La première auto blindée et le premier char français.
"" L'Art et la manière des constructeurs français ""
Maquette du blindé Filtz faite en scratch au 1/35.
Introduction : Le livre les blindés d'Eric Morris aux éditions Fernand Nathan 1976.
Historique : Blindés des origines à 1940, n°3 hors-série aux éditions Hachette 1980 pour l'auto blindée Charron.
Historique : Pour le tracteur Filtz S.T.G. : le site web https://www.chars-français.net
A qui je présente tous mes plus sincères remerciements pour cet historique, merci à vous.
Réalisation diorama et maquette du Filtz en scratch par le club de Chateaulin (France).
Les photos sont de l'exposition d'Amnéville 57 (France).
Introduction : Le char -- est-ce une des merveilles les plus éphémères de l'histoire militaire, destinée à dominer le champ de bataille pendant un court laps de temps puis à refluer lentement dans la désuétude et dans l'ombre ? Ceci au moins est sûr : il atteignit son apogée, en tant que noyau des armées, dans la Deuxième Guerre mondiale. Notre génération ou une génération prochaine verra-t-elle encore des multitudes de chars massés, aux chenilles grinçantes, dans une bataille européenne, comme version actuelle des cuirassiers de Napoléon ? C'est peu probable.
Pourtant, aux lisières de conflits multinationaux, dans les déserts du Moyen-Orient et dans des "actions de police" militaires comme la suppression, par les Soviétiques, de la Tchécoslovaquie de 1968, le rôle du char est demeuré précaire. Ironie de l'histoire, l'action des hommes du désert de Rommel pourrait être comprise dans les coups fulgurants assénés par les forces blindées d'Israël dans la guerre des Six Jours en 1967 : une guerre éclair bien menée contre un ennemi peu évolué, qui tenta d'utiliser ses chars comme armes défensives plutôt que comme cavalerie dans le combat moderne. En 1973, les forces arabes utilisèrent leurs chars plus offensivement. Elles montrèrent une bien meilleure compréhension de la tactique sur le champ de bataille.
En tant qu'instrument d'une force physique écrasante, le char fut souverain dans les rues de Prague occupé. La réaction d'une population civile désarmée, face aux blindés soviétiques, était vouée à l'échec. Là, le char fut l'instrument non d'une bataille mais d'une politique, un moyen pour opprimer une population civile et rétablir une domination sur un état satellite. Ce rôle du char dans la coercition, à la différence de ses autres rôles, grandira probablement plus qu'il ne déclinera dans l'avenir, si la dissidence persiste au-delà du rideau de fer et si l'instabilité chronique de nombreux Etats asiatiques, latino-américains et africains continue de susciter des putschs militaires.
Néanmoins, les actions de cette nature semblent peu de chose comparées à celles par lesquelles un Rommel, un Patton, un Montgomery décidèrent du sort du monde en un assaut de chars. Peut-être une telle réduction de stature est-elle inévitable en un âge où la guerre semble devoir être continue dans de strictes limites, ou commencée et finie simultanément dans une floraison de champignons atomiques...
Pourtant, aux lisières de conflits multinationaux, dans les déserts du Moyen-Orient et dans des "actions de police" militaires comme la suppression, par les Soviétiques, de la Tchécoslovaquie de 1968, le rôle du char est demeuré précaire. Ironie de l'histoire, l'action des hommes du désert de Rommel pourrait être comprise dans les coups fulgurants assénés par les forces blindées d'Israël dans la guerre des Six Jours en 1967 : une guerre éclair bien menée contre un ennemi peu évolué, qui tenta d'utiliser ses chars comme armes défensives plutôt que comme cavalerie dans le combat moderne. En 1973, les forces arabes utilisèrent leurs chars plus offensivement. Elles montrèrent une bien meilleure compréhension de la tactique sur le champ de bataille.
En tant qu'instrument d'une force physique écrasante, le char fut souverain dans les rues de Prague occupé. La réaction d'une population civile désarmée, face aux blindés soviétiques, était vouée à l'échec. Là, le char fut l'instrument non d'une bataille mais d'une politique, un moyen pour opprimer une population civile et rétablir une domination sur un état satellite. Ce rôle du char dans la coercition, à la différence de ses autres rôles, grandira probablement plus qu'il ne déclinera dans l'avenir, si la dissidence persiste au-delà du rideau de fer et si l'instabilité chronique de nombreux Etats asiatiques, latino-américains et africains continue de susciter des putschs militaires.
Néanmoins, les actions de cette nature semblent peu de chose comparées à celles par lesquelles un Rommel, un Patton, un Montgomery décidèrent du sort du monde en un assaut de chars. Peut-être une telle réduction de stature est-elle inévitable en un âge où la guerre semble devoir être continue dans de strictes limites, ou commencée et finie simultanément dans une floraison de champignons atomiques...
"" L'auto blindée Charron 1904 ""
En septembre 1902, au salon de l'auto à Paris, figurait une voiture Charron-Girardot et Voigt de 40 cv, dont la partie arrière, protégée par un robuste blindage circulaire, contenait un affût monopode portant une mitrailleuse Hotchkiss protégée par un masque. La cavalerie française expérimenta cette automitrailleuse et demanda qu'on améliore la protection du moteur et du pilote. Et tout ceci au moment où, en Amérique, le major Davidson en était encore à proposer un tricycle, modifié ultérieurement en quadricycle, armé d'une mitrailleuse Colt et monté par 4 hommes d'équipage, seule différence notable par rapport à l'infortunée tentative de Simms.
