Le Kawanishi E7K1 Type 94 ALF




Les Kamikazes du Soleil Levant 
                                                                                                                             Maquette Hasegawa au 1/72. Réf: NP 2.



Maquette montée par notre ami Jean-Marie Schimpfessel.

Une partie de l'historique provient de la revue L'Encyclopédie de l'Aviation.




                            Historique:  Cet hydravion biplan à moteur en ligne (par opposition au E7K2 à moteur en étoile) fut intensivement utilisé par la Marine Impériale Japonaise de 1935 à 1943 comme appareil de reconnaissance. Il a été embarqué sur de nombreux croiseurs et cuirassés d'où il pouvait être catapulté. Sa qualité première était son rayon d'action de 2200 kilomètres et son endurance puisqu'il était capable de demeurer plus de 12 heures en vol, ce qui en faisait à l'époque le champion du monde de sa catégorie.
                En 1932, la Marine impériale nippone décida de trouver un successeur à l'hydravion de reconnaissance Type 90-3 connu sous l'appellation de Kawanishi E5K. Le Kawanishi E7K1, conçu à cette fin, se présentait comme un biplan aux envergures égales dont la propulsion était assurée par un moteur Hiro Type 91 de 620 ch (462 kW). Effectuant son vol initial le 6 février 1933, le prototype de cet appareil fut en main trois mois plus tard par l'aéronautique navale japonaise en vue de subir ses essais d'évaluation et d'être confronté à Aichi AB-6, développé dans le cadre de la même spécification.
                Mis en production sous la désignation d'hydravion de reconnaissance de la marine Type 94, le E7K1 entra en service au début de l'année 1935 et remporta un très vif succès auprès des pilotes, essentiellement du fait de sa grande maniabilité. Son propulseur manquait cependant de fiabilité, et même le Hiro 91 qui fut adapté sur les machines assemblées par la suite n'apportait aucune amélioration.
                Pendant l'année 1938, Kawanishi construisit un prototype baptisé E7K2 d'une configuration pratiquement identique à celle du précédent et sur lequel il adapta un Mitsubishi Zuisei 11 en étoile. Prenant l'air en août 1938, cet avion fit l'objet d'une commande de série trois mois plus tard, sous la dénomination d'hydravion de reconnaissance de la marine Type 94 Modèle 2, la version d'origine devenant quant à elle Type 94 Modèle 1. Cent quatre vingt trois E7K1 quittèrent les chaînes de montage (dont cinquante sept construits par Nippon), environ trois cent cinquante E7K2 étant réalisés. 
Le Kawanishi E7K2.  Source: L'Encyclopédie de l'Aviation
                            Ces avions furent employés de manière intensive de 1935 jusqu'au début de la guerre du Pacifique, le E7K1 étant à ce moment affecté à des missions de seconde ligne. Par contre le E7K2 fut maintenu au sein des unités engagées au combat jusqu'en 1943, les deux variantes étant lancées dans les attaques des kamikazes vers la fin du conflit. Au cours du second semestre de l'année 1942, les Alliés attribuèrent à ces machines le nom de code d"ALF".
Caractéristiques du Kawanishi E7K2
Dimensions:  Envergure 14 m. Longueur 10m50. Hauteur 4m85. Surface alaire 43m²60.
Poids:  A vide 2 100 kg, maximal au déjaugeage 3 300 kg.
Performance:  Vitesse maximale à 2 000 m, 275 km/h; plafond pratique 7 060 m; autonomie 11h30 mn.
Armement:  1 mitrailleuse fixe Type 92 de 7,7 mm et 2 armes du même type sur affût, plus 120 kg de bombes.
Moteur:  1 Mitsubishi Zuizei 11 en étoile de 870 ch (649 kW).
Les boîtes Hasegawa
                Deux boîtes ont été successivement rééditées. La première NP2 contient la maquette de l'hydravion seul. Le moulage de la cinquantaine de pièces est très bon malgré les 30 ans du modèle. La figuration des lignes de structure est fine mais en relief et comporte même de minuscules séries de rivets sur les flotteurs. La reproduction de l'entoilage est sobre et satisfaisante. C'est le niveau de détails de l'habitacle qui trahit surtout l'âge du kit. Un plancher et trois sièges grossiers sont les seules pièces fournies. 
La boîte Hasegawa réf: NP2
                            Le tableau de bord est une décalcomanie, bien suffisante à cette échelle, dommage qu'il n'y ait pas de tableau de bord pour le navigateur, mais nous en reparlerons   par ailleurs. Il n'y a pas de manche à balai, mais trois membres d'équipage moulés en position assise. Ajoutons une mitrailleuse dorsale basique et des parties vitrées trop épaisses. Bref, tout ceci n'a pas le niveau des productions récentes de la marque mais cela reste quand même une belle maquette qui supporte la comparaison avec des productions récentes d'autres marques. 
Une très belle réalisation du Kawanishi type 94 paru dans le livre 
Avions maquettes en plastique aux Editions Atlas
