Le missile de croisière V1.

 



"" Die Waffer der Vergeltung 1 ""


Maquette Tamiya au 1/48.     Référence : n° 61052.






Historique : Les deux premiers paragraphes page 5 du livre : Les armes secrètes et ouvrages mystérieux, par Myrone N. Cuich, aux éditions E.C.P.A. Sirpa.

La Seconde Guerre mondial de A. à Z. aux éditions Larousse 1983.

Miroir de l'Histoire n° T 277 aux éditions Jules Tallandier 1973, pour l'exploit de la pilote d'essai Hanna Reitsch de pilotée un V1.


Réalisation de la maquette Tamiya par Michel H., du MCT Maquette Club Thionvillois (57) France.




L'une des plus célèbres parmi les armes secrètes qui ont été employées par les Allemands durant la Dernière Guerre mondiale, fut le V1. Première arme de représaille ( Vergeltungswaffe N°1) officiellement dénommée FGZ-76, baptisée par les Anglais "Flyng-Bomb", elle sera le premier missile opérationnel de la seconde guerre. Quel était cet engin  ? que l'Allemagne, prise à la gorge, venait de jeter dans la balance de guerre ? Il se présentait sous la forme d'un petit "Avion Robot" ou bombe soufflante, pesant 2 500 kg, muni d'ailes rectangulaires, d'un empennage et d'un dérive.

La bombe volante V1, fut agréée au printemps 1943, par la Commission des engins de bombardement à longue portée et déclarée opérationnelle le 1er décembre 1943. Elle était à l'étude de l'ingénieur Lusser du bureau des projets de la Société Fieseler dont les essais avaient commencé dès 1939, à la grande base expérimental de Peenemüde sur les bords de la Baltique. Elle avait pour but de doter la Luftwaffe d'une arme d'attaque non pilotée, construite par l'usine Volkswagen à Fallersleten, sous le nom de Fieseler Fi-103. Construit également dans 17 autres endroits à travers l'Allemagne avec une chaîne d'assemblage à Peenemüde, où les deux premiers Fi-103 seront lancés le 26 mai 1943, mais retomberont à la mer, après un vol très bref. Cette "arme miracle" à laquelle Hitler donnera sur proposition de Goebbels, début juin 1944  la dénomination de V (Vergeltungswaffe) ou arme de représaille n°1 en contrepartie du V de "Victory" lancé par Winston Churchill.

Le V1 exposé au musée de St Omer La Coupole (France).   
Collection personnelle de M. Alain Bertini. 
Photo du Fieseler Fi-103 parut dans le magazine allemand Der Adler en 1943 ou 1944.

Les bombes volantes de type 1 avaient une portée accrue et des ogives réduites. FZG-76 était l'un des officiels.
Source : La revue anglaise Airfix Magazine de mars 1984.


La bombe volante Fieseler Fi-103 ou FZG-76 (Flakzielgerät, engin-cible antiaérien, ou Fernzielgerät, engin-cible à longue distance) est plus connue sous le nom de V1 (Vergeltungswaffe Eins, arme de représailles n°1. Missile ailé à guidage préréglé avant le lancement, c'est, avec le V2, la plus célèbre et la plus utilisée des armes nouvelles allemandes de la Seconde Guerre mondiale.
La conception de son pulsoréacteur repose sur des brevets et réalisations français datés entre 1907 et 1920 et perfectionnés en Allemagne, en particulier par l'ingénieur munichois Paul Schmidt. Ses travaux et ceux de l'Argus Motorenwerke attirèrent l'attention de la Luftwaffe dès 1933-35. En 1938, à l'issue d'un concours qui opposa le moteur de Paul Schmidt à celui de l'Argus, ce dernier fut choisi par le Reichsluftfahrtministerium RLM, qui autorisa dès lors son dés lors son développement industriel. Les premiers essais en vol furent effectués sur un biplan d'entraînement Gotha Go-145 le 30 avril 1941.
Le maréchal Milch, appuyé par Göring et Albert Speer, suggéra et fit accepter la même année à Hitler le montage de ce pulsoréacteur sur un missile. Début 1942, le V1 commençait à prendre forme sur les planches à dessins du bureau d'études de la Fieseler Flugzeugbau, dirigé par l'ingénieur Robert Lusser. Le 19 juin 1942, la construction d'un prototype commençait officiellement à Peenemünde dans le cadre du programme Vulcan, qui englobait tous les engins sans pilote mis au point pour la Luftwaffe. Le comportement en vol du V1 fut étudié sur un exemplaire non motorisé, lâché d'un bombardier Focke-Wulf FW-200, début décembre 1942. 

Projet de bombe volante Schmidt / Madelung 1934.

Pulsoréacteur Schmidt de 510 mm de diamètre.

Pulsoréacteur Argus As 109-014.

Gotha Go-145 C-1, D-IIWS, teste un Argus As 014.

Source des quatre photos : Monogram Close-Up n°4, aux éditions Monogram 1977.

