Le Klimenti Vorochilov KV-2



Le char lourd Russe KV-2
Maquette Trumpeter au 1/35. Réf: 0312.


Maquette montée par Jean-Henri du club maquettiste de Labry


Historique: Le bureau d'études des usines KIROV dirigé par KOTINE, est chargé de réaliser un char lourd à l'épreuve des tirs d'obus. Après l'expérience décevante du T 35 multitourelle on revient au concept d'engin à tourelle unique armé d'un canon puissant. Le prototype rapidement exécuté bénéficie de l'approbation personnelle de STALINE; il reçoit le sigle K.V. correspondant aux initiales du Commissaire à la Défense de l'époque, le Maréchal Klimenti VOROCHILOV (et nones Kolossale Vacherie comme n'ont certainement pas manqué de dire les Allemands quand ils découvrirent la bête).
Les premiers exemplaires sont dotés d'un train de roulement du type "lames de ressorts et balanciers" protégé par des plaques de blindage; jugé trop fragile et vulnérable ce système est abandonné au profit d'une suspension à barres de torsion. Les plaques de blindage disparaissent.
La fabrication du K.V. est lancé en 1939 et quelques exemplaires de présérie sont engagés en FINLANDE. Les exemplaires de série fabriqués par KIROV entrent en service en 1940.
Le KV-2
Le châssis et la superstructure possèdent un blindage de 75 mm d'épaisseur moyenne censé être invulnérable aux coups de toutes les pièces anti-chars en service à l'époque. Le châssis est composé de plaques soudées. Le train de roulement comprend 6 galets à jantes acier haute résillience par côté, de larges chenilles et une suspension indépendante à barres de torsion; il se révèle particulièrement réussi et restera pratiquement inchangé jusqu'à l'arrêt de production des chars K.V. La chenille est composée de patins en acier trempé avec guide central, le brin supérieur est soutenu par 3 rouleaux porteurs. Le barbotin est situé à l'arrière.
La motorisation est assurée par un des premiers gros moteurs diesel, un 12 cylindres en V délivrant 500 cv, procurant une vitesse honorable pour un engin de ce poids: C'est ce même moteur qui équipera plus tard les chars T 34.
Le char T-34/76
Le K.V.2 est un engin monstrueux avec son énorme tourelle abritant tout d'abord un obusier de 122 mm. Puis, par la suite, un tube de 152 mm. Il sera décliné en deux versions: le modèle 39 avec une tourelle à parois verticales et le modèle 40 doté d'une tourelle élargie avec parois avant inclinée et cloison arrière en V. Initialement baptisé K.V. "grosse tourelle" par opposition au K.V.1, il reçoit le baptème du feu en Finlande où il participe, aux côté des K.V.1 à la rupture de la ligne MANERHEIM.
L'expérience démontrant la supériorité du K.V.1 la chaîne de fabrication du K.V.2 est arrêtée à la mi-mai 1941 après en avoir fourni 636 exemplaires, tous types confondus. Handicapé par son poids 53 t, il présentait en outre plusieurs défauts majeurs :
- manque de longévité des chenilles.
- inconfort des postes d'équipage.
- difficultés d'accès et d'évacuation (3 trappes pour 5 membres d'équipages).
- tourelle trop haute présentant de grandes surface plate verticale et des saillies formant piège à obus.
- quasi-impossibilité de manoeuvrer la tourelle en rotation quand le terrain est en dévers. Son pire handicap fut le choix d'une pièce d'artillerie pour arme principale, elle en héritait le pire des défauts, surtout dans un espace confiné : Les difficultés de mise en oeuvre d'une munition en 3 composants séparés, projectile, charge et gargousse à l'inverse des munitions de chars livrées en coups complets.
Il n'en reste pas moins vrai que l'apparition des K.V.1 et 2 lors de l'opération BARBAROSSA constitua une très mauvaise surprise pour les équipages de blindés allemands impuissants à perforer leur blindage. Il ouvrirent la voie au Staline, meilleur char lourd de l'armée russe dont le canon de 122 mm, l'emportait sur tous les armements de char allemands.
Le char K.V.1
Caractéristiques du K.V.2:
Longueur 6m88.
Largeur 3m32.
Hauteur 4m.
Poids 52 tonnes.
Equipage 5 hommes.
Vitesse 32 km/h.
La maquette: Par un beau dimanche matin un camarade arrive au club avec, sous le bras, quelques boîtes, dont il veut se débarrasser. Dans le lot, une boîte volumineuse bien décorée avec photo couleur du modèle terminée attire mon attention : zut !, c'est du chinois or, les chinoiseries (exception faite du canard laqué, nems et autre filet mignon à l'aigre-doux), ce n'est pas ma tasse de thé...
Invité à ouvrir la boîte, c'est du déballage que votre serviteur est emballé; boîtage en carton fort (c'est pratique pour moi qui ai tendance à empiler) compartimenté façon vieux DRAGON, d'un côté les grappes, de l'autre la tourelle, le châssis, un jeu de chenilles en vinyle, un brin de fil laiton tréfilé, une petite grappe cristal et la planche de décals, le tout emballé séparément dans des sachets nylon; pour compléter l'ensemble, une notice claire et explicite et un magnifique plan 5 vues en couleur sur papier glacé.
En regargant de plus près, la gravure apparaît fine et précise, l'épaisseur des pièces est fine à souhait vous dispensant de la corvée "photo découpe & co" (quoique certaines de mes connaissances accros du trio infernal CYANO-PLASTOC-LAITON ne manquerons pas d'y avoir recours), peu de pastilles d'éjection mal placées et pas de retassures... 
La boîte Trumpeter
