U.S. 155 mm M1 / M2 "Long Tom".
"" The "Long Tom" hits hard ""
Maquette Hasegawa au 1/72. Référence : MB-002 : 200.
Historique : L'Encyclopédie des Armes, volume 6, aux éditions Atlas, Paris, mars 1989.
Réalisation maquette, diorama et photos par votre serviteur.
Historique : Dans les années qui suivirent la fin de la guerre civile américaine, l'artillerie lourde, d'une faible utilité dans les combats contre les Indiens, fut progressivement abandonnée. Quand les Etats-Unis s'engagèrent dans la Première Guerre mondiale, ce fut pour les Américains un choc d'avoir à acheter leur équipement aux Alliés européens. Ils décidèrent donc de concevoir leur propre artillerie. Le résultat fut le canon "Long Tom".
Le canon M1 de 155 mm de l'US Army eut une très longue naissance. Son origine remonte à 1919 lorsque le "bureau des calibres" termina son rapport prospectif sur l'évolution de l'artillerie en recommandant (entre autres) à l'armée américaine de construire un nouveau canon de 155 mm, plus puissant, afin de remplacer le M1918 de 155 mm déjà en service.
Le modèle 1918 était un bon canon. Mais son défaut majeur, aux yeux des Américains, résidait dans son origine française. L'US Army ne pouvait admettre d'être équipée avec des armes étrangères. Plusieurs années auparavant, une politique facilitant l'achat d'armes américaines avait été mise en place. On espérait ainsi maintenir une capacité de production suffisante de l'industrie d'armement américaine pour faire face à une crise.
Seules les armes étrangères réellement meilleures, ou dont on avait un besoin urgent, furent acceptées par les autorités. D'un point de vue américain, cette politique présentait d'incontestables avantages. Mais le revers de la médaille résidait dans l'isolationnisme où elle plaçait l'armée américaine, face aux développements techniques des autres industries d'armements, la condamnant ainsi à estimer les développements futurs au vu de sa seule expérience. A le veille de 1914, celle-ci se résumait aux guerres contre les Indiens et à quelques expéditions coloniales. Ces campagnes ne nécessitaient pas d'artillerie lourde et l'US Army n'avait ordonné aucune étude dans ce domaine.
Cela devait avoir de sérieuses conséquences en 1917 lors de l'entrée en guerre des Etats-Unis. Les premières divisions américaines à se rendre en Europe étaient presque exclusivement composées d'infanterie.
L'industrie américaine s'avérait incapable de lancer une production massive de pièces d'artillerie pour compenser le faible équipement de ses divisions. La seule solution consistait à adopter toutes les armes que les Alliés anglais et français pouvaient proposer. Au début, les dotations concernaient principalement des mitrailleuses. Mais l'US Army reçut bientôt des livraisons massives de pièces d'artilllerie françaises. Les Américains firent connaissance avec le célèbre canon de campagne à longue portée de 155 mm GPF (canon de grande puissance Filloux). Le GPF était considéré, avec raison, comme l'une des meilleures pièces de ce calibre à cette époque. Il pouvait tirer un projectile brisant de 43,1 kg à une distance de 18 380 m, la pièces restant néanmoins relativement maniable et facile à mettre en batterie.
C'était une arme de contrebatterie idéale, qui rendait également de grands services pour l'appui-feu à longue portée. Les Américains s'y habituèrent rapidement et l'on décida d'en construire aux Etats-Unis.
Le modèle 1918 était un bon canon. Mais son défaut majeur, aux yeux des Américains, résidait dans son origine française. L'US Army ne pouvait admettre d'être équipée avec des armes étrangères. Plusieurs années auparavant, une politique facilitant l'achat d'armes américaines avait été mise en place. On espérait ainsi maintenir une capacité de production suffisante de l'industrie d'armement américaine pour faire face à une crise.
