Le Westland "Wyvern".
"" Very long development, very short career ""
Maquette Trumpeter au 1/48. Référence n°02843.
Historique : La revue Histoire et Maquettisme n°19 de mars-avril 1992, article de Jean-Louis Couston.
Sur le sujet voir aussi : Le Fana de l'Aviation n°379 // MPM Magazine n°44 pour la couverture et n°68 // Avions de combat d'aujourd'hui aux éditions Continalux Verlag // L'Encyclopédie Mach 1 volume 8 // Aviation News d'août 1984 // Aircraft Illustrated de mars 1971 // Air Pictorial de décembre 1972.
Maquette réalisée par le MHCDS : Model Hobby Club du sud Luxembourgeois.
Les photos sont de l'exposition de Virton (Belgique) en 2015.
Historique : En 1944, le ministère de l'Air britannique demanda à la firme Westland d'étudier un chasseur à long rayon d'action, très rapide, utilisable également comme bombardier totpilleur et avion d'assaut : ce cahier des charges exigeant, assez proche de la quadrature du cercle, entraîna une certaine "inertie" au niveau de la planche à dessin et le projet "traîna" quelque peu.
Le temps passa... Le chef de projet "Teddy" Petter quitta Westland pour English Electric.
La fin de la guerre arriva et la RAF se désintéressa du programme; son besoin d'avion devenait moins grand, elle préférait se tourner vers la propulsion à réaction... Tout semblait indiquer que le "Wyvern" ne verrait jamais le jour.
Pourtant, la Royal Navy persévéra; et ce fut bel et bien une étude de Petter qui allait donner naissance à ce qui est encore aujourd'hui l'un des appareils les moins conventionnels jamais embarqué sur un porte-avions.
Son projet N.11/44 fut retenu fin 1945 et le premier des six prototypes commandés effectua son premier vol en décembre 1946. Le W.34 (c'était son nom !) était un avion monoplace de grande taille d'apparence peu habituelle puisqu'il était équipé, pour la première fois en Grande-Bretagne, d'une hélice contrarotative à huit pales entraînée par un nouveau moteur à pistons de vingt-quatre cylindres en étoile développant 2 700 chevaux; le "Rolls-Royce" Eagle.
Le temps passa... Le chef de projet "Teddy" Petter quitta Westland pour English Electric.
La fin de la guerre arriva et la RAF se désintéressa du programme; son besoin d'avion devenait moins grand, elle préférait se tourner vers la propulsion à réaction... Tout semblait indiquer que le "Wyvern" ne verrait jamais le jour.
Pourtant, la Royal Navy persévéra; et ce fut bel et bien une étude de Petter qui allait donner naissance à ce qui est encore aujourd'hui l'un des appareils les moins conventionnels jamais embarqué sur un porte-avions.
Son projet N.11/44 fut retenu fin 1945 et le premier des six prototypes commandés effectua son premier vol en décembre 1946. Le W.34 (c'était son nom !) était un avion monoplace de grande taille d'apparence peu habituelle puisqu'il était équipé, pour la première fois en Grande-Bretagne, d'une hélice contrarotative à huit pales entraînée par un nouveau moteur à pistons de vingt-quatre cylindres en étoile développant 2 700 chevaux; le "Rolls-Royce" Eagle.
Cette vue d'un Wyvern non identifié, montre les mécanismes de pliage des ailes utilisé par ce type d'avion, ainsi que la position des roquettes et le système de train d'atterrissage.
Malgré toutes ces nouveautés, le premier vol fut pleinement satisfaisant et dix exemplaires de pré-série désignés T.F. Mk1 furent immédiatement commandés. C'état, nous allons le voir, faire preuve d'un optimisme car les ennuis allaient commencer avec le moteur Eagle.
L'engin n'était pas au point et les ingénieurs de chez Rolls-Royce avaient beaucoup de problèmes : ils commençaient à réaliser que les énormes puissances nécessaires aux performances désormais exigées étaient incompatibles avec la fiabilité des moteurs à pistons et qu'il fallait se tourner vers un nouveau type de motorisation.
Pendant ce temps les essais se poursuivaient et ce qui devait arriver, arriva : le 15 octobre 1947, le Squadron Leader Peter Garner se tuait dans l'accident du deuxième T.F. Mk1 à la suite d'une rupture d'arbre. La nouvelle motorisation n'était pas encore prête et le programme paraissait condamné. Pourtant Harald Penrose, chef-pilote chez Westland, qui avait effectué le premier vol sans ennui, réussit à arracher un sursis et l'expérimentation continua. A la fin de l'été 1948, tous les prototype à moteur Eagle avaient volé; les premiers appontages avaient même été réalisés au mois de juin à bord de l'H.M.S. "Implacable".
Source: Le revue Aviation News d'août 1984.
Malgré toutes ces nouveautés, le premier vol fut pleinement satisfaisant et dix exemplaires de pré-série désignés T.F. Mk1 furent immédiatement commandés. C'état, nous allons le voir, faire preuve d'un optimisme car les ennuis allaient commencer avec le moteur Eagle.
