L'épopée Harley-Davidson.

 




"" Recognizable by its noise, which makers you shudder ""

Maquette Tamiya au 1/35 (2 fois).     Référence : 35 084.

Maquette Miniart au 1/32.     Référence : 32 010.

Maquette Académy au 1/10.     Référence : 15 500.




Historique : La revue l'Enthousiaste n°28 (numéro spécial U.S.A.), aux éditions e.p.a., dépot légal 2e semestre 1980, article de C. Badbaladaire.

La revue MPM, maquettes plastique magazine n°64 de septembre 1976 aux éditions NMPP, et n°119 de septembre 1981, aux éditions SAEM-Transport-Presse.



Réalisation des maquettes : Laurent Cartillone, marque Tamiya /// Bruno Rondaux, marque Tamiya /// Sylvain Cadet du MCT Thionvillois (57) pour les marques Miniart et Académy.




Historique : On connait les premières années de l'ère automobile et comment des pionniers, des visionnaires crurent en elle. Un nombre incalculable de petits constructeurs, de par le monde, créèrent leur marque. Sur le nombre, peu existent encore de nos jours. Ces marques restantes eurent à affronter des crises économiques, la tourmente des guerres, et le bon vouloir des acheteurs, William Harley et Arthur Davidson ne savaient pas, en 1901, qu'ils allaient créer un véritable mythe autour de leur nom.


En 1901, William Harley a 21 ans et Arthur Davidson en a 20. Tous deux travaillent dans une entreprise de Milwaukee, Wisconsin. Harley est dessinateur, Davidson, lui, est maquettiste. Les deux amis envisagent de créer leur propre affaire. Harley a déjà travaillé pour une fabrique de cycles quelques années auparavant. De là à réaliser un moteur pour ne plus avoir à pédaler, il n'y a qu'un pas que ces deux garçons franchissent allègrement. Rapidement, un petit moteur auxiliaire refroidi par air voit le jour.

En 1902, Arthur Davidson écrit à son frère Walter, lui parlant de son petit moteur. Walter s'y intéresse et vient à Milwaukee aider les deux associés à construire le premier prototype.

En même temps, le troisième frère William Davidson joint le groupe. Ensemble, ils vont réaliser une réussite considérable. A leurs heures perdues, travaillant tous au-dehors, ils élaborent la première Harley Davidson. C'est Walter qui sera désigné par tous pour être le "pilote essayeur". Cette tâche qui lui fut confiée en 1903, William l'assumera pendant vingt-cinq ans ! La première Harley est construite dans un petit local en planches situé dans le jardin du père Davidson. En hommes qui voient loin, ils peignent sur la porte ces mots maintenant célèbre de par le monde : Harley Davidson Motor Co". Malgré qu'il y ait dans l'association 3 frères Davidson pour 1 unique Harley, le nom de ce dernier sera placé en tête car c'est à lui que vient l'élaboration du moteur inspiré du moteur français de Dion Bouton. Finalement, ce premier moteur Harley se révélera de faible puissance. Construit de manière archaïque, il faut mentionner que son carburateur avait été fabriqué à partir d'une petite boîte de tomate en fer-blanc ! Remise à l'atelier, pardon, à l'usine, cette première Harley fut améliorée puis elle fut mise en production.

A la fin de l'année 1903, trois machines avaient été produites. Dans 10 ans, en 1913, Harley Davidson fera paraître une publicité dans les revues de l'époque, signalant que la première machine produite en 1903 est toujours vaillante, ayant déjà parcouru 160 000 km. Devant ce premier résultat encourageant de 1903, les associés doublèrent leur local en 1904 et produisirent cette année-là... trois autres motos. La cadence allait maintenant s'accentuer. En 1905, c'est cinq machines qui seront construites. En 1906, un oncle Davidson prêta de l'argent pour construire un atelier sur l'emplacement de l'actuelle usine à Milwaukee. Ce ne sont pas moins de 50 motos qui seront produites dans cette nouvelle usine en 1906. Il est alors temps pour tous de quitter leur travail principal pour s'occuper de l'usine. De plus, ils engagent cinq ouvriers : la machine est lancée. Seul William Harley ne vient pas encore travailler avec ses copains. Il retourne à l'université pour se perfectionner pendant deux ans. C'est son diplôme en poche qu'il reviendra à Milwaukee en 1908 pour dessiner un moteur plus puissant. Il pense qu'un bicylindres en V réglera le manque de puissance du monocylindre : 1 000 cm3, 7 CV, 80 km/h, c'est ce qu'attend la clientèle locale. 1 000 machines des deux modèles mono et bicylindres seront fabriquées en 1909 par 35 ouvriers.   