Le montage: C'est dit ! j'achète... et me vilà reparti la boîte sous le bras. Quelques apéros et un repas (vite ingurgité) plus tard, j'écarte d'un ample balayage des deux bras tout le fatras qui encombrait mon plan de travail et j'entame la bête. Fidèle à mon habitude (dictée par un brin de paresse) je commence par la tourelle qui comme chacun sait représente la moitié du char; touts'assemble au poil, le tube de madtic va pouvoir continuer sa sieste; pour le reste, il suffit de se laisser guider pas à pas par la notice, il n'y a pas de lézard.
                 J'ai choisi de condamner les belles charnières des trappes à l'immobilité car elles sont très bieb représentées mais d(une extrème fragilité. Seule petite concession au pinaillage, je confectionne huit anneaux de levage de 2,5 mm de diamètre en fil laiton de 0,3 mm pour en doter les plaques moteurs car seules leurs fixations sont prévues dans le kit et je figure le câble d'alimentation du phare à l'aide d'un morceau de plastique étiré. J'avais omis de vous dire que la bête peut être chaussée de magnifiques chenilles plastiques en tronçons et maillons séparés; le tronçon supérieur est préformé de façon à reproduire fidèlement le fléchissement visible sur l'engin réel (OUI ! je sais, il est de bon ton de dire sagging!,, non mais...), c'est là que çà se gâte : Des pastilles d'éjection à profusion sur la face interne des patins (2 par patin, faites le compte...) laissent entrevoir une longue séance de ponçage heureusement vite récompensée par des chenilles de toute beauté. A ce stade, chacun sa méthode; personnellement, je monte chaque chenille en deux parties, la supérieur incluant le barbotin et l'inférieure incluant la poulie de tension. Une fois ces sous ensembles réalisés je les mets précieusement de côté pour les peindre à part, seule précaution : Ne pas coller les barbotins et les poulies sur le châssis à l'étape préconisée par la notice. ATTENTION : attendre d'avoir collé les chenilles sur le modèle pour installer les décrotteurs de barbotins (pièces A5 et A6) sinon gare à la crise de nerfs et bonjour la casse. 
               A présent le fruit est mûr, en place pour la peinture : d'abord une sous-couche de gris humbrol 01 sur les sous-ensembles, un pré ombrage en marron foncé (Dieu seul sait pourquoi puisque, une fois la bête terminée il n'en restera rien de perceptible) et on attaque la couleur de base; ne tenant pas à alimenter la polémique du fameux vert russe j'ai arbitrairement opté pour un vert moyen Model Master additionné d'une pointe de vert olive de la même marque et le résultat me semble convaincant. Les chenilles reçoivent une couche de mélange noir mat et brun foncé de humbrol et un jus terre de sienne brûlée (huile Lefranc- Bourgeois + essence F) pour parachever la sauce; la face interne des patins en contact avec les galets et la bande de roulement des galets et poulies de tension sont traitées à la poudre de graphite (effet de crouissage) tandis que les faces latérales des dents de guidage sont brossées à sec au CHAINMAIL de CITADEL, idem pour les parties en contact avec le barbotin et pour les dents du barbotin (effet de frottement et arrachage). 
                La face externe des patins est brossées à sex au CHAINMAIL et les arêtes sont soulignées au MITHRIL SILVER de la même marque; elles peuvent maintenant être installées sur l'engin ainsi que les pièces A5 et A6. Les grilles de ventilation reçoivent un voile de noir mat et sont ensuite brossées à sec avec la couleur de base, les canons des mitrailleuses sont peints en gris foncé PRINCE AUGUST puis brossés à sec au graphite. L'optique du phare et peint en MITHRIL SILVER et l'ampoule en jaune citron avant de coller définitivement la vitre, idem pour le feu arrière dont la face interne de la vitre est peinte en peinture vitrail rouge. L'antenne est figurée par un morceau de corde de guitare.     
                La décoration:  Etape vite franchie puisque à en juger par de nombreuses photos d'époque elle se réduisait à rien sur la plupart des engins.
                Vient enfin la phase vieillissement, plusieurs jus dans des tons variés d'ocre, empoussièrrage au pigment CMK, éraflures au pinceau fin en vert foncé, marron foncé et gun métal, les surfaces maltraitées par les bottes cloutées sont frottées au graphite et les traces d'huile et de graisse sont simulées au CHAOS BLACK de CITADEL. 
                Pour finir, le train de roulement ainsi que le bas de caisse et les parties les plus exposées aux projections et éclaboussures sont généreusement tartouillés d'un mélange de médium acrylique mat, bicarbonate de soude et pigment terre foncée avant de recevoir une couche de verni brillant pour s'intégrer au décor que j'ai concocté mais pas encore réalisé (je vous vois venir avec vos gros sabots ! Et bien non, il ne sera pas enlisé dans un marais parmi les roseaux !). Pour donner un semblant de vie à ce monstre, deux figurines puisées dans la boîte Tamiya "RUSSIAN ARMY TANK CREW ATREST" légèrement sous-dimensionnées, feront parfaitement ressortir la taille imposante de l'engin.
                Tellement emballé par la rapidité et la facilité d'exécution de ce modèle, j'ai récidivé la semaine suivante avec le K.V.1, mais ceci est une autre histoire.
                                                        Jean-Henri/Malafon
Le char K.V.2












Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'histoire du Nord 2500 Noratlas.

Le Bréguet Br 1050 "Alizé"

Le Marcel Dassault Mirage IV A

La grande histoire des "Mistel" et composites.

Messerschmitt Bf 109 Z "Zwilling"

Le lanceur R7 Semiorka

L'histoire du Marcel Dassault "Mirage 2000".

S.N.C.A.S.O SO-4050 Vautour II A

Les engins de chantier POCLAIN et LIEBHERR.

Le Marcel Dassault Mirage III C