Truck 1/2-ton, Utility 4 x 4 "Jeep".

 



"" The Modern Mule ""

Maquette Hasegawa au 1/24.     Référence : n°24 501.





Historique : L'Encyclopédie des Armes, volume 3, les forces armées du monde, volume 3, aux éditions Atlas s.a., Paris 1984.


Réalisation de la maquette : Mon ami Joël Houel du Maquette Club Thionvillois (57) France, photos de Loloskymaster.

Joël nous a réalisé un Jeep blindée qui a servi durant la Bataille des Ardennes au sein de la 101ème Airbone Division.





Historique : La Jeep est une sorte de "vilain canard" jamais métamorphosé en cygne, mais qui en revanche est devenu un des véhicules ayant eu le plus d'influence dans l'histoire de notre siècle. Rustique et simple, la Jeep pouvait circuler partout où combattaient les forces alliées. Des jungles du Pacifique aux déserts d'Afrique du Nord, des steppes glacées de Russie au bocage normand, la Jeep était toujours fidèle à la tache. Sa carrière continue encore aujourd'hui, plus de trente ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, cr elle satisfait parfaitement un important besoin militaire de mobilité au meilleur coût.


Durant la seconde moitié des années trente, plusieurs véhicules polyvalents expérimentaux reçurent le surnom de "Jeep" (d'après le nom du personnage de bande dessinée), en particulier la voiture de commandement 2 1/2-ton "Dodge", alors que le véhicule 1/4-ton (qui allait devenir la véritable Jeep) recevait le nom de Peep et, plus tard, la version amphibie, celui de Seep. Néanmoins, à partir de 1942, la désignation Jeep fut réservée aux véhicules de 1/4-ton 4 x 4, sans considération de marque ou de modèle.

La Jeep est un des véhicules militaires les plus réussis jamais mis au point. Elle fut conçue pour satisfaire un besoin fort ancien des militaires, celui d'un véhicule polyvalent léger à quatre roues motrices. En 1940, l'armée américaine définit un cahier des charges pour un véhicules tout terrain, qui fut envoyé à 135 fabricants; paradoxalement, seules deux firmes répondirent favorablement aux demandes de l'armée : American Bantam Car Company, de Butler (Pennsylvanie) et Willys-Overland, de Toledo (Ohio). Trois prototypes furent livrés à la fin de l'année 1940 pour les essais, la firme Ford s'étant entre-temps jointe à l'aventure.

Il existe une controverse sur la paternité de le Jeep. Il s'agit plutôt du résultat de l'effet combiné de plusieurs constructeurs et de sous-traitants. Le prototype de Bantam fut prêt en cinquante jours. Des représentants des services techniques de l'armée américaine visitèrent les ateliers de la firme, étudièrent le véhicule et commandèrent une présérie de soixante-dix machines. 

Intérieur et tableau de bord d'une Jeep lors d'une présentation de véhicules de l'armée américaine.   (Collection personnelle).

Un Dodge de commandement WC 57 avec treuil, il s'agit en fait d'une grosse Jeep équipée d'un 6 cylindres en ligne.

Source : Les véhicules américaine de la bataille de Normandie aux éditions Ouest-France 2014.


Construits selon les caractéristiques demandées par l'US Army, ces véhicules étaient purement militaires; 3,35 m de long, 0,91 m de hauteur, pesant 907 kg (la moitié du poids maximal autorisé par le projet), il étaient pourvus d'un moteur Continental de quatre cylindres développant 33,6 kW.

Après les essais très réussis de ces véhicules les autorités militaires passèrent commandes en mai 1941 de 1 500 exemplaires du modèle 40 amélioré. Mais le général E.B. Gregory montrait une certaine réticence à faire uniquement confiance à cette petite entreprise qui lui semblait ne pas disposer des capacités de production suffisantes pour satisfaire les besoins militaires.

Par ailleurs, les perdants de la compétition, Willys-Overland et Ford, montraient un grand intérêt pour le type de véhicule mis au point par Bantam et développaient leurs propres versions. Suite au premier contrat signé par l'armée par Bantam, les militaires passèrent commande de voitures du même type aux deux autres entreprises. Willys reconçut son véhicule afin d'en réduire le poids et mis au point la version MA, commandée à 1 500 exemplaires par l'armée. Ford livra son propre modèle, connu sous la désignation de Pygmy, en novembre 1940 et signa au moins de décembre un contrat de 1,4 million de dollars pour une production de 1 500 véhicules d'un modèle légèrement amélioré, désigné GP.