                En outre la planche de décalcomanies est de très bonne qualité et permet de réaliser deux appareils aux choix dont l'un est d'ailleurs particulièrement attrayant avec l'empennage rouge et les flotteurs et haubans noirs. La deuxième boîte reprend la même maquette, mais offre en plus la catapulte de 39 pièces qui repose sur un socle figurant une petite portion du pont du bateau. Voilà qui permet de réaliser un diorama très attrayant avec peu d'efforts. Malgré un habitacle bien vide, cette maquette de ALF, avec ou sans catapulte est la seule réplique au 1/72 de cet élégant hydravion.
Autre vue du Kawanishi type 94 paru dans Avions maquettes en plastique
                            La maquette:  D'après l'article paru dans le magazine anglais "Scale Aviation Modeller", le fuselage est trop court de 7 mm. Vous savez bien, ce genre de revue qui épate le lecteur mais qui par ses articles trop pointus empêche le renouvellement des maquettistes qui se disent : (c'est chouette mais je n'arriverai jamais à le faire). Quand j'en ai eu terminé de déchiffrer l'article, et cela m'a pris du temps, je n'avais plus du tout le courage de modifier quelque chose que personne, mais alors personne, à moins d'un spécialiste mondial du "ALF" (et à ma connaissance, le dernier vient de mourir dans le récent tremblement de terre de Nagoya) ne remarquerait !.
                Je ne suis pas le fanatique de la comparaison du modèle avec des plans... du moment que l'allure générale me semble bonne. D'ailleurs, avez-vous déjà remarqué que certains plans du même appareil présentent parfois des différences de dimension importantes,.
                Une cinquantaine de pièces composent ce kit, malgré son âge soutient la comparaison avec des productions récentes, exception faite du poste de pilotage. 
La notice de montage
                            L'aménagement de l'habitacle n'est pas trop difficile à réaliser, vu l'échelle, et surtout si on choisit de coller les trois membres d'équipage. Quelques tiges de plastique collées sur l'intérieur des demi-fuselages, deux nouveaux tableaux de bord (voir les gabarits), des consoles, des chargeurs de mitrailleuse en "camembert", le changement du siège arrière, qui était en fait un strapontin, et le tour est joué  
L'aménagement intérieur du cockpit. En clair, les éléments rajoutés: 
tableaux de bord, lignes de structure, consoles, chargeurs...
Les gabarits pour l'intérieur du poste de pilotage
                Comme je me doute que vous ne possédez pas  l'exemplaire n°47 du Bunrin-Do "Impérial Japanese Navy Reconnaissance Seaplanes", je vous joint le dessin qui vous expliquera mieux qu'un long discours les améliorations à apporter à l'aménagement de l'intérieur de la maquette.
                Vous remarquerez également sur de schéma que les ouvertures d'habitacle sont beaucoup trop petites sur la maquette. Leur agrandissement est facile à réaliser en s'aidant des gabarits . Pour avoir monté deux modèles en parallèle, je peux vous dire que le travail en vaut la peine car le coup d'oeil de la maquette est tout à fait différent. De plus cela permettra de mieux distinguer le travail d'habillage réalisé sur l'intérieur.
                Pour un peu plus de réalisme, j'ai évidé les sorties d'échappements. La mitrailleuse arrière est basique et inutilisable. Je ne l'ai pas collée, en attendant de la trouver en accessoire Aéroparts ou Kmc... De toute façon, elle était escamotable et n'apparaît pas sur toutes les photos.
Source:  Les détails sur le Bunrin-Do n°47
Les montage en parallèle du Kawanishi E7K1 Type 94 ALF par Jean-Marie
Une autre vue de réalisation de Jean-Marie
                            Le montage de la maquette est aisé si vous prenez garde d'agrandir un peu les trous qui recevront les haubans (attention, pas trop, faites des essais "à sec" sinon, vous ne parviendrez jamais à stabiliser le plan supérieure). Un petit truc pour les biplans : réaliser un gabarit en frigolite que vous bloquez entre les deux plans et bloquez le tout avec des élastiques. Il n'y a plus qu'à laisser sécher.
                La décoration:  Pour un modèle, j'aisuivi le fabricant et réalisé un avion embarqué sur le croiseur "Nachi". Le jeu des couleurs argent-rouge-noir est du meilleur effet et ravive une collection presque exclusivement composée de versions camouflées. Pour le second, je souhaitais réaliser un camouflage qui changeait du schéma vert et gris propre aux avions japonais. J'ai donc jeté mon dévolu sur un appareil qui opérait lors de la guerre de Chine, prélude à la deuxième guerre mondiale. La décoration est caractéristique de cette époque; elle a été abandonné peu de temps après le début du conflit mondial. Grâce aux livres de J-C Devester, que je recommande chaudement à tout amateur sujets japonais, je n'ai eu aucun mal à trouver un sujet original, en l’occurrence un appareil embarqué sur le croiseur "Kirishima" en 1938.   
 