Le prototype du V1 : Les premiers prototypes de missiles V-Zellen, tels que le Fi-103V-17 vu ici, avaient une forme un peu plus élégante que les missiles de production et de nombreuses petites différences dans les détails. La sonde sur le nez contenait une fusée éclairante utilisée pour suivre le missile après le lancement. Ce missile particulier a été lancé en novembre 1943.

Source : Collection personnelle.


Le 24 décembre suivant eut lieu p Peenemüde le premier tir réussi. Retardée par des difficultés de mise au point et de violents bombardements alliés sur Peenemüde et les usines de montage, la production en série ne commença que le 1er mars 1944. L'objectif était de 8 000 missiles par mois dès octobre 1944. La production était répartie entre les sociétés Gerhard Fieseler (cellule et empennage), Argus (pulsoréacteur), Askania (pilote automatique, gyroscopes, systèmes auxiliaires d'énergie et asservissements hydrauliques ou pneumatiques). Un partie des tâches assurées par les usines Fieseler de Kassel dut être ultérieurement transférée aux établissements Volkswagen de Fallersleben. Entre-temps, devant la recrudescence des attaques aériennes alliées sur Peenemüde et les usines de fabrication du V1, le département SS des constructions (dirigé par H. Kammler) fut chargé d'édifier dès l'automne 1943 un grand usine souterraine pour la fabrication conjointe des V1 et des V2, dans les montagnes du Harz, près de Nordhausen : 25 000 à 30 000 détenus des camps de concentration travaillèrent et moururent, souvent dans des conditions atroces, dans ce complexe nommé "Mittelwerk" ("usine du milieu"), qui resta ignré des Alliés jusqu'à sa capture, intact, par la IXe armée américaine en avril 1945.

Des missiles V1 stockés à Nordhausen, au Mittlewerk dans les montagnes Hartz, ont également été découvertes (IWM).

Des wagons de V1, les ailes démontées au départ de Nordhausen.

Source : Armes secrètes et ouvrages mystérieux aux éditions E.C.P.A. Sirpa.



Les essais et la mise en oeuvre opérationnelle des V1 étaient confiés à l'Erprobungskommando Wachtel (commando d’essai) devenu le Flakregiment 155 du colonel Wachtel, dépendant du LXVe corps du général Heinemann. L'offensive des V1 sur l'Angleterre fut déclenchée le 12 juin 1944 et culmina en janvier 1945. Environ 35 000 V1 furent produits entre 1944 et mars 1945 : 9 251 furent lancés contre l'Angleterre (dont 4 261 détruits par la DCA, les barrages de ballons ou des chasseurs anglais) :  6 551 furent tirés contre Anvers.

Malgré leur grande vulnérabilité due à leurs faibles performances, les V1 sont responsables de la mort de plus de 2 500 civils anglais et ils obligèrent l'aviation alliée à consacrer, en juin-juillet 1944, 44 pour cent de son effort de son effort de bombardement aux bases de lancement de V1 (opération Crossbow).

Quelques V1 furent lancés par des bombardiers moyens Heinkel He-111, ce qui faisait passer leur rayon d'action à 400 km. Mais ces tentatives furent bien vite arrêtées devant les pertes subies par les appareils porteurs. Une version pilotée du V1, le V1 E, fut essayée, sans suite, par la célèbre pilote d'essai Hanna Reitsch. Les V1 ne purent empêcher la défaite allemande : tout au plus obligèrent-t'ils les Alliés à consacrer des moyens substantiels à leur destruction. De nombreux missiles réalisés après la guerre se sont inspirés du V1, mais en abandonnant le guidage préréglé au profit du guidage radio.

Une bombe volante commence sa plongée à proximité de Drury Lane (IWM).

Le lieutenant-colonel Max Wachtel, le commandant du Flak-Regiment 155W, qui a lancé la majeure partie des V1 sur l'Angleterre.

Lorsque les bases de fusées V1 en France ont été envahies ou détruites par les bombardements, les Allemands sont revenus à une nouvelle méthode de lancement de leurs bombes volantes. Gotterdammerung, les V1 étaient suspendus sous d'anciens bombardiers Heinkel He 111 et lancés depuis de bas niveaux au large des côtes anglaises.

Source des trois photos : La revue Aipower n°2, volume 8 de ars 1978.

Le V1 n°83 monté sous le Heinkel He 111 à Karlshagen, noter l'alimentation de la bougie.

Un V1 monté sous le Heinkel He 111 du III KG53 sur une base de Hollande en décembre 1944.

Source des deux photos : Armes secrètes et ouvrages mystérieux aux éditions E.C.P.A.


