Le sous-marin S646 Galatée.





"" La reconstruction de la Marine Française ""

Historique sur la reconstruction de la Marine Française: Connaissance de l'Histoire n°15 de 1979.
Je tiens à remercier le site Web Galatée Net Marine pour l'historique du sous marin Galatée.
Collection photos par mon camarade de classe Daniel Pozzolo qui était Maître électricien à bord du Galatée du 01/69 au 09.69.  



A la fin de la seconde guerre mondiale, la marine, durement éprouvée par cinq années de lutte, dut néanmoins faire face aux missions qui lui incombait dans le conflit indochinois. Elle entreprit parallèlement un effort de reconstruction qui, à partir de 1951, porta sur une moyenne de 25 000 tonnes de constructions neuves par an.
Jusqu'en 1958, 177 300 tonnes furent mises sur cales ou lancées. Deux portes-avions, le Clémenceau et le Foch, un porte-hélicoptère, deux croiseurs, seize escorteurs d'escadre et de nombreux autres bâtiments vinrent remplacer les navires anciens, hérités de la dernière guerre.
Cet important plan de constructions neuves ayant atteint ses objectifs, les crédits se firent plus limités à la fin des années 50 et ne concernaient plus que 2000 tonnes en 1959.
Avec l'adoption par la France d'une politique nucléaire de dissuasion, en 1963 la marine entreprenait la réalisation d'un programme de Sous-marins Nucléaires Lanceurs d'Engins (S.N.L.E.). Ainsi la marine devenait le maître d'oeuvre d'une force terrifiante qui allait soulever plus d'une polémique.
Le reste des forces sous-marines françaises est constitué de 23 sous-marins classiques dont le type Narval était le plus ancien. Déplaçant 1200 tonneaux en surface, ce type de bâtiment possède un rayon d'action de 15 000 milles marins au schnorchel à la vitesse de huit nœuds.
Refondus en 1966 et en 1970, les sous-marins de la classe Narval possédaient une propulsion diesel-électrique avec deux moteurs principaux de 1500 cv, deux moteurs électriques de croisière de 40 cv et 3 groupes diesel-électrogènes. Avec un armement de 6 tubes lance torpilles, plus 14 torpilles en réserve, 45 jours d'autonomie, une coque épaisse entièrement soudée, les Narval étaient d'excellents sous-marins appelés à rester en service pendant plusieurs années.  
Par ordre d'ancienneté, viennent ensuite les sous-marins de la classe Aréthuse plus légers que ceux de la classe Narval avec un déplacement de 400 tonnes en surface, un équipage de 40 hommes et un armement de quatre tubes lance-torpilles contenant chacun une torpille plus quatre de réserve. Très manœuvrant et parfaitement silencieux, les sous-marins de la classe Aréthuse pouvant atteindre une immersion de plus de 200 m ont été mis en service en 1957 et 1958. 

Le sous-marin S646 Galatée.  Source: Collection Daniel Pozzolo.


Avec les Daphné, extrapolation des Aréthuse, la marine française disposait d'un des meilleurs types de sous-marin classique en service. Déplaçant 700 tonnes en surface, à la vitesse de 16 nœuds, un Daphné était armé de 12 tubes lance-torpilles dont 8 avant et 4 arrière, son équipage étant de 53 hommes. Ces sous-marins, dont l'armement ainsi que les appareils de détection ont été modernisés en 1971 peuvent plonger à plus de 300 m.
Comme les Aréthuse, ils se distinguent par une excellente manœuvrabilité et un fonctionnement parfaitement silencieux. Ce type de sous-marin a été adopté par les marines espagnol, pakistanaise, portugaise et sud-africaine.   
Si Daniel regarde mon blog, il se reconnaîtra, il est sur le sous-marin Daphné en compagnie de ses copains et d'une chanteuse qui deviendra célèbre, Sheila. Photo paru dans un magazine féminin. Collection personnel.  

Le dernier type mis en service est la série des Agosta, sous-marins d'attaque à hautes performances déplaçant 1200 tonnes. Il s'agit certainement là du dernier type de sous-marin à propulsion classique réalisé pour la marine française avant l'arrivée des sous-marins nucléaires d'attaque dont un exemplaire a été présenté sur cale à Cherbourg.
Bénéficiant de l'expérience acquise avec la série Daphné, les Agosta peuvent tenir la mer 45 jours, opérant dans un silence presque total. Ils sont armés de 4 tubes lance-torpilles avec une réserve de 20 torpilles et un système de rechargement rapide.