Seules les armes étrangères réellement meilleures, ou dont on avait un besoin urgent, furent acceptées par les autorités. D'un point de vue américain, cette politique présentait d'incontestables avantages. Mais le revers de la médaille résidait dans l'isolationnisme où elle plaçait l'armée américaine, face aux développements techniques des autres industries d'armements, la condamnant ainsi à estimer les développements futurs au vu de sa seule expérience. A le veille de 1914, celle-ci se résumait aux guerres contre les Indiens et à quelques expéditions coloniales. Ces campagnes ne nécessitaient pas d'artillerie lourde et l'US Army n'avait ordonné aucune étude dans ce domaine.
Cela devait avoir de sérieuses conséquences en 1917 lors de l'entrée en guerre des Etats-Unis. Les premières divisions américaines à se rendre en Europe étaient presque exclusivement composées d'infanterie.
L'industrie américaine s'avérait incapable de lancer une production massive de pièces d'artillerie pour compenser le faible équipement de ses divisions. La seule solution consistait à adopter toutes les armes que les Alliés anglais et français pouvaient proposer. Au début, les dotations concernaient principalement des mitrailleuses. Mais l'US Army reçut bientôt des livraisons massives de pièces d'artilllerie françaises. Les Américains firent connaissance avec le célèbre canon de campagne à longue portée de 155 mm GPF (canon de grande puissance Filloux). Le GPF était considéré, avec raison, comme l'une des meilleures pièces de ce calibre à cette époque. Il pouvait tirer un projectile brisant de 43,1 kg à une distance de 18 380 m, la pièces restant néanmoins relativement maniable et facile à mettre en batterie.
C'était une arme de contrebatterie idéale, qui rendait également de grands services pour l'appui-feu à longue portée. Les Américains s'y habituèrent rapidement et l'on décida d'en construire aux Etats-Unis.
La canono M1 de 155 mm "Long Tom" de l'US Army dégageait une formidable impression de puissance; développé à partir de l'excellent canon français de 155 mm fourni aux Américains durant la Première Guerre mondiale, il devint une remarquable plate-forme de tir, rapide et précise.
Source: L'Encyclopédie des Armes, volume 6, aux éditions Atlas, Paris, mars 1989.
Canon de 155 mm long GPF (Grande Portée Fillioux). Nombre de calibre : 29,8. Poids en batterie : 11,5 tonnes. Poids de l'obus : 43 kg. Vitesse initiale : 735 m/s. Portée : 17 000 m. Champ de tir horizontal : 60°; champ de tir vertical : 0° à +35°. Cadence de tir : 4 coups/min (dessin Sferlivo).
Source: La revue Connaissance de l'Histoire n°7 de novembre 1978, aux éditions Hachette.
Le canon de 155 mm fabriqués en France prirent le nom de M1917. La version aux Etats-Unis devint M1918, qui différait de l'original par quelques détails, en raison des méthodes américaines de fabrication. Il y eut même un M1918A1 avec quelques modifications supplémentaires. Seuls quelques canons eurent le temps d'arriver en France avant l'armistice de novembre 1918.
Mais les nombreux exemplaires construits formèrent le noyau d'artillerie lourde de l'US Army durant de nombreuses années après la guerre. Certaines trouvèrent même un rôle nouveau comme batteries de défense côtière. En effet, la protection des côtes était placée sous la responsabilité de l'US Army. En dépit d'investissements massifs dans le parc d'artillerie, de nombreuses zones côtières restaient sans batteries fixes. Le modèle 1918 fut réservé pour la défense de ces points, les unités d'artillerie devant faire mouvement vers ces points côtiers. Des emplacements de tir appelés "monts de Panama" furent préparés afin que les canons possèdent un champ de tit de 360°. Cette pratique existait encore pendant la Seconde Guerre mondiale et quelques pièces participèrent même à la défense des Philippines lors de l'invasion japonaises.
