Douglas SBD "Dauntless".







"" He was nicknamed the indomitable ""

Maquette Trumpeter au 1/32.  Référence : 02 244.







Historique : 1er paragraphe page 1486 de la revue l'Encyclopédie de l'Aviation, n°125 aux éditions Atlas 1984.
La revue Aviation Magazine International n°746 de janvier 1979, article de Patrick Guérin.


Sur le sujet voir aussi l'Album du Fanatique de l'Aviation n°40 - 41 et 42.





Réalisation maquette et photos par (Doudou, surnom) du Maquette Club Thionvillois (57) France.







Historique : Sous-motorisé, vulnérable, pourvu d'un rayon d'action insuffisant, fatiguant à piloter, le "Dauntless" n'en fut pas moins apprécié par ses équipages. Il finit pourtant par donner tort à ses détracteurs, en coulant plus de navires ennemis qu'aucun autre type d'avion engagé dans la guerre du Pacifique. Il joua un rôle des plus importants lors des batailles de Midway, de la mer de Corail et des îles Salomon.

"The Barge, the Clunk, Slow but Deadly, the Daunty lass..." appelez-le comme vous voulez, le Douglas SBD "Dauntless" est le plus fameux bombardier en piqué allié et le meilleur "tueur de navires". C'est ainsi que commencent souvent des articles d'anciens équipages de "Dauntless". L'appareil très apprécié des pilotes a toujours joui d'une excellente réputation justifiée par sa solidité et sa maniabilité.
Le Northrop XBT-1, qui vole pour la première fois en juillet 1935, sera le générateur du Douglas SBD-1. Il est livré à la Navy pour des tests qui dureront jusqu'à la fin de l'année. En avril 1936, après ces essais concluants, la Navy commande 54 BT-1, ce qui permet à Northrop de relancer ses activités quelque peu ralenties depuis un certain temps. Équipé au départ d'un moteur de 700 ch Pratt et Whitney R-1535-66, le XBT-1 vole à 340 km/h avec 500 kilos de bombes et une masse totale de 3,5 t. Les appareils de série seront alourdis de 100 kg, équipés d'un capot moteur raccourci pour le moteur R-1534-94 de 825 ch et munis d'une dérive agrandie. 
Avec son train rétractable semi-caréné, le BT-1 est avec le Vought SB2-U, le premier bombardier en piqué moderne de la Navy. Les ailes ne sont pas repliables. Livrés fin 1937, les BT-1 équipent les "Bombing Six" à bord de "l'Enterprise" et "Bombing Five" embarqué sur le USS "Yorktown" en 1938.
En janvier, Northrop vend à la firme Douglas son usine d'El Segundo (Californie). C'est alors que la nouvelle firme va reprendre les études sur un développement du BT-1 (Bomber-Northrop), désigné SBD (Scout-Bomber Douglas). Le BT-1 émerveillait les vieux pilotes par sa vitesse élevée mais les surprenaient par l'importance du couple moteur, le peu d'efficacité de la dérive aux basses vitesses et une stabilité latérale défectueuse. Ed Heineman, ingénieur en chef de chez Douglas, tente alors de remédier à ces problèmes en dessinant le XBT-2.  

Formation de Douglas Dauntless SBD-5 ou 6, la différence entre ces deux variantes étant une puissance de moteur, il est difficile, capot fermé, de se prononcer pour l'une ou pour l'autre.
Source: Fiche technique Edito-Service S.A.,Genève aux éditions Atlas. (Photo Salamander).
Le Northrop BT-1 qui allait donner naissance au "Dauntless". On note le faible diamètre du moteur Twin Wasp Junior en double étoile et les importants carénages du train d'atterrissage partiellement rentrant vers l'arrière.
Source: La revue l'Album du Fanatique de l'Aviation n°40 de janvier 1973.
Le Vought SB2-U "Vindicator" fut le premier chasseur-bombardier monoplan à aile basse à être entré en service dans la marine américaine.
Source: La revue Connaissance de l'Histoire n°24 de mai 1980 aux éditions Hachette.