Les essais, très rigoureux, des divers modèles de Bantam, Willys et Ford révélèrent chez tous de séreuses défaillances structurelles; il fallut donc réaliser de nombreuses modifications des modèles d'origine. En conclusion des tests, le véhicule mis au point par Willys fut finalement retenu comme  le meilleur, compte tenu des modifications à apporter. Quand les autorités militaires reçurent l'autorisation de commander 16 000 véhicules, elles firent un appel d'offres. La firme Willys remporta le marché en raison de ses prix plus bas et en dépit du fait que l'US Army eût préféré confier la production à Ford dont les vastes capacités industrielles inspiraient davantage confiance que celles de la petite firme Willys. Cette dernière obtint néanmoins le contrat en juillet 1941.

Quelques temps plus tard, quans Willys se révéla incapable de tenir les délais, un autre fabricant dut être trouvé. Ford reçut alors des contrats pour produire le même véhicule, en respectant scrupuleusement les caractéristiques définies par sa rivale malheureuse. Le modèle Ford avait reçu la désignation GPW. Durant le reste de la guerre, les deux firmes produisirent 639 245 véhicules (dont 277 896 pour Willys). Les deux entreprises achetaient leurs pièces détachées auprès des mêmes fabricants, châssis de Midland Steel, roues de Kelsey-Hayes, essieux et boîtes de vitesse Spicer. Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses améliorations furent apportées, ainsi que des adaptations aux différents théâtres d'opérations des armées alliées (désert, jungle, front de l'Est...) et aux multiples fonctions assurées par la Jeep.  

Courant 1944, sur une chaîne de montage de l'usine de Dearborn du géant de Détroit, les ouvriers travaillent sur le système de freinage de la GPW.

Si la mise en caisse est le lot des tout-terrains destinés aux puissance alliées, ceux qui sont affectés aux besoins nationaux, en revanche, sont majoritairement acheminés par rail en économisant le maximum de place. L'empilage était alors le moyen le plus répandu.

A l'usine Ford de Louisville, dans le Kentucky, la voiture (presque) finie vaut bien une photo de famille, donnant ainsi un petit coup de pouce à la propagande en montrant que les Américains ont déjà produit 75 000 GPW.

Source des trois photos : Véhicules et blindés de la Seconde Guerre mondiale aux éditions Atlas.

Le général américain "Vinegar Joe" Stillwell, une carabine US M1 entre les mains dans une Jeep en Birmanie (Photo IMW. Londres).

Source : L'Encyclopédie des Armes, volume 3, aux éditions Atlas, Paris 1984.


Les variantes de la Jeep : Au front, la Jeep devait, en principe, assurer des tâches de reconnaissance et de liaison, mais les combattants se rendirent compte très vite que ce véhicule rendait bien d'autres services. Par exemple, il pouvait prendre place dans un planeur Airspeed "Horsa" de la Raf. En 1943, la firme Nuffield Mechanisation Aero Ltd, produisit une version spéciale aéroportée, surnommée la "Para Jeep" ou Gipsy "Rose Lee". Des véhicules similaires furent aussi fabriqués par Chevrolet, Kaiser et Crosley, mais aucun de ces modèles n'entra en production car les Jeep ordinaires démontrèrent leurs talents en ce domaine. Les Britanniques conçurent une remorque spéciale pour Jeep à l'usage des troupes aéroportées, désignée "Trailer", 10-cwt, deux roues, légère, Type GS, afin d'accroître la capacité de transport en armes et en équipement de ces unités. La combinaison Jeep et remorque pouvait embarquer huit hommes ainsi que tout leur barda.