"" Le sous-marin S646 Galatée ""
Cet historique provient du site Web Net-Marine à qui j'adresse mes plus vifs remerciements, car sans eux je n'aurais jamais pu faire cet article sur le sous-marin S646 Galatée
  
Daniel Pozzolo
Baptisé Galatée le 17 avril 1956, ce sous-marin est mis sur cale à l'arsenal de Cherbourg le 1 septembre 1958. Le Galatée est le 247e sous-marin construit pour la marine française, et le 6e du type Daphné. Il est mis à flot le 22 septembre 1961.
Le 28 septembre, près de la fosse des Casquets en Manche, sa barrière reste coincée donnant une pointe négative au bâtiment de plus de 60°. Bien que les moteurs aient été mis en arrière, l'avant du sous-marin touche le sable. Heureusement, la profondeur était supérieure à 100 mètres.
Le 12 novembre 1962, le sous-marin Galatée appareille de Cherbourg pour sa croisière d'endurance. Il fait escale à Punta Delgada (Açores - 25 au 29 novembre), Bordeaux, Mers-el-Kébir (6 au 7 décembre), puis arrive à Toulon le 13 décembre.
Le 21 février 1963, il aborde le cargo libanais Seven Stars en méditerranée, alors qu'il naviguait à l'immersion périscopique. Tous les appendices du sous-marin ont complètement pliés.
Mai-juin 1963: Premiers essais de tenue d'immersion automatique au profit des futurs SNLE type le Redoutable, les essais se poursuivront sur la Fiore.  
Le Redoutable en cours d'essais au large de Cherbourg. Lorsque les Etats-Unis refusèrent de ravitailler la France en missiles Polaris, celle-ci ne fut pas longue à mettre au point son propre type de missiles sous-marins.   Source: Connaissance de l'histoire n°3 de mai 1978.
Le Polaris, engin balistique à deux étages, destiné au tir à partir d'un sous-marin en plongée.
Source: Fusées et Astronautique aux éditions Larousse 1964.



26 juillet 1963: Les sous-marins Amazone, Fiore Minerve et Galatée font escale à Alicante en compagnie du Maillié Brézé.
25 juillet 1964: Admission au service actif, affectée le jour même à la 1ère escadrille de sous-marins à Toulon.
1965: Escale à Gênes (mars) avec l'Ariane, à Malte (14 octobre.
1er février 1966 au 16 janvier 1967: Grand carénage au bassin Missiessy de Toulon.
Juillet 1969: Escale à Royan avec le BSL Rhône.
Septembre 1969 à juillet 1970: Grand carénage à Toulon (modification des ailerons, nouvelles torpilles, modernisation des moyens de détection).
La vie à bord du sous-marie Galatée.    Collection Daniel Pozzolo.

"" Abordage avec le sous-marin sud-africain Maria Van Riebeeck ""
Le 20 août 1970, le sous-marin Galatée aborde accidentellement en surface le sous-marin sud-africain Maria Van Riebeeck (type Daphné également) devant Toulon. La Galatée est alors contrainte de s'échouer au pied de la falaise de Cépet, alors que le sous-marin sud-africain parvient à rallier Toulon par ses propres moyens.
Six marins de la Galatée périssent suite à cet abordage ( MT Joseph Frelot, MT Jean Lequeux-Lepetit, MT Pierre Morin, SM Serge Germain, SM Jean-François Lapeyre, Mot Henri Mouton). Leur décès (noyés ou asphysiés) est survenu postérieurement à l'abordage, au cours des manœuvres destinés à empêcher le sous-marin de couler par grands fonds.
Le bateau pompe Aiguière viendra le premier à son secours en mettant en place des moyens d'épuisement pour l'empêcher de chavirer.   
L'accident de la Galatée.    Collection Daniel Pozzolo.

Le 23 août 1970, la Galatée est déséchouée par quatre chameaux (=citernes), quatre remorqueurs de port dont le Manguier, la gabare Criquet et une péniche avec pompe d'assèchement. Elle est remorquée jusqu'à l'arsenal, puis mise au bassin Vauban sud-ouest le lendemain. 
Du 24 août 1970 à fin janvier 1973, le sous-marin Galatée subit de longues réparations à l'arsenal de Toulon (changement de 5 mètres de coque épaisse, de la ligne d'arbre tribord, du schnorchel, de la sécurité plongée,...). Une partie de son ancienne coque sera mise en exposition à l'école sud-africaine des sous-mariniers de Simon's Town.
Cette période sera également l'occasion de faire des modifications : Nouveaux sonars et remodelage de l'étrave, direction de lancement digitalisée DLT D3A avec ordinateur IBM Iris 75M, essais des premières torpilles à fil... Les essais à la mer, à l'issue des travaux, sont terminés le 26 février 1973.
Le 29 janvier 1981, il arrive à Lorient pour un grand carénage qui s'étale du 1er février 1981 à avril 1982.
La Galatée en visite.    Collection Daniel Pozzolo.