Après avoir essayé vingt et une dérives et douze ailerons différents, le XBT-2 devient le XSBD-1 équipé d'une dérive plus efficace et plus élégante, et d'un train rétractable entièrement dans la racine des ailes. Le moteur est un 1 000 ch Wright Cyclone XR-1820-32 avec une hélice tripale métallique lui donnant un gain de vitesse de 56 km/h. Le nouveau dessin de la dérive ainsi que les "Letter box" (Boîte aux lettres), fentes dans le bord d'attaque des ailes près des saumons, donnent au SBD une bonne stabilité malgré de petits ailerons.
Le 8 avril 1939, Douglas reçoit une commande officielle de cinquante-sept SBD-1 et quatre-vingt-sept SBD-2, version plus évoluée qui emporte plus de carburant, ce qui porte le rayon d'action de 1 385 km à 1 970 km. Cette dernière version possède un pilote automatique. L'armement est de deux mitrailleuses synchronisées de calibre 30 sur le capot moteur et de une ou deux mitrailleuses de 30 sur affût mobile en défense arrière.
En remplacement des vieux BG-1 biplans, tous les SBD-1 sont affectés au sein d'unités du Marine Corp's : VMB-2 (Marine Bombing) fin 1940 et VMB-1 en 1941. Vers la fin de cette année 1941, elles seront redésignées VMSB-232 (Marine Scout Bombing) et VMSB-132. Quant à la version SBD-2, elle équipe les groupes de la Navy : VB-6 et VS-6 embarquées à bord du USS "Enterprise" et VB-2 à bord du USS "Lexington", vers la fin 1941.   

Les SBD-1 "Dauntless" entrant en service dans dans l'escadrille VMB-1 du Marine Corps en 1941.
Source: La revue l'Album du Fanatique de l'Aviation n°40 de janvier 1973. 

En 1934, l'US Navy demanda aux firmes Consolidated Aircraft Corporation et Great Lakes Aircraft Corporation de lui soumettre des projets concernant un nouveau bombardier en piqué biplace destiné à être embarqué sur les porte-avions. Ainsi vit le jour le Great Lakes XBG-1 qui se présentait comme un biplan aux envergures inégales. 
Au milieu de 1933, le XBG-1 fut terminé. Vainqueur de la compétition, l'avion de la compagnie Great Lakes fut commandé en série sous la dénomination de BG-1. Ce fut d'ailleurs le seul appareil conçu par cette société à être produit en grande série. Au total, la production de cet appareil atteignit soixante et un exemplaires, y compris le prototype.
L'avion entra en service au sein des unités de première ligne au cours de l'automne de 1934. Il fut retiré des formations opérationnelles en 1938; le BG-1 devait encore être utilisé dans des missions d'entraînement et de liaison pendant de nombreuses années. L'US Marine Corps reçut une trentaine de ces appareils et elle les maintint en unités jusqu'en 1940.
Source : Fiche technique Edito-Service S.A. aux éditions Atlas (Photo Musée de l'Air).