La Jeep fut mise en oeuvre par tous les belligérants dans une multitude de missions : distribution de courrier, voiture radio, évacuation sanitaire... Les armées britannique et américaine équipèrent avec ce véhicule leurs patrouilles armées, par exemple au sein des SAS (Special Air Service) ou des patrouilles du désert. Ces Jeep avaient perdu tous les équipements superflus afin de permettre l'installation des armes, des munitions, du combustible, de l'eau, etc... Elles se révélèrent utiles au cours de raids menés contre les colonnes de ravitaillement de l'Afrikakorps, provoquant de graves perturbations dans la marche des unités allemandes. Les Jeep utulisées par les commandos étaient armées d'une redoutable batteries de mitrailleuses Browning et Vickers. La capacité des réservoirs d'essence fut portée jusqu'à 136 litres pour accroître la distance franchissable par le véhicule. 

Des véhicules légers accompagnaient les troupes aéroportées larguées en Normandie (ici une Jeep que l'on charge dans un planeur "Horsa"). Il fallut de nombreuses séances d'entraînement avant d'embarquer du premier coup les Jeep (Photo IMW. Londres).

Source : La revue l'Encyclopédie des Armes, volume 3, aux éditions Atlas, Paris 1984.

Wladimir Peniakoff est un Belge d'origine russe, grand admirateur de l'armée britannique. Entre les deux guerres, il travaille en Egypte où il se familiarise avec les techniques de navigation dans le désert. A l'ouverture des hostilités, il est volontaire pour le "LRDG" "Long Range Desert Group" mais bientôt est encouragé à former son propre commando qui, en liaison avec les services de renseignements de la 8e armée britannique, mène des actions de sabotage ou effectue des raids de concert avec le "LRDG" ou les troupes néo-zélandaises. 

Constitué de volontaires, le "Long Range Desert Group" est entraîné à une vie rude et mouvementée. On remarquera l'armement hétéroclite, mais efficace, de cette patrouille et les nombreux jerricans qu'elle transporte en réserve, le tout venant de prises de guerre.

Source des deux photos : La défaite allemande en Afrique aux éditions Christophe Colomb 1988.


L'armée britannique attribua quelques Jeep aux unités des transmissions pour installer rapidement des lignes téléphoniques. Dans la majorité des cas, le câble était simplement déroulé à partir du bobine. La Jeep reçut parfois un canon sans recul ou une batterie de lance-roquettes. Un tandem de deux voitures permettait en cas d'urgence de tracter une pièce d'artillerie lourde. Un équipement spécial de franchissement des cours d'eau était prévu; il consistait en un tube flexible d'entrée d'air fixé sur le pare-brise et un pot d'échappement supplémentaire à l'arrière. Cet attirail permettait à la voiture de guéer une profondeur de 1,86 m, ou bien de débarquer d'une péniche directement sur la plage.

Toutes les armées alliées mirent en oeuvre des Jeep, y compris les Soviétiques qui la copièrent sous la désignation de GAZ-67B.

Les Jeep ont participer activement aux évacuations sanitaires des premières lignes. Des ateliers d'adaptation à cette tâche avaient été installés au Canada, au Royaume-Uni et en Australie. Il existait des versions emportant deux, trois ou quatre civières. A partir des derniers mois de 1943, toutes les Jeep assemblées en Grande-Bretagne disposèrent d'un bâti spécial pouvant transporter trois civières. La version à quatre civières possédait un bâti beaucoup plus grand et portait les civières sur deux étages.

La Jeep amphibie produite par Ford et ayant reçu la désignation de GPA (General Purpose Amphibious, véhicule amphibie à usage général) était développée à partir d'un châssis standard de Jeep, mais disposait d'une carrosserie spéciale conçue par Sparkman et Stephens, de New York, la responsabilité de l'ensemble revenant à la firme Marmon-Herrington; une hélice en assurait la propulsion dans l'eau. Cette version était plus lourde de 544 kg que le modèle standard. La production en série par Ford de la GPA commença en septembre 1942 et, arrivée en première ligne, la GPA devint l'Amphib, ou Speed. Des GPA furent envoyées en Union Soviétique et, après la guerre, les Soviétiques s'en inspirèrent pour réaliser la MAV (GAZ-46). Bien d'autres idées furent mises en pratique pour faire flotter les Jeep, mais aucune ne donna satisfaction en dehors de la GPA.   

