Le Boeing Vertol CH-47 Chinook.

"" Very large operational capabilities ""

Maquette Trumpeter au 1/35.  Référence : 05105.

Historique : La revue l'Encyclopédie de l'Aviation n°108, aux éditions Atlas 1984.

Réalisation de la maquette : M. Denis Hoblingre.

Les photos sont de l'exposition d'Amnéville (57) France en 2019.

Historique : En 1982, lors de la guerre des Malouines, un Chinook de la RAF fut employé presque sans interruption pour ravitailler les troupes britanniques qui progressaient sur le terrain. Depuis quelques années, des utilisateurs civils, principalement des sociétés pétrolières, ont rendu hommage aux qualités d'endurance et à l'autonomie de l'appareil.

C'est à la fin des années cinquante que, à Philadelphie, la Piasecki Helicopter Corporation (qui allait devenir ensuite la Boeing Vertol Compagny) entreprit l'étude d'un hélicoptère birotor de taille moyenne, auquel fut attribuée l'appellation du Model 107. En 1958, l'US Army commanda une présérie de dix YHC-1A, dont le nombre fut ramené à trois l'année suivante, lorsque Boeing Vertol annonça la sortie de son Model 114. L'US Marine Corps reprit alors à son compte le YHC-1A, qui fut à l'origine de la lignée des CH-46 Sea Knight. Quand au Model 114, auquel le Pentagone avait affecté la dénomination de YHC-1B, il répondait beaucoup mieux aux besoins de l'US Army, grâce à la section carrée de son fuselage.
Les cinq YHC-1B furent rebaptisés en 1962 CH-47A, désignation qui est également celle de la version de série, qui reçut en outre le nom de Chinook, (terme par lequel les Indiens d'Amérique du Nord désignent un vent chaud soufflant, à la fin de l'hiver, sur la Prairie).
La cellule de l'appareil est de structure semi-monocoque, entièrement métallique, ses deux rotors tripales qui tournent en sens inverse étant entraînés par deux moteurs à turbines : des Avco Lycoming de 2 200 ch sur le CH-47A; lorsque apparut la version CH-47C, ces engins développaient une puissance de 3 750 ch, ce qui donnait à l'hélicoptère la possibilité de soulever des carcasses d'avions accidentés d'une masse équivalente à celle du Chinook. Le train d'atterrissage fixe à quatre diabolos est particulièrement robuste, sa configuration constituant un des éléments qui permettent de distinguer cette machine du CH-46 Sea Knight. L'équipage assure les opérations de chargement et de déchargement. En mission d'évacuation sanitaire, deux infirmiers ont la responsabilité des vingt-quatre blessés couchés que l'appareil peut emporter. Quarante hommes de troupe peuvent prendre place à bord, mais lors de la guerre des Malouines, le seul et unique Chinook de la RAF qui put intervenir lors de la marche sut Port Stanley transporta jusqu'à quatre-vingt-un hommes. 

Parmi les hélicoptères lourds nous trouvons le Boeing Vertol CH-47 Chinook, un bimoteur à double rotor de transport moyen, entré en service dans l'armée américaine fin 1962. La photo représente une utilisation courante sur le champ de bataille : le transport d'un canon et de ses munitions vers une position avancée; les artilleurs, d'autres munitions et des approvisionnements sont transportés dans la cabine de l'hélicoptère.

Cette cabine peut transporter jusqu'à quarante-quatre hommes, ou vingt-brancards et deux infirmiers pour l'évacuation des blessés vers l'arrière. Le Chinook peut également effectuer des missions de transport; la dernière version, le CH-47C peut embarquer 8 450 kg dans sa cabine, ou une charge externe de 10 500 kg.

Ces appareils se révélèrent particulièrement utiles au Viet-Nam pour la récupération d'avions abattus ou accidentés, et pendant la durée des opérations, ils ramenèrent ainsi 11 500 avions ou hélicoptères d'une valeur totale de plus de quinze milliards de francs.

Source : Le monde fascinant des avions par David Mondey aux éditions Gründ 1977.

Prise à Philadelphie le 21 septembre 1961, cette photographie montre le premier vol du Chinook. Il s'agit du deuxième des cinq prototypes YCH-18 assemblés, qui, l'année suivante, devait être rebaptisés YCH-47A. Piloté par Leonard Le Vassar, l'hélicoptère effectua un vol stationnaire de quinze minutes.