En septembre 1940, 174 SBD-3 sont commandés. Équipés de réservoirs auto-obturant, d'un blindage dorsal pour le pilote et d'un pare-brise blindé, ils seront livrés en mars 1941. Les deux mitrailleuses synchronisées sont maintenant de calibre 50 (12,7 mm), le moteur est toujours un 1 000 ch Wright. La production s'accélère notablement après l'attaque du 7 décembre sur Pearl-Harbour et 500 SBD-3 de plus sont commandés, tandis que sortent des chaînes d'El Segundo, les SBD-4. En décembre 1941, les SBD-3 sont versés aux VS-2 (Lexington), VS-6 (Enterprise), VB-5 et VS-5 (Yorktown) ainsi qu'aux VB-3 et VS-3 (Saratoga). Les SBD-4 équipent, courant 1942, les groupes de la Navy et du Marine Corp's. La seule différence entre cette nouvelle version et la précédente est l'adoption d'un système général électrique fonctionnant en 24 volts. 780 seront produits.
Mais ce sont des SBD-2 et SBD-3 qui gagneront la bataille de Midway le 4 juin 1942, lorsque des "Dauntless" du Yorktown, de l'Enterprise, du Hornet et du VMSB-241 (128 appareils), coulent dans la matinées les porte-avions japonais Kage, Agaki, Soryu, puis à la fin de la journée le Hiryu. Le cours de la bataille du Pacifique était renversé. Le SBD-3 était calculé pour une vitesse en piqué maximale de 750 km/h, mais il était recommandé de piquer à 450 km/h sous un angle de 70°. Au signal de l'attaque, les gaz sont réduits, le nez relevé, l'avion aux grands angles et les freins de piqué ouverts. Puis le pilote balance son appareil sur le côté dans la direction du but, augmente la puissance pour se stabiliser. Au début du piqué, l'étrier porte-bombe est déplié de manière à ce que la bombe de 500 kg ou 250 kg pende hors du champ de l'hélice. Entre 750 m et 450 m, la bombe est larguée électriquement ou mécaniquement (secours). Après le largage, les gaz sont ouverts à fond, le manche en arrière pour s'éloigner, en ressource, de l'objectif.
L'équipement rétroactif des SBD-1, 2 et 3 avec une caméra les feront désigner : SBD-1P, 2P et 3P.


Vérification de l'équipement radio d'un SBD-3 "Dauntless" par une trappe située dans le flanc du fuselage. Noter le frein de piqué perforé.
Source: L'Encyclopédie des Armes, volume 7 aux éditions Atlas 1985. 

Deux vues sur le "Dauntless" SBD-3. Source: La revue Japonaise Koku-Fan des années 1980.



Le SBD-4 est le dernier type de "Dauntless" construit à El Segundo, c'est le plus lent des divers modèles : 240 km/h en croisière mais c'est celui qui emporte le plus de bombes : 800 kg sous le fuselage et 2 supports sous les ailes pour bombes de 500 kg, sur un rayon d'action de 800 km. Il emporte des équipements de radionavigation, un radar, et est muni d'une hélice à vitesse constante Hamilton Standard Hydromatic.

Source: Avions du Monde aux éditions Aerospace Publishing Limited 1995.


De conception identique au SDB-4, le SDB-5 utilise un moteur Wright R-1820-60 de 1 200 ch. Il es construit dans les nouvelles usines Douglas de Tulsa (Oklahoma) à 2409 exemplaires pour la Navy. Enfin Tulsa produit entre février et juillet 1944 la version finale de l'appareil, le SDB-6 équipé d'un moteur Wright R-1820-66 de 1 350 ch, à 450 exemplaires. Le 22 juillet 1944, le dernier des 5936 "Dauntless" produits quitte les chaînes de montage (SDB-6 Bu. Aer n°55049).
A cette production d'avions embarqués, il faut ajouter les appareils construits dans les mêmes versions pour l'US Air Corp's. Désignés A-24 DE, ce sont en fait des SDB-3 sans crosse d'appontage avec le pneu de la roulette de queue gonflage. La première commande concerne soixante-dix-huit "Dauntless". Puis quatre-vingt-dix appareils de la Navy seront reconvertis aux standards de l'Air Corp's et désignés SBD-3A.
En décembre 1941, cinquante-deux A-24 seront opérationnels aux Philippines au sein du 27e Groupe de Bombardement. Repris plus tard par la 91e Escadrille de Bombardement opérant à partir des Indes néerlandaises, ces "Dauntless" n'eurent pas autant de succès que ceux de la Navy. Malgré des résultats médiocre l'USSAF commanda 170 exemplaires de A-24A (SBD-4) et plus tard 615 A-24B, ex SBD-5 construits à Tulsa.
La plupart de ces "Dauntless" terrestres furent, à partir de la fin 1943, relégués à des tâches secondaires, principalement pour l'entraînement.
D'autres nations alliées reçurent des SBD-5 et des A-24. Mais ce fut le plus souvent trop tard et en trop petite quantité pour qu'il leur fut possible d'effectuer des actions de grande envergure.
La Grande-Bretagne reçut neuf SBD-5 qu'elle désigna "Dauntles" Mk 1, en vue d'expérimentation opérationnelle, mais l'avion fut refusé par la R.A.F. et la Royal Navy.
Dix-huit SBD-3 provenants du Marine Corp's formeront en juillet 1943 l'ossature du Squadron 25 néo-zélandais de Seagrove. Après avoir reçu un renfort de vingt-sept SBD-4, cette formation part s'entraîner dans les îles Salomon. Finalement rééquipé de vingt-trois SBD-5, le Squadron 25 fit mouvement sur Bougainville en mars 1944, où il servit honorablement jusqu'à sa disolution en mai 1944.
Mais, c'est surtout sous les couleurs françaises que le "Dauntless" allait poursuivre et terminer, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, sa carrière opérationnelle. 
  
