Le British cruiser tank A-34 "Comet".






"" The replacement of the "Cromwell" ""

Marque Bronco Models au 1/35.  Référence CB 35010 SP.





Historique : Pages 58 et 59 du livre Chars de la 2e Guerre mondiale aux éditions PML 1994. 
 L'Encyclopédie des blindés aux éditions Elsevier Séquoia 1978.



Réalisation maquette et diorama par mon ami belge Pascal Mitaine.
Les photos sont de l’exposition de Piennes (54) France en 2019.







Historique : Ayant, la première, lancé l'idée du véhicule de combat blindé et défini son rôle, la Grande-Bretagne s'endormit sur ses lauriers et mit longtemps avant de pousser le principe jusqu'à sa conclusion logique. Au cours de l'entre-deux guerres, l'Experimental Mechanised Force avait montré de façon claire comment devaient collaborer engins blindés, infanterie, artillerie, génie, et même aviation. Mais cette leçon ne fut retenus.
Cette attitude, assez générale, vis-à-vis du char, découlait de la guerre des tranchées outre-manche que partout ailleurs.
En dépit de l’expérience et des théories de Liddell Hart, clamée sur tous les toits, l'armée anglaise -- tout autant que l'armée française -- se trouvait donc, en 1939, merveilleusement préparée... aux batailles de 1919! Elle entrait en guerre avec trois catégories de chars, un peu comme si les blindés, eux aussi, devaient subir une classification sociale.
Comme leur armement et leur blindage s'étaient révélés trop faibles, les chars légers étaient employés dans les missions de reconnaissance et à peine mieux considérés que la chair à canon. Dans la catégorie suivante, le "Cruiser" (char d'assaut), conçu pour jouer le rôle du cheval dans les armées d'autrefois, avait vu son blindage et son armement sacrifiés au profit de la vitesse et de l'autonomie. Cependant, la trop faible puissance du moteur et une capacité de feu dérisoire desservirent grandement cet engin dans les batailles du désert où, à longue portée, les "Panzers" allemands le surclassaient sans difficulté.
Le but du "Cruiser" était de livrer bataille à d'autres chars, mais son drame fut de n'être pas équipé pour cette mission. La troisième catégories de blindés nous ramène à la Première Guerre mondiale. Il s'agissait de véhicules lents, lourdement caparaçonnés, armés seulement de mitrailleuses et prévus pour avancer au même pas que l'infanterie, afin d'attaquer les nids de mitrailleuses et les points d'appui de l'adversaire. Leur épais blindage devait les protéger du feu d'armes anti-chars légères et il n'avait jamais été question de les engager dans des combats avec d'autres chars.
Heureusement pour la Grande-Bretagne, celle-ci a hérité, dès 1941, d'un bon nombre de chars américains. D'abord des "Grants", puis des "Pershings" sans lesquels, en dépit du courage et da la détermination des troupes, la guerre d'Afrique du Nord aurait sans doute pris une toute autre tournure.

La nécessité d'un char tel que le "Comet" apparut pour la première fois fin 1941 - début 1942, au cours des grandes batailles de chars en Afrique du Nord lorsqu’il devint manifeste que les blindés britanniques ne possédaient aucun canon capable de battre les Allemands. La réaction fut longue à venir, et l'on peut dire que le "Comet" rata presque le coche car il n'apparut qu'à l'ultime moment où il pouvait encore rendre service dans le conflit.
Quoique remarquable en général le "Cromwell" avait été doté d'un canon trop petit qui ne mouvait même pas tirer d'obus brisants (et dans le domaine du combat antichar, ce 6-livres n'était pas non plus redoutable). Le War Office essaya de renforcer son armement et lui donna un canon de 17 livres mais cet engin nouveau, le "Challenger", n'eut que peu de succès et aux derniers jours de 1942, l'armée britannique n'avait plus d'autre recours que de se construire enfin un croiseur rapide, raisonnablement protégé, armée de manière à pouvoir jeter le gant aux derniers-nés de la Panzerwaffe.
Leyland reçut mission de mettre au point le nouveau char pour le début 1943, priorité absolue étant donnée au choix du canon. La méthode était, dans un premier temps, de trouver la pièce la plus puissante pouvant être montée sur un "Cromwell" et, dans un second temps, de "construire autour" de ce canon un char employant le plus possible d'éléments du "Cromwell".

