Le char d'assaut Saint-Chamond.
"" Plus long et moins maniable que le Schneider ""
Maquette Takom au 1/35. Référence : n°2012.
Historique : La page 601 de l'Encyclopédie des Armes, volume 3 aux éditions Atlas 1984.
L'Encyclopédie des blindés par Christopher F. Foss aux éditions Elsevier Séquoia 1978.
Les photos sont de l'exposition de Thionville (France) en 2016, et Virton (Belgique) en 2015.
Historique : Les véhicules blindés de la Première Guerre mondiale présentaient bien des insuffisances : Les automitrailleuses ne pouvaient guère sortir des routes et les chars tombaient régulièrement en panne. Néanmoins, le 2 octobre 1918, le haut commandement allemand déclarait : Il n'y a plus aucun moyen de vaincre l'ennemi, le facteur décisif de sa victoire est le char d'assaut.
L'idée d'un char d'assaut naquit lors des premières batailles de l'année 1914, quand quelques officiers clairvoyants observèrent les effets redoutables de la puissance de feu des armes automatiques sur les fantassins. Une fois la guerre de positions commencée, le terrain bouleversé, les tranchées, les barbelés et, surtout, le tir des mitrailleuses enrayaient toute velléité d'assaut, et cela en dépit d'une dépense inouïe de vies humaines et de matériel.
Pour briser le trinôme barbelés + tranchées + mitrailleuses, les Britanniques et les Français conçurent simultanément un véhicule tout terrain, blindé et armé. Du côté anglais, les promoteurs en étaient le premier Lord de l'Amirauté, Winston Churchill, et, du côté français, le colonel Jean-Baptiste Estienne.
Les premiers modèles mis au point étaient de véritables "monstres" d'une trentaine de tonnes, armés de deux canons de 30 livres et de plusieurs mitrailleuses, mais leur vitesse ne dépassait pas 8 km/h. La principale fonction de ces engins se limitait en principe alors à effectuer des percées dans les systèmes de fortification ennemis afin de permettre à l'infanterie d'occuper le terrain.
Mais cet objectif ne fut pas réalisé lors des premiers engagements de l'année 1916; il fallut attendre 1918 pour que les blindés français et britanniques donnent toute la mesure de leurs possibilités. En 1918, le potentiel militaire de la France était considérable : 3 400 chars en ligne, qui auraient permis de lancer, pour le printemps 1919, une offensive conduisant les armées alliées au cœur de l'Allemagne. Le funeste armistice de 1918 ne permit pas d'achever le conflit par une incontestable victoire.
Au matin du 11 novembre, les chars français avaient participé à 4 356 engagements; 308 chars lourds et 440 chars légers avaient été détruits; les pertes en personnel atteignaient 102 officiers, 145 sous-officiers et 656 brigadiers et canonniers. Les trente fourragèrent obtenues en quelques mois attestaient la valeur collective des unités blindées françaises qui, par leur action, avaient permis de hâter la fin de la guerre.
Les chars Schneider en marche vers le front.
Source: Panzer Kampfwagen aux éditions Heyne Bildpaperback 1974.
Pour briser le trinôme barbelés + tranchées + mitrailleuses, les Britanniques et les Français conçurent simultanément un véhicule tout terrain, blindé et armé. Du côté anglais, les promoteurs en étaient le premier Lord de l'Amirauté, Winston Churchill, et, du côté français, le colonel Jean-Baptiste Estienne.
Les premiers modèles mis au point étaient de véritables "monstres" d'une trentaine de tonnes, armés de deux canons de 30 livres et de plusieurs mitrailleuses, mais leur vitesse ne dépassait pas 8 km/h. La principale fonction de ces engins se limitait en principe alors à effectuer des percées dans les systèmes de fortification ennemis afin de permettre à l'infanterie d'occuper le terrain.
Mais cet objectif ne fut pas réalisé lors des premiers engagements de l'année 1916; il fallut attendre 1918 pour que les blindés français et britanniques donnent toute la mesure de leurs possibilités. En 1918, le potentiel militaire de la France était considérable : 3 400 chars en ligne, qui auraient permis de lancer, pour le printemps 1919, une offensive conduisant les armées alliées au cœur de l'Allemagne. Le funeste armistice de 1918 ne permit pas d'achever le conflit par une incontestable victoire.
Au matin du 11 novembre, les chars français avaient participé à 4 356 engagements; 308 chars lourds et 440 chars légers avaient été détruits; les pertes en personnel atteignaient 102 officiers, 145 sous-officiers et 656 brigadiers et canonniers. Les trente fourragèrent obtenues en quelques mois attestaient la valeur collective des unités blindées françaises qui, par leur action, avaient permis de hâter la fin de la guerre.
Le prototype du char Saint-Chamond se caractérise par son blindage qui descend presque à terre. L'armement principal se trouve à l'avant au-dessus du bec. C'est un canon de 75 mm.
Les chars Saint-Chamond de série ont d'abord un toit plat. L'équipage dispose pour l'observation de kiosques cylindriques. Le train de roulement est à l'air libre.