Doté d'antennes radar, ce SBD-5 part en mission avec deux bombes de 50 kg. Le mitrailleur a rabattu sa verrière et sorti ses deux armes de calibre 7,7 mm. Notez le phare d'atterrissage sous l'aile gauche.
Source: La revue Aviation Magazine International n°746 de janvier 1979.
Le "Dauntless" SBD-6 du NATC, photo prise en 1948. Source: La revue Japonaise Koku Fan.
Douglas SBD-5 ou "Dauntless" Mk 1 (serial JS997) de la Royal Navy, photographié au Royal Aircraft Establishment de Farnborough, en octobre 1944. Il était alors bien tard pour envisager l'acquisition d'un appareil moins performant que le Curtiss "Helldiver" ou peut-être même le Vultee "Vengeance". C'est la raison pour laquelle les Britanniques ne devaient jamais utiliser le "Dauntless" en opérations (Photo US Navy).
Le Douglas A-24 de l'US Army Air Force se caractérisait par l'absence de crosse d'appontage. Les avions de ce type étaient assemblés sur la même chaîne que les exemplaires destinés à la marine. Leur livraison s'échelonna entre juin et octobre 1941 (Photo US Navy).
Plusieurs Douglas A-24 provenant des surplus de l'US Army Air Force servirent au sein de la force mexicaine, et ce, jusqu'en 1959. Ici, un A-24B qui avait été inscrit sur les registres civils de ce pays au cours de l'année 1957.
Source des trois photos: La revue l'Encyclopédie de l'Aviation n°125 aux éditions Atlas 1984.



"" Les "Dauntless" français pendant la guerre ""
Peu avant la déclaration de guerre, la France, qui manquait de bombardiers en piqué et de torpilleurs embarqués ou terrestres, se trouva dans l'obligation d'acheter ce matériel aux Etats-Unis. Mais commandés trop tard et de modèles déjà périmés, ces appareils ne furent que très peu utilisés. Ainsi, ce n'est qu'entre 1943 et 1944 que la France Libre reçoit des USA une vingtaine de Vultee  A-35 "Vengeance" et un nombre non déterminé (entre 40 et 50) Douglas A-24B "Dauntless". Ce dernier avaient fait leur preuve dans le Pacifique en 1942 mais commençaient déjà à être sérieusement dépassés. Ils furent de ce fait relégués, au sein des unités françaises, à des rôles secondaires jusqu'à la fin de 1943, les A-35 remorquant des cibles en Afrique du Nord pour le compte de la DCA et les A-24 servant à l'entraînement des équipages.
Début 1944, l'école de chasse de Meknès en reçoit vingt, pour l'entraînement avancé et les liaisons rapides, les autres "Dauntless" étant répartis au fur et à mesure de leur livraison, dans nos bases du Maroc et de l'Algérie. Dans le même temps, l'Aéronavale française commande aux USA la version navalisée et embarquée de l'appareil, le SBD-5, ainsi que quelques "Catalina".
Pour l'instant, la seule unité opérationnelle qui utilise, en autres "Bleinheim" et Potez 25, quelques A-24B, est le GB 1/17 "Picardie" qui, à partir de ses bases libanaises et syriennes, assure des missions de surveillances du désert et des patrouilles côtières. Une escadrille uniquement composée de dix A-24B (lettres A à J sur la dérive) est basée à Rayak (Syrie) pour les mêmes missions, mais ces appareils ne s'y révèlent pas très efficaces.   

