La Renault 4L.
"" Populaire, fonctionnelle et esthétique ""
Maquette Heller au 1/24. Référence : 50759.
Historique : Condensé du fascicule n°10, un siècle d’automobiles, parut aux éditions Hachette en 1999.
Réalisation : Le club allemand Modellbaufreunde.
Les photos sont de l'exposition de Belvaux/Soloeuvre (Luxembourg) en 2017.
Historique : Anticonformiste, techniquement novatrice, parfois imitée, produite à plus de huit millions d'exemplaires, la Renault 4 aura marque le XXe siècle.
Et à près de 60 ans, elle promène toujours sa silhouette anguleuse de part les routes de France.
Nous sommes en 1956, le nouveau PDG de Renault, Pierre Dreyfus, prépare l'avenir. Il veut créer un successeur à la 4 CV... et un rival à la 2 CV Citroën. Le cahier des charges sera simple : faible prix d'achat (350 000 francs de l'époque, d'où son surnom de 350 au bureau d'études), grande capacité de chargement avec accès facile par l'arrière, entretien des plus simples, grand confort, quel que soit l'état des routes, et performances acceptables. Bref, les ingénieurs vont devoir sérieusement innover !
"" Un châssis novateur ""
Très vite, l'idée d'un châssis plate-forme s'impose. Il s'agit d'un plancher sur lequel la caisse se fixe par seize boulons, une conception de la carrosserie qui facilite grandement les réparations et offre aux ingénieurs le luxe de pouvoir rêver au montage de différentes carrosseries !
Quant à la carrosserie, justement, elle se dessine d'elle-même, abandonnant au fil des mois des arrondis d'ailes pour trouver la silhouette que nous lui connaissons aujourd'hui. Les suspensions font l'objet de soins attentifs; il s'agit à l'avant d'une suspension indépendante par quadrilatères déformables transversaux; l'élément élastique est constitué par une longue barre de torsion longitudinale avec dispositif de réglage de tension sur le châssis. A l'arrière, deux longues barres de torsion transversales sont disposées parallèlement, ce qui entraîne une différence d'empattement (plus long de 48 mm à droite). Côté moteur, les ingénieurs vont très vite adopter la traction avant (c'est la première berline de la marque à en disposer), tandis que la fiscalité automobile "impose" le choix d'une cylindrée de 600 cm3 et d'une puissance de 20 ch. Jusqu'en 1959, de nombreuses solutions de moteurs sont simultanément testées, avant que Pierre Dreyfus ne tranche en faveur... du moteur de la 4 CV ! la boîte de vitesse est classique, longitudinale à trois rapports avant plus marche arrière.
A l'origine, les pare-chocs seront tubulaires, puis à lames.
Source: Fascicule n°10 un siècle d'automobiles, aux éditions Hachatte 1999.
Présentée en octobre 1946 à Paris, essayée par des clients-pilotes en 1947/48, puis vendue sur une base commerciale en 1949, la 4 CV Renault fut le premier produit nouveau de Renault devenu Régie nationale.
Source: Guide de l'automobile française aux éditions France Loisirs 1989.
La 4 CV était équipée sur demande de l'embrayage automatique "Ferlec". C'était un embrayage électro-magnétique dont le courant d'excitation était prélevé à la dynamo. Son intensité était donc d'autant plus grande que le moteur tournait plus vite et en accélérant on provoque l'embrayage. Pour le passage des vitesses, le courant était coupé par un interrupteur situé dans le levier de changement de vitesses et rétabli dès que le levier était lâché. Un relai coupait le courant quand le moteur ralentissait et devait être débrayé pour ne pas caler.
La revue Science et Vie numéro hors-série spécial automobile des années 1955-1956.
Trente-neuf années de production lui ont créé sa légende. Née avec 375 cm3 et 9 chevaux, elle en eut 12,5 en passant à 425 cm3. Un nouveau moteur, 2CV4, de 435 cm3, développa 24 chevaux, alors que la 2 CV6 de 1971 (photo) atteignait 28,5 (602 cm3), puis 33 chevaux.
Source: Guide de l'automobile française aux éditions France Loisirs 1989.
"" Bien des atouts ""
Pas d'eau, pas de graissage, juste un peu d'essence, annonce fièrement le premier catalogue. Et c'est vrai que cette petite voiture présente plus d'un atout pour l'époque ! Ainsi, terminées les corvées de vidange et de remise à niveau du radiateur avec l'antigel, vu que le système de refroidissement du moteur renferme un liquide spécial apte à supporter les températures les plus extrêmes, le circuit étant hermétique et scellé au montage. Côté graissage des articulations, les graisseurs traditionnels sont remplacés par des rotules et des soufflets étanches. L'entretien se borne à la vidange tous les 5 000 km et au contrôle des différents niveaux.
Autre point remarquable : le hayon aisément maniable qui, allié à un plancher plat, sans chapelles d'amortisseurs (à 47 cm seulement au-dessus du sol) et à une banquette arrière amovible, permet d'accéder à un volume de 1,450 m3. Ainsi, en un temps record, elle peut passer du rang de voiture familiale à celui de petit utilitaire bien pratique pour emporter jusqu'à 180 kg de marchandises.
Une vue impressionnante des chaînes de Billancourt. En 1962, la cadence de production est 850 4 L par jour.
Source: Fascicule n°10 un siècle d'automobiles, aux éditions Hachette 1999.
