Dassault MD-550 Mystère Delta





Le tout premier Delta de Dassault
""Le Mirage I""
                                                                                                                                             Maquette Dujin au 1/72.  Réf: DA 72234 




Transformation d'une maquette Dujin, du travail d’orfèvre par Emmanuel du club maquettiste de Labry



Historique:  Aviation Magazine du 01 juin 1979 n°755


                            Historique:  Pendant la guerre de Corée, les Occidentaux furent très impressionnés par les Mig 15 soviétiques engagés en nombre dans ce conflit.
                L'état major de l'Air français s'intéressa à la conception simple et robuste de ce chasseur capable de bonnes performances et disposant d'un armement lourd. De fait, dès 1952, le ministère des Armées lança un appel d'offres auprès des constructeurs pour un appareil de petites dimensions pouvant atteindre 18 000 m en six minutes.
                Pendant ce temps le même phénomène se produisit au sein des autres puissances occidentales, débouchant sur la création d'avions comme le "Midge-Gnat" de Folland en Grande-Bretagne, le Fiat G-91 en Italie et le Douglas A-4 "Skyhawk" aux U.S.A.
                En France trois firmes entrèrent en compétition pour la mise en oeuvre d'un chasseur léger; la SNCASE proposa son SE-212 "Durandal", la SNCASO construisit le SO-9000 "Trident" tandis que Dassault élabora le MD-550, baptisé peu après "Mirage 1". Les trois projets utilisaient, devant le manque de moteurs assez puissants disponible à cette époque, le combiné turboréacteurs-moteur fusée.    
Le chasseur de la SNCASE le SE-212 "Durandal".  Source: Science et Vie de 1957
Le chasseur de la SNCASO le SO-9000 le "Trident".  Source: Aviation Magazine de 1979
Le chasseur de chez Dassault le MD-550 "Mirage I"
Après les premiers essais de vol, le "Mirage I" fut modifié: dérive redessinée, nouvelles sorties de tuyères avec post-combustion et montage d'une fusée ventrale SEPR 66 de 1 500 kgp s'ajoutant aux 1 600 kgp des deux réacteurs.  Source: Aviation Magazine de 1979
                Issu de la lignée des MD-450-30L "Ouragan" monoplace à entrées d'air latérales, puis du MD-453-01 "Mystère de nuit" biplace, qui vola pour la première fois le 18 juillet 1953 aux mains de Kostia Rozanoff, le MD-550-01 apportait une nouveauté radicale par rapport aux productions antérieures : l'aile delta et l'absence d'empennage horizontal arrière. Le MD-550-01 était compact et léger (5 080 kg en charge) et propulsé par deux réacteurs MD-30R de 800 kgp (licence du "Viper d'Armstrong Siddeley) construit par Dassault. De plus, pour atteindre les performances exigées par le cahier des charges, on projeta le montage d'un moteur-fusée à carburant liquide SEPR 66 de 1 500 kgp placé sous le fuselage et pouvant fonctionner un court laps de temps. Cet appareil ainsi que toute sa descendance fut l'oeuvre du bureau d'étude dirigé par Henri Deplante, qui fut également à l'origine des "Ouragan", "Mystère II", "Mystère IV" et "Super Mystère B2".
                Le samedi 25 juin 1955 sur le terrain de Melun Villaroche, le commandant Roland Glavany, qui remplaçait au CEV Kostia Rozanoff, décollait pour la première fois le MD-550-01. Au cours de la phase initiale des essais l'appareil ne dépassa Mach 1,15 qu'en léger piqué. Le moteur-fusée n'était pas encore monté, mais les performances furent jugées quand même un peu faibles. Pour remédier à cela, plusieurs modifications furent apportées : dérive agrandie, longue épine dorsale, longueur réduite de 1,30 m, envergure diminuée de 26 cm, nouvelle post-combustion pour les deux "Viper" et montage du SEPR 6. Désigné alors "Mirage 1 01", l'appareil atteignait Mach 1,3 en palier le 17 décembre 1956 et Mach 1,9 avec l'appoint de la fusée.
Caractéristiques du MD-550 Mirage 1
Moteurs:  2 réacteurs MD-30R (Armstrong Siddeley) Viper de 980 kgp avec réchauffe et 1 moteur-fusée SEPR 66 de 1 500 kgp.
Performances:  vitesse maximale à 11 000 m, 1 380 km/h.
Poids:  à vide, 3 330 kg, maximal en charge, 5 070 kg.
Dimensions:  envergure, 7m03; longueur 11m50.
Le premier de la grande famille... le biréacteur chasseur léger AMD-550 "Mirage 1" vu au cours de son premier vol dans sa conception originale le 25 juin 1955. L'appareil était équipé de moteur "Viper" MD-30R sous licence britannique Armstrong Siddeley.
                            La maquette:  Il s'agit de la maquette Dujin au 1/72. Le kit est composé d'une vingtaine de pièces en résine et de deux verrières thermoformées. Après examen attentif des pièces d'après la documentation à ma disposition "quelques heures" de travail s'imposeront. Il faudra refaire la verrière, les jambes de train, la planche de bord ainsi que le siège éjectable seront à réalisés également en scratch. Les roues seront à changer, les trappes de logements de train seront à refaire ou à confectionnées.
                Il faudra reprendre totalement les deux sorties de tuyère car malheureusement la maquette en l'état ne permet pas de réaliser la première version du prototype. C'est sûr cela promet pas mal de sueur mais je vais tenter l'aventure tant le sujet est original. 
                La réalisation:  Pour commencer, j'ai décidé de m'attaquer au cockpit.
* Le manche à balai est celui du kit, jusqu'ici tout va bien!.
* La planche de bord:
                D'après une photographie, j'ai fabriqué la planche de bord dans de la carte plastique en perçant avec des forêts  de différents diamètres les emplacements des cadrans. Celle-ci a été peinte en noir mat.
                J'ai collé une feuille de plastique blanche très fine sur la partie arrière de la planche. Dans chaque trous avec un cure-dent j'ai déposé du vernis brillant humbrol pour obtenir une représentation des cadrans, qui pour moi, est la plus réaliste à cette échelle.