"" L'exploit de Hanna Reitsch ""




Après son terrible accident sur le Messerschmitt Me 163, cet accident révèle six fractures du crâne et une fêlure des cloisons nasales. Cinq mois de cette année 1942 se passent à l'hôpital de Ratisbonne, dont deux entre la vie et la mort.
Quelques jours après l'accident, le capitaine Reitsch a reçu la décoration qu'aucune Allemande encore n'avait obtenue : la ctoix de fer de première classe (EK I).
Hanna Reitsch part en convalescence seule dans une maison que des amis silésiens lui prêtent. Des semaines longues et douloureuses se succèdent, où le vaillant capitaine se bat contre d'affreux maux de tête. Pourra-t'elle encore voler ? C'est la question, lancinante et incessante, dont la réponse reste négative : la moindre promenade en voiture lui donne le vertige.
C'est la première chose à combattre. Et la première chose à faire : monter sur le toit de la maison par l'échelle intérieure de la cheminée. Au bout de quatre semaines de cet exercice, elle peut sans se tenir et sans avoir le vertige quitter des yeux la cheminée et regarder le paysage, puis le sol : sauvée.
En novembre 1943, Hanna Reitsch arrive à Orcha sur le front russe où elle a été appelée par le général von Greim. Avec lui elle vole dans un "Fieseler Storch" en rase-mottes, sous l'artillerie ennemie.
Le 28 février 1944, le capitaine Reitsch est convoqué par Hitler à Berchtesgaden, pour recevoir officiellement la croix de fer de première classe.


"" Un coup de téléphone d'Otto Skorzeny "" 

 
On parle des missions-suicide. Mais le Führer ne pense pas que la situation de l'Allemagne soit assez désespérée pour justifiée de telles opérations. Il faudrait, pour bien faire, équiper le V1 pour le rendre habitable.
L'occasion se présente de réaliser les essais des V1 : un jour Hanna Reitsch reçoit un coup de téléphone inattendu : Otto Skorseny à l'appareil. Il l'appelle de la part de Himmler et sollicite une entrevue rapide : le projet de V1 habité est retenu mais il est gardé secret.
La première version du nouveau V1 (Vergeltungswaffe n°1) est un monoplace avec train d'atterrissage, ce qui est singulier pour une bombe à pulsoréacteur. Rayon d'action : 300 km. Vitesse : 800 km/h. La deuxième version du V1 est un biplace pour deux pilotes-suicide, doubles commandes. Avec la troisième version on revient au monoplace sans moteur, sans possibilité d'atterrissage, c'est-à-dire sans train. Seul le pulsoréacteur permet le lancement sur la rampe. Le V1 ensuite n'atterrit plus : il s'écrase.
Hanna Reitsch enthousiasmée se propose pour les essais de la première version. Grâce à elle on pourra former des pilotes de V1, candidats au suicide. Les essais se déroulent rapidement, car il est tard déjà pour sauver l'Allemagne. Il est même trop tard.
Blessée lors d'une attaque aérienne en octobre 1944 tandis qu'elle se rend aux abris, Hanna Reitsch passe à nouveau plusieurs semaines d’hôpital à Berlin. Lorsqu'elle en sort, la guerre est entrée dans sa phase finale. Les seuls rôles qui lui échoueront encore : la mission de Kitzbühel et l'atterrissage devant la porte de Brandebourg quelques jours avant la capitulation.
De mai 1945 à novembre 1946, le capitaine Reitsch est en captivité chez les Américains : on a vu en elle, non le pilote d'essai, mais le militant nazi qu'elle n'a jamais été.
Libérée à la fin de l'année 1946, Hanna Reitsch doit attendre six ans pour reprendre les commandes d'un avion : ce n'est qu'en 1952, qu'on autorise les Allemands à voler à nouveau.


 "" Caractéristiques du Fieseler Fi 103 ""

Poids total : 2 tonnes (dont 600 kg de carburant et 1 tonne d'explosif).
Envergure : 5 m.
Longueur hors tout : 8 m.
Propulsion : Par pulsoréacteur Argus "As 109-14"
Vitesse : Entre 550 et 600 km/h.
Altitude de vol : Entre 600 et 1 000 m.
Portée : 210 km (lancement terrestre) ou 400 km (lancement par avion) - B.C.

Hanna sera la dernière à se poser à Berlin en flammes. Elle explique ici son difficile atterrissage devant la porte de Brandebourg.
Source : Miroir de l'houstoire n° T 277 d'octobre-novembre 1973.

Un Fi 103 A-1/Re 4 équipé d'un cône avant en bois mais dépourvu de fusible à impact. Il est fort possible que cet exemple ait été donné plus tard au Jesse Lee Post de VFW Greencastle, Indiana.

Fuselage d'un Fi 103 A-1/Re 4 W.Nr. 139 sur son chariot de transport à Dannenberg. Le bloc de bois attaché à la tête, à côté de la verrière, a été retiré avant le vol.
Source des deux photos : Monogram Close-Up aux éditions Monogram 1977.

3) Reichenberg II avec cockpits tandem. 4) Reichenberg III monoplace (notez les ailerons).
Source : La revue Scale Models International de novembre 1986.

Rampe de V1 du musée de St Omer, La Coupole.  Collection personnelle de M. Alain Bertini.

Collection personnelle.


"" La maquette Tamiya au 1/48 ""















Jean - Marie



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