: Fusées et Astronautique aux éditions Larousse 1964.


"" Rattraper les Russes... ""
Les premiers projets d'une grande fusée composée d'un faisceau de moteurs, ont été établis par le Dr von Braun et par ses collaborateurs de l'Arsenal de Huntsville au printemps de 1957. Au cours de l'été, le groupe qui relevait alors de l'U.S. Army, recevait l'autorisation de commencer l'étude d'une fusée capable de développer 600 tonnes de poussée; le programme, désigné d'abord sous le nom de Junon V, prit par la suite, celui de Saturn.
En novembre 1958, la décision était prise de construire quatre lanceurs d'essai et d'établir, en outre, les plans d'un Saturn à plusieurs étages. A l'époque, il s'agissait pour les Etats-Unis, de rattraper le plus rapidement possible le retard pris sur les Russes dans le domaine des grandes fusées porteuses, et le moyen le plus sûr d'y parvenir était d'utiliser le procédé de "clustering" autrement dit l'assemblage en faisceaux de moteurs déjà existants. L'équipe du Dr von Braun prit donc parti de faire confiance à des moteurs dérivant d'engins qui avaient fait leurs preuves ("Redstone, Jupiter et Thor").
La fusée Redstone.    Source: Science et Vie numéro hors série aviation de 1957.
Le missile Jupiter.    Source: Science et Vie numéro hors série aviation de 1959. 
           Le plein est fait. La Thor 115 étincelle sous les projecteurs, tandis que le compte à rebours se termine.
Science du monde, les fusées aux éditions Jules Tallandier 1971.           

En 1959, le programme Saturn était transféré par le département de la défense à la NASA. Le 1er juillet 1960, celle-ci prenait possession de Huntsville et y créait le G. Marshall Space Flight Center.
Laissant aux services de l'Armée le développement des programmes Redstone, Jupiter, Junon et Pershing, le Dr von Braun se consacrait désormais à la mise au point du projet Saturn. An départ, le Centre possédait un ensemble d'ateliers, de laboratoires et d'installations d'essais évalué à 100 millions de dollars, et il occupait près de 4 400 personnes.
Depuis, le G. Marshall Space Flight Center a connu une extention considérable. Sur les 7 000 personnes qu'il emploie actuellement, 45% travaillent à la réalisation du projet Saturn 1 et 30% s'occupent du programme Saturn V.



"" Saturn, lanceur d'Apollo ""
Cette première version mesurera près de 50 mètres de hauteur et, pour un poids total au départ de près de 450 tonnes, développera 720,8 tonnes de poussée.Il sera capable de placer sur une orbite terrestre une première cabine Apollo, et ses vols contribueront, d'autre part, à la mise au point des versions suivantes de la fusée.
Le booster, désigné sous le nom de S-1, est équipé de huit moteurs Rocketdyne H-1 utilisant l'oxygène liquide et le kérosène (RP-1). Ils développent chacun 85 tonnes de poussée, soit 680 tonnes au total.
Ces moteurs qui s'inspirent étroitement des moteurs du Jupiter et du Thor ont été choisis en raison de leur simplicité relative et de la sûreté de leur fonctionnement. Ils constituent deux groupes de quatre. Les quatre moteurs intérieurs sont fixés d'une manière rigide, formant avec l'axe central du booster un angle de trois degrés. Les quatre moteurs extérieurs sont suspendus à la cardan, ce qui permet de contrôler le véhicule durant la première phase de vol.
Le groupe propulseur est alimenté par un grand réservoir central contenant de l'oxygène liquide et qu'entourent huit réservoirs de taille plus faible; quatre d'entre eux contiennent également de l'oxygène liquide, et les quatre autres, du kérosène. Le système de communication établi entre les réservoirs d'oxygène et entre les réservoirs de kérosène, permet de maintenir les propergols au même niveau. En cas d'arrêt du moteur, les propergols qui lui étaient destinés sont dirigés automatiquement vers les moteurs demeurant en marche, ce qui permet d'éviter une perte de poussée.
La construction des boosters a été confiée à la Chrysler Corporation.  
L'étage S-1 du premier lanceur Saturn 1 est placé sur la tour de lancement de Cap Kennedy.
Source: Aviation Magazine n°387 du 15 janvier 1964.

