Le sous-marin S632 Marsouin.







"" Le tribut du vainqueur ""

Historique: Sous-Marins de 1919 à nos jours n°4 aux éditions Hachette.
Je tiens à remercier le site web marsouin net marine pour le mini-historique du Marsouin.  

Collection photos par mon camarade de classe Daniel Pozzolo qui était à bord de ce sous-marin. 





Avant-propos: A la fin de la Seconde Guerre mondiale, comme cela s'était produit à la fin de la Première , les vainqueurs se hâtèrent d'étudier les sous-marins allemands et japonais capturés, afin d'en tirer des leçons.
Mais bientôt des progrès encore plus marquants allaient être réalisés avec l'apparition des sous-marins à propulsion nucléaire, armés de missiles balistiques au lieu de torpilles.
Le sous-marin S632 Marsouin, en compagnie d'un hélicoptère Super-Frelon.  Collection Daniel Pozzolo.

"" Les meilleurs sous-marins ""
Pendant cette même période, la Royal Navy commença par modernisé les bâtiments des classes "T et A". Comme les Américains du programme "GUPP" (plus grande puissance en immersion), ils eurent une coque allongée et profilée, des batteries plus grandes, un kiosque modifié et un Schnorchel. En même temps, les Anglais mirent en chantier une nouvelle série incorporant les plus récentes techniques, celle des Porpoise; elle fut suivie de la classe très similaire Oberon qui avait une excellente réputation de sécurité et de silence; à partir de 1962, quatorze bâtiments ont été vendus à des nations étrangères; ils  sont considérés comme étant parmi les meilleurs sous-marins de type classique.  
Classe britannique "Oberon". Les treize "Oberon" sont les plus récents sous-marin classiques de la Royal Navy, et aussi ceux qui s'exportent le pieux; de nombreux exemplaires ont été construits pour des marines étrangères. Ils ont plusieurs caractéristiques de la classe allemande XXI, et la réputation d'être les sous-marins les plus silencieux. Déplacement : 1 610 tonnes en surface. Armement : huit tubes de 533 mm (6 à l'avant, 2 à l'arrière); 30 torpilles à bord. Vitesse : 12 nœuds en surface, 17 nœuds en plongée.
Source : Sous-marins de 1919 à nos jours n°4 aux éditions Hachette.

Quant aux Français, ils durent reconstruire leur flotte sous-marine dont il ne restait à peu près rien, à l'exception d'une poignée d'unités d'avant-guerre, de quelques navires empruntés aux Anglais, et de cinq coques non terminées qui valaient la peine d'être reconstruites. Ils acceptèrent l'offre britannique de quatre sous-marins de la classe "S" pour l'entraînement, et se mirent au travail sur les cinq coques mentionnées ci-dessus de la classe "Créole" qui entrèrent en service entre 1946 et 1953, et dont les enseignements furent utilisés sur les six Narval construits de 1951 à 1955.
Deux autres séries furent mises en chantier, dont la dernière, entre 1957 et 1967, fut la classe Daphné, qui eut un succès commercial aussi grand que celui de la classe britannique Oberon
Classe française "Daphné". Comme la classe britannique Oberon, les Daphné ont eu du succès auprès des marines étrangères, bien que trois aient été perdus par suite d'accidents. Onze unités sont entrées en service de 1964 à 1970. Déplacement : 869 tonnes en surface. Armement : douze tubes de 550 mm (8 à l'avant, 4 à l'arrière); au moins 16 torpilles à bord. Vitesse : 12 nœuds 1/2 en surface, 16 nœuds en plongée. 
Source: Sous-marins de 1919 à nos jours n°4 aux éditions Hachette.
Croquis du sous-marin Daphné. Source: MPM Maquettes plastique Magazine n°119 septembre 1981.


Entre-temps, les Américains avaient conçu le sous-marin "chasseur-tueur", qui utilise des appareils d'écoute ultra-sensibles et un ASDIC perfectionné appelé SONAR. Parce qu'il se meut dans le même élément que son gibier, le sous-marin peut être une bonne arme anti-sous-marine : mais pour un tel emploi, il avait fallu mettre au point de nouveaux moteurs silencieux et un dispositif efficace de dépistage.
Cette technique a cependant le sérieux inconvénient de rendre le chasseur pratiquement aveugle; il ne possède pas les moyens de communication rapide et les données visuelles instantanées du bâtiment de surface. Mais sa faiblesse réelle réside dans le fait que, malgré tous les progrès de la propulsion et de la finesse de sa coque, un sous-marin "rapide" en plongée n'est rapide que pendant quelques heures, et qu'il doit ralentir avant d'avoir épuisé ses batteries. C'était le principal obstacle avant que la propulsion nucléaire ne devint une réalité. 



