Le Caproni-Campini N1 (CC.2)

Le Caproni-Campini N1 (CC.2)
                                                                                                                                    Maquette tout en scratch au 1/32.

Maquette montée par notre ami belge J..n  Z.....y.


               J'ai construit le Caproni Campini au 1/32.
                Le Caproni Campini est un avion expérimental conçu en 1934 par l'ingénieur Secondo Campini et construit chez Caproni en deux exemplaires à partir de 1936. Le premier exemplaire sort des chaînes de montage en juin 1940 et vole le 27 août de la même année.
                La caractéristique principale de cet avion est son système de propulsion. Un moteur classique à pistons de 900 cv, entraine une soufflante carénée à 3 rotors de 15 pales chacun et de 1,245 m de diamètre. A l'arrière de l'appareil, se trouve une espèce de post-combustion pour chauffer l'air à 300° et augmenter la poussée. Il ne s'agit donc pas à proprement parler d'un moteur à réaction. Il sera appelé à posteriori "motoréacteur. En fait, le seul but de Campini était de tester le principe pour en venir, plus tard à la propulsion à réaction pure.
                Le motoréacteur développe 700 kg de poussée et fait parfaitement voler l'avion qui pèse 4217 kg au décollage. La vitesse cependant est faible: 325 km/h et la consommation est de 1550 litres/heure. Le rapport vitesse/consommation est peu engageant.
                Comme l'Italie vient d'entrer en guerre, on n'a pas le temps d'améliorer la formule et les deux prototypes sont abandonnés.
                le premier sera pratiquement détruit par un bombardement de la Luftwaffe en 1943, le second sera retrouvé en 1952 dans un hangar près de Bergamo. Il sera restauré et est actuellement exposé au musée Vigna Di Valle dans la banlieue de Rome.
Caractéristiques
     Type:  Avion biplace expérimental.
     Moteur:  Isotta-Fraschini en étoile à piston entraînant un compresseur caréné et développant 900 ch.
     Performance:  Vitesse maximale 375 km/h.
     Poids:  A vide 3 640 kg; maximal au décollage 4 195 kg.
    Dimensions:  Envergure 15,85 m; longueur 13,10 m; surface alaire 36 m2.
    Armement:  aucun.

               
Photos prises par Alain au musée Vigna Di Valle
qui se trouve à 50 km au dessus de Rome

Le modèle réduit
               Il existe une maquette à construire au 1/72 produite par Delta, cette maquette est de qualité moyenne et doit être retravaillée pour être conforme à l'original. Pour ma part, je me suis mis en tête un beau jour de construire les premiers jets, tous au 1/32, pour que ma collection soit homogène.
               Puisque l'occasion m'en était donnée pour l'expo 1991 de "JEMEPPE-MODELISM" "L'ITALIE DES ORIGINES A NOS JOURS", j'ai pris mon courage à deux mains.
La documentation
                Dans L'encyclopédie des Armes de chez Atlas, j'avais un profil de l'avion, j'ai trouvé un vieux Scale Modeler de juin 1974 qui traite du sujet ainsi que du modèle au 1/72.
En écrivant à l'IPMS Italie à l'adresse de Giorgio Pini, j'ai reçu enfin une magnifique documentation extraite de la revue Aerofan.
                D'abord examiner les plans qui sont au 1/100. Comme il y a quelques discordances entre la vue de profil et la vue en plan, je décide de refaire les plans en examinant scrupuleusement les photos. Après quelques rectificationsde détails, les plans sont agrandis au 1/32, ainsi que la vue en coupe qui est terrible. Je fais plusieurs copies pour pouvoir travailler directement le modèle car il faudra naturellement faire tout en scratch
           Je fais tout cela... pour m'amuser... heureusement.
                Après mûre réflexion, je constate que la façon la plus logique d'aborder la construction du modèle est de le passer en sous-ensembles exactement comme l'avion réel.
               Le fuselage se divise en trois parties:  L'avant avec la soufflante, le centre avec le moteur et le poste de pilotage, l'arrière avec les empennages et le cône de sortie. L'ensemble vient se poser sur l'aile qui est d'un seul tenant. 
               