Vultee A-35 "Vengeance" du GB 1/32 Bourgogne en AFN : les Français utilisèrent ce type d'avion comme appareil de transition avant de passer sur le bombardier Martin B-26 "Marauder".
Source: Fiche technique Edito-Service S.A. Genève aux éditions Atlas (Photo S.H.A.A.).


Les "Dauntless" aux couleurs françaises : en haut, un vol de patrouille de SBD-5 appartenant à l'Aéronavale, les crosses d'appontage ont été enlevées; photo du bas un A-24B à l'école de chasse de Meknès.
Source des deux photos: La revue l'Album du Fanatique de l'Aviation n°42 de mars 1973.



C'est au printemps 1944, avec le développement des grands maquis alpins (Vercors) que l'idée d'un appui aérien à la résistance est étudié. Les avions font mouvement vers les côtes d'Afrique du Nord. Des équipages s'entraînent alors aux vols de nuit et au bombardement en piqué. L'avion choisi est le "Dauntless" et le colonel Morlaix crée deux escadrilles de dix avions chacune venant de Syrie et de Maroc et dépendant du "Groupe Patrie" , dont il prend le commandement. Désigné officiellement GCB-1/18 "Vendée", l'unité est dirigée par l'ancien commandant du GB-1/17, le commandant Lapios. Les appareils, qui gardent leur camouflage US d'origine, vert olive dessus et gris clair dessous, reçoivent sur la dérive une lettre blanche à partir de "K" inclus. Les Français repeignent, si nécessaire, les A-24 dans les tons d'origine. Les cocardes françaises sont soulignées de jaune et le gouvernail de direction est entièrement peint aux trois couleurs réglementaires. Un cercle blanc avec crois de Lorraine stylée rouge, remplace, ou s'ajoute, aux cordes de fuselage. Les A-24B de la 1re escadrille (Syrie) portent sous le poste de pilotage côté gauche, un insigne, hérité du GB-1/17 "Picardie"; un as de pique noir inversé avec croix de Lorraine blanche, diable rouge chevauchant une bombe blanche et la devise : "Pique hardiment".
Lorsque le Sud de la France est libéré, les A-24B atterrissent à Toulouse et procèdent immédiatement à des attaques de colonnes allemandes et à des missions de surveillance durant lesquelles la "flack" se révèle être leur plus dangereux adversaire.
Après le débarquement du 6 juin 1944, les A-24 reçoivent les bandes d'invasion noires et blanches aux emplacement standards, ce qui recouvre sur le fuselage soit la cocarde française, soit la croix de Lorraine. De ce fait, , les bandes étaient le plus souvent placées réglementairement après la cocarde restante, mais il y eut quelques exemples contraires.
   
Un exemple intéressant et peu commun de marque de nationalité sur ce A-24B du GCB-1/18.
Source: La revue Aviation Magazine International n°746 de janvier 1979.
Douglas A-24 appartenant au groupe 1/18 "Vendée" en novembre 1944. Des avions de ce type prirent part à l'attaque des poches de résistance allemandes dans les régions de Bordeaux et de Royan.
Source: La revue l'Encyclopédie de l'Aviation n°125 aux éditions Atlas 1984.