"" Historique du sous-marin français Marsouin ""
1951-1957 : De la construction à l'admission au service actif
Inscrit au budget de 1949, la construction du sous-marin Marsouin débute en septembre 1951 à l'arsenal de Cherbourg, sous le numéro Q232.
Fin 1953, il est mis sur cale. 
Des doutes se font jour quand à la résistance à la pression des sections avant de la coque épaisse. Une maquette au 1/10 est alors testée en bassin. La calotte avant de la coque épaisse présentent d'importantes voies d'eau avant même d'atteindre son immersion maximale ! Ainsi le Narval et le Marsouin reçurent un système de barre de renfort destinées à empêcher l'écrasement de la coque.


"" Le Marsouin est mis à flot le 21 mai 1955 "" 

Daniel Pozzolo qui était à
bord de ce sous-marin.

C'est le 62e  submersible construit par l'arsenal de Cherbourg. La cérémonie de lancement est présidée par l''amiral Periès, préfet maritime de la région.
Le 1er juin 1956, il est armé pour essais, mais les problèmes avec les diesels sont tels, que le 8 août1957 la commission permanente des programmes et essais (CPPE) s'oppose à l'admission au service actif du Narval et du Marsouin, prévue pour le 1er octobre 1957 (ndrl : mais alors quand a eu lieu son admission au service actif ?).
Le 18 septembre 1957 le Marsouin appareille de Cherbourg pour Toulon, où il arrive le 30 septembre 1957, après escale à Casablanca du 23 au 26 septembre.
Arrivé à Toulon, il est affecté à la 1ère escadrille de sous-marin (1ère ESM). 


"" 1960 : Abordé par un bâtiment inconnu ""
Le 15 novembre 1960, il appareille de Lorient pour une sortie en mer.
Le lendemain, alors qu'il navigue à l'immersion périscopique, il est à 19h18... Alerte 30 mètres rapidement ! Deux minutes apès, le bateau est fortement secoué et prend 5° de gite sur bâbord, puis tout semble redevenir normal. Le Marsouin met une heure à faire surface, tellement il y a de bateaux partout, au poste de combat, toutes portes étanches fermées. Rien ne se passe.
Les dégâts: Tout l'avant du massif supérieur est ravagé par l'hélice d'un gros cargo. La mâture est pliée et le haut de la baignoire entièrement défoncée.

""  1961 Deux naissances à bord ""
Repartant de Lorient le 9 octobre 1961, il touche successivement Invergordon et Rosyth (Ecosse), après plusieurs jours d'exercices en Manche, mer d'Irlande puis Atlantique avec le Brestois et le Basque. Fait remarquable, Fifille, la chienne mascotte du bord donne naissance à deux nouveaux membres d'équipage: Scapa et Gardon, nés au large des côtes écossaises. Le Marsouin revient à sa base de Lorient le 31 octobre. Après un séjour de 24 heures, il appareille à destination de Bordeaux où il fait escale pour la première fois du 4 au 11 novembre 1961. 
1971. Le Brestois vu de l'escorteur d'escadre Cossard quelque part en Méditerrannée. (Photo Pierrot 13-1971).                   
Source: www.net marine

Juin 1965. Photo du Basque prise lors de l'escale à Portsmouth. Photo Michel Daboudet.
Source: escorteurs rapides.net


"" 1964 : Croisière en mer de Norvège ""
Du 28 avril au 16 mai 1964, une croisière polaire en mer de Norvège conduit l'Espadon et le Marsouin à monter jusqu'au parallèle 70°N. Ce sont les premiers sous-marins français à naviguer sous la banquise, vérifiant que l'approche et la plongée ne présentent pas de difficultés particulière. Ces plongées permettront de préparer l'opération "Sauna" l'année suivante, pendant laquelle le Dauphin et le Narval resteront une dizaine de jours au 70°N en naviguant ponctuellement sous la banquise. 
Ravitaillement du sous-marin Dauphin, doyen des sous-marins français de plus de 850 tonnes.
Source: Sous-marins de 1919 à nos jours n°4 aux éditions Hachette.