L'engin n'était pas au point et les ingénieurs de chez Rolls-Royce avaient beaucoup de problèmes : ils commençaient à réaliser que les énormes puissances nécessaires aux performances désormais exigées étaient incompatibles avec la fiabilité des moteurs à pistons et qu'il fallait se tourner vers un nouveau type de motorisation.
Pendant ce temps les essais se poursuivaient et ce qui devait arriver, arriva : le 15 octobre 1947, le Squadron Leader Peter Garner se tuait dans l'accident du deuxième T.F. Mk1 à la suite d'une rupture d'arbre. La nouvelle motorisation n'était pas encore prête et le programme paraissait condamné. Pourtant Harald Penrose, chef-pilote chez Westland, qui avait effectué le premier vol sans ennui, réussit à arracher un sursis et l'expérimentation continua. A la fin de l'été 1948, tous les prototype à moteur Eagle avaient volé; les premiers appontages avaient même été réalisés au mois de juin à bord de l'H.M.S. "Implacable".
Le prototype du Westland Wyvern vola pour la première fois le 12 décembre 1946 avec un turbopropulseur Python.
Source: L'Encyclopédie de l'Aviation n°172 aux éditions Atlas 1985.
Début 1949, les prototypes équipés d'un nouveau moteur étaient enfin prêts : désignés T.F. Mk2, ils étaient équipés au choix d'un turbo-propulseur Rolls-Royce "Clide" de 4 000 chevaux ou d'un Armstrong Siddeley "Python" de 4 100 chevaux.
On avait préféré le turbo-propulseur car l'utilisation d'un réacteur aurait nécessité une refonte totale de la cellule; on avait même conservé l'hélice contrarotative nécessaire pour passer une telle puissance.
Le premier vol eut lieu le 22 mars 1949 mais les ennuis n'étaient pas terminés; l'accident mortel du Squadron Leader Michaël Gravers devant le ministère de l'Air en présence des officiers de la RAF n'empêchait cependant pas le développement de l'appareil de se poursuivre et le Wyvern définitif arrivait.
Il y eut treize T.F. Mk2 de présérie précédant le seul et unique T.F. Mk3, un avion d'entraînement qui connaîtra une fin sans gloire en novembre 1950 à la suite d'un atterrissage sur le ventre das un marais du Devon d'où il fut impossible de l'extraire.
La photo montre le Westland Wyvern T.F. Mk2 n°VW 867, qui, dans sa configuration d'origine, état dépourvu de dérives auxiliaires. Notez les déflecteurs d'ailes.
Source: Fiche technique S.A. Genève. Photo SHAA aux éditions Atlas.
Enfin, le T.F. Mk4 équipé du turbo-propulseur Python, allait être commandé à cinquante exemplaires et devenir l'unique chasseur bombardier turbo-propulsé utilisé opérationnellement à partir d'un porte-avions.
Même au regard des standards actuel, le Wyvern était un appareil volumineux; il avait une apparence complètement différente de tout ce qui volait à l'époque avec son fuselage ventru nécessaire pour contenir le turbo, ses grosses casseroles d'hélice et ses hélices contra-rotatives. C'était un avion ultramoderne, rempli de technologies nouvelles comme siège éjectables ou volets "fowler". Pour tout dire, le Wyvern fit très forte impression lors de sa mise en service au Squadron 813 le 20 mai 1953. On oubliait un peu vite que la mise au point avait pris 7 ans et que les performances étaient assez modestes malgré 4 000 chevaux sous le capot. Mais, quelle gueule !.
Embarqué sur l'H.M.S. "Albion", le Squadron 813 allait découvrir un engin capricieux et connaître pas mal de déboires à commencer par une interdiction de vol sur porte-avions : les Wyvern furent débarqués à Malte car ils étaient jugés trop dangereux par suite de retour de flamme intempestifs lors des catapultages. Ils opérèrent à partir du terrain de Hal-Far jusqu'en mars 1955 avant de retourner en Angleterre comme vulgaires colis à bord de l'H.M.S. "Albion" puisque le remède n'avait pas encore été découvert.
Les ingénieurs se remirent au travail et finirent par trouver la solution : le Squadron 813 ré-embarqua sur l'H.M.S. "Eagle" en mai 1955 en compagnie du Squadron 827 pour une croisière d'entraînement considérée comme satisfaisante malgré une série d'incidents dont l'un d'eux, particulièrement mérite d'être raconté :
Le lieutenant Bruce Mac Farlane venait d'être catapulté à bord du VZ 783 quand le moteur de son avion s'étouffa brusquement. L'appareil plongea devant l'étrave de l' "Eagle" qui le partagea en deux ! Le pilote indemne fit alors fonctionner son siège éjectable, réalisant ce qui fut sans doute la première éjection sous marine, émergeant dans le sillage du porte-avions. (Bien que de sources dignes de foi, cette histoire me laisse un peu sceptique : le "Wyvern" était-il équipé d'un siège "zéro-zéro avant l'heure ?).