La joie de vivre en Harley quelque part en Allemagne dans les années trente.

La première Harley aux mains de l'essayeur "maison" : William Davidson.
Source des deux photos : La revue l'Enthousiaste n°28 de novembre 1980.


Les historiens ont coutume d'attribuer à Harley Davidson l'invention de poignée tournante en 1909. En fait, la grande firme française René Gillet avait bien avant cette date expérimenté la poignée tournante sur ses motos. Toujours en 1909, Harley inaugure une nouvelle fourche avant. Cette fourche sera utilisée sur tous les modèles jusqu'en 1949.
A cette époque, il est difficile de dénombrer les fabricants de motos. Ils ont pour noms : Yale, Pope, Thor, ou Flying, mais les trois plus importantes usines sont alors dand l'ordre Indian, Excelsior et Harley Davidson.
Et puis la Première Guerre mondiale arriva et il est inutile de retracer le manque de moyens techniques que rencontra l'armée française. Avec l'entrée en guerre des Etats-Unis en 1917, c'est à un déferlement de motos américaines Indian et Harley qu’assistaient les Européens. Faiblement importée avant la guerre, l'armée des Etats-Unis va ononder la France de cette 1000 Harley qui va faire l'admiration des Français. Comme c'est la première vraie rencontre des Français et de Harley, il convient de la décrire en détail : cette moto est une 998 cm3 quatre temps semi-culbutée : les soupapes d'admission sont culbutées alors due celles d'échappement sont latérales, alésage 87,1 mm, course 88,9 mm. Très solide, ce moteur ne tourne qu'à un régime de 3 200 tr/mn. Le graissage s'effectue par une pompe mécanique à débit visible doublée par une pompe à huile "à main" d'appoint. L'allumage s'effectue par un magnéto haute tension. L'éclairage électrique, encore inconnu en Europe, est monté en série sur cette moto. Le carburateur unique est un Schebler, marque très connue, outre-Atlantique, de carburateur qui équipe la majorité des grandes marques dont Indian. 
Une seringue en laiton est prévue par le constructeur pour injecter dans les cylindres une dose d'essence servant à faciliter les démarrages par grand froid. La boite de vitesses séparée du moteur à 3 rapports. L'embrayage est commandé à la main ou au pied. Cette machine sera la moto de l'estafette militaire avec ou sans side-car. Pour procurer à l'Europe plus de machines, Harley Davidson stoppa ses ventes aux civils pendant deux ans et fabriqua 20 000 motos pour le conflit. De plus, Harley Davidson créa une école pour apprendre aux militaires l'entretien et la réparation de ses machines. Les surplus après la guerre regorgèrent de ces motos. On les vendait en lot par 10, 20, l'équivalent de quelques bouteilles de vin chacune. Ces ventes handicapèrent terriblement l'industrie motocycliste française qui avait bien du mal à se remettre déjà de la guerre. Cette Première Guerre mondiale fit une publicité énorme à Harley qui continua son modèle pilitaire pour le vendre aux civils. A partir de l'armistice, Harley Davidson fut régulièrement importée en France et d'abord par "le Syndicat commercial des Agents de l'Automobile et du Cycle" à Neuilly, alors que les grands vendeurs de pièces détachées Harley seront les Ets Cachemaille et Lessieux à Asnières, dans les années vingt.     

Les surplus de la guerre 14/18 : des champs entiers de Harley.

La version militaire de la guerre sera poursuivie dans une version civile.

Source des deux photos : La revue l'Enthousiaste n°28 de novembre 1980.


