Gloster SS.37. Mk.1. Gladiator.

- septembre 16, 2020

"" An unhappy fighter ""

Maquette ICM au 1/32. Référence : n°ICM 32040.

Historique : Les trois premiers paragraphes page 1164, de l'Encyclopédie de l'Aviation Mach 1, volume 4, aux éditions Atlas, Paris, 1980.

La revue Connaissance de l'Histoire : Avions militaires 1919 - 1939, aux éditions Hachette, 4ième trimestre 1979.

Réalisation maquette et photos, par mon ami Doudou (surnom), du Maquette club Thionvillois (57) France.

Historique : Les établissements Gloster Aircraft léguèrent à la RAF en 1940 son dernier biplan de chasse et, quatre ans plus tard, son premier intercepteur à réaction.

Au nombre des quelques pionniers britanniques qui, au début du XXe siècle fondèrent leurs propres compagnies figure George Holt Thomas. Fils du fondateur de Daily Graphic, ce dernier considérait l'aventure de l'air comme une source d'informations pour son journal. Mais cet intérêt se transforma bien vite en passion, et, après avoir assisté à plusieurs meetings en France, il obtint la licence de vente des appareils Farman et des moteurs Gnome pour la Grande-Bretagne.

En 1912, il fondait sa propre firme, il fondait sa propre firme, l'Aircraft Manufacturing Compagny (avec des ateliers à Hendon, Walthamstow et Merton), pour assembler les avions Farman, leurs moteurs et des accessoires. Deux ans plus tard, il s'associat avec Hugh Burroughes, qui, pendant cinquante ans, allait jouer un rôle capital dans les orientations de la firme. Par la suite, ils furent rejoints par Geoffrey de Havilland, qui, comme Burroughes, avait travaillé à la fabrique de ballons de Farnborough (Hampshire).

Dernier représentant de la formule biplan au sein du Fighter Command, le Gloster Gladiator ne doit le plus clair de sa notoriété ni à des qualités particulières, ni à des exploits fameux, mais au seul fait, peu goûté de ses pilotes, d'avoir été jeté dans la bataille à l'âge de la retraite, et de n'avoir jamais pu se mesurer d'égal à égal avec aucun adversaire, exception faite des appareils de la Regia Aeronautica Italiane.

Le Gloster Gladiator, dernier chasseur biplan de la RAF. Il était très maniable et capable d'une vitesse maximale de 407 km/h.

Source: Histoire illustrée de l'Aviation aux éditions Fernand Nathan et Cie, 1978.

La firme britannique qui construisit le Gladiator avait été créée en 1917 sous le nom parfaitement imprononçable hors d'Angleterre de "Gloucestershire Aircraft Compagny Limited". Elle fut rebaptisée en 1926 "Gloster Aircraft Compagny Limited" et ne se fit guère remarquer à ses débuts pour l'originalité de ses réalisations jusqu'à l'époque du second conflit mondial où elle se distingua dans le développement et la mise au point de l'avion à réaction. Comment prévoir d'ailleurs en 1930 que les spécifications très exigeantes de la fiche-programme n° F 7/30 de l'Air Ministry concernant un nouvel avion de chasse aboutiraient à un biplan totalement périmé dès le jour de la remise à la RAF du premier exemplaire de série, le 16 février 1937.

La fiche programme F 7/30 exigeait en effet du futur chasseur des performances réellement exceptionnelles : une puissance de feu doublée, quatre mitrailleuses standard de l'époque; une vitesse de 400 km/h, largement supérieure à celle de tous les avions de combat en service; de brillantes qualités de vitesse ascensionnelle, de maniabilité, de plafond pratique; et en plus la possibilité d'emploi en chasse de nuit.

Les constructeurs britanniques étaient bien loin d'être capables de satisfaire à pareilles exigences. En outre, ils furent victimes du lourd handicap imposé par la préférence visible de l'Air Ministry en faveur du tout nouveau moteur Rolls-Royce Goshawk à 12 cylindres refroidi par évaporation sur les surfaces du radiateur.