Le deuxième étage, dénommé S-IV, est construit par la Douglas Aircraft Company. Il est propulsé par six moteurs RL-10 de Pratt Whitney, développant chacun une poussée de 6,8 tonnes, soit 40,8 tonnes total. Ces moteurs à combustible révolutionnaire, puisqu'ils utilisent l'hydrogène liquide, équipent déjà le Centaur, dont le premier essai en vol a été effectué avec succès le 27 novembre 1963.
Montage du deuxième étage de la fusée Centaur.  Source: Fusées et Astronautique éditions 1964.


Les propergols sont logés dans deux réservoirs en alliage d'aluminium et l'alimentation des moteurs est assurée par pression. Les six moteurs sont montés à la cardan; ils sont contrôlés par un système autonome placé dans la partie supérieure de l'étage.
La séparation des deux premiers étages de Saturn 1 s'effectue à l'aide de boulons explosifs. Le booster est en outre mini de rétrofusées et le deuxième étage comporte de petits engins vernier qui lui communiquent une impulsion supplémentaire. Un temps assez court s'écoule entre la séparation et la mise à feu du S-IV.
Saturn 1 pourrait comporter éventuellement un troisième étage, le S-V propulsé par des moteurs RL-10 en tous points semblables à ceux qui équipent le S-IV. Il ne serait toutefois fait usage de ce troisième étage que pour des missions, dont l'accomplissement exigerait que soit imprimée à l'ensemble la vitesse dite de libération, soit 11,2 km/sec.
Le système de guidage de Saturn 1 est à inertie totale. Il constitue un développement du système précédemment utilisé pour le Jupiter.
Les essais au banc du booster S-1, ont commencé au mois de mai 1960. Le groupe propulseur a subi par la suite encore une trentaine d'essais, au cours desquels la durée du fonctionnement a souvent dépassé deux minutes.
C'est le 27 octobre 1961 qu'eut lieu le premier essai en vol du booster, qui était surmonté à cette occasion de deux étages supérieurs factices lestés de 90 tonnes d'eau. 
Ce premier test portait essentiellement sur la résistance structurale et la stabilité aérodynamique. Bien que les chances de réussite aient été évaluées avant le départ à 50% seulement, ce fut un succès total.La fusée retomba dans l'océan à 345 km du point de lancement après avoir atteint l'altitude de 144 km.
Pour son deuxième, le 25 avril 1962, la fusée est montée à 104 km d'altitude; elle a été ensuite détruite par explosion sur commande envoyée du sol.
Lors du troisième essai, le 16 novembre suivant, le booster a emporté une pleine charge de propergols, soit quelque 340 tonnes, et la durée de la combustion a été prolongée de 30 secondes. Le groupe intérieur a fonctionné pendant 140 secondes et le groupe extérieur, sept secondes de plus. Volant à 6 400 km/h, Saturn 1 a atteint ce jour là, 167 km d'altitude.
A, l'occasion du quatrième essai, le 28 mars 1963, les techniciens ont tenté et réussi une expérience inédite, en arrêtant un des moteurs intérieurs au bout de 100 secondes de fonctionnement. Grâce aux dispositions que nous avons déjà mentionnés et dont le but est de pallier une perte de puissance, les propergols destinés au moteur devenu inutilisable ont pu être dirigés vers les trois autres moteurs du groupe, dont ils ont prolongé le fonctionnement pendant deux secondes.
C'était le dernier essai portant sur le booster seul. A partir du prochain lancement que l'on attend avec un intérêt légitime, Saturn 1 sera expérimenté au complet.
Initialement, la NASA avait prévu, pour cette première version de la fusée géante, une série de quatorze essais. Par une décision toute récente, les quatre derniers essais ont été supprimés, car il a été jugé plus opportun de reporter l'effort principal sur la mise au point des versions Saturne 1-B et Saturn V. Cette mesure permettra en outre à la NASA de réaliser une économie de 50 millions de dollars.   
Tableau comparatif des lanceurs Saturn 1 - 1B et V.
Source: Aviation Magazine n°387 du 15 janvier 1964.
Voici la filiation connue des divers Saturn en cours de développement ou de projet. Les deux premiers modèles (2 et 3) sont à deux étages et celui de l'avenir (1) comporte trois étages capables de satelliser un poids de 120 tonnes...  
Une Saturn 1B à Cap Kennedy.    Source: Les dossiers Espace de W Dannau aux éditions Casterman 1966.