Jusqu'au 12 septembre 1944, date à laquelle les Alliés opèrent leur jonction, les pertes sont très lourdes pour le Groupe de Chasse et de Bombardement 1/18, surtout du fait des tirs anti-aériens. Peu après, l'unité fait mouvement vers le nord et s'établit à Bourges, dans des conditions très dures, entouré de concentrations ennemies, pour remplir des missions d'attaque au sol et d'appui des maquis locaux. A cette époque, l'Aéronavale reçoit enfin ses SBD-5 et, le 22 novembre 1944, deux flottilles, 3B et 4B, sont formées. Les appareils sont livrés avec la peinture trois tons standard de l'US Navy en 1944, avec des cocardes française cerclées de jaune peintes sur les emplacements des cocardes américaines. De ce fait, il y a une seule cocarde sous l'aile droite et une seule cocarde sur l'aile gauche, toutes deux frappées de l'ancre marine. La cocarde de fuselage n'a pas l'ancre marine et elle est précédée d'un numéro d'identification blanc de trois chiffres. Sur le gouvernail de direction, est peint un petit drapeau français rectangulaire avec l'ancre, à la place du numéro de série US effacé. L'insigne d'escadrille, un croissant et une étoile blanche pour la 3FB est porté des deux côtés de la dérive, tandis que pour la 4FB, une mouette blanche posée sur le dos d'une tortue marron, le tout dans un ovale bleu ciel est porté de chaque côté du poste de pilotage. Il ne semble pas que ces SBD-5 aient porté les bandes d'incision.
Les deux flottilles s'entraînent d'abord dans le Sud-Marocain à Agadir puis s"embarquent pour la France où elles sont redésignées 3FB (lieutenant de vaisseau Ortolan) et 4FB (lieutenant de vaisseau Behic). Dotées chacune de seize appareils elles seront basées en permanence, jusqu'à la fin des hostilités, à Cognac et s'intégrent au sein du GAN-2 (Groupe Aéronavale n°2) commandé par le capitaine de vaisseau Laine.
Elles opèrent, principalement sur Royan, la pointe de Grave, la Pallice et l'île d'Oléron, pour compléter l'action des A-24 qui y sont engagés. En effet, après la libération du centre de la France, les "Dauntless" du "Vendée" quittent Bourges pour pallier Vannes en vue d'appuyer les attaques alliées contre Lorient et les positions fortifiées des côtes atlantiques. A ce moment, le GCB-I/18 est intégré au 14e TAC (Commandement Tactique Allié) qui deviendra au 1er novembre 1944, la 1re TAF (Force Alliée Tactique). Les SBD-5 de l'Aéronavale en feront aussi partie en décembre 1944. Le 9 de ce même mois sera, pour la 3FB et la 4FB, le jour du baptême du feu au-dessus de la pointe du grave. Les premières pertes surviennent le 14 décembre suivant, toujours à cause de la Flack, très efficace contre les bombardements en piqué. Ainsi, pour les deux formations utilisant des "Dauntless", il est difficile d'organiser des opérations d'envergure à cause des nombreuses pertes et l'efficacité des bombardements en piqué s'en ressent beaucoup.     

SBD-5 de la Flottille 4B en novembre 1944. Les crosses d'appontage ne sont pas montées, l'appareil étant utilisé à partir de bases terrestres. Peinture US Navy trois ton de bleu.
SBD-5 n°167 de la 4FB en 1945. L'insigne est bien visible. Notez l'antenne radar et les supports de bombes.
Source des deux photos: La revue Aviation Magazine International n°746 de janvier 1979.


