La Vergeltungswaffe II "A-4/V-2"







"" Le premier missile balistique de l'histoire ""
                                                                                                                                  Maquette Eidai au 1/72.    Réf: 0000.





Maquette et diorama réalisée par mon ami belge Guy Boon.


Historique: Les armes secrètes allemands au éditions Marabout par Brian Ford 1969.



Ce furent les fusées qui donnèrent à l'Allemagne le principal espoir de réaliser, ce qu'elle fit effectivement, les armes les plus dévastatrices de l'époque. Actuellement, le missile balistique, qui est à la base de l'équilibre des forces militaires, et les fusées spatiales, sont directement issus des travaux effectués dans ce domaine, au cours de la guerre, par les Allemands.
En réalité, les recherches allemandes ont jeté les bases mêmes de ces armes modernes, car la première fusée à carburant liquide de l'histoire n'a été lancée que treize ans à peine avant le début des hostilités, de sorte que ce fut pratiquement au cours de cette période que les fusées passèrent du stade de jouet dangereux à celui d'un engin de guerre élaboré. Ainsi, dès le début des expérimentations, l'histoire de la technique allemande se confond avec celle de la mise au point des fusées. 
Un V-2 (nom de code: A-4) en préparation de lancement au centre d'essai de Peenemünde, en 1943.
Source: Les missiles par Robert Berman et Bill Gunston aux éditions Bordas Paris 1984.


Les premières études théoriques sont dues à trois chercheurs: un Russe, un Américain et un Allemand.
Mais moi je rajouterais deux Français Robert Esnault-Pelterie et Jean-Jacques Barré. 
Nous verrons plus loin pour le savant Allemand Wernher Von Braun. 

"" Le savant russe Konstantin Tsiolkovski ""
Konstantin Tsiolkovski   1857/1935.
Source: La revue Ciel et Espace H.S. année 2007.
Aux éditions NMPP.
Le Russe, Tsiolkovski, fut l'innovateur, personne avant lui n'ayant abordé le sujet, si ce n'est un prisonnier politique du nom de Kibalchich qui écrivit un court mémoire décrivant un vaisseau spatial propulsé par des charges de poudre, mais il fut exécuté, pour injures proférées au cours d'un attentat contre le tsar, avant que ses idées aient pu s'exprimer de façon plus détaillée.
Il s'agissait surtout d'un travail d'imagination, mais Tsiolkovski s'en empara et développa une théorie complète des fusées, qu'il publia en 1903 dans un journal scientifique russe, le Naootchnoye Obozreniye. L'article décrivait le comportement d'une fusée propulsée par un mélange d'oxygène et d'hydrogène liquides, l'un des plus performants que l'on connaisse actuellement. Il alla même jusqu'à décrire une fusée multiétages qu'il appela "le train-fusée des voyageurs de l'espace de l'an 2017", prophétie qui apparaît aujourd'hui d'une remarquable précision.
Après la révolution, le prestige de Tsiolkovski s'accrut et, en 1919, il fut élu membre de l'Académie des Sciences soviétique. Toutefois, les Russes n'appréciaient guère ses rêveries concernant les voyages interplanétaires et le considéraient plus comme un visionnaire que comme un innovateur et, après lui, il n'y eut plus d'experts soviétiques de valeur dans le domaine des fusées et de leurs conséquences militaires.


"" Le savant américain Robert Hutchings Goddard ""    
Robert Hutchings Goddard   1882/1945.
Source: Science du Monde, les fusées.
Editions Jules Tallandier 1971.

Ce fut l'Américain Goddard qui ouvrit la voie aux applications pratiques possibles en construisant et expérimentant les premiers prototypes. En particulier, il construisit la première fusée à carburant liquide qui fut jamais lancée. Bien que Robert H. Goddard ait été un précurseur, il n'occupe pas, historiquement, la place qui aurait dû lui revenir, et ce n'est qu'en 1959 que fut publié le premier tome de ses Mémoires. Celui-ci avait été écrit en 1927 et son auteur mourut en 1945, quelques mois après que la guerre eût démontré les énormes possibilités que son oeuvre avait mises en évidence.
Avant même d'avoir reçu, en 1911, son titre de docteur des sciences, Goddard avait travaillé à sa théorie d'une fusée à carburant liquide. Puis, pendant la première guerre mondiale, il mit au point deux prototypes de fusées qui auraient pu s'avérer décisives, mais dont la fin des hostilités arrêta le développement. Les années suivantes, il chercha d'autres applications pour pouvoir continuer ses travaux; sa publication Méthode pour atteindre les très haute altitudes fut la première d'une série sur ce sujet.
Son premier lancement de fusée, effectué à partir d'une rampe longue d'environ 2 m, eut lieu le 16 mars 1926, à Auburn, dans le Massachusetts, mais le vol ne dura que trois secondes. Le mois suivant, il battit ce record avec un modèle qui tint l'air pendant quatre secondes. Pendant trois ans, il lança avec succès de petites fusées atteignant des vitesses de 100 km/h sur des distances d'une centaine de mètres. L'année suivante, 1930, vit un essai réussi avec 600 m d'altitude et une vitesse de 800 km/h. Ainsi Goddard, bien que mort inconnu du grand public, occupe, par ses travaux, une place unique dans l'histoire des fusées.