"" 1968-69 : Refonte à Kéroman ""
De février 1968 à octobre 1969, le Marsouin est en refonte à la base de Lorient-Kémoran. Les diesels Schneider sont débarqués et remplacés par trois diesel SEMT Pielstick 12PA4 185 pour la propulsion diesel-électrique en surface. Les tubes lance-torpilles arrière sont supprimés. Un nouveau kiosque est mis en place, ainsi que de nouveaux sonars. Les ailerons et barres sont modifiés. L'équipement électronique de détection est rénové.
La salle des machines du sous-marin Marsouin.     Collection Daniel Pozzolo.


"" 1975 : Voie d'eau par 200 mètres de fond ! ""

Le 11 novembre 1975, le Marsouin est en plongée par 200 mètres de fond dans le golfe de Gascogne. Soudain, une voie d'eau se déclare. Les manœuvres de secours pour regagner la surface en urgence sont alors entreprise. Une fois arrivé en surface, le sous-marin prend une forte gite (77° environ), et l'acide des accumulateurs électriques des 2 batteries se déverse. La voie d'eau était une "fausse" voie d'eau (rupture de canalisation interne), ce qui explique le phénomène de "feuille morte" due à une non prise de poids et à une vitesse insuffisante par rapport à la vitesse ascensionnelle. Au bilan, six hommes d'équipage sont blessés (contusions et brûlures d'acide). Les trois plus gravement atteints seront évacués vers un hôpital par hélicoptère, alors que le bâtiment fait route vers Lorient qu'il rallie le jour même. Le Marsouin reprend la mer le 6 janvier 1976, après réparation. 



"" 1978 : Un mort et deux grands brûlés suite à une explosion "" 
Le 4 août 1978 à 9 h 00, le Marsouin appareille pour une plongée statique qui se fera sous Groix. C'est sa première sortie pour essais à l'issue d'un grand carénage. Quelques minutes après l'appareillage du poste 8, une explosion de la station d'huile advient alors qu'il est par le travers de KIII. Elle fait un mort, le maître mécanicien Olivier, et six blessés dont un ouvrier de la DCAN. Plusieurs d'entre eux seront sévèrement brûlés.
Les réparations à Lorient s'étendent d'août à novembre 1978.
En 1979, il fera escale à Gand, ainsi qu'à Portsmouth (13 septembre).    


L'équipage au repos ou en permission.      Collection Daniel Pozzolo.


"" 1986 : Démoli à Lorient ""
Le Marsouin fait une dernière sortie à la mer au large de Lorient le 4 octobre 1982. La dernière cérémonie des couleurs a lieu le 8 novembre 1982, date à laquelle le bâtiment est mis en réserve spéciale. Il aura effectué 2589 jours de mer, parcouru 352 904 milles nautiques, dont 33 887 heures en plongée.
Peu à peu cannibalisé, au profit des autres sous-marins du même type, il est condamné le 8 juin 1983, et devient le numéro Q633. Sa coque servira par la suite à divers essais, notamment un essai en immersion d'une charge de nageur de combat (mod.1957) du commando Hubert.     
La triste fin du S632 Marsouin.    Collection Daniel Pozzolo.


Il est vendu aux enchères à Lorient le 6 février 1986 à M. René Vaysse, un ferrailleur à Pont de Buis, pour la somme de 266 000 francs.
Au printemps 1986, sa coque est démoli à l'intérieur de l'arsenal. Le travail est polluant. De nombreux débris seront abandonnés. Le préfet maritime s'opposera ensuite à toute nouvelle démolition dans l'arsenal (Cf. la Diane sera démolie à Kéroman). Une autre source signale le Marsouin démoli à Saint Nazaire (probablement une erreur ?). 
L'équipage en plongée.      Collection Daniel Pozzolo.


Mais la coque du Marsouin ne sera pas totalement démolie. En effet, le 27 mars 1987, l'étrave qui gisait depuis plusieurs mois sur un terre-plein des chantiers de La Perrière, est vendu à la ville de Lorient pour la somme de 40 000 francs. Cette étrave sera mise en place sur le périphérique de Lorient, près de la base sous-marine. Elle y trône depuis le 25 mai 1988, et y est encore aujourd’hui. 
Les retrouvailles des anciens.        Collection Daniel Pozzolo.
Le S632 Marsouin en mer.      Collection Daniel Pozzolo.




                                                                              Daniel/Jean-Marie.





























Commentaires

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