L'armement de bord est insuffisant, ainsi que le tonnage de bombes emporté. Il est à noter que les pilotes de A-24 B n'employaient pas, comme leur collègues de l'Aéronavale, le viseur optique de cabine mais seulement le viseur extérieur de secours. Dans la plupart des missions, la ou les mitrailleuses du poste arrière furent emportées mais rarement employées. Ainsi, le 1er novembre 1944, le GCB-18 tente de détruire le pont de Belz avec plus de trente sorties de bombardement en piqué, mais l'endommage seulement et prd le chef de sa 1re escadrille, le capitaine Boucherie abattu par la Flack.
Les A-24 B opèrent aussi contre les navires allemands qui tentent d'aborder en Espagne et sur le front alpin, le long de la frontière italienne, contre des poches de résistances allemandes. Mais, au vu de ses pertes, le GCB-I/18 n'est plus vraiment opérationnel au début de l'année 1945 et quelques pilotes sont versés au GC-11/18 "Saintonge" sur Spitfire V, tandis que seule la 1re escadrille (Syrie) du I/18 continue à perpétuer, à partir de mars et avril 1945, les traditions du groupe grâce à un petit nombre de "Dauntless". 
Avec les SBD-5, ceux-ci participeront encore, comme seule force de bombardement en piqué, au pilonnage d'objectifs sur l'estuaire de la Garonne, visant à isoler le port de Bordeaux de son accès à la mer. Des attaques sur Royan et Saint-Palais, font encore perdre six avions au I/18. Sur dix pilotes et avions venus de Syrie en août 1944, cinq furent perdus et trois pilotes tués. Entre le 9 et le 16 avril les deux flottilles de "Dauntless" lancent 350 tonnes de bombes en 72 sorties par jour avec 24 avions opérationnels. Le dernier SBD-5 est abattu par la Flack le 3 mai 1945 au-dessus d'Oléron. Il appartenait à la Flottille 3FB.
Après la victoire, il ne reste que 25 A-24 B en état de vol. Ils sont concentrés au Maroc à l'école de chasse de Meknès et servent à l'entraînement avancé, jusqu'à leur remplacement par des Morane 472.   

Source: La revue Aviation Magazine International n°746 de janvier 1979.


"" Nouvelles opérations l'Indochine ""
Peu après la victoire des alliés, on pense envoyer les "Dauntless" sur le théâtre d'opération du Pacifique. Mais le porte-avions "Béarn" est trop vieux et la France ne lui a pas trouver de remplaçant. Entre-temps le Japon se rend et l'appui proposé n'a plus raison d'être, mais d'autres problèmes surviennent dans les colonies françaises d'Indochine.
Le 15 août 1945, l'Aéronavale obtient des crédits pour réparer un vieux porte-avions d’escorte de la Royal Navy, le HMS "Bitter", un ancien cargo américain "Rio Parana" transformé en 1942. Le "Dixmude" était né, avec un pont de 135 m par 21 m et une vitesse moyenne de 10 nœuds. C'est peu et, de plus les "Dauntless" de la 3F (ex-3FB) qui embarquent sont usés et leurs ailes ne sont pas repliables, ce qui laisse peu de place sur le pont étroit.Ces avions comme ceux de la 4F, perdent leurs numéros d'identification à trois chiffres pour le sigle 3F ou 4F et un chiffre.
En février 1947, le porte-avions dépose la flottille dans le nord de l'Indochine. Les 9 SBD-5 de la 3F participeront aux opérations d'Anam et du Tonkin à partir de bases terrestres, car les catapultes du "Dixmude" sont peu puissantes, et sa vitesse de pointe (15 nœuds) trop faible pour faire décoller des appareils en charge.
Le "Dixmude" retourne d'ailleurs à Toulon le 14 avril pour y être réparé et ramener d'autres avions. Le 20 octobre 1947, le "Dixmude" est de retour en Indochine avec la 4F (ex-4FB) commandée par le lieutenant de vaisseau Mellet. 
Trois avions sont envoyés au Tonkin, les six autres restant en Cochinchine. Fin novembre ce sont des missions d'intervention et les premières pertes au Centre-Anam et, depuis Tan Son Nhut, sur la plaine des Joncs. Les derniers vols seront effectués les 26 et 29 mars 1948, puis le "Dixmude" est remplacé par le HMS "Colossus" cédé à titre de prêt par la Grande-Bretagne. Rebaptisé "Arromanches", il est nettement plus important avec un pont de 210 m x 28 m et une vitesse de 25 nœuds. Le 29 novembre 1948, l'Arromanche" arrive au cap Saint-Jacques et dépose, entre autre, dix SBD-5 de la 4F, emmenés per le lieutenant de vaisseau Rollin, qui rejoignent la 3F.
Les opérations débutent le 11 décembre 1948, mais la coopération Aéronavale-Armée de Terre s'avère très difficile par manque de connaissance réciproque et de pratique. Il est fait appel aux SBD-5 bien que ceux-ci soient en alerte permanente à partir de base mobile et avec une grande autonomie, autant de facteurs intéressants mais mal utilisés. La 4F opère principalement au Tonkin, subissant quelques pertes du fait de pannes, l'usure des appareils les rendant de plus en plus dangereux. Après cinquante-six missions de guerre et 300 heures, "l'Arromanche" ramène en France les "Dauntless" le 5 janvier 1949. A partir de juin, ils seront définitivement interdits de vol après l'accident mortel du lieutenant de vaisseau Rollin.
Les pilotes français appréciaient l'excellente maniabilité de l'appareil et sa solidité mais lui reprochaient d'être moyen en acrobatie (à Meknès), de s'abîmer facilement au contact de l'air marin et du sable. Enfin, ses armements défensifs et offensifs étaient très réduits.
Les SBD-5 de l'Aéronavale seront les derniers "Dauntless" à être utilisés opérationnellement dans le monde.      