Les vues de profil et en plan
La construction
                La partie centrale du fuselage est pratiquement cylindrique et fait 49 mm de diamètre. Après avoir vainement cherché un tyyau de ce diamètre, je décide de procéder comme vous pouvez le voir sur l'écorché.
                Le revêtement a été thermoformé sur un "spray" de déodorant printil (publicité gratuite) qui fait 47 mm de diamètre avec du plasticard de 1 mm d'épaisseur. Ceci en chauffant le spray préalablement percé, à plus de 50° ce qui est vivement déconseillé par le fabricant. Quatre morceaux seront nécessaire car la longueur utile du spray n'est que de 15 cm.
                Les couples, coupés au compas-cutter (un bel outil) seront collés sur deux lattes de 10 mm bien d'équerre. Les couples délimitant le poste de pilotage qui est de 30 mm de diamètre et qui recevront l'aile, sont prédécoupés pour être cassés facilement par la suite.
                Les deux demi-squelettes servent alors à couper le revêtement à mesure et finalement collés dans celui-ci. Lorsque c'est sec, on peut couper les trous pour le cockpit et les ailes et casser les morceaux de couples en trop. La baignoire du poste de pilotage est thermo-formée autour d'un tube en carton qui constitue le centre des feuilles d'aluminium pour la cuisine. Les parties avant et arrière du fuselage doivent être creuses.
                Le revêtement externe consiste en languettes de plasticard de 1 mm, coupé au jugé et collés bord à bordsur les couples, un peu comme une coque de bateau ancien. Toutes les quatre ou cinq languettes, on rectifie l'alignement. Ce petit travail prend une grosse soirée. Madame regarde la TV et c'est bien comme cela. La partie arrière peut être collée sur la partie centrale.
                L'ogive avant et le cône arrière sont construit en modifiant deux fusées "Walter R 1202"  d'un Arado 234 au 1/32. L'extrème pointe du cône de sortie est une bombe de FW-190 au 1/72. Le tout sera collé sur un tube en polystirène qui provient du centre d'un rouleau de papier pour calculatrice. L'ogive avant sera collée sur un morceau de réacteur de Bell X5 de chez Revell. Sur cet ensemble, il faudra construire la soufflante à l'aide de petites pales en plasticard de 1 mm, profilées correctement
                Je me suis limité à deux étages de rotor à douze pales par rotor (au lieu de quinze, ne le dites à personne). De toute façon, on ne peut voir plus loin.
                Les supports d'axe de soufflante sont réalisés en plastic-rod acheté aux Anglais. Cet article s'achète en petits sachets rods et tubes de plusieurs diamètres, c'est bien pratique.  
Tout l'ensemble des pièces pour le fuselage
               A ce stade, il faut peindre la partie avant ainsi que la soufflante en Humbrol Polished Aluminium. Quand c'est sec, la soufflante est enfournée dans son logement et fixée avec une ou deux gouttes de cyano (non pas cyrano), l'ensemble peut maintenant être collé sur le fuselage central.
                La partie dorsale du fuselage est thermoformée sur un tuyau de plomberie de 22 mm de diamètre et fait donc 24 mm de diamètre extérieur. La partie droite est coupée en quatre morceaux dont deux fausses verrières et la partie oblique est usinée sur du papier de verre posé sur le spray. Le tout collé en place: les fausses verrières utilisées comme espaceurs. Le carénage de roue arrière est taillé dans un bloc de plastique et collé en place.
                Ponçage de tout le fuselage pour bien faire le raccord entre les différents sous-ensembles, gravures des lignes de structure. Les deux demi-stabilos et la dérive sont en plasticard plein, de plusieurs couches de 2 mm contre-collées puis poncés en forme. Gravure des lignes de structure.
                Le fuselage et les stabilos fixés sur des cales, il faut déterminer l'emplacement de ces derniers, tracer les contours et creuser un peu. Les empennages sont alors collés en place, bien dans l'alignement, maintenus par des cales.
                L'aile à cause de son profil spécial, doit être construite en trois parties. Sur l'écorché, on voit comment cela se passe. Comme l'aile est elliptique, il faut faire un bord d'attaque assez important, en plusieurs couches de plasticard de 5 mm contre-collés, pour ne pas compliquer la forme du revêtement. Ce dernier est en plasticard de 1 mm préformé à froid.
                La trappe du train d'atterrissage et les détails internes seront construits avant de refermer l'aile. Après le collage du revêtement, profiler le bord d'attaque et gravure des lignes de structure. J'ai ensuite détaillé le poste de pilotage suivant les photos de Aerofan, le poste arrière identique au poste avant, ce qui est probable. Après peinture, le poste de pilotage est collé en place. Maintenant l'aile peut être collée en vérifiant 5667 fois si l'alignement est correct !!!!! Les raccords de l'aile et des empennages sont réalisés en enduit à deux composants pour carrosserie, ensuite creusé à la fraise boule puis poncé. Gravure des structures des raccords.