Source: La revue l'Encyclopédie de l'Aviation n°108 aux éditions Atlas 1984.

Caractérisé par une configuration birotor en tandem très particulière, le CH-46 Sea Knight est une version du Model 107 civil, destinée à l'US Navy et à l'US Marine Corps. Cette machine polyvalente, apparue au cours des années 60, fut engagée au Viêt-nam et dans le golfe Persique. La marine américaine utilise encore des hélicoptères de ce type pour ravitailler ses bâtiments en mer et les Marines pour leurs missions d'assaut.

Source: Avions du monde aux éditions Aerospace Publishing Limited 1995.

"" Une nouvelle version voit le jour ""

Depuis le premier vol du YHC-1B, intervenu le 21 septembre 1961, l'US Army a pris livraison de 354 CH-47A, 108 CH-47B et270 CH-47C, la société Boeing commençant en 1981, à modifier tous les exemplaires encore en service pour faire des CH-47B. Ce programme vise aussi bien à prolonger la durée de vie des Chinook qu'à accroître leurs performances tout en abaissant les coûts d'exploitation. Il prévoit la transformation en CH-47D de 436 appareils, son exécution se prolongeant jusqu'au début de la prochaine décennie. La première machine convertie, qui vola le 26 février 1982, était un ancien CH-47A totalisant déjà deux mille six cents heures de vol. Un des points essentiels de ce programme concerne les rotors qui, sur la nouvelle version, font appel à des technologies nouvelles et à des matériaux tels que la fibre de verre, d'où une plus grande sécurité de fonctionnement. En outre, des moteurs encore plus puissants permettent au Chinook Delta (c'est ainsi qu'on appelle le CH-47D chez son constructeur) de déplacer la plus récente pièce d'artillerie en usage dans l'US Army, le canon de 155 mm M198, ou bien un bulldozer blindé Caterpillar D5, dont la masse, 11 225 kg, est supérieur au poids à vide de l'hélicoptère. Dans l'ensemble, un seul CH-47D offre des possibilités équivalentes à celles de deux CH-47A ou B.   

La version du Boeing Vertol CH-47A, hélicoptère de transport lourd à deux rotors tripales.

Source: 1 000 avions aux éditions Terres Bleues 2007.

En dehors des Etats-Unis, quatorze autres pays ont acquis des Chinook, la production totale avoisinant le millier d'exemplaires. Si l'US Army demeure le principal utilisateur de l'appareil, celui-ci vole également en Tanzanie, en Argentine, au Canada, en Thaïlande. La firme italienne Elicotteri Meridionali a pris part à la production, la version construite sous licence en Italie ayant été exportée en Iran, en Libye et au Maroc, ainsi que, plus récemment, en Grèce, où l'armée a réceptionné six appareils en 1982.
Bien qu'en 1967, les responsables britanniques aient songé à doter la RAF de Chinook, le gouvernement du Royaume-Uni fit obstacle pendant des années à l'achat de cette machine. Il sembla même, en 1971, que tout espoir fût à jamais perdu de voir un jour les unités britanniques dotées de ce matériel moderne et efficace, qui avait fait ses preuves au Viêt-nam. Ce n'est qu'en 1978 que Londres autorisa l'achat de trente-trois appareils, d'un type intermédiaire entre les CH-47C et D, désignés Chinook HC Mk1 dans la RAF et équipés de deux turboréacteurs Avco Lycoming T55-11C de 3 750 ch.En novembre 1982, la RAF a été autorisé à acquérir trois Chinook destinés à remplacer ceux qui ont été perdus, au début de l'été, lors de l'intervention militaire aux Malouines.  

Chinook HC Mk1 appartenant au Squadron 7, photographié sur la base britannique d'Odiham.

Chinook HC Mk1 basé à Laarbruch, en Allemagne fédérale, transportant un char léger Scimitar doté d'un canon de 30 mm. Les Chinook furent employés de manière intensive et rendirent de très grands services pendant la guerre des Malouines, en 1982.

Source des deux photos: Pilotes d'hélicoptères de combat par David Oliver aux éditions Atlas 1991.

"" Opérations de sauvetage ""

S'il est vrai que, de par le monde, on a surtout recours aux hélicoptères pour transporter des troupes et du matériel militaire, ces engins sont également employés pour les opérations de sauvetage.