"" Saturn V "" le fin du fin ""
Avec Saturn V, nous arrivons au stade final du programme. Si Saturn 1 frappe déjà l'imagination par ses dimensions, son poids et sa puissance, que dire du monstre futur qui mesurera près de 100 mètres de hauteur et qui, pour un poids au départ de 2 700 tonnes, produira environ 3 945 tonnes de poussée !.
Comme nous l'avons dit, Saturn V placera sur une orbite circumlunaire les trois éléments de la cabine Apollo, y compris le LEM (Lunar Excursion Module) qui permettra à deux astronautes de gagner la surface de la Lune, tandis que le troisième membre d'équipage attendra leur retour à bord du navire mère demeuré sur orbite.
Il est prévu également que Saturn V permettra d'expérimenter la fusée nucléaire "RIFT" qui lui servira d'étage supérieure.
Son booster, le S-IC, mesurera à lui tout seul 45 m de hauteur, aura un diamètre de 10 m et pèsera, avec sa charge de propergols, près de 2 000 tonnes.
Le système de propulsion se composera d'un faisceau de cinq moteurs F-1 de la Rocketdyne. Ce moteur, dont le premier exemplaire vient d'être an C. Marshall Space Flight Center en vue d'essais au banc, est le plus puissant de tous les moteurs connus, avec ses 680 tonnes de poussées. L'ensemble alimenté par de l'oxygène liquide et par du kérosène RP-1, développera donc une poussée totale de 3 400 tonnes. Sa durée de fonctionnement sera de 150 secondes.  

Moteurs de la fusée Lunaire Saturn V conçue par von Braun.
Source: Les dossiers Espace par Wim Dannau aux éditions Casterman 1966.
Le premier étage de Saturn V mesurera 45 m de hauteur et 10 m de diamètre à lui seul...Sa poussée totale sera de 3 400 tonnes !.
1- Bouclier de chaleur.
2- Remplissage d'oxygène liquide.
3- Mise à l'air libre du réservoir de kérosène (fuel).
4- Rétro-fusées.
5- Diffuseur.
6- Assise de lancement.
7- Remplissage de kérosène.
8- Prise d'air.
9- Bouclier de chaleur de moteur-fusée.
10- Réservoir de kérosène.
11- Réservoir d'oxygène liquide.
12- Instruments.
La silhouette à gauche donne une idée des dimensions de ce monstre...
Source: Aviation Magazine n°387 du 15 janvier 1964. 


Le moteur central sera fixe. Autour de lui, les quatre autres moteurs seront montés à la cardan et assureront de la sorte le contrôle de l'engin.
Les moteurs seront alimentés par pression. Pour l'oxygène, on utilisera une partie de l'oxygène liquide même qui passera par un échangeur de chaleur, et pour le débit de kérosène on aura recours à l'hélium, stocké à bord à l'état liquide.
Le deuxième étage, S-11, dont la mise au point a été confiée à la Nord Americain Aviation, mesurera 25 mètres de hauteur.
Le groupe de propulsion se composera de cinq moteurs Rocketdyne J-2 qui, comme tous les moteurs des étages supérieurs, utiliseront en tant que combustible, l'hydrogène liquide. Le J-2 a déjà subi avec succès plusieurs essais au banc, et les premiers exemplaires de ce nouveau moteur doivent être livrés au G. Marshall Space Flight Center ces jours prochains. Rappelons que le J-2 développe une poussée de 90,6 tonnes.   
Source: Aviation Magazine