Ce furent pourtant les chercheurs allemands qui, sur les traces de Tsiolkovski et Goddard, sortirent la fusée du domaine des gadgets, pour la faire entrer dans celui des réalités scientifiques.



"" Le savant allemand Hermann Oberth ""  
Hermann Oberth   1894/1989.
Source: Science du Monde, les fusées.
Editions Jules Tallandier 1971.

Hermann Oberth fut le grand pionnier allemand de ces recherches. Il fut, dans son enfance, un lecteur passionné des œuvres de Jules Verne puis, plus tard, des travaux de Tsiolkovski et Goddard. Son premier ouvrage sur les fusées, publié en 1923 sous la forme d'un fascicule de quatre-vingt-douze pages, alors qu'il était âgé de vingt cinq ans, s'inspirait beaucoup des idées de Goddard.
Un an auparavant, il avait écrit à ce dernier pour lui demander quelques-unes de ses publications, mais l'opuscule (intitulé La fusée d'exploration spatiale), paru sous le nom de d'Oberth, comportait un préambule expliquant la nature fortuite de sa similitude avec les travaux de Goddard.
Certains critiques ont prétendu que cette dénégation manquait de sincérité, mais la qualité élevée de l'oeuvre d'Oberth suffit à réfuter cette accusation. Il est très possible que les travaux de l'Américain et du Russe aient fortement encouragé Oberth à se lancer dans cette voie, mais les résultats qu'il a obtenus par la suite ont largement dépassé ceux de ses prédécesseurs.
En fait, sa publication présentait en coupe une fusée dans laquelle on aurait pu reconnaître une V-2 au premier coup d’œil. Il s'agissait du modèle B, qui ne fut jamais construit, mais qui laissait pressentir ce qu'il avait en préparation.
Oberth prétendait avoir soumis au ministre allemand de la Guerre, dès 1917, un projet d'arme consistant en une fusée à longue portée à carburant liquide, projet qui fut repoussé. 
Oberth continua toutefois à se faire l'avocat de ce type d'engin.
A la fin des années 20, il fut même engagé par le producteur du film Une fille dans la Lune, avec pour mission de construire et de lancer une fusée. Malheureusement, ce fut un échec; il y eut bien une ou deux mises à feu statiques de moteurs, mais la construction de la fusée n'aboutit pas.
Néanmoins, le fait même qu'un tel sujet puisse inspirer un film montrait l'intérêt que le public y prenait, et Oberth, en dépit de l'échec de sa tentative, avait été l'objet de suffisamment de publicité pour attirer l'attention des militaires sur les applications possibles des fusées en cas de conflit.
En moins de dix ans, ils devaient prendre conscience de l'importance de cette technique pour l'effort de guerre allemand. 



"" Le savant français Robert Esnault-Pelterie ""   
Robert Esnault-Pelterie 1881/1957.
Source: La revue Ciel et Espace H.S. année 2007.
Aux éditions NMPP.
En 1907, après avoir inventé le moteur en étoile, l'avion monoplan métallique et le manche à balai pour le diriger, le français Esnault-Pelterie se lance dans une réflexion sur l'espace, il sait que lorsqu'on allège un moteur on peut aller plus haut. En poussant le raisonnement à l’extrême, on pourra aller dans l'espace.
Esnault-Pelterie poursuit ses études, relativement seul, s'intéressant à la fusée plus particulièrement.
Il insiste sur la vitesse d'éjection des gaz, le rapport des masses initiale et finale, établit des théories sur le comportement des gaz dans une tuyère convergente-divergente. Le 8 juin 1927, il prononce une conférence lors de l'assemblée générale de la Société française d'astronomie. Les mentalités ont changé et le titre est cette fois sans ambiguïté: L'Exploration par fusées de la très haute atmosphère et la possibilité des voyages interplanétaires.
C'est à l'automne 1930, après avoir publié son ouvrage majeur L'Astronautique, qu'il réalise ses premiers moteurs-fusées dans son atelier de Boulogne-Billancourt. Il bénéficie d'une aide modeste du ministère de la guerre à qui il avait remis en 1928 une étude sur Les Possibilités de bombardement à longue distance par fusée, alors que dés 1932 l'armée allemande finance largement la recherche sur les fusées.
L'essentiel du financement de ses travaux reste à ses propres frais, il vend notamment la collection d’œuvres d'art de sa mère.
C'est le temps des inventions, et ce dans tous les domaines. Il crée: la boîte de vitesse, l'électrochoc pour le soin des dépressifs, la chemise qui ne sort pas du pantalon ou le rasoir qui peut être lavé sans être démonté.
Comme Goddard, il restera toujours amer vis à vis des pouvoirs publics qui l'auront peu financé.

Extrait paru dans la revue Ciel et Espace H.S. année 2007, aux éditions NMPP.


