Berlin 1945. Bataille dans les faubourgs.


 BERLIN 1945. Bataille dans les faubourgs.
                                                                                                                     Maquette A.E.R. au 1/72. Réf: 7201.
Maquette montée par Eric du club maquettiste de Labry.

               Historique:  Le ZIS 12 est une idée du Maréchal Joukov. Celui-ci l'utilisa pour l'offensive du 1° Front de Biélorussie, dans le but d'éclairer le champ de bataille,et, par la même occasion, d'aveugler les lignes allemandes. Pour ce faire, il monta de puissants projecteurs de DCA sur camion ZIS 5 dont le châssis avait été rallongé. Mais l'idée ne fut pas "lumineuse" en soi car Joukov omis un détail important, la fumée et la poussière générées durant la bataille. Les projecteurs éclairaient aussi un véritable mur opaque et révélaient aux allemands les positions russes.
                La maquette:  Pour ceux qui connaissent, c'est de l'AER... pour les autres, je dirais tout simplement que ce kit à le mérite d'exister. Autant le dire, un montage "From the Box" est à exclure. A l'ouverture de la boîte, et après étude, on comprend qu'il faut beaucoup de patience et... de carte plastique. La maquette se présente en deux composants, plastique épais et résine pleine de bulle.
               Le montage:  L'attrait d'une réalisation d'un véhicule détruit me trottait en tête depuis quelque temps. J'ai franchi le pas au moment du montage de la première pièce, l'assemblage de la jante dans le pneumatique de la roue arrière. Celle-ci s'est placée de telle sorte qu'elle donnait l'illusion d'un pneu déjanté suite à une crevaison. Quelques déformations à chaud et des coups de cutter, il n'en fallait pas plus pour continuer dans cette voie. Autant le dire de suite, la notice de montage ne sera pas respectée.
               Partant de là, je me suis imaginé comment ce camion avait pu être neutralisé. Mon choix s'est axé sur une destruction du bloc moteur par un jet de cocktail Molotov. L'ambiance était toute trouvée, il sera mis en scène dans les faubourg de Berlin.
               Appuyé d'une bonne documentation sur les épaves brûlées, et d'un petit tour dans une casse auto, j'ai commencé le montage de la cabine. En carte plastique, j'ai refait de toutes pièces le pare-brise, affiné sa bavette en l'écrasant à la pince et remplacé les sièges par une armature en fil de fer, sans oublier de détailler l'intérieur avec des pédales, levier de vitesse et un volant. Toute cette partie aura brûlé dans l'incendie. Autre point à fabriquer, le bloc moteur. C'est la maquette du Mack AC Buldock de RPM qui me le fournira, et après quelques modifications en carte plastique, il ressemblera au moteur du ZIS. Puis, j'ai entrepris la fabrication du capot et du radiateur, ceux du kit sont inexploitables. Avec une fine feuille d'étain utilisée en imprimerie, j'ai conçu un capot ouvert d'un coté. Le radiateur est fait en scratch agrémenté d'une grille issue d'un écouteur de walkman sacrifié pour l'occasion. C'est dingue les petites choses utiles que ce genre d'appareil peut cacher. Après de nombreux ajustages à blanc pour rectifier l'assemblage, on peut envisager de les coller, sauf le capot, car il faut penser à la peinture.
               Les gardes-boues sont affinés en ponçant l'intérieur de la pièce, puis déformés. Pour leur donner un aspect brut suite à l'incendie. J'ai déposé une goutte de colle à maquette que j'ai étalée puis poncée. Le par-chocs aussi sera refait en carte plastique et un seul phare détruit viendra orner l'épave. Pour les roues avant, seul les jantes seront collées et entourées d'un mince fil de fer simulant les restes produit par la combustion du caoutchouc. En ce qui concerne la caisse du camion, seule la partie du plateau en résine sera conservée, et après un gros travail de ponçage (les autres pièces iront directement à la poubelle). Il sera complété par des parois refait en carte plastique. Pour leur donner l'aspect du bois, je les ai griffé avec du papier de verre de menuiserie, puis tracé des sillons pour délimiter les planches.