Schéma pour les couleurs pour le E7K1 à bord du "Kirishima"
                            Depuis mon intrusion dans le monde des figurinistes (Salut, Yannick, je suis avec plaisir tes articles dans le magazine "figurines"), je commence toujours par peindre les pilotes en blanc. Cela permet de mieux voir les imperfactions du moulage, comme les lignes de jointure, qui seront encore plus visible après une ou deux couches de peinture. De plus, la couleur "chair" accroche mieux et on évite les reflets de la couleur du plastique d'origine sur les parties saillantes. Cela nous facilite également la tâche dans la mesure où les Japonais, par tradition, portent toujours les vêtements qui sont en contact direct avec la peau, de couleur blanche. Les serre-tête seront en Gunze Red-Brown H 47, l'équipement de vol en brun Aéromaster Primer 9096 et les vestes en Kapok en Tamiya Brown X-9, les housses de siège en Gunze 303. L'intérieur sera en vert clair Humbrol 78. Vous  me direz que ce sont des marques de couleur bien différentes ! Bof, J'utilise ce que j'ai et qui me semble le plus rapprochant.
Le schéma des couleurs de la notice de montage
Le cuirassé "Kirishima
                Lancé le 1.19.1913, le navire subit 2 moderninisations. La plus importante fut celle de 1934-36 qui le transforma en cuirassé rapide pour l'escorte de groupes de porte-avions, une catapulte étant installée entre les tourelles 3 et 4. Sa dotation était de 3 hydravions et son déplacement atteignant à présent 32 300 tonnes pour une longueur de 201 mètres. Il combattit dans le sud de la mer de Chine pendant le conflit sino-japonais. Pendant la deuxième guerre mondiale, il participa aux campagnes de Hawaii, Java, de l'Océan Indien, la deuxième des Salomons, où le 14 novembre 1942, il fut mis hors de combat par des tirs conjugués des navires américains Washington et South Dakota. Touché par 9 obus de 400 mm et plus de 40 de 127 mm, il se saborda au large de l'île Savo.
                Les hydravions emportés étaient : 1932 un Type 14, 1934 un Type 9011-2, 1938 deux Type95s et un Type 94. Décembre 41-juin 42 trois Type 95, apès juillet 42 deux Zéro d'observation et un Zéro de reconnaissance.
                Les codes de queue utilisés jusqu'en 1937 étaient "Kirishima" en Katagana, 1938/"B1", 1940/"C1" en jaune. Décembre 41-juillet 42 "C III" en rouge, juillet 42 "M II" en rouge.
                Pour terminer je tiens à remercier M. Devester pour son aide et vous recommande ses revues.
                                                          Jean-Marie/Malafon
















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