Les Jeep étaient utilisées parfois pour mettre en oeuvre des armements surprenants. Un modèle modifié pour tirer des roquettes semblables à celles des Nebelwerfer allemands (Photo IMW. Londres).

Des canons antichars américains M3 de 37 mm sont alignés à la parade derrière leur Jeep de traction. En 1942, lorsque cette photographie fut prise, ce canon était déjà surclassé (Photo IMW. Londres).

Le GAZ-67 a été massivement mise en oeuvre au cours de la guerre de Corée. Depuis lors, le GAZ-69 est entré en service au sein des armées du pacte de Varsovie (Photo IWM. Londres).

Source des trois photos : L'Encyclopédie des Armes, volume 3, aux éditions Atlas 1984.


Les autorités militaires américaines tentèrent de développer de nombreuses armes autopropulsées à partir de la Jeep, mais sans grand succès.

Depuis sa mise au point, la Jeep fut assemblée en vingt-six usines hors des Etats-Unis et, en 1950, la Jeep était devenue le Model MC, qui à son tour aboutit au Truck, 1/4-ton Utility, 4 x 4, M38. Plus de 60 000 unités en furent produites jusqu'en 1952 et intensément mises en oeuvre durant la guerre de Corée. En avril 1953, la firme Willys-Overland fut reprise par Henry J. Kaiser pour former la Kaiser Jeep Corporation. Les séries de Jeep CJ furent alors développées, comprenant la CJ-3B (Truck, 1/4-ton, 4 x 4, M606), la CJ-5 (Truck, 1/4-ton,Utility 4 x 4, M38A1), et la CJ-6 (Truck, 1/4-ton,Ambulance, 4 x 4, M170). L'actuel modèle en service au sein de l'US Army, désigné Truck, 1/4-ton Utility, 4 x 4, M151 (Mutt), mis au point par Ford, est d'une conception entièrement nouvelle et incorpore un grand nombre d'innovations techniques.

La fin du conflit mondial ne signifia pas le déclassement de la Jeep, qui continua une brillante carrière sur tous les champs de bataille de la planète. Quels que soient les bouleversements militaires de futur, la Jeep sera encore en première ligne, assurant la fonction vitale des liaisons.


"" Caractéristiques de la Jeep Willys ""

Moteurs : 4 cylindres en ligne.

Cylindrée : 2 199 cm3.

Puissance : 60 ch à 3 000 tr/mn.

Alimentation : 1 carburateur Carter WO-539S.

Distribution : Soupapes latérales.

Allumage : Par dynamo Auto-Lite GEG 5002.

Transmission : Boite à 3 vitesses avant plus marche arrière; boite de transfert avec 2 rapports de pont et crabotage du pont avant.

Pneumatiques : 600 x 16 "military".

Empattement : 200 cm.

Voie : 125 cm.

Longueur : 337 cm.

Largeur : 157 cm.

Hauteur : 177 cm.

Poids : 964 kg.

Vitesse maximale : 105 km/h.

Un des emplois les plus inhabituels de la Jeep fut sa mise en oeuvre comme véhicule sur voie de chemin de fer. Remarquer les roues de route prêtes à être à nouveau fixées (Photo IWM. Londres).

Une Jeep débarque à pleine vitesse sur une plage de Nouvelle-Guinée afin de prendre part aux combats pour la ville de Hollandia. Plus à droite, un grand navire de débarquement attend le moment de mettre ses troupes à terre (Photo IWM. Londres.

Source des deux photos : L'Encyclopédie des Armes, volume 3, aux éditions, Paris 1984.

Une Jeep lors de la bataille de Normandie, un camion chargé de munitions, atteint par un mortier ennemi, vient de sauter. Les autres passeront quand même !

Source : Le débarquement aux éditions Gautier-Languereau 1958.


"" La réalisation de la maquette par Joël ""

C'est surement sur une photo comme celle-ci que Joël a réalisé sa Jeep : Pour faire face à la puissante contre-offensive allemande de l'hiver 1944, les Américains ont dû blinder hâtivement leurs véhicules légers et les armer de mitrailleuses lourdes. En effet, les équipements des Alliés, peu adaptés, eurent beaucoup à souffrir des rigueurs de l'hiver (Photo IWM. Londres).











Joël / Jean - Marie

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