Chars lourds "Staline" JS-1 / JS-2 et JS-3.
«Слалай» «Маленький отец народов»,
Maquette Tamiya au 1/35. Référence : TA 35211.
Historique : Blindés 1944-1945 n°6 hors-série aux éditions Hachette 1981.
Réalisation de la maquette par le Colmar Club Maquette (France).
Historique : Lorsque les chars de la famille KV eurent atteint leur développement maximal, avec pour armement le canon de 85 mm (qui armait déjà le char moyen T-34), la nécessité se fit jour de disposer de nouveaux chars lourds plus rapides et porteurs d'armes encore plus puissantes.
C'est dans ce contexte que, vers la fin de 1943, au sein d'une nouvelle génération d'engins blindés, le char lourd JS (Joseph Staline) fit son entrée dans l'arsenal soviétique. En fait, ce projet signé Kotine n'était guère qu'un dérivé du KV-85, avec le même canon, une masse de 44 tonnes et une transmission améliorée par un mécanisme de direction planétaire à deux étages. La maniabilité du char était sensiblement meilleure et sa vitesse maximale augmentée de 25%.
Cette toute première version dite JS-1 (85 mm) entra en service dès 1943, mais sa durée de production fut très brève. Dès la fin de l'année, il existait déjà un premier projet de version améliorée armée d'un canon de 100 mm, version qui ne fut pas retenue, mais qui préluda à l'entrée en service d'une seconde variante armée d'un canon de 122 mm long, monté dans une tourelle spécialement conçue pour lui.
Sa fabrication en série commença vers la mi-1944 et, dès ses premiers combats, le nouveau JS-1 (122 mm) se montra supérieur en puissance de feu à tous les blindés allemands de l'époque, à l'exception du chasseur de chars Jagdtiger.
Des chars lourds JS-II progressent dans les rues éventrées de Berlin. Ce modèle présente en avant caractéristique. Noter les bandes blanches peintes sur la tourelle de tous les chars russes, pendant la bataille de Berlin, à des fins d'identification.
Le KV-85, version corrigée et améliorée du char KV par l'adoption d'une nouvelle tourelle à canon de 85 mm. Noter la nouvelle disposition de la caisse à poste de conduite central.
Un char KV-1B. Malgré les difficultés rencontrés par les Allemands pour détruire les char KV, ils surent tirer parti de leur lourdeur et des erreurs de leur conception en réunissant à les mettre hors de combat par l'introduction de grenades dans les tubes des canons ou en plaçant des explosifs derrière la tourelle. Il s'ensuivit un complément de blindage et l'introduction du type KV-1B en 1942; on peut voir sur cette photographie la forme de sa tourelle, plus arrondie, obtenue par la fonte de côtés plus épais.
Un tank d'artillerie KV-II capturé par les Allemands et remis rapidement en service. Leur goût du "Kolossal" leur fit évidemment négliger la lenteur du véhicule et la hauteur de sa silhouette.
Source des quatre photos: Les blindé de la Seconde Guerre mondiale aux éditions Atlas 1977.
Chargement d'un T-34 modèle 1943; il avait une plus grande tourelle octogonale.
Source: Les tanks aux éditions Princesse 1979.
"" La technique du char de combat JS ""
Tout en demeurant dans la lignée de son prédécesseur, le modèle KV, le char de combat JS représentait une amélioration indéniable. Les barbotins, les rouleaux de soutien et les poulies de tension avaient été surbaissés pour permettre la pleine utilisation du volume compris entre le toit de la caisse et l'emplacement des chenilles, et aussi pour pouvoir l'équiper d'une tourelle reposant sur une circulaire de diamètre plus grand. La plaque avant était d'une seule pièce, tout comme les plaques du blindage arrière, inférieur et supérieur, toutes, caractérisées par une forte inclinaison (de l'ordre de 45%). Le poste du pilote, usiné lui aussi par fusion, avait une forme arrondie pour permettre d'incliner les parois latérales de la superstructure qui n'atteignait sa largeur maximale qu'au-delà de l'axe central de la tourelle.