"" Le commandant Jean-Jacques Barré et la fusée EA-1941.
Le commandant Jean-Jacques Barré.  1901/1978.
Source: La revue Ciel et Espace H.S. année 2007.
Aux éditions NMPP
Juillet 1941, Jean-Jacques Barré, commandant d'artillerie, est devant le secrétaire d'Etat à la guerre du gouvernement de Vichy. Il lui demande l'autorisation et le financement pour réaliser une fusée.
Entre 1927 et 1932, il avait assisté Robert Esnault-Pelterie dans ses travaux sur la fusée, et, il en était convaincu, c'était l'arme de demain. Il obtient l'autorisation de construire vingt deux fusées, 3000 000 F et une équipe de sept à huit personnes pour mettre au point l'engin selon les plans d'Esnault-Pelterie.
Les essais de la première fusée française, appelée EA-1941 (EA pour Engin autopropulsé) ont lieu au camp du Larzac. Ce sont des essais au sol pour ne pas attirer l'attention des Allemands.
Pour procéder à un essai en vol, il leur faut s'éloigner, direction l'Algérie.
Ce n'est que le 15 mars 1945 que la première française à carburant liquide effectue son premier vol au Polygone de la Renardière à Saint Mandrier près de Toulon. Sa portée est de 100 km, elle mesure 3,13 m et pèse 100 kg.
Quant à la première fusée Véronique, souvent considérée comme la première fusée française, elle est développée avec des Allemands de Peenemünde et décolle pour la première fois en 1952.


Extrait paru dans la revue Ciel et Espace H.S. année 2007, aux éditions NMPP.
   Véronique, fusée française d'exploration de la haute atmosphère, fut tirée pour la première fois au camp de Suippes le 2 août 1950. Source: Science et Vie Aviation 1959. 


"" Le destin de la fusée A-4/V-2 ""
On rapporte qu'en mars 1931, un chercheur du nom de Karl Poggensee lança une fusée à carburant solide qui atteignit une hauteur de plus de 500 m.
Elle était munie d'un altimètre, d'un parachute et d'une caméra permettant de filmer les conditions de l'expérience.
Johannes Winkler fut le premier en
1931, à équiper une fusée d'une caméra
Source: Les armes secrètes allemandes
éditions Marabout par Brian Ford 1969.

Au cours du même mois, Johann Winkler et Hugo Hückel lancèrent, à une altitude voisine, leur fusée Mark 1, propulsée par un mélange de méthane et d'oxygène liquide, d'une manipulation particulièrement délicate.
Un peu plus tard, Willy Ley, qui figure parmi les précurseurs allemands, lança une petite fusée tronquée, fonctionnant au benzène et à l'oxygène liquide, qui atteignit une altitude de 1600 m.
La technique des fusées était donc bien implantée en Allemagne, comme en témoignaient ces expériences spectaculaires.
Mais survint ensuite la crise, et les subventions pour les chercheurs amateurs et les clubs de fusées se firent rares.
La Racketenflugplatz, c'est-à-dire le terrain d'essai de fusées, situé dans la banlieue berlinoise et que quelques amateurs enthousiastes utilisaient alors, retrouva son affection première de dépôt de munitions, et les nombreux adeptes des fusées, qui avaient tant fait pour attirer sur elles l'attention du public, furent obligés de se disperser.
Entre-temps, le Service des Essais de l'Armée continuait à mettre sur pied le centre d'essai de fusées de Kummersdorf. Le responsable en était le capitaine Walter Dörnberger qui, par la suite, devint général et fut alors chargé de la mise au point des armes secrètes.
La mission de Dörnberger était simple : il s'agissait de concevoir, mettre au point et fabriquer des armes secrètes encore jamais imaginés, de produire des fusées à grande vitesse, des torpilles à réaction et, d'une façon générale, de réaliser tout engin capable de donner à l'Allemagne une supériorité quelconque sur l'ennemi en cas d'hostilités.
Toutefois, si les Nazis voulaient des résultats, ils n'étaient pas décidés à ouvrir des crédits illimités pour les obtenir; aussi le programme des fusées fut-il limité, tout au moins au début.
Comme il n'y avait pas de possibilité d’expansion rapide, il y avait peu de chance de déboucher sur des découvertes sensationnelles. 
Walter Dörnberger à gauche en compagnie de Wernher von Braun, le père de la fusée A-A-4/V-2.
Source: Les dossiers Espace de Wim Dannau aux éditions Casterman 1966.