               Le projecteur: véritable maquette dans la maquette, celui-ci est réalisé à 80% en scratch. AER l'avait fournie en résine, mais bon... seul le phare et les roues du chariot sont conservés après avoir manié le papier de verre. Le reste est encore une fois inexploitable.
               Pour sa fabrication, je me suis servi d'une documentation sur les projecteurs allemands... par faute d'autre chose; après tout, les belligérants ne récupéraient-ils pas le matériel abandonné ?. Alors pourquoi pas un projecteur de DCA sur un camion russe ?. 
               L'effet miroir du phare est obtenu par la pose, au fond de celui-ci, d'une feuille d'aluminium alimentaire et les bords sont peints avec du Mithril Silver (Citadel Colour). J'ai percé 5 trous à l'intérieur, sans traverser les parois du phare et j'ai fixé du fil de fer pour former une étoile. Au point de rencontre de ceux-ci une petite pièce ronde sera collée. J'ai reproduit l'ampoule fait dans un protège pinceau déformé à chaud avec dans son milieu 2 petits filaments en plastique étiré.      
               Le support du projecteur est réalisé de toute pièce aves des lamelles de cartes plastique collées sur un support rond récupéré d'une maquette au 1/35 et qui sera agrémenté d'un cercle pour simuler ses graduations. Tout le câblage provient de notre fameux casque de walkman. Ensuite, avec l'aide d'une vieille maquette Fujimi, en l'occurrence le canon de 105 mm, j'ai détaillé les supports du projecteur de petits détails comme le système d'allumage, le moteur servant à son fonctionnement, un siège, et d'autres petites pièces comme un volant, des manettes, des cadrans,...
               Le chariot servant au transport du projecteur est également fait en scartch, et comme c'est souvent le cas, je suis tombé sur une photo de ce type d'engin, juste après avoir fini le projecteur. D'après mon interprétation, il y avait sur ce chariot, une sorte de pile ou batterie servant à fournir l'énergie utile à son fonctionnement, reproduit aussitôt en carte plastique. La touche finalesera, après peinture, l'ajout de fragment de verre du projecteur, réalisés dans du plastique transparent. 
               La peinture:  La base est faite en peinture acrylique Prince August, travaillé à l'huile pour tous les jus et patines diverses.
               Avant toute chose, il faut avoir à l'esprit le scénario de la destruction, à savoir quelles zones ont été touchées dans l'incendie. On dénombrera trois ensembles:
-- le premier où la peinture du véhicule est restée intacte.
-- le deuxième touché par les fumées.
-- le troisième celui détruit dans l'incendie.
               Dans tous les cas, il faudra peindre le véhicule en deux fois, car étant opérationnel, il avait sa couleur originale. Celle-ci est faite au pinceau, avec un mélange de vert américain 893 + vert Panzer 895 + jaune camouflage 978. Une seule phase d'éclaircie sera réalisée en additionnant un peu plus de 978 à la base. Ensuite, de façon grossière, je réalise les fameuses bandes blanches si caractéristiques des véhicules russes pendant la campagne de Berlin, puis passer sur l'ensemble du véhicule un premier jus de TOB dilué au white Spirit.
               Je m'attaque à l'avant du camion, en appliquant de façon arbitraire du marron, de l'orange, du noir, du vert Panzer, et du bleu en distribuant les couleurs par touches aléatoires. Je passe ensuite aux parties où la température de l'incendie à transformée en cendre la peinture. Pour ce faire, j'ai travaillé avec du blanc ivoire 918 très dilué jusqu'à la rendre transparente, et délimité cette zone avec une fine bande de noir mat 950. Après quoi, j'ai déposé de légères touches de marron orange 981 et orange 956 pour simuler quelques points de rouille en applicant la technique du jus et du brossage. Pour fondre les couleurs, j'ai refait une série de jus à l'huile avec du noir TOB et TSB.