La grande nouveauté, en 1919, est l'apparition de la 6 HP. Contrairement à ce qui a été fait jusqu'à maintenant, la 6 HP possède un moteur flat-twin placé longitudinalement, comme les Douglas de la même époque.

Moins lourde que le modèle militaire, la 6 HP flat twing est un modèle plus sportif. Son centre de gravité, du fait de la forme du moteur, se trouve situé plus bas. Le forme un bloc avec la boite de vitesses. Sa cylindrée est de 548 cm3 (70 x 76), ses soupapes latérales. Autant le dire tout de suite, il ne sera pas construit beaucoup de modèles de ce type et l'heureux propriétaire d'une 6 HP peut être fier, car une poignée fut importée en France. C'est au guidon de ce modème que Hap Scherer établit un nouveau record Canada-Mexique en 64 heures et 58 minutes, battant de près de 5 heures l'ancien record détenu par une Excelsior. En 1922, le premier modéle "74 cubic inches" apparut, véritable ancêtre de l'Electra Glide d'aujourd'hui.

La vogue des 4 cylindres en ligne fut très vive perndant les années vingt : Indian, Henderson, Ace, Excelsior, Militaire, Cleveland, Pierce Arrows, y allèrent de leur 4-cylindres! Et Harley? Bien sûr, à Milwaukee on se dépêcha d'en dessiner une, mais ce projet fut rapidement abandonné avant que de voir le jour.

Par contre, en 1926, apparut un nouveau modèle qui allait se prêter plus particulièrement à la crise qui n'allait pas manquer de secouer les Etats-Unis, quelques années plus tard : une 350 cm3 monocylindre. Bien entendu, tout au long de ces années et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, sortirent de très nombreux modèles, bicylindres en V qui, évoluant au fil des ans, seront les descendants de la 1 000 cm3 de 1917 et les ancêtres de la WLA de 1942. En France, de nombreuses Harley seront importées mais la crise aidant, à partir de 1930, le public se tournera vers des motos plus petites, plus économiques et pour les irréductibles de la grosse cylindrée vers les belles réalisations françaises : Gnôme et Rhône, René Gillet, Terrot.

Pourtant, il faut signaler une réalisation franco-belge, l'Harlette, véritable reproduction de l'Harley de 1917, mais en réduction et avec un petit moteur de 175 cm3 deux temps qui aurait bien fait rire les Américains : même fourche, même forme, même couleur.

De nombreuses Harley participèrent à des compétitions qui étaient à l'époque une source publicitaire très importante. C'est en 1908 et avec Walter Davidson au guidon que Harley Davidson entra dans le grand bain de la compétition. Il remporta cette année là la "FAM Endurance Run" à Catskill, dans l'Etat de New York. C'était parti, on vit des Harley sur toutes les pistes, sur toutes les routes. Le 22 février 1921, Otto Walker remporta (sur une H.D., bien sûr) une course à Fresno en Californie sur une piste en bois. A cela rien que banal, pourtant cette date historique marque la première course remportée par une moto à + de 100 miles à l'heure de moyenne (+de 160 km/h). En France, une Harley remporta même le Bol-d'Or en 1938 sur le circuit de Montlhéry, attelée à un side-car. Tinoco était aux commandes, il réalisa, seul pendant 24 heures, 2 004 kilomètres à 83 km/h de moyenne.

De haut en bas : le Servi-car à trois roues équipé d'un moteur "45", la même "45" solo, et le side-car Harley attelé à la "74" de 1935.

Une Harley 1000 de la guerre modifiée pour participer à des épreuves dans la région de Nice.

Tinoco sera le premier pilote (et le seul) à remporter le Bol d'Or sur une Harley, ici en 1938 à Montlhéry.

Source des trois photos : La revue enthousiaste n°28 de novembre 1980.


En 1936, il faut signaler l'apparition du moteur 1 300 cm3, issu du modèle "74" cubic réalésé, qui sera construit jusque après la guerre.