Il existait cependant un facteur relativement indépendant de l'importance des crédits accordés, c'est le choix d'un personnel compétent. Dörnberger ne pouvait pas embaucher une équipe très nombreuse, quand il commença à travailler pour le gouvernement sur des projets de fusées, mais il encouragea un jeune étudiant à préparer au centre une thèse de docteur des sciences. Ce jeune homme un peu joufflu et plein d'assurance, âgé d'une vingtaine d'années, avait déjà participé à quelques essais au Racketenflugplatz et était passionné par les fusées.
On lui donna un de la documentation technique, et un mécanicien pour l'aider dans ses travaux expérimentaux. Dörnberger avait pressenti que ce garçon était promis à un brillant avenir : il s'appelait Wernher von Braun.
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"" Le savant allemand Wernher von Braun ""
Wernher von Braun 1912/1977.
Le voici mettant au point la caméra qui
retransmit au monde les évolutions des
astronautes sur la Lune pour le vol 
d'Appolo 15, Braun administrateur de la
NASA. (Keystone).
Source: Historama n°242 de janvier 1972. 
Étrange produit de notre XXe siècle, que ce fils du baron Magnus von Braun, grand propriétaire terrien de Silésie, qui destinait Wernher à une carrière aristocratique. Un jour (1930, il a 18 ans), il tombe sous le coup de foudre qui galvanise sa vie : un récit de voyage dans la lune. "Cela me remplit soudain du besoin ardent de m'envoler dans l'espace et d'explorer l'Univers". Ne pouvant s'envoler, il s'enferme, avec les ouvrages du grand maître de la fusée : Hermann Oberth. L'été suivant, Oberth engage ce disciple enthousiaste pour l'aider dans ses expériences sur la propulsion par carburant liquide. En automne, von Braun, avec des fonds et du matériel improvisés, organise le Club des Voyages Interplanétaires, installe un terrain de lancement aux alentours de Berlin, dans un vieux champ d'essais que la ville lui loue 100 francs l'année.
Juin 1932 : il a 20 ans, il a lancé 83 fusées, dont certaines sont montées à 1 500 mètres. Une limousine s'arrête près du terrain, trois hommes en descendent : trois officiers de l'armée allemande en civils. Ils sont venus voir partir une fusée. Mais la fusée refuse de partir. Tout marche de travers, von Braun est au désespoir. Les militaires, cependant, ont compris : ce jeu d'adolescent sera l'arme nouvelle que le Traité de Versailles n'a pas prévue quand il a limité le réarmement de l'Allemagne.
Avant de remonter en voiture, les officiers ont promis à l'"enfant prodige des fusées" l'appui de l'armée et des crédits pour ses recherches, la seule chose qui l'intéresse. Et pour assouvir sa passion de l'espace, l'adolescent vend son âme. Il est nommé chef de la station expérimental de Kunmersdorf.
Quatre ans après, il demande le transfert de toutes ses installations, grossies par les largesses d'un Hitler frénétiquement enthousiaste, à Peenemünde : ce sera le laboratoire secret de la V-2, sur la Baltique, la cible la plus recherchée des bombardiers de la R.A.F.   
Un plan allemand du centre secret d'essai de fusées de Peenemünde.
Source: Les armes secrètes allemandes par Brian Ford éditions Marabout 1969.


1940 : les fusées n'intéressent plus le Führer capricieux, les crédits sont taris, les travaux de von Braun languissent. Il va voir Hitler, l'assomme sous des arguments impressionnants, et bientôt il est en mesure de lui montrer des résultats stupéfiants : la V-2, vingt fois plus grande que son prototype de cinq ans auparavant, capable de porter une tonne de charge explosive à 300 kilomètres. Elle ne se laisse ni abattre ni détourner une fois lâchée, et 10 m² de sol suffisent à son lancement.
L'intérêt d'Hitler est reconquis : il alloue des milliards, commande sur-le-champ 30 000 exemplaires de l'arme qui doit le sauver de sa perte. Sa décision est irréalisable, démentielle. Voyant l'engouement du Führer pour les engins balistiques, le chef de la Gestapo Himmler veut s'adjuger l'affaire; il accuse von Braun de rêver de fusées interplanétaires au lieu de pousser le développement de l'arme vengeresse; von Braun essaie de le raisonner. Quelques semaines plus tard, il est arrêté, emprisonné à Stettin sous l'accusation d'avoir voulu fuir en Angleterre avec les plans de la V-2.
Il est relâché sur l'intercession directe d'Hitler, se met au travail sur une super V-2, qui incorpore à ses yeux l'idéal de la conquête de l'espace. Incidemment, cet engin serait capable de porter une charge de 20 tonnes d'explosifs jusqu'à New York !.
Objectif New York : Ce document est le seul authentique qui ait été publié de l'A-9/A-10, fusée à deux étages, capable d'atteindre New York à partir de l'Europe. Remarquez que la V-2 forme l'étage supérieur.
Source: Les dossiers Espace de Wim Dannau aux éditions Casterman 1966.

Le dernier modèle de moteur de V-2 était le précurseur de ceux qui, 25 ans plus tard, permirent à l'homme de marcher sur la Lune. Bien qu'elles ne soient pas représentées sur le dessin, des canalisations de peroxyde d'hydrogène étaient enroulées autour de la chambre de combustion pour la refroidir.
Source: Connaissance de l'histoire n°40 de novembre 1981.


Les plans allemands pour l'attaque des villes  par roquettes ne se limitaient pas à l'Europe. En 1940, la A-9/A-10 était sur la planche à dessin. Ce monstre comportait un moteur de premier étage fournissant 180 tonnes de poussée et un second étage fournissant 30 500 kg. Les objectifs étaient New York, Washington et Pittsburg. 
Source: Connaissance de l'histoire n°40 de novembre 1981.


Mais, rêvant toujours d'ouvrir la route vers d'autres planètes, il oublie que son engin pourrait bien détruire la nôtre. Et voilà que les bombes anglaises commencent à pleuvoir sur Peenemünde.
Une des rues principales de Peenemünde après le premier raid allié.
Source: Les armes secrètes allemandes de Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.