Entré en service en 1945 dans l'armée britannique, le "Comet" y reste en service juqu'au début des années 1960, et jusqu'à la fin des années 1970 dans d'autres armées.
Source: Chars et véhicules blindés par Robert Jackson, aux éditions Parragon 2008.
Les chars "Cromwell" III d'une unité canadienne, en action sur le sol français. Dans les régiments blindés, les "Cromwell" étaient, d'ordinaire, employés conjointement avec les Sherman "Firefly", dans la proportion de trois "Cromwell" pour un "Firefly".
Source: L'Encyclopédie des blindés par Christopher F. Foss aux éditions Elsevier Séquoia 1978. 

Cruiser tank "Challenger", version dérivée du "Cromwell", affecté à la 79e D.B. (Opération Market-Garden, Pays-Bas, septembre 1944).
Source: Blindé 1944-1945, numéro n°6 hors-série aux éditions Hachette 1981.



Après de longues délibérations et de non moins âpres recherches les ingénieurs de Vickers-Armstrong dessinèrent une version plus légère et plus compacte de 17-livres, le Vickers HV 75 mm. La pièce tirait le même obus que le 1,7-livres mais employait une douille plus courte et plus large, donc plus facile à manier dans une tourelle de char.
L'arme, un rien moins puissante au tube plus court et à plus basse vitesse initiale, n'en était pas moins supérieure à tous les canons montés sur les AFV alliés de l'époque, à l'exception des chasseurs de char automoteurs. Pour éviter toute erreur ne nomenclature et toute confusion dans l'approvisionnement le nouvel engin fut appelé "le 77 mm". La première maquette du "Comet" était prête aux derniers jours de septembre 1943 et, selon les programmes, la fabrication devait être bien en train vers la moitié de l'année suivante. Car le "Comet" était devenu indispensable, et dans les plus brefs délais.
Les premiers prototypes furent livrés au début de 1944 mais la conception devait être revue sur de nombreux points et cet engin qui avait commencé sa carrière comme version renforcée du "Cromwell" en arriva très vite à représenter une refonte à 60% malgré les similitudes entre le premier et le deuxième dessin. C'est à peine si l'on modifia la coque, certains protestant même contre le maintien de la mitrailleuse de capot, laquelle imposait l'emploi d'une plaque de blindage verticale à l'avant. Le blindage en ventre du "Cromwell" fut également conservé, quoique l'expérience ait démontré sa faiblesse. Mais le temps manquait pour faire mieux et l'industrie apporta la maximum de perfectionnements sans trop dépasser les délais imparties; toutefois, malgré les pressions continuelles venues des états-majors du front, il fut matériellement impossible de sortir les premiers modèles de série avant septembre 1944 et encore les premiers chars ne parvinrent-ils aux unités que juste avant la Noël.
La 11e Division blindée, rééquipée en "Comet" pendant les premiers mois de 1945, fut à la fin du conflit l'unique division  nantie d'une dotation complète. Le "Centurion" prit déjà la place du "Comet" au début de 1949 mais quelques-uns de ces chars se trouvaient encore à Berlin et à Hong Kong à la fin des années 1950. 

A partir de 1945, les chars anglais furent conçus avec des canons de gros calibre. Le "Comet" représenté ici, construit sur le châssis du "Cromwell", est armé d'un canon de 77 mm.
Source: Les armes et leurs secrets par Christopher Chant aux éditions Atlas 1978.
"Centurion" Mk 5 armé d'un canon de 20 livres, inspecté par un Israélien de l'Arme Blindée peu après son arrivée.
Source: Connaissance de l'Histoire n°20 de janvier 1980 aux éditions Hachette.