Technique délicate qui, pour un avion de combat, entrait en conflit avec quelques problèmes insurmontables de complication du système, de masse et de vulnérabilité. Finalement, le Rolls-Royce Goshawk dut être classé parmi les rares échecs de la société Rolls-Royce dans le domaine des moteurs classiques.

Le chasseur biplan Gloster Gladiator était, vers 1935, l'un des fers de lance de l'aviation britannique périmée.

Source: Forces Aériennes par Christopher Chant aux éditions Fernand Nathan 1976.

Les déficiences du moteur et la difficulté de satisfaire aux exigences de la F 7/30 eurent pour conséquences que pas un seul des prototypes commandés par la RAF aux "grands" constructeurs anglais (Blackburn, Bristol, Hawker, Supermarine, Westland) ne fut jugé satisfaisant. Personne n'ayant gagné le concours, le prototype SS.37 réalisé un peu plus tard à titre privé par Gloster et qui se moquait ouvertement des préférences motoristiques de l'Air Ministry, finit par donner à la RAF son chasseur de transition entre les "veilles tiges", les biplans Gloster Gauntlet et Hawker Demon et Fury, et les jeunes monoplans Vickers Supermarine Spitfire et Hurricane.

Très proche du Gauntlet, le Gladiator s'en distinguait par quelques affinements comme la rédustion à deux paires seulement du nombre de mâts d'entretoise assurant la rigidité de la voilure, et la simplification de la géométrie de l'atterrisseur, à jambe unique désormais et amortisseurs noyés dans les moyeux de roues. Le moteur initialement prévu pour le prototype était le Bristol Mercury ME.30 en étoile donnant 300 cv. Mais des retards dans la mise au point de ce moteur contraignirent le constructeur à équiper le prototype d'un Mercury de 530 cv seulement.

Le prototype vola le 12 septembre 1934, sans réussir à dépasser les 380 km/h. Suivit une ample série de modifications et, grâce à l'installation à l'automne 1934 d'un Mercury IX de 830 cv, l'appareil finit par atteindre la vitesse de 399 km/h. Dans cette version il était équipé d'une verrière coulissante pour l'habitacle et de quatre mitrailleuses Vickers. L'hélice bipale Watts en bois fut préférée à l'issue d'une série d'essais à une hélice métallique tripale Fairey Reed, supérieure en vitesse horizontale, mais d'un rendement moins bon en montée.

Mettant à profit l'expérience acquise dans la construction d'ailes métalliques, Gloster mit au point le 55.18. Cet appareil répondait à un appel d'offre lancé par l'Air Ministry en 1927 afin de doter la RAF d'un chasseur rapide. Équipé d'un moteur Bristop Mercury II de 450 chevaux, le 55.18 effectua son premier vol en janvier 1929. Puis plusieurs moteurs furent essayés avant d'équiper un nouveau prototype, le 55.19 A, d'un Jupiter VII. Ce n'est qu'en 1933 qu'il recevra son moteur définitif, un Bristol Mercury VI en étoile. La photo représente : Le prototype du Gloster Gauntlet, le J-9125 est dans sa configuration finale : carénages de roues, roulette de queue et moteur Mercury VI en étoile.

Source : Fiche technique Edito-Service S.A. aux éditions Atlas (photo Musée de Air).

Forte du succès de son bombardier Hart, en service dans la RAF depuis 1930, la firme britannique Hawker Ltd avait créé en 1931 un chasseur correspondant. Les performances s'avérèrent tout aussi remarquables mais elles soumettaient le mitrailleur sans protection au souffle glacial de l'hélice. Aussi, en 1932, quand les tentatives de mise au point d'une protection du mitrailleur du Hart sans incidence néfaste sur son tir échouèrent, la firme Hawker remania le projet et en tira un nouveau chasseur rebaptisé Demon. Le premier modèle de production vola en février 1933. La photo représente : Un Hawker Demon de la première série produite, propulsé par un moteur Krestel II S. Sur cette version le mitrailleur arrière n'est pas protégé du vent par une tourelle.