L'automitrailleuse Charron-Girardot et Voigt de 1902 était une voiture de tourisme un peu transformée. Dans le baquet à l'arrière se trouvait une mitrailleuse Hotchkiss de 8 mm, installée sous masque et montée sur un pivot.
Source: Les véhicules blindés français 1900-1944 de Pierre Touzin aux éditions e.p.a. 1979.
Le quadricycle Davidson Scout Car, monté par quatre hommes, équipé d'une mitrailleuse Colt. U.S.A. 1898.
Le quadricycle Davidson Scout Car, monté par quatre hommes, équipé d'une mitrailleuse Colt. U.S.A. 1898.
La Simms de l'ingénieur anglais F.R. Simms avec la Sté Vickers Son & Maxim. Grande-Bretagne 1898.
Source des deux dessins: Blindés des origines à 1940, hors-série n°3 aux éditions Hachette 1980.
En 1904, le Charron-Girardot et Voigt présentèrent leur nouveau modèle, basé sur un châssis de voiture de tourisme et protégé par un blindage d'acier épais de 5 à 6 mm. Le compartiment moteur était d'accès facile grâce à trois panneaux mobiles (un à l'avant et deux latéraux) tandis que l'arrivée d'air se faisait à travers une grille placée à l'avant qui protégeait le moteur contre les tirs ennemis.
Hors de la zone des combats, le pilote pouvait soulever le blindage protégeant le pare-brise et améliorer la visibilité latérale en abaissant deux petits volets blindés. D'autre volets permettaient l'observation extérieure par l'équipage. La tourelle tournante profilée possédait à l'avant une large fente pour permettre le débattement de la mitrailleuse. Pour le franchissement des obstacles d'une certaine largeur, l’automitrailleuse disposait de deux profilés métallique en "U", fixés sur les côtés et inclinés pour ne pas gêner l'ouverture de la porte.
Deux voitures de ce type furent produites en 1904-1905; la première fut expérimentée par l'armée française pendant des manœuvres puis au Maroc; l'autre fut achetée par le Tsar et envoyée à St Petersbourg. Les essais effectués en Russie donnèrent de si bons résultats que le Tsar commanda une petite série (livrée en 1908).
La Charron atteignait 45 km/h sur route et pouvait traverser des gués de 60 cm. Elle était équipée d'un phare de route et d'un phare de combat protégé. Son seul défaut, et à l'époque il n'était pas facile d'y remédier, était la mise en route de l'extérieur, ce qui, en cas d'arrêt du moteur, obligeait le conducteur à s'exposer au tir ennemi pour repartir.
Telle fut la première automobile blindée. Produite en 1904 par la société Charron-Girardot et Voigt, elle pesait 3 tonnes et avait une tourelle rotative avec mitrailleuse. Sur le côté de la voiture, des rails pour traverser les fossés.
Source: Le livre les blindés par Eric Morris aux éditions Fernand Nathan 1976.
Autre vue, le modèle représenté fut très apprécié par la cavalerie française qui l'utilisa lors des manœuvres de 1906 : par la suite, il fut envoyé au Maroc. Le véhicule ne portait ni plaque minéralogique, ni aucun signe d'identification.
Dans cet encadré, tiré d'un supplément du "Dictionnaire Larousse Illustré" de l'année 1905, l'emplacement en "U" qui, posés sur le terrain difficile, permettaient de se tirer d'un mauvais pas.
Source des deux dessins: Blindés des origines à 1940 aux éditions Hachette 1980.
Laé Maison Charron-Girardot et Voigt obtient en 1906 une commande de la Russie pour son nouveau modèle d'automitrailleuse. Cet engin était entièrement fermé. La tourelle était armée d'une mitrailleuse.
Source: Les véhicules blindés français 1900-1944 aux éditions e.p.a. 1979.
"" Le tracteur Filtz S.T.G. ""
Source: Le site web https://www.chars-français.net
Développé sur un châssis de tracteur agricole Filtz, ce tracteur blindé devait permettre le franchissement des réseaux de barbelés. Par l'intermédiaire du Général Curmer, le constructeur Georges Filtz proposa son appareil au Général Joffre en janvier 1915.
Le projet est favorablement accueilli et la Section Technique (S.T.G.) est chargée de la réalisation. L'étude est menée par le chef de bataillon Boissin et une première présentation a lieu dès février 1015.
La maquette remplace tout simplement une vrai photo, pour moi c'est du réel.
Dès mars, est prise la décision de construire 10 appareils qui seront livrés fin juillet.
Les essais effectués aux armées font rapidement apparaître les limites de cet engin. Les roues agricoles sont incapables d'assurer le déplacement sur le champ de bataille. L'engin est abandonné et ne semble pas avoir connu d'usage opérationnel.
Une seule immatriculation "37456" connue, mais deux engins ont été baptisés : LA JOFTRINE et la FOUDROYANTE.
"" Caractéristiques du Filtz S.T.G. ""
Armement : 1 mitrailleuse de 8 mm.
Équipage : Trois hommes.
Longueur : 3,80 m.
Largeur : 1,40 m.
Hauteur : 1,60 m.
Blindage : De 8 mm à 12 mm.
Poids : Environ 4 tonnes.
Source : G.B.M. n°119-www.photos-images.fr
Jean-Marie
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