Sur le terrain le "Comet" apparaissait pratiquement comme le nouveau char mais il ne pouvait nier sa parenté avec le "Cromwell" dont il était fondamentalement une version mieux armée et mieux blindée. La coque d'acier corroyé était percée de portes latérales à l'avant pour le chauffeur et le servant de la mitrailleuse de capot. La tourelle était aussi d'acier corroyé pais avec un mantelet et un blindage frontal coulé. L'habitabilité était bonne, l'accès raisonnablement aisé. Rien ne venait restreindre le champ optique du chef de char, dans sa coupole identique à celle du "Cromwell". Les munitions se stockaient dans des casiers blindés, un progrès indéniable. La rotation de la tourelle était assurée par commande électrique, un perfectionnement du système déjà expérimenté sur le "Churchill", et un générateur entraîné par le moteur principal fournissait tout le courant électrique nécessaire.
Comme les dernières versions du "Cromwell", l'engin ne portait que deux coffres à matériel au-dessus des chenilles mais un autre coffre faisait saillie sur l'arrière de la tourelle. Cette disposition compensait dans une certaine mesure le porte-à-faux du tube. Le train de roulement devait être identique à celui du "Cromwell" mais il demanda bientôt grâce sous l'excédent de poids et reçut des galets supports. Cette suspension offrit au "Comet" une endurance et une agilité exceptionnelle, à un point tel que sa vitesse en tout-terrain incommodait souvent les membres de l'équipage.   


Le "Comet" était le successeur du "Cromwell"; il était équipé d'un canon de 77 mm, en fait un 17-pounders modifié pour s'adapter à la tourelle.
Source: Les Tanks aux éditions Princesse 1979.



Le moteur Meteor se montrait à la hauteur de toutes les tâches et sur une piste d'entraînement au tout-terrain un bon chauffeur pouvait traiter un "Comet" comme une voiture de sport ce qu'il faisait d'ailleurs à la première occasion. L'engin était assez robuste pour franchir des obstacles impressionnants et retomber sans dommage sur ses chenilles à pleine vitesse.
L'unique version du "Comet" ne connut qu'une seule variante, dont la principale caractéristique était une modification des capots d'échappement, jugée nécessaire après la bataille de Normandie. Ces dispositifs rendaient le char moins facilement repérable durant la nuit et, comme à cette époque il était courant d'emmener au combat des fantassins perchés sur les plages et les garde-chenilles, les nouveaux capots protégeaient aussi les soldats contre les flammes de l'échappement.
Le "Comet" fut le dernier des chars croiseurs et aussi le dernier blindé britannique dont le comportement au feu prouvât ses qualités de conception. Il ne fit pas l’unanimité, rencontra même de violentes critiques au départ, surtout parce que ses détracteurs croyaient voir se perpétuer en cet engin les défauts du "Cromwell". Livré en 1942, il eût certainement aux tankistes britanniques l'avantage sur leur homologues allemands. Deux années plus tard, il perdait déjà du terrain.   

Char cruiser "Comet" de la 11e division blindée engagé dans les combats de la libération de Rurlo, en 1944, aux Pays-Bas. Le "Comet" entra en service en Europe vers la fin de la guerre. Il se révéla un excellent outil de combat.
Source: Blindés de 1944-1945 numéro 6 hors-série aux édition Hachette 1981.


"" Caractéristique du "Comet" A-34 ""
Type : Char croiseur.
Équipage : 5 hommes.
Armement : Un canon de 77 mm; une coaxiale BESA de 7,92 mm; une BESA de 7,92 mm.
Blindage : Minimum 14 mm; maximum 102 mm.
Dimensions : Longueur, 7,66 m; largeur, 3,04 m; hauteur, 2,98 m.
Poids en ordre de combat : 35,7 tonnes.
Pression au sol : 0,88kg/cm².
Moteur : Rolls-Royce Meteor MK 3 12 cylindres en ligne à essence refroidi par eau, développant 600 ch à 2 550 tr/mn.
Performances : Vitesse sur route, 51 km/h; autonomie, 196 km; obstacle vertical, 0,92 m; coupure franche, pente, 35 %.
Temps de service : Introduit en 1944 dans l'armée britannique, retiré du service en 1958. Toujours employé par l'Afrique du Sud, la Birmanie, l'Eire et la Finlande en 1978. 

Chars "Comet" de la 7e division blindée de Grande-Bretagne traversant la ville allemande de Halle en 1947, Sur le char de tête, on distingue nettement la coupole du chef de char et les périscopes de l'équipage.
Source: Les tanks aux éditions Princesse 1979.



"" Le diorama vivant de Pascal ""





 




Jean - Marie

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