Source : Fiche technique Edito-Service S.A. aux éditions Atlas (photo Musée de l'Air).

Le Hawker Fury High Speed codé K3586 servit de banc d'essais à certaines solutions techniques intégrées par la suite sur le Fury Mk. II de la RAF (Photo Hawker Siddeley).

Vu sous cet angle, le prototype du Spitfire K5054 montre bien ses ailes elliptiques si caractéristiques de cet avion.

Source: L'Univers des avions 1848/1939 aux éditions Gründ 2005.

Hurricane Mk 1 du musée de la RAF à Hendon en livrée 1938-1939.

Source: Hawker Hurricane par Mister Kit et J.P. De Cock aux éditions Atlas 1978.

Un Gloster Gladiator du Squadron 25 du Fighter Command de la RAF. Noter le canon sous chaque plan inférieur et la partie coulissante de la verrière repoussée en arrière. Ce fait révèle l'aversion des pilotes pour ce type de canopée, vers la fin des années trente.

Source: Les avions de la Seconde Guerre mondiale aux éditions Atlas 1978.

"" L'Utilisation du Gloster Gladiator ""

Le premier des 231 Gladiator Mk 1 livrés à la RAF fut remis le 16 février 1937 au squadron n°72. Bientôt après les suivants équipèrent les squadrons n°s 3, 54, 74, 80, 65, 73, 87 et 56. Les premiers exemplaires de série étaient armés de deux mitrailleuses Vickers Mk V de capot plus deux Lewis à tambour de 97 coups dans la structure montras ayant volé sur Gauntlet. Avec sa charge alaire plus élevée, la brutalité de son décrochage, et le caractère vicieux de ses vrilles, le nouveau chasseur se montrait certainement moins facile et moins agile que son prédécesseur. Même l'adjonction des volets hypersustentateurs apparut une complication inutile. Ces difficultés mêmes en firent finalement un avion parfaitement adapté à la préparation de jeunes pilotes à leur conversion sur des monoplans plus exigeants encore.

L'agression soviétique contre la Finlande pendant l'hiver 1939-40 offrit au Gladiator sa première occasion de combattre. Trente Gloster Gladiator cédés à la Finlande vinrent s'ajouter aux 12 premiers pilotés par des volontaires suédois. Baptisé "Gelli" (en Finnois, les deux premières lettres de son nom), opérant souvent avec des skis, le Gladiator ne se montra pas très convaincant dans des conditions météorologiques sévères, avec ses performances et son armement modestes, et sa dangereuse vulnérabilité.

Lorsque la Finlande fut contrainte à s'incliner le 13 mars 1940, la formation des volontaires suédois aux ordres du colonel Hugo Beckhammar avait combattu 62 jours de suite, détruit 12 avions soviétiques et perdu en combat deux Gladiator et trois Hawker.

Plan trois vues sur le Gloster Gladiator I : L'avion représenté est un Gladiator I suédois, désigné par la Swedish Air Force. Equipés de skis et peints aux couleurs finlandaises, les Gladiator suédois de la Flottilj 19 étaient pilotés par des vonlontaires suédois lors de la guerre russo-finlandaise, en 1940, et opéraient des bases de Kemi dans le nord de la Finlande. Le schéma de camouflage est conçu pour des avions opérant dans un pays enneigé de lacs et de forêts.

Source: Les avions de la Seconde Guerre mondiale aux éditions Atlas 1978.

Dernier biplan de chasse anglais, le Gladiator eut son heure de gloire pendant la seconde guerre mondiale lors de la défense de l'île de Malte.

Source: Fiche technique Edito-Service S.A. aux éditions Atlas (Photo RAF Museum).