Tout l'ensemble des pièces pour les ailes
Les verrières
                J'ai fais deux masters en résine époxy+farine assez costaud pour thermo-former dessue. Celui du pare brise est façonné sur l'avion lui-même pour être bien juste aux raccords. Celui des parties coulissantes est coulé dans un tube de stéradent (nous devrions faire payer la publicité) qui a le bon diamètre intérieur de é' mm.
                Sur ces masters je thermoforme du PVC tranparent qui sert d'emballage de produit pharmaceutique. Ce matériau est conçu pour et se forme donc très bien. Ensuite sur le master sont thermoformés les verrières les verrières transparentes. (C'est du sport, j'ai recommencé trois fois). Le pare brise est collé en place en utilisant une des fausses verrières dont il est question plus haut comme espaceur.    
Photo revue L'Encyclopédie des Armes
La finition
                Ma méthode:  Je ponce le tout à l'eau à l'aide de papier abrasif 220. Après rinçage et séchage, il faut masquer les trous: l'entrée et la sortie d'air, le cockpit. C'est ici que j'utilise les fausses verrières collées au maskol, le pare brise sera lui aussi couvert de maskol.
                Je passe une couche généreuse de gris clair mat humbrol à l'aérographe. Reponçage à l'eau avec de l'abrasif 360. Les petits défauts, les griffes apparaissent. Ces défauts seront bouchés avec la même couleur au pinceau puis à nouveau poncés légèrement. Repasser légèrement dans les graures,rincer.
                Je décide de peidre l'avion dans la livrée du vol historique Milan Rome. Dans l'article d'Aerofan, il est dit que pour cette occasion, la dérive était de couleur bleue. Effectivement, sur les photos noir et blanc, on voit que la dérive est de couleur différente.
                A mon avis, la partie dorsale est également peinte: cela se remarque très bien sur certaines photos. Je décide donc de peindre l'arête dorsale également en bleu.
                Après remasquage de tous les trous, l'avion est d'abord peint entièrement en aluminium (Mir-Argent en droguerie). Ensuite la bande blanche et la dérive en blanc brillant Humbrol. Sur la dérive, il faut masquer la croix, délimiter l'arête dorsale, masquer les vitres du pare brise et passer une couche de bleu sur les surfaces concernées, (Bleu brillant Humbrol 14+un soupçon de blanc). Les montants des verrières coulissantes démontées, sont peintes de la même couleur. 
                Les papiers collants pour masquer ont abimé la couleur aluminium, je dois donc remasquer toutes les autres teintes avant de repasser une couche légère d'aluminium sur te tout.
                Le train d'atterrissage est fait de tiges d'acier car l'avion est assez lourd. Les roues sont tournées en plasticard sur le mandrin d'une foreuse à l'aide d'un cutter. (Il y a des copeaux partout)(Attention à bobonne). Le tube de pitot est en acier lui aussi, il ne cassera pas !.
                Les cocardes sont faites maison, peintes sur le côté colle de papier collant brun, celui qui sent mauvais. Peinture Humbrol brillante recouverte de vernis.
                Cela se pose comme une décalcomanie normale, mais c'est assez mou et il faut donc y aller avec prudence. Pour terminer: une couche de vernis satiné sur le tout à l'aérographe, en masquant les verrières et voilà.
La bête
               Cet avion que je trouvais laid, je l'ai apprécié au fur et à mesure de sa construction. Un peu de la manière que l'on aime une locomotive à vapeur, par exemple. NDLR: Je ne vois pas le rapport. C'est ce qu'on appelle une belle machine.
                Que soient ici remerciés tous ceux qui ont contribués de près où de loin à la réalisation de mon modèle et en particulier Secondo Campini sans qui tout ceci n'aurait pas été possible.
                            Epilogue:  Dernièrement j'ai contacté mon ami Belge pour avoir quelques photos de cet avion. Pas de chance pour moi, comme il a revendu quelques maquettes au 1/32, le Caproni Campini figurait parmi ces maquettes vendues. Vous aurez donc droit à des photos de cet avion mais au 1/72, celui de la marque Delta, maquette faite par Alain du club maquettiste de Labry. Ci l'acheteur de cette maquette voit mon blog, je suis partant pour mettre quelques photos qu'il me ferait parvenir. J'ai vu cette maquette, elle est superbe et d'une finesse.
                                                   J..n Z.....y et Malafon.         
La coupe du Caproni Campini, photo prise par Alain
au musée de Cosford en Angleterre


  























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