Au début des années soixante-dix, un détachement de CH-47C de l'US Army participa à des tâches de cette nature à la suite d'un tremblement de terre qui avait dévasté les environs de la ville de Huaraz, au Pérou. Sans l'intervention des Chinook, les équipes de secours auraient éprouvé les plus grandes difficultés à parvenir avec leur équipement sur les lieux du sinistre.

Quelques mois plus tard, l'armée espagnole utilisa les Chinook qu'elle venait de recevoir pour évacuer des populations dans une région où des inondations interdisaient tout transport par voie terrestre. Ce fut ensuite le séisme qui éprouva le Guatemala et le Nicaragua; les CH-47C de l'US Army, acheminant sur place du matériel médical, contribuèrent à enrayer la propagation des épidémies.
Au printemps de 1980, lors de l'éruption du volcan du mont Saint Helens (Etat de Washington), les Chinook se trouvèrent à nouveau en première ligne, évacuant notamment des véhicules menacées d'enlisement. Cette opération signifia, pour les contribuables américains, une économie de plusieurs millions de dollars qui, sans l'intervention des Chinook, auraient dû être versés aux sinistrés. Les CH-47B permirent au président des Etats-Unis et aux agents des services secrets qui l'accompagnent dans tous ses déplacement de survoler le volcan en éruption, en compagnie de journalistes.
Les qualités du Chinook sont telles que, depuis plus de vingt ans, les transporteurs civils se sont intéressés à lui. Les premières études concernant des versions commerciales de cette machine datent en effet de 1961. En 1975, Boeing Vertol réunit les responsables de plusieurs compagnies spécialisées dans le transport des passagers ou dans le ravitaillement en haute mer des plates-formes de forage pétrolier afin de définir avec précision les possibilités qu'offrait le Chinook dans le domaine civile.
En 1978, le constructeur décida le lancement d'une version commercial baptisée Model 234, laquelle a donné lieu à deux variantes : le Model 234LR, conçu pour le transport des passagers à la manière d'un avion de ligne, et le Model 234UT, conçu pour le transport des marchandises.  

Un des douze Boeing Vertol Chinook de l'armée de terre espagnole. Cet appareil a été exporté en très grand nombre et certain pays le construisirent sous licence. Le Chinook fut intensément mis en oeuvre au cours de la guerre du Viêt-nam (photo Boeing Vertol).

Source: L'Encyclopédie des Armes, volume 3 aux éditions Atlas 1984.

Aménagé pour quarante-quatre passagers, le Model 234LR est capable de franchir des étapes de plus de 1 000 km, tout en emportant les réservent de carburant stipulées par les règlements en vigueur, sa vitesse de croisière étant de 250 km/h. La Federal Aviation Administration américaine (FAA) lui a délivré son brevet d'exploitation le 19 juin 1981, le certificat de navigabilité britannique lui ayant été attribué sept jours plus tard. De nuit comme de jour, le Model 234 peut convoyer 22 t de fret en soute, moyennant le démontage d'une partie ou de la totalité des sièges. Il est équipé d'une avionique qui lui permet d'être employé en condition IFR, c'est-à-dire de naviguer aux instruments. C'est en mer du Nord qu'à débuté la carrière civile de l'appareil, les Chinook de British Airways Helicopters assurant le ravitaillement des plates-formes de forage pétrolier. En outre, deux exemplaires du Model 234 ont été commandés par la société norvégiennes Helikopter Service A/S, dont la base se trouve à Stavanger. Quant aux Chinook de BAH, ils opèrent depuis l'été 1982 à partir d'Aberdeen.
S'il est fort utile en mer du Nord, le Chinook est également l'hélicoptère q'utilise l'Atlantic Richfield (ARCO), qui possède des gisements dans le détroit de Behring et qui projette un forage par grande profondeur, à 740 km au large de la ville de Nome, en Alaska. associée à seize autres compagnies pétrolières, ARCO entend démontrer qu'il est possible d'exploiter en toutes saisons, quelles que soient les conditions atmosphériques, les richesses du sous-sol des régions arctiques. Si bien qu'elle a commandé à Boeing Vertol deux Model 234LR, lesquels ont été livrés en juin 1983.
Le constructeur recherchait encore récemment des débouchés commerciaux pour son Model 234UT, qui n'est pourtant pas dépourvu de qualités et qui peut, par exemple, soulever une charge de 14 225 kg sous élingue pour la monter à 3 650 m d'altitude. Son fuselage, qui peut recevoir 8 730 kg de fret, peut être aménagé pour vingt-quatre passagers. Sans doute de nombreux utilisateurs potentiels du Chinook, dans ses versions civiles, attendent-ils d'avoir confirmation de la rentabilité de l'appareil avant de passer commande. 
En  dépit de la remarquable polyvalence dont fait preuve le Chinook, on ne connait qu'un cas où il ait été employé pour des missions autres que le transport. An Viêt-nam, l'US Army a en effet modifié quatre CH-47A en ACH-47A armés, qui ont vite reçu le surnom de "Go-Go-Birds". Ces appareils, qui présentaient sous la pointe avant une tourelle armée d'un lance-grenades, étaient en outre dotés de mitrailleuses, de canons rotatifs et de lance-roquettes accrochées aux jambes du train avant. Un mitrailleur tirait par l'ouverture arrière du fuselage, laquelle, sur les modèles ordinaires, permet le chargement. L'expérience se solda par un demi-échec, puisque les américains perdirent deux des quatre machines ainsi transformées.   