Infiniment plus dure devait être l'épreuve subie un mois plus tard lors de l'invasion de la Norvège. Les quelques Gladiator norvégiens, armés de quatre mitrailleuses Colt de 7,62 mm, attaquèrent avec acharnement les formations de la Luftwaffe. Ils furent exterminés en deux semaines. Mais le 24 avril 1940 au matin, les 18 Gladiator de squadron n°263 de la RAF décollaient du porte-avions "Glorius" pour atterrir à 80 km de Aandalsenes, ouvrant ainsi la seconde phase des opérations, celle du débarquement allié en Norvège.

Les pilotes britanniques firent à leur tour des merveilles, dans des conditions climatiques et orographiques difficiles. La supériorité quantitative et qualitative de la Luftwaffe fit le reste et aucun des 18 Gladiator ne survivait plus le 27 avril, en dépit des victoires aériennes remportées.

Quatorze avions de renfort provenant du "Glorius" reprirent le combat à partir de Bardufoss le 23 mai, avec des résultats non négligeables. Ils furent encore dix à apponter au reçu de l'ordre de repli, mais aucun ne devait revoir l'Angleterre car le 8 juin le vieux porte-avions fut coulé par l'artillerie des croiseurs de bataille "Scharnhorst" et "Gneisnau". Les modestes performances du Gladiator en firent une proie rêvée pour les chasseurs allemands pendant et après la bataille de France : deux squadrons anéantis. Il ne retrouva d'adversaire à sa mesure que sur le théâtre méditerranéen, face aux Italiens. Le lieutenant Pattle, qui devait se faire abattre plus tard par deux Me 110 dans le ciel d'Eleusis, avait tout de même à son palmarès 40 victoires remportées sur Gloster Gladiator.

"" Caractéristiques du Gladiator I ""

Type : Chasseur monoplace.

Moteur : 1 Bristol Mercury IXs à 9 cylindres en étoile refroidi par air de 830 ch à 4 420 m.

Armement : 2 mitrailleuses Browning de 7,7 mm alimentées à 600 coups par arme dans le fuselage et 2 mitrailleuses Browning de 7,7 mm à 400 coups par arme dans les ailes.

Vitesses maximales : 400 km/h à 4 400 m et 340 km/h au niveau de la mer.

Vitesse de croisière : 340 km/h à 4 600 m.

Vitesse ascensionnelle : 716 m/mn et 6 100 m en 9 mn 3 s.

Plafond pratique : 10 000 m.

Autonomie : 900 km.

Poids : 1 459 kg à vide; 2 083 kg en charge.

Envergure : 9,83 m.

Longueur : 8,36 m.

Hauteur : 3,15 m.

Surface alaire : 30 m².

"" Caractéristiques du Gladiator Mk II ""

Type : Chasseur monoplace (Grande-Bretagne).

Moteur : 1 Bristol Mercury IX de 9 cylindres en étoiles de 830 ch (619 kW).

Performances : Vitesse maximale à 4 450 m, 414 km/h; plafond pratique, 10 210 m; distance franchissable, 710 km.

Poids : A vide, 1 562 kg; maximal en charge, 2 206 kg.

Dimensions : Envergure, 9,83 m; longueur, 8,36 m; hauteur, 3,53 m; surface alaire, 30,01 m².

Armement : 4 mitrailleuses de 7,7 mm.

Volets sortis, le Gladiator du Shuttleworth Trust se présente à l'atterrissage. Malgré ses performances modestes, le dernier biplan de chasse de la RAF était apprécié de ses pilotes pour sa robustesse et sa manœuvrabilité (Photo James Gilbert).

Source: L'Encyclopédie de l'Aviation Mach 1, volume 4, aux éditions Atlas, Paris, 1980.

Le Gloster Gladiator était un avion d'origine britannique qui équipait de nombreuses escadrilles de la RAF. Celui-ci, volant sous les couleurs de l'armée de l'air finlandaise, combattit au cours de la guerre qui opposa ce pays à l'Union soviétiques en 1939-1940.

Source: Les avions de combat aux éditions Princesse 1979.