La partie arrière de la caisse s'inspirait de celle du T-34, avec deux portes d'inspection des parties mécaniques. Mais le moteur et la suspension étaient directement dérivés du KV.
Dans la version définitive, l'armement comprenait un canon antichars D.25M-1943 de 122 mm, avec sa classique mitrailleuse coaxiale Degtyarev de 7,62 mm à refroidissement par air. Le tube, d'une longueur inhabituelle, était équipé d'un frein de bouche de type allemand et de deux lumières d'évent.
Certes, le choix d'une pièce de 122 mm, avec le poids de sa munition à gargousse séparée, n'alla pas sans poser quelques problèmes. La capacité d'emport de munitions était très faible, et la précision du tir était moins bonne que celle de la pièce de 100 mm de la version précédente. La pièce nécessitait en outre un système d'arrimage à la partie arrière de la caisse pour les déplacements. Il y avait une seconde mitrailleuse de 7,62 mm sous casemate sphérique dans l'arrière de la tourelle, et une troisième dans la caisse à l'extrême droite du pilote. Une quatrième mitrailleuse, de calibre 12,7 mm celle-là, pouvait être montée à l'extérieur pour la défense antiaérienne.
Le pilote disposait de trois épiscopes. Il y en avait un autre sur la droite de l'arme principale et un dans le tourelleau du chef de char, sur la gauche de la tourelle; il y avait enfin un unique périscope à travers la paroi supérieure de celle-ci.
Pour la seule année 1943, les ateliers Kirov produisirent 102 JS-I, qui participèrent à la reconquête de l'Ukraine commencée au printemps de 1944,. Le premier JS-I (122 mm) capturé par les Allemands le fut au cours de ces opérations.
Certes, le choix d'une pièce de 122 mm, avec le poids de sa munition à gargousse séparée, n'alla pas sans poser quelques problèmes. La capacité d'emport de munitions était très faible, et la précision du tir était moins bonne que celle de la pièce de 100 mm de la version précédente. La pièce nécessitait en outre un système d'arrimage à la partie arrière de la caisse pour les déplacements. Il y avait une seconde mitrailleuse de 7,62 mm sous casemate sphérique dans l'arrière de la tourelle, et une troisième dans la caisse à l'extrême droite du pilote. Une quatrième mitrailleuse, de calibre 12,7 mm celle-là, pouvait être montée à l'extérieur pour la défense antiaérienne.
Le pilote disposait de trois épiscopes. Il y en avait un autre sur la droite de l'arme principale et un dans le tourelleau du chef de char, sur la gauche de la tourelle; il y avait enfin un unique périscope à travers la paroi supérieure de celle-ci.
Pour la seule année 1943, les ateliers Kirov produisirent 102 JS-I, qui participèrent à la reconquête de l'Ukraine commencée au printemps de 1944,. Le premier JS-I (122 mm) capturé par les Allemands le fut au cours de ces opérations.
Char lourd JS-I (Staline) ayant participé aux combats en Ukraine du printemps 1944.
Source: Blindés 1944-1945 hors-série n°6 aux éditions Hachette 1981.
"" L'évolution du char de combat JS ""
En 1944, tous les JS en service furent modernisés, avec la nouvelle pièce de 122 mm, le moteur V2JS et des barbotins spécialement étudiés. En même temps, on en étudiait une version améliorée, le JS-2, à l'avant mieux profilé et au blindage renforcé, qui s’accommodait mieux de la pesante bouche à feu du char. Il en fut produit à peu près 2 250 à 2 650 exemplaires avant de reconvertir les chaînes de montage pour la fabrication du JS-3.
Mais dans l'intervalle, il fut fabriqué en plus 3 100 caisses destinées aux chars casemate armés de la pièce de 122 mm (JSU 122/D-25S et A-19S) et de l'obusier de 152 mm (JSU 152). Cette dernière variante se révéla particulièrement réussie.