"" 50 fois le tour de la Terre ""
La Renault 4, durant trois années d'essais, est la proie de véritables séances de torture concoctées par les ingénieurs. Parcourant toutes les latitudes et tous les continents, rien ne lui est épargné, ni les grands froids (-40°C), ni les fortes chaleurs (+50°C), pour tester notamment le radiateur, ni les pistes poussiéreuses et accidentées (pour les suspensions). Sans compter les épreuves d'endurance à Lardy. Mais qu'importe ces traitements rudes, la Renault 4 passe vaillamment les épreuves et se voit, au gré des résultats, nantie de bon nombre d'améliorations. Le bilan annonce deux millions de kilomètres effectués et des anecdotes savoureuses : ainsi, pour déjouer la curiosité de journalistes, les "essayeurs" ont donné un prénom à la voiture, Marie-Chantal et de ses enfants. Ce n'est pas sans une certaine émotion que les "essayeurs" de l'époque se souviennent de cette voiture : "Elle n'était pas belle, mais qu'est-ce qu'elle marchait bien !".
Mais il est temps de penser à la production. Le 6 juillet 1961, la dernière 4 CV quitte l'île Seguin, et dès le lendemain, en un temps record, commencent à être mis en place les lignes de montage de la petite nouvelle. Fin août, tout sera prêt !
"" Soigneusement préparée ""
Elle fait sa première apparition officielle au Salon de Paris de 1961, créant la surprise et suscitant la curiosité : les 4 L présentées sur le stand sont installées sur des rouleaux tournant à grande vitesse et changeant de hauteur, afin de démontrer les étonnantes performances de la suspensions.
Au salon de l'Auto 1961 figurait au catalogue la R3 et laR 4 (berlines à 4 glaces), ainsi que la 4 L et la Super confort à 6 glaces.
Source: Fascicule n°10 un siècle d'automobiles, aux éditions Hachette 1999.
A- Archives Dominique Pascal - DR.
Cinq versions sont alors proposés au public : la R3 (3 CV, qui disparaîtra en septembre 1962), la R4, la R4 L, la R4 L Super confort et la R4 Fourgonnette 300 kg. Durant cet automne, elle bénéficie d'une campagne de lancement de grande envergure : la fameuse opération "Prenez le volant", qui invite les Parisiens -puis les provinciaux - à l'essayer en toute liberté. Une soirée de gala au Palais de Chaillot et de multiples présentations dans des vitrines de grands magasins se succèdent. Elle accapare la une des quotidiens et autres magazines spécialisés en France en Europe, et les journalistes saluent cette petite voiture aux allures de station-wagon et aux qualités routières remarquables.
"" Ses principales évolutions ""
Au fil de sa carrière, la R4 connaît quelques évolutions. Dès septembre 1962 arrive sur la marché la Renault 4 Super (845 cm3, 5 CV) en remplacement de la Super Confort. En 1963, la gamme accueille une version "Parisienne", avec des portières et un hayon habillés extérieurement de motifs écossais ou de cannages, ceci afin de séduire les femmes, qui ont tendance à la bouder ! En septembre 1967, la boîte de vitesses est dotée d'un quatrième rapport. 1968 voit la naissance de la "Plein Air". Symbole d'une époque avide de liberté, elle est décapotable et sans portières, ce dernier détail la réservant comme voiture de loisirs exclusivement.
Au Salon de Paris 1968, "Sinpar" présentait une carrosserie originale et aérée de R4.
Source: Fascicule n°10 un siècle d’automobiles, aux éditions Hachette 1999.
En 1973, elle reçoit la boîte de vitesses de la R6. Enfin, pour la petite histoire, elle passe une première barre symbolique des cinq millions d'exemplaires le 9 septembre 1977. Parmi les dernières versions, il faut retenir la "Jogging" et son amusante campagne publicitaire "la meilleure façon de marcher", la "Safari" en 1975, la "Sixties" et ses deux toits ouvrant en 1985.
Son moteur à trois paliers type Billancourt passe successivement de 747 cm3 à 782 cm3 en 1972 et à 845 cm3 en 1976. Les deux derniers, 956 et 1 108 cm3, sont du type Cléon à quatre paliers.
"" Caractéristiques de la R4 4CV 110 km/h ""
Source : Guide de l'automobile française aux éditions France Loisirs 1989.
Moteur : 4 cylindres en ligne. Cylindrée : 782 cm3 (55,8 x 80 mm), 35 chevaux à 5 000 t/mn. Soupapes en tête et culbuteurs. 1 carburateur Solex ou Zénith. Allumage par bobine et distributeur. Lubrification sous pression par pompe. Refroidissement par pompe à eau et ventilateur; circuit scellé.
Transmission : Roues AV motrices.
Embrayage : Monodisque à sec.
Boîte de vitesses : A 4 rapports synchronisés et marche AR.
Suspensions : Barres de torsion longitudinales à l'AV, transversales à l'AR; amortisseurs télescopiques à double effet.
Direction : A crémaillère.
Freins : Tambours à l'AV et à l'AR.
Roues : A voile plein, tôle, avec ouvertures, pneus 135 x 13.
Dimensions : Empattement gauche 2,40 m; droit 2,45 m. Voies AV 1,28 m; AR 1,24 m. Longueur 3,67 m. Largeur 1,49 m.
Poids : 670 kilos.
Une ligne reconnaissable entre toutes qui, au début, la desservira : on la trouvait tout simplement laide.
Source: Fascicule n°10, un siècle d'automobiles aux éditions Hachette 1999.
"" La Renault 4 TL de chez Heller ""
Commentaires
Enregistrer un commentaire