Un Douglas SBD-5 "Dauntless" de la Flottille 3F apponte sur le "Dixmude" en mars 1947 lors du premier déploiement en Indochine du porte-avions et de son groupe aéronaval (Photo ECPA).
Le "Dixmude" vu en juillet 1956 avec, à son bord, des H-21 "Banane" quitte le littoral provençal pour l'Algérie. On note le minuscule îlot carré qui caractérisait bien ce porte-avions (Photo Marius Bar).
Source des deux photos: La revue Air Fan n°84 de novembre 1985.


"" Caractéristiques du SBD-5 ""
Envergure : 12,60 m.
Longueur : 10 m.
Hauteur : 4,75 m.
Surface alaire : 30 m².
Massa à vide : 2 970 kg.
Masse totale : 4 320 kg.
Moteur : Wright "Cyclone" R-1820-60 (neuf cylindres en étoile) de 1 200 ch.
Vitesse maximale : 408 km/h à 4 300 m.
Vitesse de croisière : 295 km/h.
Montée à 3 000 m : 7 minutes.
Plafond pratique : 7 700 m.
Rayon d'action : 800 km (1 600 avec réservoirs supplémentaires).
Vitesse maximale en piqué sans les freins : 750 km/h.
Vitesse en piqué avec les freins : 450 km/h.
Armement : Deux mitrailleuses Browning de 50 (12,7 mm) synchronisées, tirant en chasse à travers le cercle de l'hélice.
Jumelage mobile de 2 Browning de 30 (7,7 mm) escamotable, pour la défense arrière.
Une bombe de 500 kg ou de 250 kg sous le fuselage.
Deux bombes de 50 kg sous les ailes.


Source des profils: La revue Aviation News de mai 1985.


"" La maquette Trumpeter au 1/32 ""
Vision du montage par étapes.




Le moteur Wright "Cyclone.



Les deux mitrailleuses Browning de 50 (7,7 mm).




L'intérieur du fuselage.





Construction et préparation de la maquette avant la mise en peinture. 



La réalisation du camouflage.










La maquette superbe de Doudou.





Doudou - Jean - Marie

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