Mars 1945 : les Russes sont à 160 kilomètres. Von Braun et 400 de ses meilleurs techniciens fuient, se retranchent dans un hôtel bavarois pour attendre les Américains. Quand von Braun se rend à la 44e division U.S., on ne veut pas croire qu'il le père de la V-2 : "Il est trop jeune, trop bon enfant".
Source: Science et Vie n°486 de mars 1958.


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"" Suite : Le destin de la fusée A-4/V-2 ""
La lecture des comptes rendus d'activité de Kummersdorf donne l'impression d'une grande liberté intellectuelle. En fait,l'ambiance n'était pas euphorique pour tout le monde. En raison d'un certain manque d'efficacité du commandement, tout au moins dans le domaine des relations publiques, le Service de Recherche militaire ne parvint jamais, en ce début d'une importance capitale pour le programme, à s'imposer comme organe directeur des études d'armes secrètes. Heureusement, l'équipe du capitaine Dörnberger était passionnée par le sujet et le laboratoire des fusées prit rapidement une part prépondérante dans l'activité de Kummersdorf.
Promu général de brigade, Dörnberger put, grâce à l'autorité que lui conférait son grade, développer l'importance du centre. Mais on sentait la guerre proche et, de 1932 à 1936, les effectifs s'accrurent progressivement, atteignant d'abord soixante personnes, puis près de trois cents à la déclaration de la guerre. Ils formèrent le noyau d'une nouvelle race de chercheurs qui allait produire des armes révolutionnaires.  

Le général Dörnberger (à droite), chef du service de recherche et de mise au point des fusées, accompagnant le maréchal Keitel (à gauche) au cours d'une inspection du centre d'essai.
Source: Les armes secrètes allemande de Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969. 


La première fusée réalisée, qui portait le nom de code de Aggregate-1, était destinée à équiper le prédécesseur direct de la V-2. Il s'agissait d'un petit engin de 300 de poussée utilisant un mélange d'alcool et d'oxygène liquide injecté sous pression dans la chambre de combustion, la mise sous pression étant assurée par un réservoir à azote liquide. Le moteur fonctionna normalement au cours des essais statiques, mais la fusée ne fut pas expérimentée en vol, car le carburant utilisé avait une dangereuse tendance à exploser. De plus, des calculs ultérieurs montrèrent que le gyroscope, destiné à stabiliser l'engin, avait été monté à un endroit (le nez de la fusée) qui ne convenait pas.
Lé A-1 fut donc abandonné pour l'étude de la A-2, d'une conception plus réaliste. Deux fusées de ce type, nommées Max et Moritz, d'après deux personnages de bandes dessinées (existant encore actuellement !) atteignirent une altitude de 2 000 m au cours d'essais de lancement vertical effectués dans l'île de Borkum, situés au large du littoral allemand de la mer du Nord, en face de l'embouchure de l'Ems, et ancien lieu de villégiature.
Le moteur propulsant la fusée A-2 au début des années 30, et préfigurant la V-2.
Source: Les armes secrètes allemandes de Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.

La réussite sans précédent de ces deux tirs arrivait au bon moment. On se trouvait alors au début de 1935 et la cadence des études commençait à s'accélérer. Dörnberger obtint davantage de personnel et de crédits, ce qui permit de concevoir des moteurs de fusées de plus en plus puissants.
Les installations, surpeuplées, devenant trop petites, le service monta à Peenemünde, l'île de la Baltique dont il a déjà été question au premier chapitre, un centre de recherche dont la contribution à l'effort de guerre général se révéla ultérieurement capitale. Peenemünde fut, en fait, au cœur des recherches sur les fusées.
Au printemps de 1937, l'équipe des chercheurs commença à s'y installer et, dès le mois de septembre de la même année, eurent lieu les premiers tirs. Il s'agissait d'expérimenter un nouveau modèle de fusée, amélioré, modernisé et de plus grandes dimensions, dont le moteur, à alcool et oxygène liquide, développait une poussée de plus de 1 500 kg. Chaque fusée pesait 750 kg pour une longueur de 6,60 m. Soutenue sur son aire de lancement par des poutrelles d'acier, elle donna, au cours statiques, une impressionnante idée de puissance. Ce fut un essai historique, car c'était la première fois que l'on expérimentait une fusée de cette taille.    
L'atelier de montage des V-2, au centre d'essai de Peenemünde.
Source: Les armes secrètes allemandes par Bran J. Ford aux éditions Marabout 1969.


Pourtant les performances étaient encore insuffisantes : le système de guidage était trop primitif et sujet aux pannes, de sorte que tous les lancements de la A-3 échouèrent. Mais l'Allemagne avait pris conscience de la nécessité de produire des armes secrètes à long rayon d'action, et de nombreuses firmes privées furent associées, dans de multiples domaines, aux travaux de recherche. La Luftwaffe invita le Dr Eugen Sänger, le spéciatiste autrichien numéro un des recherches sur les fusées, à monter un laboratoire à Trauen où il réussit à réaliser des moteurs à carburant liquide, un mélange de fuel et d'oxygène sous pression, capable d'un fonctionnement ininterrompu pendant une demi-heure, résultat étonnant pour l'époque.  
L'aventure des fusées commence en 1936 à Kummersdorf avec l'A-3 et des moyens de fortune...
Source: Les dossiers Espace de Wim Dannau aux éditions Casterman 1966.
Mise en position de tir, en 1937, d'une fusée A-3, dans un centre d'essai secret.
Source: Les armes secrètes allemandes par Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.
Le contrôle d'une fusée A-3 de 1937, ancêtre des armes V.
Source: Les armes secrètes allemandes par Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.
Eugen Sänger réalisa à Vienne des fusées à propergol liquide qui fonctionnaient pendant vingt à trente minutes. On voit ici Sänger (à droite) versant de l'oxygène liquide dans sa station d'essai en 1934.
Source: Histoire de l'Astronautique aux éditions Larousse 1966. 