Le groupe équipant le S-11 comprendra un moteur central à fixation rigide, avec, disposés autour de lui en carré, les quatre autres moteurs montés à la cardan. Il sera contrôlé par un système autonome logé dans le troisième étage de la fusée.
Le troisième étage de Saturn V, le S-IV-B, construit par Douglas Aircraft, servira aussi, comme nous l'avons indiqué, de deuxième étage à la version intermédiaire de la fusée Saturn 1-B.
Il se composera d'un seul moteur J-2 et emportera dans ses réservoirs 110 tonnes de propergols. Le montage à la cardan du moteur permettra de contrôler les mouvements de tangage et de lacet, tandis que les mouvements de roulis seront corrigés par un ensemble de fusées vernier.
Le booster et le deuxième étage devront permettre à Saturn V de décoller et d'aller se placer sur une orbite d'attente autour de la Terre.
Le troisième étage, surmonté de la cabine Apollo, aura ensuite pour mission de porter sa charge à destination en développant une vitesse proche de la vitesse de libération.
S-IV, second étage du Saturn C-1, lanceur de la NASA, sort des ateliers de la division "Missile and Space Systems" de Douglas Aircraft à Santa-Monica.   Source: Aviation Magazine.


"" La mise en place ""
Au Cap Kennedy même, il a fallu ériger, pour les premiers essais en vol de Saturn 1, un nouveau complexe de lancement, le complexe 34.
La tour ombilicale mesure 73 mètres de hauteur. Elle est dotée de portiques qui amènent aux diverses parties de la fusée les conduites d'électricité, d'air et de propergols, ainsi que les circuits de contrôle. Une autre tour de 95 mètres et pesant 2 800 tonnes, donne accès au véhicule spatial pour permettre de le fixer au sommet du lanceur.
Il a fallu enfin construire des réservoirs souterrains pour les propergols. Des pompes dont le débit est de 8 000 litres par minute, permettent de faire le plein de la fusée en moins de trois quart d'heure.


Saturn 1-B (à gauche), propulsant la cabine Apollo-VII, vient de quitter sa rampe de lancement. Le document ci-contre constitue un exploit photographique. Il a été pris au Cap Kenndy à l'aide de caméras spéciale : il montre comment, à 60 km d'altitude, une puissante déflagration détache le premier de la fusée, dont le carburant est épuisé.
Soure: Aviation Magazine.


"" Le projet américain Apollo ""
Source: Fusées et Astronautique aux éditions Larousse 1964. 


Envisagé d'un point de vue purement propulsif, le problème est d'envoyer un équipage sur le sol de la Lune et de l'en faire revenir en utilisant des fusées dont les performances ne soient pas telles qui faille attendre trop longtemps pour les mettre au point. La solution adoptée repose sur une combinaison subtile de phases de propulsion et de vol libre, avec possibilité de corrections peu onéreuses, et une répartition ingénieuse des masses entre les différentes parties de l'engin à abandonner successivement quand elles ont rempli leur office.
Le début de l'opération est classique : les deux premiers étages d'une puissante fusée assurent la satellisation préalable d'un troisième étage, auquel est fixé le véhicule Apollo contenant les trois hommes de l'équipage; ce groupe demeure sur orbite provisoire autour de la Terre pendant que se calculent ses caractéristiques et que se détermine le point où doit s'effectuer l'insertion sur la trajectoire vers la Lune; le vrai départ de la Terre a alors lieu, deux heures environ après l'envol de l'aire de lancement, à l'aide du troisième étage de la fusée, qui sera peu après la fin de combustion abandonné dans l'espace.

La fusée Saturn V et les différents étages.  Source: La conquête de l'espace éditions Panini.