Source des deux photos: Les véhicules blindés français de 1900-1944 par Pierre Touzin aux éditions E.P.A. 1979.
Le Schneider, bien que premier char conçu et fabriqué en France, ne devait absolument rien au STA (Service Technique Automobile) dont la mission était d'équiper l'armée française en véhicules de ce type. Le STA s'empressa donc de lancer les études devant aboutir à un char "officiel" et le travail fut entrepris sans même consulter le colonel Estienne, père spirituel du Schneider. Le premier prototype fut achevé en 1916 à Saint-Chamond chez la Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et Homécourt (FAMH) et deux mois plus tard, la décision fut prise de construire 400 exemplaires de ce char, qui allait se faire connaître sous le nom de Saint-Chamond.
Comme le Schneider, il dérivait d'un châssis du type Holt Tractor bien que, dans ce cas, le châssis fût un peu allongé. La coque, un assemblage riveté à l'épaisseur maximale de 17 mm, était de loin supérieure à celle du char Schneider. L'avant de la coque, construit en forme de bateau, faisait place au chauffeur et au chef de char, un homme de chaque côté, l'un et l'autre disposant d'une coupole circulaire surmontant le toit. Sur les prototypes, le train de roulement était protégé par des plaques blindées, ensuite abandonnées sur les modèles de série car leur présence faisait s'embourber les chenilles à bref délai. La suspension consistait en trois bogies : le bogie avant groupait la roue tendeuse et deux petites roues de route; le bogie central réunissait trois petites roues de route, le même nombre comptait enfin cinq petits galets supports. Par un mécanisme des moins usuels, chaque chenille du Saint-Chamond était entraînée par un moteur électrique, lui-même actionné par une dynamo qui recevait son courant du moteur à essence Panhard situé au centre de la coque. Le système de transmission était un Crochat-Collardeau. Les premiers modèles de série étaient armés d'une pièce Saint-Chamond de 75 mm mais ce canon allait être remplacé par le 75 mm standard Modèle 1897. Le char montait quatre mitrailleuse Hotchkiss de 8 mm, une à l'avant droit de la coque, une sur chaque côté paroi latérale et une à l'arrière. L'emport en munitions était de 106 coups de 75 mm et 7 500 coups pour les mitrailleuses.
Le Schneider, bien que premier char conçu et fabriqué en France, ne devait absolument rien au STA (Service Technique Automobile) dont la mission était d'équiper l'armée française en véhicules de ce type. Le STA s'empressa donc de lancer les études devant aboutir à un char "officiel" et le travail fut entrepris sans même consulter le colonel Estienne, père spirituel du Schneider. Le premier prototype fut achevé en 1916 à Saint-Chamond chez la Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et Homécourt (FAMH) et deux mois plus tard, la décision fut prise de construire 400 exemplaires de ce char, qui allait se faire connaître sous le nom de Saint-Chamond.
Comme le Schneider, il dérivait d'un châssis du type Holt Tractor bien que, dans ce cas, le châssis fût un peu allongé. La coque, un assemblage riveté à l'épaisseur maximale de 17 mm, était de loin supérieure à celle du char Schneider. L'avant de la coque, construit en forme de bateau, faisait place au chauffeur et au chef de char, un homme de chaque côté, l'un et l'autre disposant d'une coupole circulaire surmontant le toit. Sur les prototypes, le train de roulement était protégé par des plaques blindées, ensuite abandonnées sur les modèles de série car leur présence faisait s'embourber les chenilles à bref délai. La suspension consistait en trois bogies : le bogie avant groupait la roue tendeuse et deux petites roues de route; le bogie central réunissait trois petites roues de route, le même nombre comptait enfin cinq petits galets supports. Par un mécanisme des moins usuels, chaque chenille du Saint-Chamond était entraînée par un moteur électrique, lui-même actionné par une dynamo qui recevait son courant du moteur à essence Panhard situé au centre de la coque. Le système de transmission était un Crochat-Collardeau. Les premiers modèles de série étaient armés d'une pièce Saint-Chamond de 75 mm mais ce canon allait être remplacé par le 75 mm standard Modèle 1897. Le char montait quatre mitrailleuse Hotchkiss de 8 mm, une à l'avant droit de la coque, une sur chaque côté paroi latérale et une à l'arrière. L'emport en munitions était de 106 coups de 75 mm et 7 500 coups pour les mitrailleuses.
Les chars Schneider en marche vers le front.
Source: Panzer Kampfwagen aux éditions Heyne Bildpaperback 1974.
Les tracteurs Holt d'artillerie chenillés étaient les rares machines capables de fonctionner normalement sur les terrains dévastés du front de l'Ouest. C'est ce qui donna au lieutenant-colonel Swinton l'idée de faire un nouveau véhicule blindé, le "tank".
Photo du haut : Des spécialistes français en blindage construisirent le char d'assaut Saint-Chamond. C'était en fait, un canon de 75 mm auto-moteur monté dans une caisse blindée.
Source des trois photos: Les blindés par Eric Morriss aux éditions Fernand Nathan 1976.