               Arrivée à ce stade, je peux représenter les traces de fumée, en ayant en tête le chemin par lequel elles se sont échappées. Ainsi sur toutes ces zones, je passe du pastel noir réduit en poudre.
               Pour conclure, je n'ai pas eu de schéma précis de peinture. Je me suis imaginé l'incendie et travaillé par touche successive en mélangeant acrylique, huile et pastel. Je voulais représenter un véhicule brûlé la veille, en évitant une rouille prononcée. La touche finale sera la pose des cendres avec du pastel blanc réduit en poudre et fixé à la colle à bois diluée à l'eau. 
               Le décor:  Celui-ci est fait en scratch. Sur une petite plaque de bois, j'ai collé du carton plume dont un de son côté aura été débarrassé de son film cartonné. Bien poncé, j'ai gravé avec un petit tournevis plat des pavés. Grâce à la carte plastique, j'ai confectionné un trottoir en dalles de 0,83 X 0,83 mm collées une à une. La route sera peinte en gris basalte 869 et gris moyen 987, suivi d'une série de lavis TOB et noir. Un brossage à sec en gris pierre 884 viendra rehausser les pavés. Pour le trottoir, il sera peint en gris allemand 995 + marron kaki 988 suivi d'un lavis de TOB + noir et d'une série de brossage à sec avec du gris de Londre 836 ajouté à la base. 
               Pour donner un peu de volume à ce décor j'ai réaliser de toute pièce la façade d'un petit immeuble bourgeois des faubourgs de Berlin. Réalisé en carton plume débarrasé de ses deux films cartonnés, il sera décoré avec de la carte plastique de différentes épaisseurs. Le premier étage est recouvert d'enduit de rebouchage qui sera poncé une fois sec. Les endroits sans enduit simuleront à merveille le crépi manquant et dans lequel je grave les briques de l'immeuble. Cette façade sera agrémentée de quelques éclats dû aux combats urbains.
               Le rez-de-chaussée est peint en gris allemand 995 additionné de marron kaki 988. Une série de brossage à sec en marron kaki et de jus en TON+noir viendront harmoriser les couleurs de base. Je recommence une nouvelle fois une série de brossage à sec et je dépose quelques noix de peinture à l'huile (blanc, ocre,bleu, vert de vessie) que je tire vers le bas avec un pinceau plat imbibé de white Spirit. Je recommence ces opérations jusqu'au résultat imaginé.
               Pour le premier étage en ruine, il est réalisé simplement avec une base de beige camp allemand 821 très dilué à l'eau. Un premier brossage à sec est passé avec du buff 976 et blanc mat suivi d'un second très léger en blanc uniquement. L'arrière du bâtiment sera fait d'un simulacre de pièces disparues et d'un plancher effondré. Du pastel orange et beige viendra empoussiérer l'ensemble.
               Les figurines au nombre de quatre, sont pour deux d'entre elle en résine de la marque milicast et les deux autres en plastique de la référence Pégasus Hobbies d'excellente gravure. Sous couchées en noir mat, elles sont toutes peintes en acrylique Prince August et Citadel Colour.
               Quelques détails viendront compléter ce décor comme l'ajout d'un réverbère au coin de la rue et d'un hérisson Tchèque avec du fil barbelé tous de la marque Extratech. Des débris seront éparpillés, comme des briques fait maison en plâtre, planches de bois, graviers,... le tout suivie par une série de brossage avec du pigment MIG et pastel réduit en poudre.
               Conclusion:  6 mois de travail ont été nécessaire, mais je suis content de posséder cette curiosité dans ma toute petite collection, même si à l'ouverture de la boîte, je me demandais ce que j'allais bien en faire. Je tiens juste à remercier mon ami Stéphane pour ses précieux conseils et son aide apporté grâce à sa documentation.
                                                                  Eric et Malafon.   
                       









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