Apollo se compose de trois modules : un élément de commande pour le commandant de bord, le copilote et l'opérateur des multiples systèmes de télécommunication, de propulsion, d'orientation, de survie, etc...; un élément moteur, dit "module de service", avec le bloc des propulseurs; enfin, le véhicule d'exploration lunaire proprement dit : Lunar Excursion Module, ou L.E.M..
Après un peu plus de trois jours de vol libre pendant lesquels s'effectuent les corrections de trajectoire qui se révèlent nécessaires, Apollo, parvenu au voisinage de la Lune, est convenablement orienté et placé par les moteurs du module de service sur une orbite autour de la Lune, d'une période de l'ordre de deux heures. C'est alors que le L.E.M., où ont pris place le commandant et le copilote, se sépare des deux autres éléments - le troisième membre de l'équipage demeurant dans l'habitacle - et passe l'aide de son système autonome de propulsion sur une orbite lunaire elliptique; celle-ci est telle qu'à une extrémité de son grand axe le L.E.M. frôle le sol dans la région prévue pour l’alunissage et, à l'autre extrémité, se retrouve près des éléments demeurés sur la première orbite, en position de rendez-vous, les périodes des deux orbites étant égales. Ainsi serait-il possible, encore à ce moment, de renoncer à alunir.
Si tout va bien, le L.E.M. se pose sur la Lune, où il devra rester au moins deux heures pour que les modules demeurés satellisés reviennent sur leur orbite de deux heures en position de rendez-vous. Le copilote puis le commandant peuvent alors sortir du véhicule d'exploration, revêtus de scaphandres autonomes, et entreprendre les tâches prévues. Puis le L.E.M., où ils sont revenus, décolle du sol lunaire et effectue un rendez-vous avec les deux autres modules; le commandant et le copilote passent dans l'habitacle et le L.E.M. est alors abandonné. L'élément moteur est mis en action et place ce qui reste de l'engin sur la trajectoire de retour à la Terre. Il est largué avant la rentrée, terminée par une descente en parachute. L'expédition aura durée sept jours environ.
L'avantage de cette procédure est double : aussitôt qu'une partie du véhicule a joué son rôle elle est éliminée, ce qui diminue la masse à propulser par la suite, et surtout on réduit ainsi considérablement la dépense de combustible lors de la phase la plus coûteuse, qui est la descente sur le sol lunaire et le lancement de retour qui suit. Les deux éléments les plus lourds du véhicule Apollo l'habitacle et le module des propulseurs principaux, demeurent sur l'orbite lunaire. Seul le module d'exploration, relativement léger, effectue l'alunissage. Le gain de poids qui en résulte pour l'engin de lancement au départ de la Terre est considérable. Ses performances n'en doivent pas moins dépasser tout ce qu'on a obtenu jusqu'ici des fusées.     
Configuration pendant le vol vers la Lune.
Schéma général de l'expédition Apollo. Source: Fusées et Astronautique, éditions Larousse 1964.
Vue de l'ensemble constitué par le module de commande et le module de service du vaisseau spatial Apollo. Le module de commande, constitué par la capsule proprement dite, est l'élément dans lequel resteront les astronautes et qui, faisant séparément sa rentrée dans l'atmosphère terrestre, descendra en parachute jusqu'à l'Océan. Le module de service sert à assurer la propulsion et contient les équipements nécessaires au guidage, à l'entretien de l'atmosphère à bord, à la fourniture d'énergie électrique, etc... (Doc. North American Aviation).
Source: Histoire mondiale de l'astronautique aux éditions Larousse 1968.



"" Le coût élevé du projet Apollo ""
Source: Histoire mondiale de l'Astronautique éditions Larousse 1968.
Le coût élevé du projet Apollo, de l'ordre de 20 milliards de dollars (100 milliards de francs français), motiva une forte opposition, mais la N.A.S.A. sut avancer des arguments qui finirent par faire accepter Apollo par le grand public. C'est ainsi que, en juin 1961, l'administrateur de la N.A.S.A. Hugh L. Dryden faisait remarquer que l'argent destiné à Apollo : " ne sera pas dépensé sur la Lune... (mais tout au contraire) dans les usines, magasins et laboratoires de chez nous, sous la forme de salaires, pour la mise au point de matériaux nouveaux et l'achat de fournitures qui, à leur tour, représenteront des gains pour d'autres secteurs "".
Par ailleurs, le projet compta avec l'appui vigoureux du président Kennedy, qui, dans son message annuel sur l'état de l'Union, déclara que les buts poursuivis par l'Amérique n'étaient pas seulement d'arriver les premiers sur la Lune : "...Notre objectif en faisant cet effort, grâce auquel nous espérons pouvoir déposer l'un de nos compatriotes sur la Lune, est de promouvoir, dans le domaine nouveau de la science, du commerce et de la coopération, la position des Etats-Unis et du monde libre. Notre nation se doit d'être parmi les premiers dans ce domaine. Et parmi les premiers, sinon, les premiers, nous serons ".