L'intérêt manifesté pour ce type d'arme était tel que le Dr Steinhoff, un des chercheurs les plus éminents de Peenemünde, assure qu'un tiers de tous les savants allemands, en activité au cours des premières années de guerre, ont travaillé à un moment ou à un autre dans un domaine touchant de près ou de loin à la réalisation de fusées à longue portée. La plupart d'entre eux ignoraient d'ailleurs le but ultime de leur travail, étant chargés, par exemple, d'études portant sur des systèmes de navigation, des problèmes de télécommunication ou de pompes à carburant.
Ainsi, à Peenemünde, l'effort de recherche se développait peu à peu. Puis, la menace de guerre se précisant, le ministre de la Guerre réclama l'"arme totale", en l’occurrence une fusée capable de faire exploser, sur Londres ou Paris par exemple, une charge d'une tonne d'explosifs et capable, en toute hypothèse, d'un rayon d'action de 250 km. De plus, elle devait être indétectable, parfaitement fiable et capable d'échapper à toute tentative d'interception par l'ennemi. Somme toute, un cahier des charges assez sévère !.
Les conclusions apparaissent clairement : la nouvelle fusée devrait être encore plus grande tout en restant transportable. Il était en effet probable qu'un site de lancement important, dons très visible, pourrait être attaqué par des bombardiers ou, qui sait ?, par les propres fusées des Alliés, et on devait donc garder présente à l'esprit la nécessité de pouvoir transporter les fusées sur des sites différents, par exemple en leur faisant franchir des tunnels de voies ferrées. Elles devraient, de plus, utiliser les matériaux de structure disponibles en Allemagne en cas de blocus, être produites en grande série et, condition essentielles, être fiables.
C'est bien là que le bât blessait ! Car la A-3, la plus récente des fusées, était un engin difficilement contrôlable et aux réactions imprévisibles. Elle nécessitait, pour être fiable, l'étude de nouveaux systèmes plus sûrs, ainsi qu'un moteur plus puissant. Il devenait donc urgent de mettre au point un nouveau modèle, ce fut la A-4.   
Une V-2 sur le prototype de son chariot de lancement.
Source: Les dossiers Espace de Wim Dannau aux éditions Casterman 1966.
Une photo rare, V-2 attendant son lancement en plein hiver.
Source: Les dossiers des grands mystères de l'histoire, n°6 de janvier 2005. 


Si cette nouvelle fusée donnait satisfaction sur le papier, il se vérifia rapidement que de nombreux problèmes pratiques restaient à résoudre, et l'on décida alors de procéder à des essais préliminaires sur un modèles modifié. Celui-ci, la A-5, était pratiquement de la même taille que la A-3, mais était équipé d'un système de commande entièrement nouveau et d'une technique de construction différente. Cette fusée fut tirée fin 1938, au-dessus de la Baltique de plus de 10 000 m. Au cours de l'année suivante, trente autres fusées furent lancées, dont un nombre étaient munies de parachutes de récupération, qui mirent en évidence le bien fondé de leur conception.
La seule photographie existante de la A-5, modèle réduit de ce qui devait devenir la V-2, à l'essai sous un Heinkel 111, en 1939. Source: Les armes secrètes allemandes, aux éditions Marabout 1969.


Les études entreprises sur les systèmes de servo-commande et de pompes à carburant à grand débit aboutirent ensuite à la construction de la première fusée A-4 dont l'essai se solda en dépit de ces améliorations, par un échec complet.
Ce fut le 13 juin 1942 que cet engin, la future V-2, fut contrôlé, recontrôlé et déclaré apte au lancement. Il avait 13,84 de long, pesait 12 t et était rempli d'alcool et d'oxygène liquide. Les pompes furent mises en marche, la mise à feu fut effectuée et la fusée quitta en vacillant son aire de lancement. Elle commença à s'élever dans un nuage de fumée et de vapeur d'eau mais, à ce moment critique, les pompes d'alimentation du moteur s'arrêtèrent. La fusée monta encore un peu d'une allure chancelante puis bascula sur le côté et s'écrasa au milieu des nuages de fumée de combustion de carburant échappé des réservoirs éclatés.  
Schéma de l'alimentation d'une V-2.   Source: Science et Vie année 1949.
L'étude systématique de l'épave du dixième exemplaire permettra de remédier à un vice fatal : une pompe à injection d'oxygène liquide est la cause de tout le mal.
Source: Les dossiers Espace de Wim Dannau aux éditions Casterman 1966.

Une fusée dont le lancement a échoué. Source: Les armes secrètes allemandes, Marabout 1969.


