L'histoire des AMD Mirage F-1 et F-2.








"" The logical extension of the Mirage III ""

Pour le Mirage F-1, maquette Heller au 1/72.  Référence : 80 316.
Pour le Mirage F-2, marque Phaedra Model en résine.  Référence : 201.








Historique : Condensé des revues Aviation Magazine n°481 de décembre 1967 et 514 de mai 1969.
Texte de Jacques GAMBU, dessin de Jean PERARD.




La documentation ne manque pas sur le F-1, en voici quelques unes.
Les forces aériennes françaises aux éditions Atlas // La revue le Fana de l'aviation n°5-53-108-114-116-119-123-132-140-141-142-143-146-150 etc... // L'encyclopédie de l'aviation n°42 aux éditions Atlas // La revue Air Fan n°1-2-5-6-8-10-15-21-22 etc... // Avions et Pilotes n°1 et 2 aux éditions Atlas // L'Encyclopédie Mach 1, volume 3 aux éditions Atlas.




Réalisation des maquettes par M. Frédéric Schaeffer.
Du club JFR de Neufgrange (57) France.




Historique : Fournisseur traditionnel de l'armée de l'Air, et d'autres forces aériennes étrangères du même coup, en avion de combat de combat, Dassault se devait de promouvoir un mouvement tendant à remplacer les actuels "Mirage" III de toutes versions. Qui dit remplacement dit progrès et, par conséquent ,changement de formule si cela devient nécessaire.
Avec les "Mirage" III, qui succédaient aux "Mystère" II, IVA et SMB-2, le cap de "Mach 2" était atteint et même légèrement dépassé. 
Avec la nouvelle génération de "Mirage", il fallait offrir autre chose en plus. Ces exigences acceptées provoquèrent l'abandon de la formule delta dont on avait épuisé les possibilités, au profit d'une solution plus classique, quoique plus évoluée. D'où la famille des "Mirage" F à empennage arrière permettant le montage d'une hypersustentation très efficace et l'acceptation d'une charge alaire plus élevée sans , toutefois, sacrifier les qualités de vol et de combat qui on fait le succès du delta.
Si l'on ajoute à cela diverses solutions modernes dont la technologie est maintenant bien connue, plus quelques astuces propres au constructeur lui-même, on aboutit à une nouvelle génération de "Mirage" à rendement amélioré et dont l'utilisation pourra s'étendre bien au-delà des années 1970. Ceci en attendant une troisième génération, celle issue de la géométrie variable et à laquelle les Avions Marcel pensent déjà.

Une photo rare, celle des deux "Mirage" F en vol, en haut le "Mirage" F-2, en bas le "Mirage" F-1.
Source: La revue Aviation Magazine n°517 de juillet 1969. 
Le "Mirage" IIIC n°31 du 2/10, en avril 1974, sans peinture de camouflage.
Source: La revue Air Fan n°44 de juin 1982.
Un des prototypes du Dassault Mystère II au cours de ses premiers vols d'essais.
Source: Fiche technique sur l'aviation française.

Photographiés à Cazaux à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de leur entrée en service, deux Mystère IV A appartenant aux deux escadrons de l'E.C.8 : au premier plan, l'avion n°187 du 1/8 "Saintonge" et, au deuxième plan, l'avion n°241 du 2/8 "Nice".
Source: La revue le Moniteur de l'Aéronautique n°34 de juillet 1980.

Le Super-Mystère n°159 du 1/12 vu à Cazaux en juin 1972; cet avion sera, en 1976, l'avant dernier des SMB2 détruits par accident   (photo Francis Bergèse).
Source: Dassault "Super Mystère" B2 par Jean-Jacques Petit aux éditions Ouest France 1981.



C'est en fin 1963, alors que la production de série des "Mirage" III de toutes versions battait son plein et que les livraisons étaient en cours, que les avions de la famille F prirent naissance. Un avionn'est pas éternel et il n'est pas de meilleur stimulant que la réussite de cet avion pour préparer son remplaçant.
Au début de 1964, un marché d'Etat était passé à la firme Dassault pour prévoir ce remplacement et étudier, en plus de la formule nouvelle choisie, certains équipements nobles tels que radar basse altitude, radar "Side Looking" et aussi le réacteur SNECMA-Pratt and Whitney TF-306. En effet, la formule du moteur, déjà expérimentée en vol sur le "Mirage" V et sur le "Mirage" T avait mis en valeur les mérites, et surtout les promesses du TF-104, d'abord, du TF-106, puis du TF-306 ensuite.
Le prototype demandé était le "Mirage" F-2 destiné à développé une version de pénétration lointaine et d'attaque à basse altitude.
Parallèlement à ces travaux, et cette fois sur ses propres deniers, la firme Dassault a étudié, à la mi-1964, une version de la famille F, toujours monomoteur, équipée, cette fois, d'un réacteur "Atar" 9 K sensiblement analogue à ceux montés sur le bombardier "Mirage" IVA.
Les AMD étudièrent encore le F-3, sorte de petit F-2 avec réacteur TF-306 à double flux et post-combustion version plus rapprochée de la mission d'interception que le "Mirage" F-2.   