 La technique d'Emmanuel pour les tableaux de bord, je n'ai pas de photos pour
le Mirage MD-550, mais grâce à sa clé USB j'ai pris celui de l'Espadon 6025. Ne le
dite pas à tout le monde, Emmanuel m'a promis de me faire un article sur cet avion 
* Le siège éjectable:
                L'appareil était équipé d'un siège SNCASO E101, sur un site dédié, j'ai trouvé une photographie avec couleurs des différentes parties. Ce document m'a permis de réaliser le siège. Je suis parti de l'original que j'ai agrémenté de carte plastique afin d'augmenter le réalisme. Le brelage découpé dans une feuille d'aluminium a suffit puisque la verrière a été positionnée fermée.


Le siège qui a été amélioré attend sa mise en peinture
Du superbe travail de la part d'Emmanuel, le siège est terminé
*La verrière:
                Les deux verrières fournies dans le kit présentent malheureusement un aspect opaque. La meilleure solution a consisté à en refaire une par thermoformage, pour cela j'ai fait une empreinte dans de la pâte siliconée (vendu en deux composants dans les magasins de loisirs créatifs). Dans l'empreinte obtenue j'ai coulé de la résine en deux composants dans laquelle, avant qu'elle ne durcisse, j'ai inséré un manche fait avec un morceau de grappe plastique
                Ce "master" m'a permis par emboutissage (le manche a toute son utilité à ce moment) dans l'empreinte de donner à un blister au préalablement chauffé sur la gazinière la forme de la verrière. (Après de nombreuses d"convenues je me suis aperçu que les emballages de piles électriques donnaient un très bon résultat). Le résultat fut probant, la verrière obtenue par ce procédé est transparente et ne présente pas de défaut. Il faut seulement être patient lors du découpage, de la phase d'ajustage et de collage car cela reste tout de même du fait "maison". Je préfère monter mes modèles toujours verrière fermée, cela préserve la ligne de l'avion. Pour ma part, c'est ce qu'il fait montrer avant tout à l'échelle du 1/72.