"" Mission en océan indien ""  

Le 29 septembre 1983, le sous-marin Galatée quitte Toulon pour une longue mission. Après une halte à Port Saïd précédant le franchissement du canal de Suez, il relâche à Djibouti, puis participe à des exercices en mer rouge.
Il entame fin octobre une première tournée de 38 jours dans le détroit d'Ormuz, puis sur les côtes du Pakistan, où il retrouve l'aviso-escorteur Doudart de Lagrée. Le Galatée relâche à Karachi, où les sous-mariniers français ont l'occasion de rencontrer leurs homologues pakistanais (le Pakistan possède 4 sous-marins type Daphné). Après une période d'entretien à Djibouti (28 novembre au 19 décembre) avec le soutien du Jules Verne, le Galatée entreprend une deuxième mission opérationnelle, puis le 18 janvier, met le cap sur la France. Il fait escale à Port Safaga (Egypte) sur le chemin du retour. Arrivé à Toulon le 15 février 1984, le sous-marin aura parcouru 12 000 nautiques en 89 jours de mer.
En mars 1984, il est au bassin à Toulon.
Le 11 juillet, la coque de l'ex-escorteur rapide Le Basque, servant de cible de tir, est torpillé et coulé par le Galatée devant l'île du Levant.Le 14 octobre 1985, la Galatée arrive à Lorient pour une IPER. Elle quitte Lorient le 9 février 1986 pour rallier Toulon le 24 février, via Lisbonne (13 au 17 février).
En juillet 1989, elle est en escale à Nice.
La Galatée en mission.   Collection Daniel Pozzolo.

"" Coulé comme cible de tir ""
Le 17 octobre 1991, ce sous-marin effectue sa dernière plongée avec les anciens commandants du bâtiment.
La Galatée est condamnée le 22 octobre 1993 sous le numéro Q 696. Sa coque est coulée comme cible de tir le 22 octobre 1998 au large de Toulon.
Ce sous-marin aura passé 2 600 jours à la mer et aura parcouru 275 000 nautiques, soit plus de douze fois le tour de la Terre. Il a effectué 23 missions, 50 escales et lancé 400 torpilles d'exercice.

"" Caractéristiques principales ""
Données générales: Dimensions: 57,75 X 6,74 X 5,25 mètres.
Déplacements: 700 t/Genève, 869 t/surface, 1043 t/plongée.
Armement: 8 tubes lance-torpilles intérieurs à l'avant, 4 extérieurs à l'arrière. Torpilles type E12, E14, L3, L5, F17.
Equipage: 6 officiers + 24 officiers mariniers + 20 quartier-maîtres et matelots.
Energie/Propulsion: 2 groupes électrogènes de 450 kW, diesel SEMT Pielstick-Jeumont-Schneider type 12 PA 1 bis.
Performances: Vitesse max: 12 nœuds en surface, 15 nœuds en plongée, 8 nœuds au schnorchel.
Performances: Distance franchissable: 4300 nqs à 7,5 nds au schnorchel; (autonomie: 30 jours).
Equipements électroniques: 1 radar DRUA 31, 1 sonar DUUA 2B,1 groupement microphonique DSUV2, 1 télémètre acoustique DUUX,1 détecteur de radar ARUR 10B.     
Collection Daniel Pozzolo.

"" Les commandants du sous-marin Galatée ""
Lieutenant de vaisseau Houel : 12 février 1963.
Lieutenant de vaisseau Bréart de Boisanfer : 13 avril 1963.
Lieutenant de vaisseau Culot : 24 juillet 1965.
Lieutenant de vaisseau Orsini : 12 mai 1967.
Lieutenant de vaisseau Duthu : 16 août 1968.
Lieutenant de vaisseau Lauga : 20 février 1970.
Capitaine de corvette Durteste : 29 novembre 1971.
Capitaine de corvette Le Conte de Poly : 2 septembre 1974.
Capitaine de corvette Millet : 1 juillet 1976.
Capitaine de corvette Tournoyl du Clos 27 février 1979.
Capitaine de corvette Putz : 3 septembre 1980.
Capitaine de corvette Tricand de la Goutte : 6 septembre 1982.
Capitaine de corvette Dechavanne : 24 avril 1984.
Capitaine de corvette De Fresse de Monval : 5 août 1985.
Capitaine de corvette Pancrazi : 23 mai 1988.
Capitaine de corvette : Depardon : 19 janvier 1990.
Capitaine de corvette Le Stang : 7 décembre 1990.

La fin de la Galatée. Collection Daniel Pozzolo.




                                                    Daniel/Jean-Marie 

























Commentaires

  1. Bonjour à tous de Nouméa. J'étais embarqué comme appelé pour l'année 1979.

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