Deux Boeing Vertol Chinook dans la version avancée CH-47C équipée d'un système de vision pour l'observation de nuit, utilisable surtout qur les versions d'attaque pour l'assaut nocturne. Un acheteur habituel du Chinook américain est la Grande-Bretagne, qui en a commandé à trois reprises en dix ans et a annulé deux fois deux commandes.

Source: La puissance militaire des U.S.A. aux éditions Bords 1981.

La version canadienne du Chinook, baptisée CH-147, est dérivée du CH-47C mais dispose d'un système de carburant qui permet de diminuer les risques d'incendie en cas d'atterrissage forcé. Pourvu de réservoirs de convoyage, cet appareil comporte diverses améliorations qui lui permettent d'opérer en milieu maritime (photo Larry J. MacDouglas).

Source: L'Encyclopédie de l'Aviation n°108 aux éditions Atlas 1984.

"" Les versions du Boeing Vertol Chinook ""

YHC-1B : 5 prototypes pour l'US Army; 4 d'entre eux transformés en YCH-47A et 1 en CH-47B.

CH-47A : Version de série pour l'US Army; 354 exemplaires livrés; moteurs Avco Lycoming T55-L-5 de 2 200 ch (1 641 kW), puis T55-L-7 de 2 650 ch (1 976 kW).

ACH-47A : Hélicoptère moyen d'attaque pour l'US Army; 4 exemplaires réalisés.

CH-47B : Version de série pour l'US Army, avec nouvelles pales de rotors et moteurs T55-L-7C de 2 850 ch (2 125 kW).

CH-47C : Version de série dotée de moteurs Avco Lycoming T55-L-11C de 3 750 ch (2 796 kW); rayon d'action accru; production sous licence en Italie.

CH-47D : Nouvelle version pour l'US Army, réalisée par transformations d'anciens CH-47A, B et C; commande portant sur la modernisation de 436 cellules, de 1982 à 1992.

CH-147 : Variante du CH-47C pour les forces armées canadiennes; 9 exemplaires construits, dont 8 étaient encore en service récemment.

Chinook HC Mk 1 : Version de série pour la RAF, dotée de certains équipements d'origine britannique; 33 exemplaires livrés, dont 3 perdus lors de la guerre des Malouines, remplacés par 3 nouvelles machines.

Model 234 : Version civile, disponible en 2 variantes, Model 234LR pour passagers et Model 234UT pour le transport de marchandises.

Model 347 : Version dotée d'une voilure et d'un train d'atterrissage escamotable, réalisée en 1970 pour des essais de vol à grande vitesse.

Model 414 : Nouvelle version destinée à l'exportation, livrée à l'armée espagnole en 1982, et à 5 exemplaires à la RAF.

"" Une dernière version""

Le Chinook MH-47E a été créé pour répondre aux besoins spécifiques des SOAR de l'US Army (Special Operation Aircraft Regiment) pour remplir des missions clandestines de pénétrations profonde en territoire adverse, par tout temps, de nuit comme de jour. Notez l'importante perche de ravitaillement en vol.

Source: Fiche technique Edito-Service S.A. Genève aux éditions Atlas (photo B. Thouanel).

"" Le CH-47D de Denis Hoblingre ""

Jean - Marie