Pour ceux qui cela intéresse, voilà l'exemple de la nouvelle verrière du Mirage 1
* Les trains d'atterrissage:
               Pour éviter d'avoir de mauvaises surprises avec le temps, je n'utilise jamais les jambes de train en résine fournies dans les kits de ce type.
                J'ai utilisé des tubes de laiton de différents diamètres pour les jambes du train principal, celles-ci ont une section rectangulaire au niveau des roues. Pour plus de réalisme je me suis appliqué à reproduire cette forme.
                Le train avant a été refait également, pour la fourche j'ai utilisé un morceau de trombone que j'ai façonné d'après le plan à l'échelle du kit. Un tube de laiton a servi à confectionner la jambe. Tous les vérins ont été confectionnés avec des tubes de laiton et de corde à piano.
                En remplacement des roues du kit j'ai trouvé dans ma boîte à rabiot une roue de Mirage III en métal blanc qui m'a servi de master pour en fabriquer deux autres en résine beaucoup plus probantes. Les câblages ont été réalisés avec du fil de cuivre de bobines à induction.


La réalisation du train avant et principal
                Les sous-ensembles fabriqués, je vais maintenant m'atteler au montage de la cellule, une chose à ne pas oublier : le lest. J'ai choisi de mouler un lest en plomb, pour cela j'ai utilisé de la pâte à modeler durcissant au froid avec laquelle j'ai fabriqué une empreint mâle. Ensuite j'ai coulé dans un récipient du plâtre d'une consistance assez liquide. J'ai pris mon empreinte mâle sortant du frigidaire et je l'ai enfoncée dans la préparation. Après séchage on peut retirer facilement la pâte à modeler. Dans la cavité obtenue, on peut alors verser le plomb fondu. Ce procédé permet d'obtenir un lest occupant tout l'espace disponible et d'éviter l'effet de hochet (Après les manipulations successives et les divers chocs il arrive parfois que lorsqu'on utilise des plombs de pêche, un se décolle et fasse hochet).
                Cette étape terminée on peut commencer à s'occuper dans le détail de la cellule, celle-ci se compose de deux demi-coques s'assemblant dans le sens horizontal. Je préfère installer des plots de centrage parce que l'assemblage à blanc se fait plus aisément. Cela prend un peu de temps mais c'est très pratique et on est sûr de ne pas faire une gaffe au collage, et avec de la cyanoacrylate c'est vite fait !.
                Après ajustage des différents éléments composant le cockpit et du lest, la cellule peut être collée.
                Nous pouvons remarquer que cet appareil est pourvu de pièges à couche limite, ceux-ci ont été confectionnés à partir d'une feuille de laiton (plus rigide que la carte plastique pour une même épaisseur.
                A ce stade nous pouvons coller l'aile qui est d'un seul bloc, évidemment le joint est loin d'être parfait. J'ai donc mastiqué avec une préparation à base de "sintofer" et d'acétone, l'acétone a la propriété de rendre le "sintofer" plus ou moins liquide suivant la quantité utilisée. Celui-ci est plus facile à employer et s'introduit très facilement dans tous les interstices à boucher. Après séchage, un peu d'huile de coude est nécessaire pour le ponçage, il faut prendre son temps pour obtenir un résultat correct quitte à s'y prendre en plusieurs fois.
                En comparant les photos avec le kit on peut observer que les sorties de tuyères ne correspondent pas, dans la réalité la version du MD-550 avant modification est munie d'une sorte de croupion dans lequel les sorties de tuyère sont noyées. Cela ressemble fortement a deux tuyères de Fouga Magister accolées.
                J'ai pris la décision de refaire entièrement ce "croupion" avec de la résine en deux composants (charge+durcisseur). Ce n'était pas gagné d'avance mais le résultat me semble convenable par rapport à l'aspect qu'aurait eu l'avion sans cette modification. 