"" Retour sur le projet américain Apollo "" 
Le projet Apollo exige un immense effort, qu'il faudra poursuivre encore plusieurs années, et qui, lorsqu'il sera venu à terme, aura coûté plusieurs dizaines de milliards de dollars. Il faut d'innombrables mise au point techniques dans les domaines les plus divers, de multiples reconnaissances préalables par des engins instrumentaux, des répétitions renouvelées de lancements de véhicules à équipages s'entraînant aux rendez-vous, etc... L'expédition est prévue pour 1968, mais ce serait probablement faire preuve de beaucoup d'optimisme que de croire que le programme se déroulera sans aléas et que le délai pourra être tenu. Les six premiers Rangers, par exemple, n'ont-ils pas failli à meur mission ?.
Après ces engins, destinés à prendre les premières vues rapprochées de la Lune, comme Ranger VII est parvenu à le faire, viendront les Surveyor, pour les alunissages en douceur et l'examen poussé de la topographie lunaire locale, puis les Lunar Orbiter, qui étendront ces observations.
Une cinquantaine de lancements d'engins purement instrumentaux est prévue pour acquérir une connaissance quelque peu précise des conditions que rencontreront les astronautes sur le globe Lunaire. D'autre part, si les vols humains dans les capsules Mercury ont été satisfaisants, il ne s'agissait que de 1 500 kg de charge utile à mettre en orbite avec une fusée Atlas de fonctionnement déjà bien éprouvé, fournissant au départ une poussée modeste de quelque 135 t.
Pour les véhicules biplaces Gemini (ainsi dénommés d'après la constellation des Gémeaux, dont les deux étoiles principales sont Castor et Pollux), qui éprouvent la résistance humaine aux vols de longue durée et mettent au point les techniques de rendez-vous orbitaux, ce ne sont encore que les 200 t de poussée des fusées Titan II qui propulsent au départ les 3 500 kg des capsules. Mais le véhicule Apollo représentera 45 t à satelliser. Le premier étage de l'engin de lancement développera 3 400 t de poussée au départ du sol terrestre, fournies par cinq fusées géantes à kérosène et à oxygène liquide, qui consommeront chacune 3 t de propulsif par seconde et dont la turbopompe d'alimentation développera à elle seule une puissance de 60 000 ch !. Telle sera la performance de base de la fusée Saturn V, qui, haute comme un gratte-ciel, dépassera les 2 000 t sur l'aire de lancement. 
Trois photographies du sol lunaire parmi les 4 316 prises par Ranger VII avant sa chute sur la Lune; La première a été obtenue par une caméra de 75 mm ouverte à F/2 à 750 km d'altitude, et couvre une surface de 124 km de côté; le grand cratère en haut, à droite, est Guericke, sur le fond duquel apparaissent de nombreux cratères secondaires, parmi lesquels deux coniques, le plus important mesurant quelque 6 km de diamètre; les plus petits cratères visibles sur ce cliché ont 240 m de diamètre. La deuxième photographie a été prise vers 375 km d'altitude, 2 mm 45 s avant l'impact, avec une caméra de 25 mm ouverte à F/1. La troisième a été obtenue par la même caméra à moins de 5 km d'altitude, 2 s 3/10 avant l'écrasement, et couvre une surface de 2,5 km environ de côté; elle révèle la présence d'une multitude de cratères aux bords plus ou moins émoussés, dont les plus petits ont une dizaine de mètres de diamètre; au centre du cratère visible vers le haut apparaît une masse rocheuse qui pourrait bien avoir provoqué sa formation. (Photos N.A.S.A.).
Source: Fusées et Astronautique aux éditions Larousse 1964.
Un des nouveau rôles de la fusée Atlas démilitarisée : expédier vers la Lune des satellites minutieux et précis comme Ranger.  Source: Les dossiers Espace de Wim Dannau, Casterman 1966.
Leroy Gordon Cooper eut le privilège d'effectuer la dernière et la plus longue des missions Mercury. Il passa plus de 34 heures coincé dans la minuscule capsule.
Source: Aviation Design Magazine n°23 avril 2003.
Le départ d'une fusée Atlas. Source: Les dossiers Espace de Wim Dannau, Casterman 1966.
La capsule Gemini biplace, qui pèse plus de 3 t, destinée à l'étude du rendez-vous orbital. On voit à gauche, une réplique de la partie avant du véhicule Agena, où doit s'engager le nez tronconique de la cabine et s'y verrouiller; la tige verticale sur ce nez est graduée pour permettre aux pilotes de mieux apprécier les distances. (Document Mc Donnell Douglas Aircraft.
Source: Fusées et Astronautique aux éditions Larousse 1964.
Ce Martin Titan II est le dernier qui ait été lancé de la surface du sol. Cela se passait à Cap Canaveral, pendant les essais techniques de ce missile ICBM.
Source: Aviation Magazine n°381 du 15 octobre 1963.