Le 16 août, une deuxième A-4 fut lancée, avec plus de réussite cette fois, car, bien que le moteur se soit aussi arrêté prématurément, probablement pour la même raison que la première fois, les instruments de mesures télémétriques indiquèrent que l'engin avait dépassé la vitesse du son, ce qui constitua un événement historique.
Le troisième essai fut un succès complet. Cette A-4 fut tirée le 3 octobre 1942, le long du littoral poméranien; le moteur brûla pendant environ une minute, permettant à la fusée d'atteindre une altitude de quelque 80 km et elle retomba au sol à une distance de 200 km. On entrait dans l'âge des missiles.
D'un seul coup, le gouvernement s'intéressa à l'opération, Dörnberger avait lutté pendant des années pour la reconnaissance officielle de l'activité de son groupe, mais toujours avec un succès limité; Hitler était bien venu assister aux mises à feu statiques de Kummersdorf, mais avait été assez peu impressionné par les flammes et la fumée. Par contre, les résultats pratiques indiscutables obtenus ultérieurement par cet engin révolutionnaire l'intéressèrent vivement et il réunit immédiatement un comité spécial "V-2" destiné à aider et coordonner les travaux de mise au point et placé sous la direction du général Degenkolb. Ce comité fut en réalité plus en entrave qu'une aide, à tel point que von Braun l'aurait défini comme étant "une épine dans notre chair". 
  1944, le maréchal Keitel inspecte la base de Peenemünde. A droite le major général Dr Dörnberger.
Source: Les dossiers Espace de Wim Dannau aux éditions Casterman 1966.
Diagramme montrant la chambre de combustion de la V-2 et les graphiques d'enregistrement des données de tir.
Source: Les armes secrètes allemandes de Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.


Néanmoins, l'allocation de crédits plus importants, l'augmentation des effectifs, la fourniture de meilleurs équipements aux chercheurs de Peenemünde eurent pour effet d'accélérer la production des V-2.
Dans un stade initial, il ne s'agissait pas de procéder à un déplacement opérationnel de fusées, mais d'entraîner les militaires et les techniciens à leur emploi. En même temps, des modifications permirent d'augmenter la portée des fusées à 420 km et leur vitesse à 5 300 km/h.
De nombreux organismes et entreprises collaborèrent aux recherches et à la mise au point; parmi eux, on peut citer Zeppelin Luftschiffbau et les usines Heinkel du Tyrol. En définitive, la version finale de la V-2, dont 5 000 exemplaires furent effectivement produits, était une arme impressionnante et certainement remarquable pour l'époque. Elle avait 13,80 m de long, 1,63 m de diamètre et pesait 12,5 tonnes au lancement, 70 pour cent du poids étant constitués par le carburant. Elle emportait 3 800 kg de fuel et 5 000 kg d'oxygène liquide, consommés dans la chambre de combustion à raison de 125 kg à la seconde. La vitesse d'éjection des gaz était de 2 100 m/s et l'erreur par rapport à l'objectif était aux dires des Allemands, inférieur à 4 pour 100 de la distance parcourue.
Le secret du système de guidage de l'engin consistait dans l'utilisation d'un servo-mécanisme cybernétique qui, en faisant pivoter latéralement des déflecteurs placés dans le jet des gaz propulsifs, modifiait légèrement la direction de la poussée, donc la trajectoire de la fusée. De cette façon, la fusée était maintenue sur un axe vertical au cours du lancement, puis, au moment voulu, basculait sur la trajectoire qui devait l'amener sur son objectif. Il existait également des gouvernes de profondeur, placées sur la dérive d'empennage d'une importance toutefois secondaire. 
Moteur d'une V-2 et sa mise à l'épreuve.  Source: Les armes secrètes allemandes, Marabout 1969. 


En particulier, au cours des premiers instants essentiels du lancement, lorsque la vitesse de la fusée était beaucoup trop faible pour que les gouvernes d'empennage aient une action aérodynamique appréciable, les déviations de jet assurèrent la réussite de l'expérimentation et furent l'élément déterminant de la continuation du projet.
Il était en effet impensable de lancer une tonne d'explosifs sur une trajectoire incontrôlable, le danger d'une explosion au moment du lancement étant trop grave. Ce procédé fut utilisé couramment par les Allemands pour le guidage des fusées et, ultérieurement, universellement adopté.
Quand la menace des V-2 eut finalement disparu, les Américains manifestèrent un grand intérêt pour les chaînes d'assemblage de la fusée. Ici, à Kleinbidingen, en Allemagne, une fusée partiellement terminée, montre le système de venturi de base.
Source: Connaissance de l'histoire n°40 de novembre 1981. 
A Nordhausen, en Allemagne, une usine d'assemblage souterraine révèle une nouvelle chaîne de fabrication de V-2. Ces canalisations servaient à envoyer dans la chambre de combustion un mélange d'oxygène liquide et d'alcool, à raison de 120 litres par seconde.
Source: Connaissance de l'histoire n°40 de novembre 1981.
Source:Les armes secrètes allemandes de Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.