Le réacteur supersonique à double flux et réchauffe SNECMA TF-306.
Source: La revue Aviation Magazine n°514 de mai 1969.

Conçu par le "groupe Atar" (Atelier Aéronautique de Rickenbach), composé à l'origine d'un noyau de savants allemands dirigés par l'ex-directeur technique de la BMW, Hermann Oestrich, et incorporé par la suite à la SNECMA, ce turboréacteur équipa les avions de combat français les plus prestigieux à cheval sur les années cinquante et soixante : le "Mirage" III, le "Mirage" V, le "Mirage" F-1, et le "Mirage" IV.
Construit en plusieurs versions sans cesse plus puissantes, l'Atar 9 appartenait à la catégorie des moteurs à post-combustion de 7 000 kilos de poussée : il s'agissait d'un turboréacteur à flux axial, équipé d'un compresseur à neuf étages et d'une turbine à deux étages, et des chambres de combustion annulaires.
Source: Les avions 5/ l'ère des engins à réaction par E. Angelucci et P. Matricardi,
aux éditions Elsevier Séquoia 1979.

Le "Mirage" IVA, l'un des pilliers de la force de frappe française, était sans doute le plus beau et le plus sûr des bombardiers bisoniques existant dans le monde. Ici, le deuxième prototype, qui figure aujourd'hui dans la collection du musée de l'Air et de l'Espace, au Bourget (photo Bernard Bombeau). 
Source: L'Encyclopédie de l'Aviation, volume 3, aux éditions Atlas 1979. 
Plus grand que le F-1, le F-2 à réacteur SNECMA TF-306 a servi à l'évaluation aérodynamique du F-1.
Source: La revue Aviation Magazine n°481 de décembre 1967.


En juin 1966, le F-2 volait. Il vola encore et a apporté une somme d'enseignements techniques bien précieux. En décembre de la même année, volait le "Mirage" F-1-01. Dassault, alors,présentait deux appareils offrant une même formule aérodynamique générale,  mais dotés de réacteurs différents : d'une part, un moteur encore expérimental, le TF-306 d'une technique très avancée, à double flux et P.C. sur les deux flux, d'autre part, un "Atar" 9K, considéré comme un des meilleurs réacteurs supersoniques, brillant en altitude et produit en série depuis longtemps, avec une succession d'améliorations qui assuraient sa réputation.
Au début de l'année 1967, la décision officielle est prise. Elle se cristallise autour d'un avion muni d'un "Atar" 9K et, plus tard, d'une version évoluée de ce moteur, et devant assurer le remplacement futur du "Mirage" III. En mars 1967, la fiche-programme était établie. En septembre de la même année, une première commande de trois prototypes et d'une cellule d'essais statiques était signée. Quelques mois plus tard, un nouveau marché faisait mention d'études finales et d'établissement de la liasse de série.
Avec un mois d'avance sur la date contractuelle, le "Mirage" F-1-02 effectuait son premier vol, à Istres, le 20 mars 1969, dix-huit mois après la signature du contrat. Au cours de ce premier vol, l'appareil atteignait Mach 1,15, fait exceptionnel. Le lendemain, à sa deuxième sortie, le F-1-02 affichait Mach 1,5, effectuait des manœuvres supersoniques avec facteur de charge allant jusqu'à 5 et, dans le bas du domaine de vol, frôlait les 118 nœuds (218 km/h), effectuait son approche à 135 nœuds et touchait des roues à 125 nœuds.A la date du 23 avril, on en était à 15 vols et Mach 2,15,avec décollage au poids opérationnel. Les longueurs de décollage et d'atterrissage sont de l'ordre de 400 à 500 mètres. Il convient de souligner que tous ces vols furent effectués avec un réacteur intérimaire SNECMA "Atar" 9K31. La version définitive 9K50 était en cours de montage et devait fournir donc la poussée supersonique prévue au programme, d'où une nouvelle amélioration des performances.