Ce dernier, le Staline III pour les Occidentaux, se caractérisait par un blindage très efficace. Conçu vers la fin de 1944 par Kotine et son équipe, il entra en service au printemps 1945 mais ne prit aucune part aux derniers combats de la guerre. Son blindage était fait de plaques encore plus épaisses que celui de ses prédécesseurs, avec des raccordements plus soignés et une tourelle mieux profilée.
Les orifices y étaient réduits au minimum. Seul point commun avec ses prédécesseurs, l présence de poignées à la disposition des fantassins d'accompagnement.
Le JS-3 était en outre équipé de tubes lance-fumigènes situés à l'arrière, à mise à feu électrique.
La dernière version du Joseph Staline, le JS-4, entra en service après la guerre de Corée. Elle se distinguait des précédents par des plaques de protection de la suspension (déjà montées sur quelques JS-2) et par un évacuateur de fumées à mi-longueur du tube du canon. Son moteur atteignait la puissance de 690 CV, ce qui autorisait une augmentation de la protection des flancs, mais nécessita un renforcement des barres de torsion et des amortisseurs.
Le JS-3 était en outre équipé de tubes lance-fumigènes situés à l'arrière, à mise à feu électrique.
La dernière version du Joseph Staline, le JS-4, entra en service après la guerre de Corée. Elle se distinguait des précédents par des plaques de protection de la suspension (déjà montées sur quelques JS-2) et par un évacuateur de fumées à mi-longueur du tube du canon. Son moteur atteignait la puissance de 690 CV, ce qui autorisait une augmentation de la protection des flancs, mais nécessita un renforcement des barres de torsion et des amortisseurs.
Pendant que les combats s'engagent sur l'Oder, la bataille se poursuit en Prusse-Orientale, complètement coupée du reste du front allemand. Ici, une colonne de JS-2. (DR).
La masse impressionnante d'un canon automoteur JSU-152. (Photo de l'auteur).
Source des deux photos: La revue Batailles, l'histoire militaire du XXe siècle n°69 de mai 2015.
L'équipage d'un Staline III pose pour la photo-souvenir sous les regards indifférents d'un groupe de prisonniers allemands.
Source: Blindés 1944-1945 hors-série n°6 aux éditions Hachette 1981.
Le successeur du Staline, le Lénine (T-10) était de la même lignée. L'étude en était toujours signée Kotine, avec un châssis allongé (un galet de roulement de plus de chaque côté), un blindage frontal encore plus incliné (60°, pour une épaisseur de 150 mm), un canon de 122 mm encore plus long (L 45 au lieu de L 43), et une dotation de bord portée de 28 à 50 obus. La tourelle, toujours placée très à l'avant, recevait deux trappes d'accès symétriques légèrement rehaussées devant lesquelles se trouvait un dispositif d'aération.
La variante la plus moderne de ce char, le T-10M fabriqué à partir de 1957, se caractérisait par un blindage frontal en V inversé sur toute la largeur de l'engin et des masques différents pour les appareils de pointage visuel et pour les viseurs à infrarouges. Le coffre à accessoires avait été déplacé à l'arrière de la tourelle et une mitrailleuse de 14,5 mm substituée à la 12,7 mm. Le ventilateur de tourelle était supprimé et le tube du canon de 122 mm, stabilisé pour tirer en marche comme sur le T-10, avait un frein de bouche à six lumières d'évent au lieu de deux.
Au chapitre des automoteurs, il faut rappeler que, dès 1943, la décision avait été prise d'utiliser le châssis du JS pour y monter en casemate une pièce de 152 mm M-1937. Grâce à l'adjonction d'une lunette de pointage, cette pièce pouvait effectuer aussi des tirs directs. La capacité d'emport était de 28 obus. Compte tenu de l'emploi particulier de la pièce, son obturateur de culasse du type à coin avait été remplacé par un système à verrou. A l'intérieur, le chef de pièce était à droite et le pilote à gauche.
On a identifié deux versions de ce char dont l'une à la superstructure plus basse est entrée en service dès 1943. Les modèles les plus récents, armés de mitrailleuses contre-avions, demeurèrent en service jusqu’en 1954.