Finalement, Hitler, gagné à l'idée du bombardement de Londres par fusées à longue portée, demanda l'étude approfondie des problèmes d'emploi opérationnel. Son plan semble avoir été de déclencher une attaque massive de peut-être cinq mille fusées, lancées soit à intervalles rapprochés, soit simultanément. Dörnberger s'y opposa en démontrant que, s'il était envisageable de fabriquer plusieurs milliers de fusées, en supposant que le Führer accorde les crédits et l'énorme quantité de matériaux nécessaires; le manque de réserves suffisantes de carburant ne le permettrait pas. En effet, soumise à un blocus sévère, isolée de toutes parts, l'Allemagne (en dépit de ses réelles capacités autarciques) était incapable de constituer les stocks de carburant que l'opération aurait nécessités. 
L'ogive, le culot et le détonateur de la fusée V-2.
Source: Les armes secrètes allemandes par Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.
A côté d'unités mobiles, l'armée allemande dispose d'entrepôts souterrains disséminés en France, en Allemagne et en Autriche. Certains parviennent à lancer une V-2 toutes les six heures en dépit de l'activité aérienne des alliés qui ont fait des bases de V-2, et pour cause leur objectif n°1.
Source: Les dossiers Espace aux éditions Casterman 1966.
Une usine de montage de V-2 se trouvait à Kleinbedungen, en Allemagne, elle fut capturée par les troupes américaines qui trouvèrent des rames de wagons chargées de matériel.
Source: Historama n°242 de janvier 1972.


Au cours de cette période, l'enthousiasme de von Braun pour les possibilités spatiales des fusées n'avait cessé de croître. Il fut même arrêté par la Gestapo et accusé d'avoir tenu des propos montrant qu'il n'était pas favorable au bombardement de Londres et qu'il travaillait secrètement à des projets de fusée destinés plus à l'exploration spatiale qu'aux buts de guerre de la mère patrie.
Dörnberger serait intervenu en vain à plusieurs reprises pour sa libération et n'obtint gain de cause que lorsqu'il assura que von Braun était absolument indispensable à la progression du programme d'études.
Entre-temps,  Hitler échafaudait des plans contradictoires. Il croyait beaucoup plus à l'efficacité des avions classiques qu'à celle des avions-fusées ou des avions à réaction, et les bombes volantes suscitaient davantage son intérêt que l'essai pourtant réussi de la fusée de Peenemünde. Par contre, Speer, premier ministre à assister à un lancement de fusée, avait été fortement impressionné et ce fut surtout son insistance à en vanter les possibilités qui avait ébranlé Hitler. Ce ne fut pourtant pas avant 1943 que le Führer fut complètement convaincu. Finalement, Peenemünde bénéficia de crédits considérables, Dörnberger eut carte blanche pour les fabrications et l'usine géante de Friedrichshafen fut mise, par priorité, à sa disposition. 
La remorque d'élévation pour V-2 qui permettait de placer la fusée en position de tir.
Les armes secrètes allemandes par Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.
Pour faire échec aux avions alliés, des unités mobiles de V-2 sont créées. Peenemünde conçoit un chariot à deux usages: le transport et le lancement.
Source: Les dossiers Espace aux éditions Casterman 1966. 
Un élément de l'équipement au sol pour la mise au point de la V-2.
Source: Les armes secrètes allemandes par Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969. 
Ce véhicule à tourelle extensible était utilisé pour travailler sur la charge et sur le système de commande de la V-2 en position de tir.
Source: Les armes secrètes allemandes par Brian J. Ford aux éditions Marabout 1969.


Il y avait cependant une certaine anomalie dans cette affaire. Les fusées étaient considérée comme un armement classé dans la catégorie des obus de forte puissance autopropulsée, ce qui impliquait que la responsabilité en incombait à l'Armée de Terre. Mais la Luftwaffe ne souscrivait nullement à cette classification, arguant que la complexité de leur mise en oeuvre les désignait comme des armes aériennes et qu'elles devaient, en conséquence, être placées sous l'égide du ministère de l'Air, et non pas sous celle de ces "damnés biffins".
Bientôt d'ailleurs, les aviateurs eurent leur propre projet, connu sous le nom de V-1.
En 1946, trois savants allemands examinent un moteur-fusée de V-2 à White Sands. Il s'agit, de gauche à droite, du docteur Martin Schilling, de Wernher von Braun et du docteur Ernst Sternhoff.
Source: Scince du Monde, les fusées aux éditions Jules Tallandier 1971.
La nuit du 17 août 1943 Peenemünde est durement touchée. La R.A.F a découvert la base secrète et détruit en quelques heures 80% des installations, mais les bunkers de l'armée, en construction seront bientôt prêts.
Source: Les dossiers Espace aux éditions Casterman 1966.
Source: Les dossiers Espace aux éditions Casterman 1966.


"" La réalisation de mon ami Guy Boon ""
C'est sur la base de la boite Eidai au 1/72 que Guy a fait cette maquette et diorama, ce qui était bien dans cette boite, il y avait aussi les véhicules. Les figurines proviennent d'une boite Airfix.
La V-2 en maquette ne manque pas en passant par diverses échelles, ont retiendra surtout celle de la marque Revell. 

L'édition Revell il y a plus de trente ans.
La dernière édition Revell il y a quelques années dans la série Revell Classics.

"" Les photos du diorama ""





                                                                          Guy/Jean-Marie.









































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