Le premier prototype du F-1, ou Super-Mirage. Sa destruction accidentelle, si elle ne remit pas en cause le retour de Dassault à l'aile en flèche, retarda néanmoins le programme (photo AMD-BA- Arch. B. Bombeau).
Source: La revue Aviation Magazine n°481 de décembre 1967.


"" Une construction moderne ""
Les principes de construction du "Mirage" F-1 sont extrêmement modernes, nous dirons même très avancée. La voilure est entièrement réalisée en panneaux ou pièces fraisées, soit mécaniquement, soit chimiquement. Le fuselage, de son côté, voit 85% environ de sa structure traitée de la même façon. Les cadres forts recevant et transmettant les charges de la voilure, de l'atterrisseur, etc... sont fraisés mécaniquement. Les cadres courants, les panneaux de réservoirs (lesquels constituent le revêtement extérieur du fuselage ou encore, à l'intérieur, les parois de la manche à air d'alimentation du réacteur et du tunnel-réacteur) sont fraisés chimiquement. Les liaisons sont faites par rivetage classique avec, dans les endroits "chauds", l'utilisation de rivets à haute résistance e titane, ou encore par boulonnage en titane également, avec joints étanches, soit rapportés, soit injectés, selon les possibilités de construction.
On note encore l'emploi de la soudure électrique par points pour les lisses secondaires et courantes de panneaux étanches.
La structure en nid d'abeille est notamment utilisée dans le bord de fuite des gouvernes de vol et dans la cloison centrale de manche.
Quant au plastique, il intéresse le radôme avant et le carénage des aériens.
Le circuit de combustible est établi de telle façon que le transfert automatique en vol assure un centrage dans tout les cas. Le réacteur est alimenté par des nourrices centrales elles-mêmes pourvues en combustible selon une loi de transfert automatique qui intéresse également le cas où l'appareil emporte des bidons extérieurs. Le remplissage est fait sous pression et ne demande que cinq minutes, même en présence de bidons supplémentaires. 


Magnifique écorché réalisé par Jean PERARD, parut dans Aviation Magazine n°514 de mai 1969. 
Plan parut dans la revue Aviation News de mai/juin 1985.


"" Une électronique de pointe ""
Progrès dans tous les domaines et par conséquent dans l'électronique. La modernisation générale dans le sens de la micro-miniaturisation n'est pas particulièrement propre au F-1, mais cet appareil bénéficie d'un système de conduite de tir marquant un progrès sensible sur les réalisations précédentes.
C'est le cas du radar CSF "Cyrano" IV qui affiche une portée accrue de plus de 40% par rapport au "Cyrano" II. De plus, le nouveau radar permet les interceptions à toutes altitudes et, surtout, aux basses altitudes grâce à un dispositif d'effacement des échos fixes provenant du sol.
Quant au viseur clair, également du à la CSF, il voit son champ optique augmenté et permet le tir au canon en combat air-air aveugle.
Ce viseur clair autorise encore les indications de type "Head-Up Display" sur le pare-brise évitant au pilote de tourner la tête et, surtout, d'accommoder sa vue, les indications étant virtuellement situées à l'infini. Les indications de ce viseur clair sont relatives au pilotage, à la navigation et aussi à la poursuite en interception.   

La série des radars "Cyrano" a considérablement évolué au fil des ans. Le "Cyrano" IV que l'on voit ici est le radar du "Mirage" F-1. D'autres "Cyrano" sont à l'étude notamment le 500, un radar numérisé qui bien que n'utilisant pas la technique puise Doppler, présentera de bonnes performances à basse altitude.
Source: La revue Aviation Magazine n°699 de février 1977.


"" Un atterrisseur discret ""
L'atterrisseur Messier est discret par la place qu'il prend dans le fuselage, ainsi que nous l'avons dit. Sa cinématique est telle que les mécaniciens de piste l'ont vite baptisé de "salut militaire", geste qui reproduit le mouvement des roues pendant la période de relevage.
La voie est de 2,50 m pour un empattement de 5 m. On trouve des diabolos sur les trois jambes. Le train avant est dirigible depuis le poste de pilotage, chose que le "Mirage" III ignore. Les freins du train principal sont surdimensionnés et les pneus gonflés à une pression de 9 kg/cm².
Enfin, un parachute-frein équipe normalement l'avion. Il est du type "Mirage" III avec amélioration des conditions d'emploi et de maintenance. 