La variante la plus moderne de ce char, le T-10M fabriqué à partir de 1957, se caractérisait par un blindage frontal en V inversé sur toute la largeur de l'engin et des masques différents pour les appareils de pointage visuel et pour les viseurs à infrarouges. Le coffre à accessoires avait été déplacé à l'arrière de la tourelle et une mitrailleuse de 14,5 mm substituée à la 12,7 mm. Le ventilateur de tourelle était supprimé et le tube du canon de 122 mm, stabilisé pour tirer en marche comme sur le T-10, avait un frein de bouche à six lumières d'évent au lieu de deux.
Au chapitre des automoteurs, il faut rappeler que, dès 1943, la décision avait été prise d'utiliser le châssis du JS pour y monter en casemate une pièce de 152 mm M-1937. Grâce à l'adjonction d'une lunette de pointage, cette pièce pouvait effectuer aussi des tirs directs. La capacité d'emport était de 28 obus. Compte tenu de l'emploi particulier de la pièce, son obturateur de culasse du type à coin avait été remplacé par un système à verrou. A l'intérieur, le chef de pièce était à droite et le pilote à gauche.
On a identifié deux versions de ce char dont l'une à la superstructure plus basse est entrée en service dès 1943. Les modèles les plus récents, armés de mitrailleuses contre-avions, demeurèrent en service jusqu’en 1954.
Vue arrière d'un T-10M, privé du caisson métallique de rangement qui se trouve généralement à l'arrière de la tourelle. Créé pour remplacer le char lourd JS-3, le T-10M fut introduit dans l'armée soviétique en 1957. Le T-10M était armé d'un canon de 122 mm avec mitrailleuse coaxiale KPVT de 14,5 mm. Une mitrailleuse KPV (antiaérienne) de 14,5 mm était montée au sommet de la tourelle. Le T-10M était doté d'un dispositif de vision nocturne, dont les phares de conduite infrarouges et deux projecteurs infrarouges.
Source: L'Encyclopédie des blindés aux éditions Elsevier Séquoia 1978.
"" L'emploi du char de combat JS ""
Les Staline furent engagés dans les opérations sur le front de l'Est en 1944 et au printemps de 1945, avec des succès notables, en unités mixtes de chars de combat et de chars-casemates.
Après la fin de la guerre, un certain nombre de JS furent cédés à la Pologne et 300 JS-2 à Cuba.
L'Egypte reçut pour sa part environ 50 JS-3, qui se révélèrent totalement inefficaces au combat dans le désert contre leurs adversaires israéliens.
A notre connaissance, la dernière apparition du dernier descendant du Staline, le T-10M, se produisit en 1968 sous la forme de quelques dizaines de chars des forces de la R.D.A. qui participèrent à la "normalisation" en Tchécoslovaquie, en 1968.
Staline III de l'armée égyptienne photographié au Caire lors d'un défilé quelques temps avant la guerre de 1956.
Source: Blindés 1944-1945 hors-série n°6 aux éditions Hachette 1981.
"" Caractéristiques du Staline JS-II ""
Type : Char lourd.
Équipage : 4 hommes.
Armement : Un canon M1943 (D-25) L/43 de 122 mm; une mitrailleuse MI938 DShK de 12,7 mm; une mitrailleuse DT ou DTM de 7,62 mm.
Blindage : minimum 19 mm; maximum 132 mm.
Dimensions : Longueur (canon compris), 10,74 m; largeur, 3,44 m; hauteur, 2,93 m.
Poids : 46,2 t.
Pression au sol : 0,79 kg/cm².
Puissance massique : 11,45 ch/t.
Moteur : Modèle V-2 IS 12 cylindre diesel refroidi par eau, développant 527 ch à 2 000 tr/mn.
Performances : Vitesse sur route, 37 km/h; autonomie, 150 km; obstacle vertical, 1 m; coupure franche 2,86 m; pente, 36°.
Temps de service : Dans l'armée Rouge de 1943 à la fin des années 1970.
"" La maquette Tamiya au 1/35 ""
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