"" Une empreint éternelle de la conquête spatiale ""

Document Républicain Lorrain du 12 et 19 juillet 2009.



De gauche à droite: Neil Armstrong, Mike Collins et Buzz Aldrin.
Source: Aviation Magazine n°537 de mai 1970.
La conquête spatiale avait débuté le 4 octobre 1957 avec l'envoi du premier satellite artificiel humain Spoutnik. Une prouesse à l'actif des Soviétiques. En pleine pleine Guerre froide, Etats-Unis et URSS commençaient à rivaliser sur le champ de la science, et plus précisément de l'exploration de l'espace. Les Russes font la course en tête : le premier homme mis en orbite Youri Gagarine, le 12 avril 1961. Empêtrés dans une guéguerre technologique entre civils et militaires, les Américains sont à la traîne. Il faudra attendre l'élection de John Fitzgerald Kennedy pour que le cours de l'histoire s'inverse. Objectif du programme Apollo : décrocher la Lune !.
Le 25 mai 1961, JFK lance un défi incommensurable depuis la tribune du Congrès US : "Il est temps que l'Amérique joue un rôle de tout premier plan dans la conquête spatiale qui pourrait détenir la clé de notre avenir sur Terre...
Notre nation doit s'engager à faire atterrir un homme sur la Lune et à le ramener vivant sur Terre d'ici la fin de la décennie".
Une course contre la montre s'engage. Plus de 400 000 personnes sont mobilisées sur le plus gigantesque projet scientifique jamais imaginé par l'homme. Les plus éminents scientifiques, les plus puissants industriels du pays s'entendent pour relever le pari. Tandis qu'ingénieurs et astronautes peaufinent la construction des engins spatiaux pour les uns, leur entraînement pour les autres, de nombreuses sondes automatiques sont envoyées pour tracer la voie.
De gauche à droite les trois malheureux astronautes d'Apollo I Gus Grissom, Edward White et Roger Chaffee.
Source:Aviation Design Magazine n°20 de janvier 2003.

Malgré les précautions prises, la course à la Lune débute par une tragédie : le 27 janvier 1967, trois astronautes périssent à bord d'Apollo I, ravagé par un incendie lors d'un, exercice au sol.
Loin d'arrêter le programme, les scientifiques révisent de A à Z la mise au point de la fusée Saturn et du Module Lunaire (ML) devant servir à propulser les hommes dans l'espace avant de les ramener sur Terre. Les vols suivants, inhabités, s'enchaînent pour tester la fiabilité des matériels. C'est finalement Apollo VII qui emporte avec succès, en octobre 68, le premier équipage autour de la planète bleue. Le rythme des missions s'accélère : Apollo VIII effectue le premier vol autour de la Lune, bientôt suivi d'Apollo IV et X qui valideront le bon fonctionnement du ML. Arrive enfin la phase cruciale du programme : Apollo XI permet aux deux premiers hommes, Neil Armstrong puis Buzz Aldrin, de fouler le sol lunaire et d'y planter le drapeau US en guise de victoire, le 21 juillet 1969.   
   