"" Un atterrisseur à la cinématique astucieuse "" 



1) Vérin de relevage.
2) Contrefiche.
3) Points d'attache et d'articulation sur structure.
4) Fût d'atterrisseur.
5) Bielle élastique.
6) Guignol de rotation.
7) Biellette de rotation.
8) Point de verrouillage.
9) Verrou de d'accrochage sur structure.
10) Balancier de diabolo.
11) Amortisseur principal.
Source: La revue Aviation Magazine n°514 de mai 1969.

"" Versions du AMD-BA "Mirage" F-1 ""
Source : La revue l'Encyclopédie de l'Aviation n°42 aux éditions Atlas 1982.
F-1A : Version d'attaque simplifiée, avec mission secondaire de défense aérienne réalisée pour le compte de l'Afrique du Sud. Radar Aïda 2 ne permettant pas l'utilisation du missile Matra Super 530; télémètre laser et radar Doppler de navigation.
F-1B : Biplace d'entraînement conservant la capacité opérationnelle du monoplace, mais dépourvu de canons; allongement de 30 cm du fuselage; poids à vide accru de 200 kg, capacité des réservoirs internes réduite.
F-1C : Intercepteur tout temps de l'armée de l'air, avec l'attaque au sol pour mission secondaire.
F-1C-200 : Variante du précédent doté d'une perche fixe de ravitaillement en vol.
F-1CR : Version de reconnaissance destinée à l'armée de l'Air; 2 caméras internes; radar Cyrano IV.
F-1CT : Version d'attaque tactique envisagée pour l'armée de l'Air.
F-1D : Projet de biplace à réacteur M53; aujourd'hui, projet abandonné.
F-1E : Désignation d'abord attribuée au monoplace à réacteur M53; et plus récemment à une version polyvalente réalisée pour l'exportation; avionique améliorée comprenant de nouveaux modes de fonctionnement du radar Cyrano IV.
F-1R : Désignation parfois attribuée au F-1CR.


 
Trois vues sur un "Mirage" F-1CR n°607 du E.R. 1/33 "Belfort", photos prisent sur le tarmac de la B.A. 128 de Metz-Frescaty.       
Collection personnelle.


"" Caractéristiques du "Mirage" F-1C "" 
Type : Monoplace d'interception tout temps, utilisable pour l'attaque au sol.
Moteur : 1 réacteur SNECMA Atar 9K50 de 7 200 kgp avec postcombustion.
Performances : Vitesse maximale à 11 000 m d'altitude, 2 323 km/h, soit Mach 2,2; au niveau de la mer, 1 460 km/h, soit Mach 1,2; vitesse ascensionnelle, 12 780 m/mn; plafond pratique, 16 000 m; rayon d'action à basse altitude avec 6 bombes de 250 kg, 600 km; en mission haute-basse altitude, avec 2 bombes de 250 kg, 1 185 km.
Poids : A vide, 7 400 kg; au décollage, en configuration lisse, 10 900 kg; au décollage avec missile air-air, 11 500 kg; maximal au décollage, 15 200 kg.
Dimensions : Envergure, 8,40 m; longueur, 15 m; hauteur, 4,50 m; surface alaire, 25 m².
Armement : 2 canons DEFA de 30 mm avec 270 obus; possibilité d'emporter 2 missiles Matra Super 530 et 2 Matra 550 Magic; 5 pylônes pouvant emporter jusqu'à 3 630 kg de charges.


"Mirage" F-1B n°504 (5-AN) de l'E.C. 3/5 "Comtat-Venaissin" d'Orange en juin 1984. Vingt biplaces de ce modèle étaient en service dans l'Armée de l'Air en 1981 (photo Jean-Michel Guhl).
Source: La chasse à réaction par Alain Crosnier et Jean-Michel Guhl aux éditions Lavauzelle 1987.  

Se découpant sur un paysage montagneux de maquis et d'eucalyptus, la silhouette caractéristique d'un "Mirage" F-1C-200 de l'Escadron de Chasse 1/5 "Vendée" photographié par Jean-Michel Guhl sur la base aérienne de Solenzara en Corse en août 1979. L'avion, piloté par le lieutenant Michel Lely, vient à l'instant de rentrer au parking et les armuriers tels des abeilles, vont bientôt s'affairer autour des casiers à munitions afin de remettre les armes en œuvres pour la prochaine mission de tir aérien. Sur la dérive du "Novembre Lima" : la Cigogne de la SPA 26, insigne de la 1ere escadrille du 1/5.
Source: Couverture de la revue Air Fan n°15 de janvier 1980.


"" La maquette Heller, F-1CT "Normandie-Niemen" ""    



 
 
 


"" La maquette Phaedra Models ""



 






Frédéric / Jean-Marie




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