"" Défense côtière ""
Malgré les qualités du M1918, le "bureau des calibres" désira rapidement une arme plus perfectionnée et déposa un cahier des charges. Dès 1920, apparaît une nouvelle pièce (M1920), d'une portée supérieure à celle du M1918. Mais elle restera à l'état de prototype. A cette époque, la politique américaine revenait à un isolationnisme virulent et toutes les dépenses militaires pouvant servir à des "aventures" outre-mer furent systématiquement coupées. On estimait qu'il existait déjà suffisamment d'armes sans qu'il soit besoin d'en construire de nouvelles. Le nouveau projet de canon de 155 mm resta ainsi dans les cartons de nombreuses années. A la fin des années vingt, on entrepris la construction d'un nouvel affût pour les pièces de 155 mm. Peu après, un nouveau projet de canon, encore plus puissant que le M1920, fut lancé. Mais les faibles crédits ne permirent pas de commencer le développement avant les années trente. La nouvelle pièces, dénommée T4, subit encore quelques modifications avant que la production soit autorisée en 1938 sous l’appellation de canon de 155 mm M1 avec affût M1.
Conçu pour répondre à des spécifications émises par le Westervelt Board chargé de rénover l'artillerie américaine, l'aff^t M1 du canon de 155 mm pouvait également recevoir des tubes anglais de 8 inches; cet affût sera finalement accepté par l'US Army sous l'appellation M1 (photo IWM, Londres).
La différence entre un canon et un obusier apparaît ici clairement en comparant cette photographie d'un obusier américain de 155 mm avec le "Long Tom"; ce dernier, avec son tube de 40 calibres, peut tirer un projectile à une portée maximale de 22 000 m, contrastant avantageusement avec les 14 000 m de l'obusier (photo IWM, Londres).
Source des deux photos: L'Encyclopédie des Armes, volume 6, aux éditions Atlas, Paris, 1989.
La production démarra très lentement à l'arsenal de Watervliet. Seules soixante-cinq pièces étaient construites au moment de l'attaque de Pearl Harbor. Les événements se dégradèrent brutalement et, à nouveau, l'US Army déficiente en artillerie lourde se trouva plongée dans une guerre. Mais, cette fois-ci elle était dotée de quelques pièces et il fut facile d'augmenter la production. Au cours des années trente, on avait pris la décision de moderniser les affûts des anciens M1918 en les équipant de pneumatiques et de freins, ce qui permettait de les déplacer rapidement en les tractant avec des camions.
L'US Army pouvait ainsi faire face aux tâches les plus urgentes en attendant que la mobilisation soit terminés. Dès l'entrée en guerre, des foules de recrues convergèrent vers les camps d''entraînement disséminés sur tout le continent. Heureusement, un abondant matériel était disponible pour l'instruction : en juin 1940, l'US Army ne possédait pas moins de 973 canons de 155 mm de tous types, et beaucoup d'autres furent construits les années suivantes. Une grande partie des pièces était installée aux Philippines, à Panama ou dans le Pacifique. Quelques-unes furent perdues lors de l'invasion japonaise.
"" "Long Tom" ""
Les M1918 de 155 mm commençait une nouvelle guerre. Mais il fut progressivement remplacé par le M1 de 155 mm équipé d'un affût moderne plus stable. Cependant,, le M1918 rendait d'excellents services : comme arme d'entraînement, jusqu'à la fin de la guerre, et sur le champ de bataille, où le dernier exemplaire fut retiré durant l'hiver 1943-1944 du théâtre d'opération en Italie. Les tubes étaient toujours bons pour le service, contrairement aux affûts, trop usés pour pouvoir être réutilisés.
A cette époque, le canon M1 dotait abondamment les unités, et les chaînes de montage les produisaient en nombre toujours croissant. Mais certains officiers supérieurs de l'US Army émirent des critiques sur les quantités fabriqués et furent difficiles à persuader des besoins importants en artillerie lourde, y compris en 155 mm. Ces officiers estimaient que les fabrications de canons antichars et antiaériens étaient prioritaires et que l'artillerie lourde serait de faible utilité pour les combats rapides et mobiles qu'ils envisageaient sur le futur théâtre européen.
Un M1 "Long Tom" de 155 mm en configuration de route. Ce canon est toukours en service dans nombre d'armée; mis en oeuvre par quatorze servants, il peut tirer à une cadence soutenue de deux coups par minute (dessin Aerospace Publishing Ltd).
Source: L'Encyclopédie des Armes, volume 6, aux éditions Atlas, Paris, 1989.