Les ingénieurs se remirent au travail et finirent par trouver la solution : le Squadron 813 ré-embarqua sur l'H.M.S. "Eagle" en mai 1955 en compagnie du Squadron 827 pour une croisière d'entraînement considérée comme satisfaisante malgré une série d'incidents dont l'un d'eux, particulièrement mérite d'être raconté :
Le lieutenant Bruce Mac Farlane venait d'être catapulté à bord du VZ 783 quand le moteur de son avion s'étouffa brusquement. L'appareil plongea devant l'étrave de l' "Eagle" qui le partagea en deux ! Le pilote indemne fit alors fonctionner son siège éjectable, réalisant ce qui fut sans doute la première éjection sous marine, émergeant dans le sillage du porte-avions. (Bien que de sources dignes de foi, cette histoire me laisse un peu sceptique : le "Wyvern" était-il équipé d'un siège "zéro-zéro avant l'heure ?).
L'avion présenté ici est le seul Wyvern subsistant. Il est exposé au Fleet Arm Museum à RNAS Yeovilton. Cet avion (serial VR 137) est, en fait, le septième de production. Il diffère par conséquent des exemplaires de série, en particulier par son capot-moteur. En plus des détails applicables aux avions de série, ce document maquettiste peut être excellente base de conversion. Vue générale de l'avion après peinture (non originale) en vue d'une exposition à l'air libre. On notera la position surélevée de la cocarde de fuselage.
Source: La revue défunte MPM Magazine n°68 de janvier 1977.
Le wyvern, dernier des "torpedo-fighters" anglais.
Au retour de la croisière, les unités furent dissoutes en novembre 1955 et leurs avions transférés aux Squadrons 830 et 831 qui les utilisèrent jusqu'à l'arrivée de nouveaux modèles en janvier 1956 : ces machines avaient reçu d'ultimes améliorations et changé d'appellation.
L'avion s'appelait désormais "Wyvern S4"; on avait abandonné le label T.F. (Tropedo-Fighter) pour S (Strike), plus adapté aux possibilités réelles de l'appareil.
A bord de l' H.M.S. "Ark-Royal", le Squadron 831 utilisa le Wyvern S4 jusqu'en décembre 1957 tandis que le 830 fut la seule unité à connaître le combat aux commandes de cette machine unique en son genre.
Placé en alerte en octobre 1956 à bord de l' "Eagle", l'escadrille participa à l'Opération Mousquetaire qui suivit l'intervention israélienne à Suez. Les combats commencèrent le 1er novembre avec l'attaque du terrain de Dekheida par dix-huit Wyvern. Ils se poursuivirent les jours suivants avec soixante-dix-neuf sorties pour la perte de seulement deux avions dont les pilotes furent secourus.
Aux dires des parachutistes britanniques et du Commander C.V. Howard, chef du 830, le Wyvern, se révéla être une plate-forme de tir particulièrement stable et remplit son rôle d'avion d'assaut tout à fait correctement.
En janvier 1957, l' 'Eagle" retourna en Angleterre, le Squadron fut dissous et remplacé par le Squadron 813, réorganisé pour une brève période de juin 1957 à mars 1958. Ce fut la fin de la carrière opérationnelle du "Wyvern", elle n'avait duré que 5 ans, ce qui est particulièrement court pour un avion en dehors des périodes de conflit armé.
Cent vingt-sept Wyverns furent construits, tous finirent à la ferraille fin 1959, un seul de cet avion a été préservé.
Cent vingt-sept Wyverns furent construits, tous finirent à la ferraille fin 1959, un seul de cet avion a été préservé.
Le wyvern, dernier des "torpedo-fighters" anglais.
Plan quatre vues sur le Westland Wyvern S4.
Source des deux photos: Avions de combat d'aujourd'hui aux éditions Continalux Verlag.
"" Caractéristiques du "Wyvern" TF.1 ""
Source : La revue le Fana de l'Aviation n°379.
Longueur : 11,96 m.
Envergure : 13,41 m.
Hauteur : Poids à vide 7 005 kg.
En charge : 9 924 kg.
Vitesse maximale : 734 km/h (à 23 000 pieds).
Plafond : 9 800 m.
Autonomie : 1910 km.
Moteur : Un moteur de 24 cylindres en ligne Rolls-Royce "Eagle" 22 développant 2 690 ch au niveau de la mer et 3 260 ch à 18 000 pieds à 3 500 t/m.
Armement : Quatre canons Hispano Mk V de 20 mm; une torpille de 20 pouces, ou trois bombes de 1 000 Ib, ou huit roquettes de 60 Ib.
"" Caractéristiques du "Wyvern" S.4 ""
Source : Avions de combat d'aujourd'hui.
Envergure : 13,41 m.
Longueur : 12,87 m.
Hauteur : 4,80 m.
Poids total : 11 100 kg.
Moteur : Turbomoteur Armstrong Siddeley Python 3 de 4 110 ch.
Vitesse maximale : 616 km/h au niveau de la mer.
Autonomie normale : 1 450 km.
Plafond pratique : 8 550 m.
Armement : 4 canons de 20 mm, 16 roquettes de 27 kg, 1 torpille ou bombes de profondeur.
Équipage : 1 homme.
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