Le Saint-Chamond reçut son baptême du feu au moulin de Laffaulx, le 5 mai 1917. Au cours de ce combat, 15 des 16 Saint-Chamond engagés furent cloués au sol dans la première ligne des défenses allemandes. L'inconvénient majeur de ce char était le porte-à-faux de la coque sur les chenilles, à l'avant et à l'arrière, de sorte que l'engin ne pouvait tenter le franchissement d'une tranchée ou d'un fossé sans que le nez aille se ficher dans le sol et, une fois dans cette posture, le char était immobilisé. Les Français modifièrent quelques Saint-Chamond dans l'espoir de résoudre le problème, mais aucune de leurs diverses tentatives ne devait réussir. Cette incapacité des chars français à franchir les tranchées allemandes venait du dessin même du Schneider et du Saint-Chamond, tous deux dérivés dans une une trop large mesure d'un tracteur chenillé commercial.
Les Britanniques avaient aussi employé des tracteurs Holt mais compris bien vite que l'attaque du système défensif allemand exigeait l'emploi d'un matériel moins élémentaire. La forme des chars anglais, un losange typique, leur permettait de passer des tranchées très larges. Ainsi en était-il du Mark I, qui, pourvu de ses "barres de soutien" pour le franchissement, pouvait aborder une coupure franche large de 3,50 m et grimper un obstacle vertical de 1,372 m. Plusieurs modifications furent apportées aux modèles de série, notamment de nouvelles coupoles pour le chef de char et le chauffeur, de même qu'un nouvel assemblage pour le toit dont les plaques prenaient maintenant une certaine inclinaison pour écarter les grenades.
Les Britanniques avaient aussi employé des tracteurs Holt mais compris bien vite que l'attaque du système défensif allemand exigeait l'emploi d'un matériel moins élémentaire. La forme des chars anglais, un losange typique, leur permettait de passer des tranchées très larges. Ainsi en était-il du Mark I, qui, pourvu de ses "barres de soutien" pour le franchissement, pouvait aborder une coupure franche large de 3,50 m et grimper un obstacle vertical de 1,372 m. Plusieurs modifications furent apportées aux modèles de série, notamment de nouvelles coupoles pour le chef de char et le chauffeur, de même qu'un nouvel assemblage pour le toit dont les plaques prenaient maintenant une certaine inclinaison pour écarter les grenades.
Le char Saint-Chamond reçoit le canon de 75 mm Modèle 1897 à la place du 75 mm Schneider. Cet exemplaire n'a pas encore reçu le kiosque du chef de char. On voit nettement les pans inclinés du toit.
Source: Les véhicules blindés français 1900-1944 par Pierre Touzin aux éditions E.P.A. 1979.
Le moteur d'un char Saint-Chamond. En raison des pièces mobiles, des tuyaux, le réservoir, l'intérieur était dangereux. (Photo Imperial War Museum).
Source: Panzer Kampfwagen aux éditions Heyne Bilpaperback 1974.
Au total 400 Saint-Chamond furent livrés, les derniers sortant d'usine en mars 1918. Certains d'entre eux, affectés au ravitaillement perdirent leur 75 mm pour faire de la place. La production du Schneider et du Saint-Chamond fut finalement arrêtée pour concentrer tous les moyens sur la fabrication, en plus grand nombre, des petits biplaces Renault FT-17. (Sur le sujet voir le blog en date du 11 octobre 2016).
"" Caractéristiques du Saint-Chamond ""
Équipage : 8 hommes.
Armement : Un canon de 75 mm; 4 mitrailleuses de 8 mm.
Blindage : 17 mm environ.
Dimensions : Longueur, 8,687 m; largeur, 2,667 m; hauteur, 2,362 m.
Poids en ordre de combat : 23 tonnes.
Pression au sol : 0,79 kg/cm.
Moteur : Panhard 4 cylindres à essence, développant 90 ch.
Performances : Vitesse sur route, 8 km/h; autonomie, 59,5 km; obstacle vertical, 0,381 m; coupure franche, 2,438 m; pente, 57 %.
Temps de service : Introduit en 1916 dans l'armée française et déclassé peu après la fin de la guerre. Egalement employé par les Etats-Unis (en France), l'Italie et la Russie, bien qu'il ne fût jamais aligné en opération par ces deux derniers pays.
"" Quelques profils en couleur ""
Char Saint-Chamond à canon de 75 mm. L'illustration représente l'un des premiers chars, avec canon de 75 mm court et avec deux tourelles séparées pour le pilote et le chef de char. Cet engin fut employé au cours de l'attaque du 11 juin 1917 dans le secteur de Lataule.
En haut : Char Saint-Chamond second modèle produit avec un canon de 75 mm de long.
En bas : Char Saint-Chamond du 3e modèle avec un canon de 75 mm long et blindage surélevé sur le poste de pilotage.
Source des deux photos: Connaissance de l'Histoire n°3 hors-série aux éditions Hachette 1980.
"" La maquette en gros plan au 1/35 ""
Jean - Marie
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