Dans les batteries, les hommes pensaient autrement... La réorganisation des priorités prit du temps et les livraisons importantes ne commencèrent pas avant 1943. Ce qui explique la présence du M1918 en première ligne jusqu'en 1944. Mais, même après cette époque, de nouvelles priorités temporaires ralentirent la production, tandis que les commandants d'artillerie lourde attendaient avec impatience les nouveaux canons et que leur frustration atteignait à son comble.
Dès les premiers contacts avec les troupes, le M1 remporta un succès immédiat, et fut rapidement surnommé "Long Tom" (le grand Thomas), ce qui correspondait bien à sa silhouette caractéristique avec son long tube de 45 calibres. En revanche, les canonniers furent moins heureux avec l'affût. Il fournissait, certes, une plate forme très stable mais sa manipulation semblait conçue pour des brutes physiques. Heureusement, l'aff^put pouvait pivoter sur ses flèches de 30° de part et d'autre de l'axe central, ce qui évitait de fastidieux exercices lors des faibles changements de pointage horizontal. L'utilisation d'un essieu simple à l'arrière ne facilitait pas les manœuvres et le montage des flèches sur l'essieu était particulièrement pénible. Les ingénieurs modifièrent l'essieu original (M2) en lui ajoutant un mécanisme d'élévation par câbles. Peu après la modification (M5), de nombreux accidents eurent lieu lors de la manipulation du canon qui exigeait une vigilance soutenue. Malgré les nombreuses démonstrations, l'essieu (M5) resta suspect aux yeux des artilleurs et, dès que l'occasion se présentait, les commandants de batterie récupéraient un ancien essieu (M2).
Les 155 mm traversèrent l'Atlantique en nombre croissant pour entrer en action en Italie ou être stockés en Grande-Bretagne avant l'invasion de la France. Comme le Modèle 1918, le M1 assuma aux Etats-Unis un rôle de défense côtière. Il fut intégré dans les quatre armes constituant le système de défense côtier du continent. Les plus grosses pièces, de 406 mm, couvraient de large intervalles côtiers. Dans ces derniers se trouvaient les pièces de 152 mm des défenses côtières et un grand nombre de 90 mm en tourelles. Le M1, comblant les intervalles entre les pièces fixes, réutilisa les vieux emplacements des M1918 de 155 mm, mais aussi des plate-formes métalliques mobiles ("Kelly Mounts") identiques à celles des canons allemands de 15 cm.
A la fin de l'année 1944, le M1, en service du Pacifique jusqu'en Allemagne, rendait entièrement satisfaction. Des unités d'artillerie à longue portée de l'armée britannique l'utilisèrent, ainsi que les Forces françaises libres. Beaucoup de ces excellents canons sont encore en service aujourd'hui.
Un servant protège ses tympans alors que le canon fait feu. Cette batterie de "Long Tom" effectue un tir de contrebatterie pour faire taire les pièces japonaises se trouvant par-delà les collines barrant l'horizon (photo IWM, Londres).
Un "Long Tom" tirant à son élévation minimale; l'affût repose sur une plate forme de tir qui permet de soulager le train de roulement. En effet, la puissance de recul de telles armes aurait rapidement mis hors d'usage la suspension (photo IWM, Londres).
Source des deux photos: L'Encyclopédie des Armes, volume 6, aux éditions Atlas, Pais, 1989.
"" Caractéristiques du M1 de 155 mm ""
Calibre : 155 mm.
Longueur de la pièce : 7,36 m.
Poids : En ordre de route, 13 880 kg; en batterie, 12 600 kg.
Pointage en hauteur : - 2° à + 65°.
Pointage en direction :60°.
Vitesse initiale : 853 m/s.
Portée maximale : 23 221 m.
Poids de l'obus : 42 kg.
"" La maquette Hasegawa au 1/72 ""
Cette maquette se compose de 76 pièces moulées en vert foncé. Aucune difficulté pour le montage.
Peinture utilisée : Humbrol 53 - 67 - 155 et le polished aluminium.
Jean - Marie
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