La Seconde Guerre est là et bien là. On recommence : manque de matériel, entrée en guerre des Alliés, arrivée des Harley Davidson. Les Sammies arriveront sur les maintenant célèbres W.L.A. Ce sont des motos extrapolées de la WL 45 civile, une rustique 750 cm3 à soupapes latérales. Elle devient WLA 45, A pour Army, 45 pour 45 cubic inches, la cylindrée. Les modifications apportées sont mineures : un gros filtre à air sur le côté gauche, sur la fourche est fixé un étui à fusil pour y loger la Thomson à chargeur droit. Sur la gauche une boîte à munitions. Ajoutez à cela un phare à longue portée, qui disparaîtra pour un phare de black-out moins efficace. Une plaque de blindage protège le carter moteur et les garde-boue sont montés sans flasques pour un usage tout terrain. Elles seront aussi équipées d'un pare-brise en rhodoïd et toile. Les trois corps américains en seront dotés : l'armée de terre, la Navy et l'U.S. Air Force. La W.L.A. sera construite jusqu'en 1942, après quoi naîtra la W.L.C. quasiment identique. La principale modification a porté sur les roues maintenant interchangeables.

En tout, 90 000 W.L.A. et W.L.C. seront construites. Elles n'étaient pas rapides mais étaient de braves bisons infatigables assurant sans faiblir leur rôle d'estafette. Comme lors de la Première Guerre mondiale, des stocks importants de ces motos resteront en Europe. Récupérées, elles seront les engins d'une certaine "fureur de vivre" symbolisée à l'écran. En 1945, les usines Harley Davidson recommencent à produire quelques motos civiles.

Le marché de la moto reprendra vraiment à partir de 1947 aux Etats-Unis.

Il faut néanmoins signaler que, en 1942, H.D. élabora une nouvelle moto selon les desiderata de l'Armée américaine. Il s'agit de la XA de 750 cm3. Cette moto est inspirée de la B.M.W. et des Gnôme françaises par son moteur "flat-twin" (en travers cette fois) à soupapes latérales. Sur cette moto, la transmission était à cardan. Ce sera la seule Harley de l'histoire à être ainsi équipée. Seulement, 1 000 exemplaires de la XA seront produits, essentiellement en prévision de combats dans le désert d'Afrique du Nord. La paix revenue, les Etats-Unis connaîtront, comme l'Europe, le besoin de véhicule légers et de faible cylindrée. H.D. mettra sur le marché son premier moteur deux temps de 125 cm3 en 1947. 

En 1952, la WL 45 sera remplacée par le modèle K à suspension avant et arrire hydraulique, puis deviendra le type KH en accroissant sa cylindrée jusqu'à 900 cm3. La naissance du sporster XL viendra remplacer la KH en 1957. Puis ce sera les Harley Davidson modernes Hydra Glide, Dino Glide et Electra Glide plus près de nous.  

Les side-car Harle Davidson servirent à maints usages, ici un pompiste ambulant.

La célèbre mais "introuvable" flat-twin Harley Davidson construite pendant la 2ème guerre mondiale.   
La police militaire équipée de WLC (vers 1945).
Elle deviendra dans les années cinquante la moto de la fureur de vivre; ici une WLA quelque peu modifiée.
Source des quatre photos : La revue l'Enthousiaste n°28 de novembre 1980.


En France, avec l'époque "anglaise" puis l'époque "japonaise" contemporaine, les possesseurs de Harley seront toujours des motocyclistes considérés comme marginaux. Adorées par les uns, haïes par les autres, les Harley n'en demeurent pas moins de fantastiques motos. Qui n'a pas roulé dans la campagne, sur route, par un beau ciel bleu, les Ray-Ban aux yeux, un air de Presley dans la tête, en jeans et bottes texanes, ne peut comprendre l’indicible plaisir que l'on peut éprouver à son guidon.

Après guerre, le sport reprit ses droits : une H.D. au circuit de Haute-Normandie 1949.
Source : La revue enthousiaste n°28 de novembre 1980.



"" Des Harley en maquettes ""


" La Harley de Laurent " 










" La Harley de Bruno "







" Les deux Harley de Sylvain "










Jean - Marie

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