Retour de manivelle. Le "Deltaviex", un avion méconnu.
""Il fut sans doute le plus petit avion à réaction au monde""
Source: Aviation Magazine n°211 du 15 novembre 1956.
Aviation Magazine n°212 du 22 novembre 1956.
Aviation Magazine n°847 du 1 avril 1983.
Le"Deltaviex" de l'ONERA, équipé d'un réacteur Turboméca "Marboré" de 400 kgp, est certainement le plus petit avion à réaction (envergure: 3,40 m.) Source: Aviation Magazine de novembre 1956.
Le réacteur "Marboré IIA" équipe un grand nombre d'appareils légers de tous pays. Source: Aviation Magazine de décembre 1957.
Le "petit banc" volant.
Récit: La remarquable exposition organisée par l'ONERA à Brétigny, le 8 novembre dernier, a été l'occasion pour nous de connaître enfin le fameux petit appareil à réaction "Deltaviex", dont nous avons signalé l'existence dans nos numéros 68 et 114,(numéros que je ne possède pas malheureusement) (techniques nouvelles). Construit par la S.N.CA.S.O. Courbevois en 1953, l'appareil réalisa ses premiers vols en 1954 et, depuis, il a poursuivi sa carrière d'avion-laboratoire, véritable maquette volante où l'on se plut, selon les remarques mêmes de son pilote, Robert Fouquet , à essayer et à grouper tout ce qu'il peut exister de dispositifs "ingrats" et inexplorés en vol.
Dans sa configuration actuelle, le "Deltaviex" se prête à l'expérimentation d'un stabilisateur pneumatique de roulis. Depuis trois ans déjà, l'ONERA se livre à l'étude d'une application particulière du soufflage des voilures et de leur couche limite. Elle consiste à contrôler et à activer la circulation autour d'un profil par l'émission d'un jet d'air au bord de fuite même de ce profil, avec ou sans gouverne permettant d'orienter ce jet.
Ce soufflage développe la portance tout en produisant un effet participant à la propulsion générale de l'appareil. Avec un tel dispositif, il est possible de piloter un avion en roulis, le dispositif prenant alors la place des ailerons classiques.
Cependant, le "Detaviex" est encore pourvu de gouvernes latérales occupant l'extrémité de la voilure pointue, et le système de jet d'air est monté au bord de fuites des volets d'atterrissage. Ceux-ci, en vol, sont essayés et utilisés tout comme les ailerons intérieurs des appareils supersoniques ordinaires, mais d'une façon pneumatique et non plus mécanique.
Dans sa configuration actuelle, le "Deltaviex" se prête à l'expérimentation d'un stabilisateur pneumatique de roulis. Depuis trois ans déjà, l'ONERA se livre à l'étude d'une application particulière du soufflage des voilures et de leur couche limite. Elle consiste à contrôler et à activer la circulation autour d'un profil par l'émission d'un jet d'air au bord de fuite même de ce profil, avec ou sans gouverne permettant d'orienter ce jet.
Ce soufflage développe la portance tout en produisant un effet participant à la propulsion générale de l'appareil. Avec un tel dispositif, il est possible de piloter un avion en roulis, le dispositif prenant alors la place des ailerons classiques.
Cependant, le "Detaviex" est encore pourvu de gouvernes latérales occupant l'extrémité de la voilure pointue, et le système de jet d'air est monté au bord de fuites des volets d'atterrissage. Ceux-ci, en vol, sont essayés et utilisés tout comme les ailerons intérieurs des appareils supersoniques ordinaires, mais d'une façon pneumatique et non plus mécanique.
L'envergure de l'avion, qui est de 4,40 m, procure une inertie et un amortissement très faibles en roulis, toutes choses favorables à l'expérimentation actuelle. L'air employé pour le jet est prélevé sur le réacteur dans la proportion de 2 % seulement et alimente par un système "tout ou rien" les rampes et trous de sortie avec un retard de moins de 5/100 de seconde. L'effort instantané produit correspond à un déplacement angulaire d'aileron de plus ou moins 2°.
La voilure triangulaire, affecte une flèche de 70°, pas moins, au bord d'attaque et son épaisseur relative n’excède pas 6 %. Une petite quille de lacet a été ajoutée à la dérive en flèche, sous le fuselage, et munie d'un volet de direction. Pour une poussée de 400 kgp. (réacteur Turboméca "Marboré II), le poids total atteint 920 kg. La surface alaire doit s'établir autour de 5 m², ce qui donnerait une charge alaire de l'ordre de moins de 185 kg.-m². Les ailerons de bout d'aile, articulée normalement au plan de symétrie, ont un important bec débordant, d'un dessin analogue à celui des gouvernes de profondeur. Ils sont séparés des volets par une cloison d'intrados, relativement épaisse et qui contient sans doute, des commandes et autres enregistreurs en vol de + 1 à - 4"
Le train d'atterrissage est totalement escamotable dans le fuselage et sa voie est très faible. Il est dû à la CGEA. Les atterrissages se font avec l'aide d'un parachute de queue. Les entrées d'air ont un dessin particulier qui les fait appartenir à la fois aux entrées latérales dynamiques et aux entrées noyées du type NACA. Une "cuillère" avant affranchit les entrées des problèmes d'absorption de la couche limite. La verrière, qui était montée sur une importante armature métallique sur la première version de l'avion, est maintenant plus classique et se relève dans l'axe et vers l'arrière.
Sur cette vue au trois-quart, on remarque la voie étroite du train, les volets de courbure soufflées, les cloisons d'intrados d'aile et la quille de lacet. Source: Aviation Magazine n°212 de novembre 1956.
Gambu et Roux, qui observent le cockpit, donnent une idée des dimensions. Source: Aviation Magazine de novembre 1956.
Selon son unique pilote, le "Deltaviex", le plus petit avion à réaction du monde, décolle facilement et vole parfaitement. C'est tout ce que nous avons pu obtenir de Robert Fouquet, mais il est évident que les performances de l'appareil doivent être au moins aussi sensationnelles que son extraordinaire aspect...
Article de Jacques GAMBU.
Question posée par un habitant de Saint-Girons en 1983, sur le "Deltaviex" et la réponse.
Robert Fouquet, le pilote du "Deltaviex", un avion formidable d'après lui. |
Le "Deltaviex" était à son époque, certainement le plus petit avion à réaction du monde. Il faisait sa première apparition à l'occasion d'une journée d'information organisée par l'ONERA (Office national d'études et de recherches aéronautiques) au CEV de Brétigny le 8 novembre 1956. C'était un avion expérimental à voilure triangulaire ou dit en "queue d'hirondelle" présentant une flèche de 70° au bord d'attaque et doté d'un stabilisateur pneumatique de roulis. Propulsé par un turboméca "Marboré II" de 400 kgp, il ne mesurait que 3,40 m d'envergure. Il fut construit par la S.N.C.A.S.O. courant 1953 selon les plans de l'ingénieur Aliette qui étudia l'appareil selon les données des spécialistes de l'ONERA. Il fut expérimenté dans la soufflerie S1 à Modane et vola en 1954.
Il effectua un certain nombre d'heures de vol aux mains du pilote Robert Fouquet qui permirent de compléter les connaissances sur la tenue des ailes delta aux basses vitesses.
Malafon.
Une photo peu connue et de meilleure qualité que les précédentes. Le petit avion expérimental de l'ONERA marqué "Deltaviex n°2" photographié le 8 novembre 1956 dans le stand d'exposition statique à Brétigny, ne pesait plus que 920 kg au total. Source: Aviation Magazine d'avril 1983.
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