Le croupion refait
                            J'ai choisi de m'occuper séparément de la dérive du fait de sa fragilité, j'y ai d'abord ajouté un ergot de centrage, ensuite je suis passé à la regravure après avoir pris soin de reboucher à la cyano tous les trous provenant des micro-bulles d'air. Et la dernière étape avant collage et ponçage sur la cellule, la peinture des bandes tricolores sur la gouverne de direction et de l'antenne.
                La cellule, l'aile et la dérive sont assemblées, après avoir pris soin de protéger la gouverne de direction avec du papier autocollant, j'ai passé une couche d'après gris sur toute la maquette pour déceler et corriger d'éventuels défauts.
                J'ai regravé les parties de lignes de structures effacées après tous les ponçages nécessaires à l'ajustage des sous-ensembles. C'est loin d'être un modèles réduit produit en grande série.
                J'ai choisi de coller au bout de la pointe avant en guise de tube de pitot un morceau de corde à piano coupé à la bonne dimension. La jonction avec la cellule en résine est en cyano poncée tout de suite après séchage. Une petite application au pinceau de peinture grise permet de voir s'il n'y a pas de défaut et de combler un léger manque de matière car une livrée aluminium ne souffre d'aucun défauts.
                C'est à ce moment que j'ai choisi de coller la verrière faite maison à la cellule, pour cela j'ai pris un peu de "cristal clear" de chez Micro-Scale diluée avec un peu d'eau, ceci afin que le mélange se diffuse de manière homogène entre les pièces.
                A cette étape du montage, il m'est paru nécessaire de faire un montage à blanc pour corriger d'éventuels défauts d'assemblage et pour vérifier que la maquette tient bien sur le train avant.

Le montage à blanc pour corriger d'éventuels défauts
* La mise en peinture:
                Avant toute chose, il faut penser à protéger toutes les parties du kit qui sont déjà peinte ou qui devront rester transparentes. Pour la verrière, après séchage et ponçage du "cristal clear" j'ai confectionné avec du scotch en papier des bandes d'environ 1 mm de largeur pour réaliser le pourtour des parties à protéger, l'intérieur est enduit de maskol.
                Après ce travail minutieux, la maquette est prête à recevoir sa livrée aluminium comme tout bon prototype de cette époque.

Le Mirage 1 près à être mis en peinture
                            Pour ma part, bien que son application reste délicate et qu'elle nécessite des précautions d'usage, la peinture Alclad offre à cette échelle, le meilleur compromis pour un rendu aluminium de bonne facture. 
                J'ai utilisé les teintes "Polish Aluminium" pour la majeure partie de l'avion et "Aluminium" pour quelques panneaux. Après coup, je ne suis pas convaincu de la nécessité de différencier avec une autre teinte certains éléments de l'avion du fait de l'échelle et du très petit gabarit de l'avion. A l'échelle du 1/48 je pense que cela s'impose mais pas au 1/72. Mais ce n'est que mon humble avis.
* La pose des décalques:
                J'ai utilisé des décalques Carpéna pour les cocardes, ils sont épais et difficiles à poser, donc j'ai utilisé le Microsol et le Microset de Micro Scale.
                Bien mal m'en à pris quand j'ai constaté que l'Alclad commençait à réagir en se mélangeant aux deux produits en faisant une sorte de pâte. Bref après avoir "bataillé" avec un coton-tige pour chaque cocarde j'ai réussi à les mettre en place.
                Les décalques fournis dans la boîte quant à eux ne m'ont pas posé de problème, j'ai juste dû créer et imprimer deux décalques qui se trouvent sur les deux trappes d'accès des réacteurs.
                Bien que la peinture Alclad soit très brillante, je prèfère ne pas appliquer de vernis pour ne pas "casser" le rendu métallique si particulier de cette laque. Il ne reste plus qu'à coller les trains d'atterrissage, les vérins de rétraction et les trappes de train.


La maquette terminée
            Voilà terminé le modèle réduit d'un avion très peu connu qui pourtant marque le début d'une véritable épopée pour la Générale d'Aviation Marcel Dassault et va permettre à la France de revenir sur le devant de la scène aéronautique mondiale avec le Mirage III. Lorsque que je commence une maquette de ce type je suis un peu près sur d'avoir des surprises jusqu'à la fin de la réalisation. Mais pour ma part, j'estime que le jeu en vaut la chandelle, car cela permet de montrer des machines peu connues qui ont fait aussi l'histoire de l'aviation.

 Pour terminer ce petit article, je voudrai dire un grand merci à Monsieur Dujin, aujourd'hui disparu, pour tous les modèles réduits originaux qu'il a produit et mis à la disposition de maquettistes s'intéressants à des sujets sortant des sentiers battus et rebattus.       Encore merci.
                                                              Emmanuel/Malafon







































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