La conquête de l'espace s'écrit aussi avec des coquilles. Neil Armstrong n'a pas dit "un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité" en posant le pied sur la Lune, mais "un petit pas pour UN homme, un bond de géant pour l'humanité". "Les gens ne l'ont pas entendu, c'est tout" insiste Armstrong.
Effectivement reconnait-il lors d'une rare conférence de presse en 1999, "je ne l'entends pas quand j'écoute ce qui a été reçu sur Terre. Mais je n'airai rien contre si vous le mettez juste entre parenthèses.
La science et la NASA lui ont depuis donné raison. Entre 2006, une analyse informatique a prouvé l'existence de l'article indéfini dans l'enregistrement. Armstrong a donc bien dit ce qu'il dit qu'il a dit !. 
  Au tour de Buzz Aldring, le pilote du module Lunaire Eagle, de fouler le sol de la Lune. La photo fut prise par Neil Armstrong mors d'une sortie d'observation dans la zone appelée "mer de la Tranquilité", le 21 juilet 1969.   Document Républicain Lorrain.
                                                     
Neil Armstrong est le premier à sauter sur le sol lunaire, rejoint 15 minutes plus tard par Aldrin.
Source: La conquête de l'espace n°401 collection Panini. 


Six autres missions (jusqu'à Apollo XVII) suivirent et permirent à douze hommes au total de fouler le sol sélène, pour un total cumulé de trois jours, huit heures et 36 minutes. Dès lors, ce nouveau monde est déclaré "conquis". Le 14 décembre 1972, la première phase d'exploration lunaire s'achève : Gene Cernan gare le Lunar Vehicle Rover (abandonné sur place) qui permettait aux astronautes de se déplacer depuis Apollo XV, puis il rejoint le module qui ramènera le dernier équipage d'une mission Apollo.
Fin d'une épopée qui en appellera bientôt une autre, puisque le président Obama a récemment confirmé le nouveau programme de la NASA visant à retourner sur la Lune à l'horizon 2020, afin d'y implanter une base. Outre d'ambitieux objectifs scientifiques, cette implantation humaine permanente devrait servir à tester de nouvelles technologies, d'extraction notamment des richesses locales (uranium, titane, silicium, hydrogène...) dont le fameux hélium 3 qui devrait permettre aux chercheurs de concevoir la nouvelle génération d'engins spatiaux puissants et propres, disposant d'une énergie quasi inépuisable. De quoi faciliter la concrétisation du prochain rêve humain, aux alentours de 2035 : atteindre la planète Mars.
Le science et Vie n°450 de mars 1955, explique très bien les secrets de la planète Mars, malheureusement pour se le procurer maintenant,ça doit être très dur...


"" La Saturn V de M. Douard G. ""
"" Le papier cartonné vaut le plastique ""


Il est rare de voir une fusée aussi grande avec sa tour au 1/100 dans une exposition. C'est à Sérémange-Erzange 57 en Moselle que j'ai vu ce monstre.
Cette Saturn V a été réalisée en papier cartonné, d'après les dire de M Douard G., la personne ayant fait cette maquette, ce modèle a été créé par la NASA pour les collectionneurs.
M Douard a d'ailleurs présenté deux Saturn V, une avec la rampe, et une autre qui nous montre les étages, l'éjecteur de secours, le module de commande etc..., que dire du tracteur-transporteur Crawler, une merveille.
Cette maquette a un point total d'environ 2 kg, pour moi, c'est joli et tout cela sort de l'ordinaire, j'espère que M Douard fera d'autres exposition pour que les passionnés de maquette puissent l'admirer.
J'ai remarqué que dans certaines expositions, on commence à voir des réalisations de ce genre, ce weekend, j'étais à Saulxures 54 du côté de Nancy, j'ai vu des Manga (Figurines Japonaises) en carton, superbes, vous les verrez dans le reportage consacré à cette exposition. Place maintenant à Saturn V. 
L'éjecteur de secours.
Le module de commande, le bouclier, l'intérieur et les sièges des astronautes.
Le module de service.
Le 3ième étage.
Le 2ième étage.
Le 1er étage.
Le tracteur-transporteur Crawler. 

Caractéristiques: Fonction transporteur.
Longueur 39,92 m.
Largeur 34,74 m.
Hauteur 10,97 m.
Poids 2 721 tonnes.
Vitesse maximum chagé 1,6 km/h.
Vitesse maximum à vide 3,2 km/h.
La Saturn V en question et M. Douard. 

Toutes mes excuses pour la netteté des photos, j'avais mal réglé mon appareil.



                                                               M. Douard/Jean-Marie.































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